Sans Regrets (partie 2)

Les semaines suivantes ne présentèrent pas de gros changements. Il était de nouveau capitaine de l’équipe de Quidditch. Il avait reformé l’équipe au début de l’année. Ses joueurs étaient excellents, il avait la meilleure équipe de l’école. La seule ombre au tableau était que Ginny refusait toujours de lui parler. Ce qui aurait pu être acceptable si elle n’avait pas passé son temps à ignorer ses consignes et à contester ses décisions. Il sortait de ses séances d’entraînement épuisé, tant émotionnellement que physiquement.

Il avait espéré que le voir passer du temps avec Malefoy inciterait les élèves à changer d’attitude envers le Serpentard. Mais il aurait du se le rappeler, les gens étaient longs à changer d’avis quand leur préjugés étaient profondément ancrés. En plus, personne ne le voyait avec Malefoy en dehors des cours de potions, et s’ils ne passaient pas leur temps à s’insulter, personne ne pouvait croire qu’ils entretenaient des relations cordiales. Il n’était certainement pas la meilleure personne pour essayer de réintroduire Malefoy dans la société, mais en même temps, il était probablement le seul à s’approcher autant du Serpentard. Sans compter que Draco n’était pas un cas isolé, d’autres que lui  subissaient le rejet de leurs condisciples à cause de leur passé. Il avait réussi à mettre un frein aux persécutions, plus personne ne se faisait tabasser dans les couloirs désertés de l’école, mais il ne se faisait pas d’illusions, il y avait plus d’un moyen de rendre la vie difficile à quelqu’un. C’est ainsi qu’après plusieurs échanges de lettres avec Hermione, il prit rendez-vous avec Minerva McGonagall.

« Il faudrait obliger les élèves des différentes maisons à passer plus de temps ensemble. Organiser des groupes de travail pour les forcer à se mélanger. Ce sera plus facile chez les Premières année et ça le prémunira contre l’intolérance et avec un peu de chance ça pourra progressivement amener les plus âgés à mieux se comprendre. »

« C’est… Une très bonne idée M. Potter. Dumbledore aurait été très fier de vous. Il va me falloir un peu de temps pour mettre le projet au point, mais je vous promets que les efforts nécessaires seront faits. »

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« Malefoy, pourquoi tu es revenu à Poudlard ? » lui demanda Harry au bout de deux semaines.

« Pour finir mes études, c’est évident » répondit Draco sans lever les yeux de sa feuille de parchemin.

« Mais, tu n’y étais pas obligé. Je veux dire, tu aurais pu aller ailleurs, à Durmstrang ou à Beauxbâtons. Surtout que tu devais bien te douter de l’accueil qui t’attendait ici. Et tu n’avais même pas à finir tes études, ta famille est riche, non ? »

« Dis moi, Potter, tu es vraiment stupide ou tu fais juste semblant, parce que franchement, j’ai du mal à croire que quelqu’un puisse l’être autant. Si tu prenais la peine de réfléchir de temps en temps, tu réaliserais que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour moi. Tous nos biens ont été saisis par le ministère. Ma mère est assignée à résidence et placée sous surveillance et mon père a peu de chances de sortir victorieux de son procès. Il est évidemment hors de question que je sorte du pays. J’été mineur quand j’ai été enrôlé par le Seigneur des Ténèbres, donc ils m’ont laissé ma liberté, mais ils n’oublient pas que j’ai fait partie des Mangemorts. Je suis l’héritier de ma famille, et diriger les affaires Malefoy, demande une certaine éducation. Je serai le nouveau visage de la famille Malefoy, alors je dois présenter au monde une face respectable, me distancier autant que possible de l’image qu’ont pu donner mes parents. Et même si la situation était différente, il serait hors de question d’aller dans un autre pays, je donnerais l’impression de fuir mes responsabilités.  Et puis, ajouta-t-il plus doucement, presque timidement, je me sens bien à Poudlard, j’y suis chez moi. »

Il fit une pause, le temps de se reprendre. Harry trouverait toujours ça incroyable, la manière qu’il avait d’endosser un masque après l’autre sans faire de vague.

« Si tu racontes ça à quelqu’un, je te jures que je trouverai un moyen de te le faire regretter Potter. »

Harry lui fit un grand sourire. Malefoy poussa un soupire exaspéré et retourna à ses notes. Harry continua à travailler, mais il comprenait Malefoy, aussi étrange que cela puisse paraître. Il lui apparaissait soudainement, beaucoup plus humain.

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Au début, travailler en silence n’avait pas dérangé Harry tant que ça, mais au bout d’un moment, ça devint carrément insupportable. Malheureusement, le nombre de sujets de conversations qu’il pouvait aborder avec Draco sans déclancher les hostilités était limité. Après avoir pesé le pour et le contre, il opta pour le Quidditch, c’était un terrain plus ou moins sûr.

« Serpentard va jouer contre Poufsouffle Samedi, tu penses que vous allez gagner ? »

« Certainement pas, répliqua Malefoy avec un reniflement dédaigneux. Diver est le pire attrapeur que j’aie jamais vu. »

Aussitôt qu’il eut parlé, que le visage de Malefoy se ferma, plein de colère rentrée contre lui-même.

