Ouverture du bal !! \o/

Titre original : Serves Two

Lien vers la VO (anglais) : http://archiveofourown.org/works/679290

Auteur : hannelore

Personnages : Harry, Ron, Hermione

Relations : Harry/Ron, Ron/Hermione. Post-Poudlard mais avant mariages et enfants. (L’auteur ajoute Harry/Ginny dans les tags mais elle n’apparaît même pas en pensée dans la fic.)

Notes : Ecrit à l’occasion de la kinkfest HP 2013 sur livejournal. Sujet choisi par l'auteur : « Draco (ou Ron ou Severus) prend beaucoup de plaisir à regarder Harry s’occuper des tâches ménagères, laver et repasser leurs vêtements à la main, cuisiner, cirer leurs chaussures, etc. Harry, quant à lui, tire de ces gestes, avec lesquels il a grandi et pour lesquelles il reçoit enfin de la reconnaissance, un sentiment de réconfort. »

Rating : T+. Etude d’une source d’excitation sexuelle sans contact physique. Pas d’infidélité. UST pour le lecteur mais pas pour les personnages :p

Ndt : Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à cette fic en voyant le thème du concours. C’est un peu différent de ce qui se fait sur many, mais j’espère que ça vous plaira malgré tout ! Merci à Elenne pour son efficacité qui ne faiblit pas et à hannelore pour la fic et les échanges sur cette fic, et les admins pour ce concours !

D’une pierre deux coups

—

Il ne restait plus qu’un plat dans le congélateur. De son écriture appliquée, Hermione avait consciencieusement noté sur une étiquette « pain de viande », ainsi que la date à laquelle elle avait abandonné Ron.

Cela faisait près d’une semaine que ce dernier se retenait de manger cet ultime plat. Le canapé et la table de la salle à manger étaient recouverts de boîtes de vente à emporter ; il y en avait même qui avaient atterri dans la chambre. Ron contemplait l’intérieur du congélateur, espérant un miracle, quand Harry l’appela.

***

La vue et peut-être l’odeur arrachèrent à Harry une grimace à son arrivée.

« Bon. Eh bien, je sais par quoi je commence, annonça-t-il en débarrassant le canapé de quelques boîtes de nouilles chinoises.

Ron savait qu’il était censé protester, mais la honte lui cloua le bec. Il suivit Harry dans son tour de la maison, lui tendant le sac ouvert avec une tête d’enterrement tandis que Harry y jetait les détritus. Lorsqu’il revint à l’intérieur après avoir sorti les poubelles, il trouva Harry en plein exploration du frigo.

- T’as pas fait une seule fois les courses depuis qu’elle est partie ?

Ron fit « non » de la tête.

- Ben, prends ton manteau : on y va. »

***

Ron demeura silencieux, se contentant de hocher la tête ou marmonner un « chépas » en guise de réponse aux questions de son ami concernant leurs courses habituelles. Harry avait fini par laisser tomber et l’avait planté à côté d’un énorme étal de bananes. Ron sortit brusquement de sa stupeur lorsque Harry déposa plusieurs pommes sur la balance à côté de lui. Celui-ci considéra le poids indiqué, pensivement, puis il enleva une pomme et la tendit à Ron.

« J’ai envie de faire une tarte, dit Harry. Tu aimes la tarte aux pommes ?

- Elle ramenait tout à la maison, dit Ron avec toute la misère du monde sur les épaules. Je n’avais même pas besoin de lui dire ce que j’aimais ou pas. Tout était là.

Harry hocha la tête et lui adressa un sourire compatissant. Ron contempla la pomme qu’il tenait à la main :

- Elle est un peu abîmée, dit-il lentement.

Harry lui adressa un grand sourire :

- Bien vu. »

***

Assis à la table de la cuisine, un mug de thé dans les mains, Ron regardait Harry préparer le dîner.

