-Avada Kedavra !
Ça y est ... Il l'avait fait, il avait encore tué. C'est dans ces moments-là qu'il lui ressemblait le plus. Oui, ce petit moment où ses yeux d'un vert émeraude unique cédaient leur place à cet éclat rouge sang. Il avait les mêmes que Lui dans ces moments et il en était fier. Ces mêmes yeux qui terrifient le monde sorcier depuis tant d'années. Ses yeux. Ils inspiraient chez tous la crainte, l'angoisse, la peur, la mort. Leur détenteur étant le plus grand mage noir de tous les temps, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcé-Le-Nom. Cette pupille connue de tous annonçait l'arrivée du plus grand des fléaux que la terre n'est jamais portée : Lord Voldemort. Ce regard rouge était la dernière chose que l'on pouvait voir avant que l'éclair vert ne vienne vous heurter. Et lui, ce gamin, comment pouvait-il avoir les mêmes que lui ? Et bien la réponse est simple : il est l'héritier, Son héritier. L'héritier de tout un empire, d'un pouvoir, de tout un monde plongé dans les ténèbres.
-C'est bon Harry, tu peux Lui faire ton rapport. Il va être heureux d'apprendre tout ça, et par-dessus tout, Il sera fier de toi.
-Oui, tu as raison Severus, nous avons obtenu ce que nous voulions. Et tu sais, même s'il est fier de moi, il ne l'avouera jamais.
Severus regarda le jeune homme s'éloigner en direction de la salle du trône. Puis il déposa son regard sur le corps inerte de l'homme que l'adolescent vient de tuer. Il avait obtenu les renseignements que l'on essayé de lui extirper depuis plus de trois jours avec une facilité déconcertante. L'interrogatoire avait duré une heure tout au plus alors que lui-même n'avait pas réussi à le faire parler en une dizaine d'heures. Il faut reconnaitre qu'il était coriace celui-là, le maître des potions était pourtant un grand legilimens, mais il n'avait pas réussi à briser les défenses mentales de cet homme. Et à son plus grand étonnement le garçon qui était son élève depuis tant d'années l'avait surpassé ...
-Alors ça y est, l'élève à dépasser le maître. Cela ne peut signifier qu'une chose, ta vie va changer Harry ...
Harry se trouvait devant une grande porte noire. Il savait qu'Il attendait avec impatience, mais ces renseignements allaient-ils le satisfaire ? Avait-il réussi à obtenir tout ce que Le Seigneur voulait ? Est-ce que son père allait le punir pour avoir tué le membre de l'Ordre du Phénix sans son accord ? Il n'était sûr de rien, alors c'est avec une boule au ventre qu'il entra dans la salle. Il était seul, assis dans son immense trône en or, Il l'attendait.
-Harry, as-tu remplis ta mission ?
-Oui père. L'ordre se réunira demain soir au 12 Square Grimmaurd et Dumbledore sera présent.
-Hmm ... En es-tu sûr ?
-Oui père.
-Alors dis-moi, en tant que conseiller, héritier et fils qu'en penses-tu ? Devrais-je ordonner l'attaque tout en sachant qu'ils compteront Le Vieux Fou dans leur rang ?
-Je ne sais pas. Albus Dumbledore est très puissant, peut-être même aussi puissant que toi puisqu'il semblerait que ce soit la seule personne que tu craignes dans ce monde.
-Lord Voldemort ne craint personne et surtout pas un vieux fou qui a fait son temps.
-Si c'est là ce que tu penses réellement, je ne vois pas de raison pour ne pas réduire en cendres cette association d'abrutis qui se croient tout permis.
-Tu as raison Harry. Et peu importe les pertes ! Il nous faut anéantir l'Ordre du Phénix !
-Tu sais, si tu continues à penser comme ça, je vais finir par croire que toi aussi, tu as fait ton temps.
