Un rat vivant dans une décharge depuis sa plus tendre enfance
Rêvé, jour après jour, de faire autour du monde, errance
Il prendrait le tout-à-l’égout, autoroute des rongeurs
Direction le port et ses bateaux à vapeur
Il grimperait le long d’une corde d’amarrage
Et caché dans la cale, ferait long voyage
Faisant escale dans chaque baie
Il visiterait toutes ces nouvelles contrées
Se laissant initier aux cultures loacales par les indigènes y vivant
Il goûterait à tous leurs mets, même les moins alléchant
Puis, sautant d’une poubelle à une benne à ordure
Il en continuerait alors, son aventure
Certes, semée d’embûches, elle ne serait pas toujours amusante
Mais, sans grains de sable, la vie serait moins excitante.
Un rat habitant au millieu d’un tas d’immondices
Pensait trouver dans ces pays, des contrées plus dociles
Et grâce à l’aide de l’amour complice
Peut-être une femelle qui l’accueillerait en son domicile
Docile à ses caresses, ouverte à ses bassesses
Soumise quand il la rabaisse et pardonnante lorsqu’il la blesse
Une rate qui lui donnerait par centaines, des descendants
Des sujets prêts à lui obéir aveuglément
Mais, pauvre rat est condamné à ne point bouger
Jamais, il n’ira, par les égouts, vagabonder
Car atteint d’un mal étrange, il se meurt
Il sait que, de plus en plus, sont comptées ses heures
Alors, de ces contrées éloignées, il ne peut qu’en rêver
Espérant, dans une prochaine vie, pouvoir les visiter.
28/11/08 |