« Comment ça se fait que tu t’y connaisses autant en cuisine ? demanda Ron.

- Je n’ai pas vraiment eu le choix, en fait, répondit Harry en sortant un saladier du placard. C’est comme ça que les Dursley me faisaient mériter qu’ils me gardent chez eux. Ils me faisaient faire le ménage aussi. Je pensais que c’était comme ça et qu’il fallait juste que je le fasse.

Ron grimaça :

« Nous, chacun était censé garder son bordel dans sa chambre et ma mère s’occupait de tout le reste. Je pense que ça lui allait bien comme ça.

- Ou alors ça t’arrange de te dire ça, dit Harry en pointant vers lui une cuillère en bois accusatrice. Peut-être qu’elle aurait apprécié qu’on lui donne un coup de main. Ou au moins qu’on la remercie.

- Moi je pense qu’elle était déjà bien contente qu’on mette pas le feu à la baraque, fit Ron avec un sourire en coin.

Harry éclata de rire et secoua la tête ; il goûta sa préparation puis décida de l’épicer un peu plus. Ron se demanda pourquoi il n’avait jamais regardé Hermione cuisiner ; si ça lui était arrivé, c’était uniquement pour aller lui pincer les fesses ou chiper quelque chose sur la planche à découper. Mais c’était reposant de regarder Harry. Cela lui rappelait un peu l’ambiance du Terrier quand il était plus jeune.

- Tu t’attends vraiment à ce que les autres fassent tout à ta place, constata Harry. J’imagine qu’Hermione fait tout le ménage, du coup ?

- Si seulement, grommela Ron. Elle me bassine avec sa « répartition du travail ». Moi aussi je travaille au Ministère…

- … et donc tu estimes que Hermione devrait bosser toute la journée puis s’occuper aussi de ton bordel en rentrant ?

- Mais je le range, mon bordel ! se défendit Ron. T’es du côté de qui, au juste ?

Harry pouffa de rire. Il ouvrit le robinet pour faire couler de l’eau dans l’évier.

- J’essaie juste de te faire remarquer que ta façon de voir les choses est peut-être ringarde.

- On a jamais vu mon père faire le ménage, s’entêta Ron.

Harry se contenta de secouer de nouveau la tête et lui lancer un torchon.

- C’est quoi ça, fit Ron en fronçant les sourcils.

- C’est pour essuyer la vaisselle », répondit Harry avec un sourire moqueur.

***

A présent, Harry faisait la vaisselle dans l’évier et Ron le regardait, appuyé contre le plan de travail :

« Tu vois, c’est ce que je t’avais dit : tu as les mains toutes fripées et beurk…, fit Ron en grimaçant. C’est dégueulasse. Pourquoi tu n'utilises pas la magie ? C’est ce que fait ma mère.

- J’aime le faire à la main, répondit Harry. J’ai l’impression que c’est mieux fait.

- Mais tu me fais tout, là !  s’exclama Ron. Moi je pensais que t’allais venir et qu’on allait boire un verre au pub et toi tu… – Ron chercha ses mots un instant, chercha ce qu’il voulait dire, mais en vain ; il désigna Harry d’un geste : … toi tu fais ça.

- Il vaut mieux mettre de l’ordre chez soi que s’enfiler des verres remettre ses idées en place, répondit Harry.

Il se rinça les mains sous le filet d’eau propre puis quitta l’évier pour voir où en était la soupe ; soulevant le couvercle de la casserole, il en goûta une cuillère.

- C’est étrange de te voir comme ça, dit Ron. Je me disais que ça allait faire bizarre que tu me sortes les poubelles et fasses à manger mais tu sais vraiment bien t’y prendre.

Puis il ajouta avec un sourire :

- Les Dursley ne se rendaient pas compte de leur chance.

Harry laissa retomber le couvercle un peu trop brusquement et le bruit fit sursauter Ron si fort que le torchon lui échappa des mains.

