Chapitre 2

Deux semaines plus tard, l’atmosphère était plus légère entre les deux colocataires et Drago décida qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure, aussi proposa-t-il à Harry de se faire une soirée « dégustation ». En effet, il n’avait pas encore touché aux provisions achetées avec Hermione et trouvait que l’occasion s’y prêtait bien. Harry accepta avec empressement, émoustillé à l’idée de passer une soirée seul avec l’ex-Serpentard à se pinter. Qui sait ce qu’il pourrait se produire avec un Drago saoul ?

Le blond était fébrile, car il n’avait jamais eu l’occasion de faire ce genre de choses avant, aussi, sa maniaquerie prit le dessus. Il voulait que tout soit parfait, même pour Potter et prépara tout dans ce sens, il mit les divers bouteilles au frais, prépara des bols de chips et autres… ce qui lui remit une pensée désagréable en tête.

A sa grande honte, il n’avait pas pu payer tout ce qui avait été acheté lors de sa sortie chez les Moldu, sa situation financière était très précaire, il ne recevait en tout et pour tout que 5'000 galions pour toute son année, ce qui constituait son argent de poche du mois du temps de sa splendeur. Les biens des Malefoy étant mis sous séquestre, il ne pouvait y avoir accès aussi avait-il dû apprendre à être économe. Il grimaça. Sa vie aurait pu être encore bien pire si Potter ne l’avait pas aidé lors de son procès, il n’avait pris qu’une peine avec sursis. Oui. Il faisait bien de pacifier ses relations avec Potter après tout, c’était un pas dans la bonne direction, pour changer de vie.

Il finissait de poser des verres sur la table quand Harry pénétra dans l’appartement. Ce dernier avisa les préparatifs et sourit à son colocataire avant de se débarrasser de sa veste et de ses chaussures. Il se réjouissait à l’avance de cette opportunité offerte par le blond de se rapprocher de lui.

- Salut ! Tout va comme tu veux ?

- Je crois oui… euh, et toi ?

Drago se sentait stupide d’être aussi anxieux, surtout qu’il ne comprenait pas vraiment pourquoi et respira pour se détendre.

- T’avais quoi comme cours ?

- Oh, de l’histoire ! Rien de bien sexy…

- Encore qu’après Binns, n’importe quel cours d’histoire peu le paraître, non ?

- Ouais, t’as raison, répondit le brun avec un petit rire.

- Si tu t’asseyais, je vais chercher les boissons.

- Ok.

Harry s’empara de la télécommande et chercha la chaine musicale sorcière pour alléger un peu l’atmosphère, il voyait bien que Malefoy n’était pas à l’aise. Une fois qu’il l’eut trouvé, il ajusta le son et se tourna vers le blond qui était revenu et assis à ses côtés dans l’intervalle.

- Bon, alors, par quoi tu veux commencer ? Demanda Drago en tournant les étiquettes des bouteilles vers le brun.

- Par les bières, c’est ce qu’il y a de moins alcoolisé. Répondit Harry en saisissant une canette.

Son colocataire en prit une aussi et ils trinquèrent.

- A notre cohabitation ! Lança Harry.

- Ouais, à notre cohabitation ! Reprit Drago.

La soirée débuta doucement, mais petit à petit, au fur et à mesure que les diverses boissons étaient ingurgitées, Drago se détendit et sa langue se délia. Cela faisait bientôt deux ans qu’il ne s’était pas saoulé, depuis les procès de ses parents en fait à l’issue desquels ils avaient été condamnés. Seul dans le manoir familial, il avait englouti presque deux bouteilles de Whisky Pur Feu en déambulant ivre-mort, sans but dans l’immense maison. Au matin, il s’était réveillé dans le boudoir de sa mère avec une migraine carabinée et avait pleuré, complètement anéanti, en serrant contre lui la chemise de nuit habituellement posée sur le lit.

- Attend Malefoy, on fait une pause, j’suis plein, faut qu’j’fasse d’la place…

Harry se leva et, titubant légèrement, alla s’enfermer dans les toilettes. Durant son absence, Drago en profita pour débarrasser quelques cadavres et rapporter de nouvelles bouteilles. Il se sentait étrangement bien, un peu grisé, il ne pensait pas à ses problèmes et Harry s’avérait être de bonne compagnie. Il se rassit et déboucha une canette de bièreaubeurre, les produits Moldu ayant tous été bu. Il avala une longue gorgée et trouva le goût inhabituel, mais pas mauvais, surement un nouveau truc sorti après la guerre. Le brun arriva et il lui demanda :

- Eh, tu connais cette marque ? Le goût est pas pareil…

- Fait voir ! Harry attrapa la canette et la porta à ses lèvres pour goûter.

- Eh ! T’es dég ! Va pas cracher d’dans en plus !

- Oh ça va, j’l’ais tout juste touché… mais t’as raison, elle a pas l’même goût. Ca m’dit quelque chose pourtant, mais j’sais plus quoi, ajouta le brun en fronçant les sourcils.

- C’est pas grave, j’aime bien quand même.

- Y’en a pas d’autres ? Fit Harry en retournant les autres bouteilles sur la table.

- Ben non, c’était la seule, répondit de blond en la finissant. Dommage pour toi, fit-il avec un sourire narquois.

- M’en fout, j’prends celle-là.