« Comment ça ? Tu veux dire que c’est plus toi l’attrapeur de l’équipe ? »

« J’ai bien dit que c’était Diver, non ? »

« Mais… Pourquoi ? »

« Je n’ai pas le temps pour ces futilités Potter, contrairement à d’autres, j’ai l’intention de réussir mes études. Je n’ai pas intérêt à me disperser. »

« Menteur. Tu as toujours adoré le Quidditch. Tu as toujours voulu faire partie de l’équipe. Ton père a même soudoyé les joueurs pour qu’ils te laissent être attrapeur. Ce qui était totalement stupide si tu veux mon avis, parce que tu avais largement le talent pour réussir les essais. »

Malefoy eut l’air momentanément surpris, mais il se reprit rapidement.

« Je t’ai donné mes raisons Potter. Si elles ne sont pas assez bonnes pour toi, c’est ton problème. »

Mais Harry avait compris.

« Ils ne veulent pas te laisser jouer, c’est ça ? »

Malefoy ne répondit rien, et se baissa pour diminuer la température du feu.

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Dès la fin du cours, il se précipita dans le bureau de McGonagall.

« Draco Malefoy ne fait plus partie de l’équipe de Serpentard, vous étiez au courant ? »

« Bonjour Mr. Potter. »

« Euh, oui, bonjour Professeur. Alors, vous étiez au courant ? »

« Oui, évidemment. Et… »

« Et vous n’avez rien fait pour l’empêcher. »

McGonagall lui jeta un regard affectueux mais réprobateur par-dessus ses lunettes.

« Comme j’étais sur le point de vous le dire avant que vous ne m’interrompiez, c’est à la demande de Mr. Malefoy lui-même qu’il a été démis de ses fonctions dans l’équipe. En voyant l’accueil que lui réservaient ses condisciples, il a estimé que c’était plus prudent de ne pas tenter la chance. Un accident est trop vite arrivé. »

« Vous ne pouvez pas laisser faire ça ! »

« Mr Potter, j’ai peur que vous ne compreniez pas très bien la situation… »

« Non, c’est vous qui ne comprenez pas, si on accepte des choses comme ça, bientôt, il ne sera plus possible de rattraper la situation. »

« M.Potter, je vous entends, mais je ne vois pas vraiment ce que je peux faire. Je ne peux tout de même pas ordonner à l’équipe de Serpentard de reprendre Mr. Malefoy comme attrapeur. Laissez moi le temps d’y réfléchir. »

« Plus tard, toujours plus tard, à force d’attendre, un jour il sera trop tard. »

Il sortit du bureau en trombe pour rédiger une lettre à Hermione.

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Sans surprises, Harry fut amené à témoigner lors du procès de Lucius Malefoy. Depuis la fin de la guerre, il été devenu un visiteur régulier de la salle d’audience du Magenmagot. A chaque occasion il avait chargé les anciens Mangemorts sans éprouver le moindre remord. Après tout, il ne faisait que dire la vérité et ces hommes méritaient d’être punis pour leurs crimes. Il n’avait jamais vraiment réalisé que la sentence prononcée par le jury pouvait influencer le sort de leur famille. Que du coup, la société ne donnerait jamais une seconde chance à leurs proches, alors que dans la plupart des cas, ils étaient eux aussi victimes de leurs agissements.

Il n’éprouvait aucune pitié pour Lucius Malefoy. Mais il avait assez payé pendant la guerre. Et il ne l’oubliait pas, sa femme et son fils lui avaient sauvé la vie. Quoi qu’aient pu faire ses parents, Draco méritait une seconde chance.

Il ne s’agissait pas de masquer la vérité. Il suffisait qu’il mentionne le fait que la famille Malefoy l’avait aidé pendant la guerre. Ils étaient assez intelligents pour utiliser l’argument à leur avantage.

Comme il s’y attendait, Lucius Malefoy finit par recouvrer sa liberté.

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« Je ne pensais pas que tu le ferais. » lâcha Draco tout en se concentrant sur l’épluchage de ses oignons sauvages. Il essayait d’avoir l’air indifférent, mais la tension dans ses épaules ainsi que la dureté de son expression démentaient son attitude désinvolte.

C’était un moment important réalisa Harry, une chance de changer les relations entre Malefoy et lui. Brusquement, il avait de nouveau onze ans, à bord du Poudlard Express, en route pour sa première année à Poudlard, avec un petit garçon blond et pâle en face de lui qui lui offrait sa main.

« J’ai juste dit la vérité. Ce n’est pas moi qui a fait libéré ton père. »

Draco tourna brusquement la tête et lui lança un regard irrité.

« Même. Tu n’étais pas obligé. » dit-il d’un ton haché.