- Pardon, marmonna Harry.

- Non, Merlin, c’est moi, je suis désolé, dit Ron en se penchant pour ramasser le torchon. J’imagine qu’ils ne devaient pas t’en être très reconnaissants.

- Pas vraiment, non, répondit Harry en relevant légèrement la tête et adressant à Ron un sourire triste.

- Eh bien moi, j’apprécie, dit Ron. Tu n’imagines pas à quel point ça me soulage, ce que tu fais. Merci. »

Ron remarqua que la main de Harry se crispait un peu autour du manche de la cuillère, mais s’il était en colère, cela ne se voyait pas sur son visage ; quelque chose d’autre s’y lisait que Ron n’arrivait pas à reconnaître. Harry le gratifia d’un très bref sourire avant de détourner rapidement les yeux.

***

Ron n’avait pas demandé à Harry combien de temps il allait rester mais il espérait être accueilli par un autre succulent dîner. En arrivant chez lui après le travail, le lendemain, il remarqua que les branches mortes qui jonchaient le jardin depuis la dernière nuit de grand vent avaient été ramassées. Le portail n’avait plus l’air de grincer comme c’était le cas lorsqu’il l’ouvrait d’habitude. Il aperçut Harry par la fenêtre du salon.

Au lieu de passer par la porte d’entrée, Ron se dirigea furtivement vers l’arrière de la maison pour jeter un œil par la fenêtre. Harry déplaçait les meubles pour pouvoir passer l’aspirateur sous le canapé au lieu de se contenter d’en faire le tour (comme Ron l’aurait fait). Il se sentit un peu con d’espionner ce qui se passait dans sa propre maison, mais il ne voulait pas que Harry sache qu’il était là. Il connaissait Harry depuis des années et des années mais il ne l’avait encore jamais vu comme ça… en parfait homme d’intérieur. Ce qui le frappait le plus, c’était que Harry avait l’air content de lui.

Le bruit de l’aspirateur s’éteignit et Ron se baissa aussitôt. Il se dirigea vers la fenêtre de la cuisine et remarqua qu’il n’y avait plus les traces de poussière sur la vitre dont Hermione se plaignait tout le temps. Il sentait que ça avait été nettoyé. Harry s’était occupé de ça aussi. Ron se sentit bizarrement surexcité et se demanda ce que Harry avait bien pu faire d’autre.

« Tu aurais pu ramener le courrier.

Ron poussa un cri de surprise en entendant sa voix, ce qui ne fit qu’accentuer le rire de Harry. Ce dernier se tenait juste à côté de lui.

- Comment tu as su que…

- Tu as laissé ton sac sur le palier, répondit Harry en soulevant le dit sac par la lanière. Et tu piétines les azalées. Pas sûr que Hermione soit ravie quand elle le verra. Tu penseras à enlever tes chaussures en rentrant… ?

Ron lui emboîta le pas. Il était sur le point de parler quand Harry lui rappela : « tes chaussures ! »

- Je me demandais si je ne m’étais pas trompé de maison, dit Ron, amusé. C’est impressionnant. Comment tu as fait pour faire tout ça ?

Ce fut au tour de Harry d’être gêné. Ron aurait pu jurer l’avoir vu rougir.

- Je t’ai vu nettoyer le sol même en dessous du canapé, dit Ron avec un grand sourire. Je suis quasi sûr que même Hermione ne le fait pas.

- J’aime bien faire les choses correctement, quand je fais le ménage, dit Harry en touchant distraitement le dossier du canapé. J’espérais que tu serais content.

- C’est génial, s’exclama Ron en parcourant le salon – il pointa du doigt le vase plein de fleurs jaunes qui trônait sur la petite table près de la porte d’entrée. Tu nous as même mis des fleurs ! Je ne savais même pas qu’on avait un vase ici.