L’air de défi d’Harry fit glousser Drago qui attrapa un alcopop mélangeant de la Vodka Pure Glace à du jus de prunelle. Sa tête lui tournait un peu et il commençait à avoir chaud. Lui qui était pourtant frileux de nature, se décida à retirer son pull ; il se rappela le froid des cachots de Poudlard et ne put réprimer un frisson. Tout ça était loin à présent. Il regarda Harry qui avait les pommettes légèrement rouge et une bouffée de chaleur monta en lui. Il n’arrivait pas à détacher ses yeux du visage de Potter et le détaillait comme s’il ne l’avait jamais vu auparavant. Ses incontournables cheveux noirs qui ce soir lui semblaient si doux, ses iris si verts et brillants, sa bouche aussi, mince mais si… appétissante. Drago secoua la tête, qu’est-ce que c’était que ces pensées ? La température augmenta brusquement quand Harry retira lui aussi son sweat-shirt. Il attrapa un soda imitant le Coca et l’ingéra d’une traite pour masquer son trouble.

- Fait chaud, non ? Demanda innocemment le brun.

- Ouais, répondit Drago en ouvrant les premiers boutons de sa chemise.

Sa bouche était sèche. Harry était pour ainsi dire moulé dans son débardeur blanc qui laissait apparaître ses épaules et ses bras musclés. Le blond se dit qu’on devait être bien, serré contre ce torse puissant par de tels bras. Sans vraiment s’en rendre compte, il se rapprocha de son colocataire qui le regardait intensément lui aussi, il n’arrivait pas à résister à cette pulsion qui le poussait vers l’autre. Son pouls était plus rapide et son sang semblait converger vers une partie bien précise de son anatomie.

Harry était sur des charbons ardents, Drago ne s’en rendait surement pas compte, mais il était foutrement attirant dans son jean bleu foncé ajusté et sa chemise bleue ciel qui s’ouvrait maintenant sur la gorge pâle. Ses yeux gris un peu flous, brillaient d’une lueur qu’il ne leur connaissait pas. En plus, s’il continuait à le regarder comme ça, il n’arriverait pas à tenir encore bien longtemps sans se jeter sur lui… Son entrejambe commençait à réagir alors que des images pas très catholiques envahissaient la tête de l’ex-Gryffondor. Le mouvement de Drago qui fit se toucher leurs genoux mit le feu aux poudres. Harry se pencha sur lui le souffle déjà court et, le regard rivé à celui du blond, posa enfin ses lèvres sur les siennes.

L’ex-Serpentard émit une espèce de gémissement et s’accrocha aux épaules nues d’Harry. Il brulait et avait une conscience aigue de son corps qui réclamait de l’attention. Le désir courait dans ses veines, embrouillant son esprit, tout ce qu’il voyait, c’était qu’Harry Potter était là, contre lui, l’embrassant à perdre haleine et que c’était tout ce qu’il voulait. Le brun poussa Drago qui ne résista pas et s’étendit sur le canapé sans pour autant lâcher les lèvres de l’autre. Les mains d’Harry le caressaient par-dessus ses vêtements, il sentait leur chaleur à travers le tissu, il lui sembla qu’il n’y avait rien de plus agréable que ces sensations qu’elles faisaient naitre en lui.

Les doigts d’Harry entreprirent de déboutonner la chemise qui le gênait, découvrant la peau laiteuse du blond qui poussait des soupirs de contentements alors que sa bouche explorait maintenant la poitrine glabre qui se soulevait au rythme un peu rapide de la respiration de Drago. Les mains de ce dernier se logèrent dans sa tignasse, appuyant sur sa tête pour augmenter le contact. Les lèvres du brun buttèrent sur un téton rose à peine visible qu’il entreprit d’agacer du bout de la langue, le corps sous lui s’arqua et les doigts se crispèrent dans ses cheveux. Devant la réactivité du blond, il continua en tétant, puis mordillant le bout de chair érigé. Mais il en voulait plus… Aussi, il s’activa à déboucler la ceinture et ouvrit son pantalon alors qu’il l’embrassait à nouveau.

La respiration de Drago se coupa quand il senti la main bouillante de Potter se poser sur son boxer, diffusant sa chaleur à son membre déjà bien gonflé. Il poussa un long gémissement, presque douloureux, il ne savait plus depuis quand quelqu’un s’était occupé de lui de cette manière… probablement jamais en fait. Car contrairement à ce que l’on aurait pu attendre d’un Malefoy, Drago n’avait jamais été un coureur et sa vie amoureuse c’était cantonnée à deux personnes, Pansy et Betty. La première, vers quinze ans, plus « pour voir » que véritablement par envie, ils s’étaient d’ailleurs quitté en bons termes et la seconde qu’il avait à peine eu le temps de fréquenter et qui avait trouvé la mort lors de la bataille de Poudlard. Depuis, c’était le calme plat.

La main de Potter, qui était à présent enroulée autour du sexe de Malefoy, bougeait en cadence, tirant des sons toujours plus forts et rapprochés à Drago. Celui-ci se contracta brusquement et enfonçant ses ongles dans le dos musclé du futur auror, jouit en poussant une espèce de râle rauque. Il retomba sur le canapé, assommé par cette vague de plaisir brutale. Harry le contemplait émerveillé. Il avança sa main et remit en place les cheveux blonds légèrement humides en désordres, caressa doucement la joue duveteuse, le cou longiligne, l’épaule… il ne voulait pas aller trop vite, mais son propre désir se faisait pressant. Drago ouvrit les yeux et vit une main tendue vers lui.

- Viens, murmura Harry.

Il la saisit et se redressa avant de suivre le brun dans sa chambre, le désir lui brulant à nouveau les reins…