-Comment oses-tu ?! s'écria le Mage Noir. Il s'était dressé de tout son haut, laissant tomber son capuchon sur ses épaules faisant apparaitre son crâne, démunit de chevelure, sa bouche sans lèvres, ses deux fentes en guise de narines et sa peau blafarde qui mettait en valeur ses yeux rouges. Ce visage écrasé, évoquant un serpent aurait horrifié quiconque l'aurait regardé en face. Mais non, pas lui, pas Harry, au contraire, il le dévisageait et on pouvait apercevoir dans son regard une lueur de défi.
-Ecoutes, tu ne peux pas te permettre de considérer tes mangemorts comme de la chair à canon ! Je sais que c'est ce que tu fais depuis toujours, mais on ne peut plus penser comme ça. Il faut établir un plan, une stratégie ! Il ne faut pas foncer dans le tas et improviser au fur et à mesure ! Il faut réfléchir avant et je pense qu'il vaudrait mieux envoyer un groupe de sorciers très compétents au combat plutôt que des dizaines d'abrutis qui ne savent même pas stupéfixer quelqu'un !
-Ah Harry... lâcha le Seigneur des Ténèbres dans un soupir. Tu crois que je n'ai pas compris où tu veux en venir ? Mais non ! Je n'enverrais pas un groupe de gamins attaquer ceux que je tente d'anéantir depuis tant d'années.
-Mais père ...
-Il n'y a pas de « mais » Harry ! Tu n'iras pas ! Fin de la discussion.
Le Seigneur des Ténèbres commença à se diriger vers la sortie lorsqu'Harry s'interposa.
-Tu ne peux pas nous mettre sur la touche sur ce coup-là ! On s'est entrainé dur ! Ça serait injuste de...
Il ne put finir sa phrase. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Voldemort avait dégainé sa baguette et son sort venait de frapper Harry.
-Doloris !
Le fameux sortilège de torture. Celui qui vous glace le sang, qui pénètre dans votre esprit pour le détraquer jusqu'à vous rendre fou, celui qui vous donne l'impression que des dizaines de lames vous transpercent le corps, celui qui vous fait tomber à terre sous la douleur... Mais Harry resta de marbre. Debout sur ses deux jambes, il ne bougeait plus, tête baissée. Puis, toujours sous l'effet du sortilège, il releva la tête. Il regarda son père dans les yeux, il luttait contre la douleur. Voldemort, quant à lui, souriait devant la réaction de son héritier, il le regarda encore une fois, puis abaissa sa baguette.
-Tu as fait beaucoup de progrès Harry.
-Je le sais. Alors laisse nous participer au combat.
-Tu n'abandonnes donc jamais ? râla le Lord Noir.
-Non, pas tant que je n'ai pas obtenu ce que je veux. Je ne te laisserai pas une seule seconde de paix tant que tu n'auras pas accepté.
Voldemort observa le jeune homme. Il remarqua alors que ce n'était plus un enfant qui faisait un caprice qui se tenait devant lui, mais bien un jeune garçon déterminer à obtenir ce qu'il voulait.
-Bien. Je ne suis encore sûr de rien Harry, mais je te fais la promesse de venir assister à votre entrainement demain.
-Tu as intérêt à respecter ton engagement.
Puis Harry disparut dans l'encadrement de la porte. Il longea les longs couloirs du manoir jusqu'à arriver devant la porte de sa chambre. Il entra, la pièce était plongée dans la pénombre et la seule lumière qui s'en dégageait était la lumière de la lune. Harry s'avança sans un bruit, se déshabilla et se coucha dans son grand lit. Il tira les draps sur lui pour se couvrir au détriment de la jeune fille déjà confortablement installé depuis quelques heures dans le lit. Elle grogna pour exprimer son mécontentement ce qui eut pour effet de décrocher un large sourire au jeune homme. Il l'entoura de ses bras musculeux pour la calmer et s'excuser de la déranger. La jeune fille ravisa son grognement et se lova dans les bras de son petit ami. Ils s'endormirent ainsi. |