- C’est juste, une petite touche supplémentaire…

La tête lui tournait et il ne savait pas très bien pourquoi. C’était sans doute en grande partie dû à l’expression qu’arborait Harry. Il n’arrivait toujours pas à la déchiffrer, mais cela avait à voir avec la manière dont Harry le regardait avant de rapidement détourner les yeux et baisser la tête. Ron avait l’impression d’être embarqué dans la même danse, à être bizarrement timide et néanmoins enthousiaste.

- Je me suis réveillé un peu tard, dit Harry en relevant soudain la tête, alors je n’ai pas pu faire grand chose… mais si tu penses à des choses qu’il faudrait faire, tu pourrais me faire une liste – avec ce qui te vient à l’esprit.

Ron commençait à avoir l’impression de comprendre la source de la satisfaction de Harry – que celui-ci ne faisait pas tout ce ménage simplement pour lui rendre service, mais il le faisait aussi pour lui-même. Ron hocha la tête et feignit une assurance qu'il n'éprouvait pas totalement.

- Je peux faire un tour de la maison et te noter deux-trois trucs, dit Ron. Ça risque d’être difficile, vu tout ce que tu as déjà fait – et bien fait. Mais je pense que je peux te trouver d’autres choses à faire. »

Harry eut l’air extrêmement ravi, mais c’était le fait qu’il avait l’air très content de lui qui enchantait Ron par dessus tout.

***

D’un geste vif de la main, Ron repoussa un autre mémo qui lui donnait de petit coups dans la tête. Il en avait reçu toute la matinée. Il avait au moins trois rapports en retard et cela allait faire une heure qu’il regardait l’un d’entre eux dans le blanc du parchemin. Il n’arrêtait pas de penser à Harry et espérait qu’il ne faisait pas de bêtise. Il lança un regard par la fenêtre où le soleil magique était encore haut dans le ciel très bleu. Il était presque l’heure de la pause déjeuner ; peut-être que s’il s’éclipsait, un petit moment seulement…

Une fois sorti du Ministère, Ron transplana et atterrit dans sa cuisine ; il reconnut la pièce à la couleur floue du carrelage tandis qu'il retrouvait lentement ses repères.

Harry était debout devant l’évier, l’air d’avoir chaud et d’être à bout de souffle. Il avait dû entendre le bruit tonitruant du transplanage parce qu’il était resté bouche bée.

« Je… Tu rentres tôt !

- Désolé, dit Ron. Je visais le salon mais je me retrouve toujours un peu trop sur la droite quand je transplane. Euh, ça va ?

- Oui, je, hum, j’étais juste en train de penser…, balbutia Harry. Tu m’as fait peur.

- Mais encore ?

Ron se rendit compte que Harry était presque collé au plan de travail, comme s’il cachait quelque chose. Il avait l’air exactement dans la même position que celle dans laquelle Ron s’était retrouvé quand Angelina l’avait surpris un jour, dans les vestiaires de Quidditch. Harry avait l’air tout aussi troublé.

- Tu as vraiment l’air d’aimer faire la vaisselle, dit Ron, lentement, mais avec un grand sourire aux lèvres.

- J’aime le faire pour toi, répondit Harry avant de déglutir péniblement, mais toujours sans se détacher du plan de travail. Merlin, tu dois être horrifié. Je suis désolé.

Ron prit conscience de ce qu’il ressentait réellement et sentit comme un picotement chaud au fond de son ventre.

- Je ne suis pas « horrifié », dit-il doucement. Je comprends ce que tu ressens. Je sais pas trop pourquoi, enfin… je n’ai jamais pensé à toi comme ça. Mais de cette manière-là, c’est pas pareil.

- Non, c’est vrai, c’est pas la même chose, dit Harry, visiblement soulagé. Je ne voulais pas que tu me surprennes comme ça, mais…

- Mais, en fait, si, l’interrompit Ron. Ça t’a plu de te rendre compte que je te regardais faire le ménage, pas vrai ?

- Oui, répondit Harry, à peine plus fort qu’un chuchotement.

- Mais j’ai pas envie de me cacher pour t’observer. J’ai envie que tu saches que je te regarde et j’ai envie que tu voies… que j’approuve ce que tu fais.

- Ron, haleta Harry.

On aurait dit que ses jambes allaient se dérober sous lui. Ron se sentait tout aussi fébrile mais cela ne faisait, paradoxalement, que renforcer ses nouvelles certitudes.

- Mais pas maintenant, dit-il avec un petit sourire. Il faut que je retourne bosser. Et toi, il te reste des choses à faire, si je ne m’abuse. »

***

« Tu t’es occupé de la lessive ?

Harry acquiesça et ouvrit les tiroirs afin que Ron le constate par lui-même. Celui-ci en sortit une de ses chemises et fronça les sourcils en faisant « non » de la tête.

- Les chemises, il faut les repasser et les mettre sur des cintres, dit-il. Je crois que la planche à repasser est dans le placard de l’entrée.

- Oui, c’est ça, ajouta Harry en se précipitant hors de la chambre. Je l’ai vue quand j’y ai mis de l’ordre l’autre jour.

- Bien, dit Ron en allant se chercher le journal. Viens repasser dans le salon, que je puisse te regarder.

Harry hocha la tête et alla chercher la planche. Ron s’installa dans le canapé, se sentant vibrer : dire à Harry quoi faire lui procurait un sentiment de puissance inouï. Ça l’excitait de voir le désir manifeste qu’avait Harry de faire les choses bien. Les chemises allaient très bien comme ça ; Hermione ne s’embêtait jamais à repasser à moins qu’ils doivent se rendre à une soirée où l’élégance était de mise.

Harry brancha le fer. En attendant qu’il chauffe, il attrapa un chiffon à poussière et se mit à épousseter les étagères de bibliothèque.

- Tu es super efficace, dit Ron. Ça doit être pour ça que tu arrives si bien à venir à bout de  tout ce qu’il y a à faire dans la maison. Je suis très impressionné.

Harry lui lança un regard par dessus de son épaule, un léger sourire jouant sur ses lèvres ; il répondit au compliment d’un tout petit signe de tête.

Ron ouvrit le journal et fit semblant de lire pendant un moment. Il se disait que peut-être Harry n’avait pas envie qu’il l’observe constamment, que sa présence suffisait. Au bout d’un moment, il reposa le journal et le regarda finir une chemise et commencer à la mettre sur un cintre.

- Attends, dit Ron.

Il se leva et inspecta le vêtement, retournant le col entre ses doigts. Sentant l’odeur chaude du fer à côté d’eux, Ron eut soudain un besoin impérieux de toucher Harry, mais il savait que cela risquait de tout gâcher . Alors il hocha simplement la tête et lui adressa un sourire satisfait.

- Très bien, dit-il. Tu fais du très bon boulot, tu sais. Tu es très consciencieux.

- Merci, dit Harry.

Les joues de Harry s’étaient empourprées, ça se voyait, et Ron se demanda si Harry était aussi excité que lui.

- Eh bien, continue, dit Ron d’un ton amusé. Il y a quelques autres chemises et il faut que tu les repasses toutes avant d’aller faire à manger. »

Harry acquiesça rapidement et partit ranger la chemise dans le placard.

***

Ron s’adossa au plan de travail pour regarder Harry s’affairer autour de la cuisinière. Sa nervosité initiale commençait à se dissiper. A chaque fois qu’il complimentait Harry, il suscitait une réaction ravie de sa part, et cela ne faisait que lui donner envie d’en voir plus.

Harry tourna la tête vers lui, dans l’attente de son approbation. Ron n’hésita qu’une fraction de seconde ; il savait ce que son ami voulait :

« Tu as besoin que je te dise quoi faire, c’est ça ?

- Oui, dit Harry, d’un ton pressant. Je…

- Ne te déconcentre pas, fit Ron en riant doucement. Faudrait pas que tu fasses cramer le dîner. »

***

« C’était super bon, dit Ron en s’étirant contre le dossier de sa chaise. Tu t’es encore surpassé, même si j’ai du mal à croire que tu puisses faire encore mieux.

Harry rayonnait et il se tortilla sur sa chaise :

- Je suis content que ça t’ait plu.

- Tu sais ce que j’aimerais que tu fasses demain, pendant que je serai au boulot ?

- Dis-moi ?

Harry rassemblait les assiettes pour débarrasser la table mais il était clairement toute ouïe.

- J’aimerais que tu fasses plein de cuisine, dit Ron. Je veux que tu prévoies plusieurs repas à l’avance et qu’ils soient prêts pour plus tard.

- Je peux faire ça, dit Harry, mais quelque chose dans sa voix se brisa légèrement, et ça n’avait pas l’air d’être une bonne chose.

Ron fronça les sourcils :

- Qu’est-ce qui ne va pas ?

- Je… c’est rien.

Harry contempla la vaisselle vide.

- J’aurais dû te le dire plus tôt, mais je ne… je ne voulais pas en parler tout à l’heure.

Il sortit une enveloppe de sa poche et la tendit à Ron.

- C’est arrivé quand tu étais au boulot. Elle rentre ce soir.

Ron regarda fixement l’enveloppe. Avant, il se serait damné pour que Hermione revienne, et il avait toujours envie qu’elle rentre, mais il ne voulait pas perdre ce qu'ils avaient construit ces derniers jours. Lorsqu’il releva la tête, Harry avait l’air penaud.

- Peut-être qu’on trouvera moyen de continuer à...

- Ça ? fit Harry avec un rire amer en désignant la table d’un grand geste de la main. Et comment tu vois les choses ?

- C’est qu’avec moi que ça marche ? demanda Ron. Enfin, est-ce que tu ferais ce qu’Hermione te demanderais ?

Harry en resta un instant bouche bée et dévisagea Ron d’un air incrédule :

- J’en reviens pas que tu me demandes ça en parlant d’Hermione. C’est ta petite amie.

- Mais c’est ton amie aussi, dit Ron. Je sais ce que tu veux, Harry. Et c’est pas du sexe, si ? C’est… servir.

- Oui, répondit Harry d’un ton mal assuré. Mais j’ai du mal à croire qu’elle veuille bien… comment tu peux savoir si… et si elle n’avait pas envie…

- Je sais pas, répondit Ron avec un grand sourire. Je crois… je crois que ça lui plairait.

Harry se plaqua une main sur la bouche et Ron ne put s’empêcher d’éclater de rire.

- Et si je la regardais te donner des consignes ?

Ron sentit l’idée faire son chemin directement dans son pantalon. Harry laissa échapper un tout petit son de sous sa main et s’affaissa sur son siège, les yeux écarquillés. Il baissa lentement la main.

- Vous feriez ça, tous les deux ?

- Ou alors, on pourrait le faire chacun notre tour, dit Ron en se levant et contournant la table pour aller se placer derrière la chaise de Harry, prenant une voix plus grave. Hermione te surveillerait pendant que tu polis l’argenterie… Oh, elle est assez maniaque dans son genre, il faudrait que tu fasses ça particulièrement bien pour la satisfaire. Sans parler de la cabane à outils qu’on n’a jamais touchée ; un beau dimanche en perspective pour toi et moi, qu’est-ce que t’en penses ?

La porte d’entrée s’ouvrit.

- Ron ? appela la voix d’Hermione.

Ron pressa doucement l’épaule de Harry. Il laissa ses doigts s’attarder – c’était plus fort que lui. Harry frissonna imperceptiblement.

- Qu’est-ce que tu attends ? lança Ron avec un sourire ravi. Va lui faire du thé. »