« Malefoy, je n’oublie pas ce que je dois à ta famille. Je ne t’aime pas beaucoup, c’est vrai, mais je n’ai pas d’intérêt particulier à gâcher ta vie. Je te l’ai déjà dit, je ne pense pas que tu sois quelqu’un de mauvais. Tu peux choisir de prendre une voie différente de celle de tes parents. Tu as une seconde chance. A toi de voir ce que tu veux en faire. »

En temps normal, le Serpentard aurait eu une remarque acerbe et sarcastique, mais pour cette fois-ci, il se contenta de soupirer de manière exaspérée.

« Peu importe. Merci, je suppose. »

Harry eut un sourire désabusé.

« Tu me passes les yeux de tritons ? »

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Harry avait cru avoir avancé avec Malefoy, mais il aurait dû le savoir, la méfiance naturelle du Serpentard ne lui permettait pas d’admettre que les gens puissent agir de manière désintéressée.

« On peut savoir à quoi tu joues Potter ? Je suis quoi pour toi, un sujet d’étude ? Un pion dans ton nouveau plan pour repeindre le monde en rouge et or ? T’essayes de faire quoi là, de me reconvertir en bon petit Gryffondor, de montrer que tu es capable de sauver tout le monde, même les Serpentards Mangemorts et fils d’anciens Mangemorts ? Je ne veux rien te devoir Potter. Tu ne peux pas juste me laisser en paix ? J’ai pas besoin de ta pitié, de ta condescendance, de tes discours moralisateurs et de ta foutue sainteté ! Qu’est-ce que t’essayes de prouver Potter ? Que tu peux être ami avec moi ? »

« Il s’agit pas de te convertir. Juste de te montrer que le monde peut être vu différemment. Et il ne s’agit pas seulement de toi. Je n’ai pas sauvé le monde pour voir les choses dégénérer de cette façon. Les partisans de Voldemort ont fait beaucoup de choses terribles pendant la guerre. Mais les persécuter maintenant ne nous mènera à rien. Le pays est en train de se reconstruire, et c’est une opportunité de changer les choses, de mettre progressivement fin à des siècles de discrimination et de différents. Mais ça n’arrivera jamais si on laisse la situation actuelle continuer et s’installer. »

« Ah, je vois, la sang-de-bourbe t’a fait la leçon. »

« J’en ai parlé avec Hermione, oui, mais seulement parce que j’ai vu ce à quoi la situation ressemble ici, et on est seulement à Poudlard, je n’imagine même pas ce à quoi les choses ressemblent à l’extérieur. Et c’est en partie à cause de toi que je m’en suis rendu compte. Tu n’es pas la seule personne que je cherche à aider à Poudlard. Seulement tu es dans mon année et tu as un nom connu. Je ne me fais pas d’illusion, je sais très bien qu’on ne sera jamais amis toi et moi, seulement si les gens me voient avec toi, ils changeront peut être d’avis. Enfin, c’est ce que je pensais au début, mais ce  n’est pas suffisant. J’en ai parlé à McGonagall et on a plusieurs projets en cours. »

« T’es impossible Potter, impossible. »

« Tu n’as jamais réalisé que les gens pouvaient s’entraider simplement parce que c’était la chose à faire. Simplement parce qu’ils sont humains. Pas parce qu’ils se doivent quelque chose. »

Le doute qu’il vit s’installer dans les yeux de Malefoy à cet instant là lui donna l’air particulièrement vulnérable. Et tout à coup, sans qu’il ne sache très bien pourquoi, Harry se sentit très triste pour lui.

 « Parfois, je me demande si ça aurait changé les choses si je t’avais serré la main ce jour là dans le train. »

« Arrête de croire que tu es responsable pour tout ce qui se passe dans le monde Potter. Bientôt tu vas nous sortir que si le soleil se lève à l’est et pas à l’ouest c’est à cause de toi. » Pour une fois, le ton de Malefoy tenait plus de la taquinerie que de l’insulte.

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Plus tôt dans l’après-midi, une Pouffsouffle de troisième année l’intercepta dans le couloir pour lui remettre un mot du professeur McGonagall. Elle lui demandait de passer la voir dans son bureau après les cours.

Elle l’accueillit avec un sourire, du thé et des biscuits en forme de tritons.

« J’ai une bonne nouvelle pour vous Mr.Potter. J’ai trouvé un moyen de résoudre le problème que pose la constitution des équipes de Quidditch. Dorénavant, tout élève souhaitant intégrer l’équipe pourra le faire en cours d’année, après que les essais officiels aient eu lieu. Par ailleurs, le directeur de chaque maison supervisera les essais afin de s’assurer que les joueurs soient choisis en toute équité. »

Harry lui sourit.

« Merci professeur. »

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« Ils m’ont réintégré dans l’équipe. Slughorn m’a pratiquement supplié à deux genoux pour que j’accepte de reprendre ma place. » lui annonça Malefoy.

Un sourire triomphant flotta un instant sur ses lèvres.

 « Je suppose que c’est toi qui es derrière tout ça. » c’était plus une affirmation qu’un question

« Oui. » dit simplement Harry.

« Tu lâches jamais l’affaire, hein ? »

 « Non. Et puis honnêtement, tu es le seul adversaire contre qui voler soit un défi. »

« Hmpf. Tu vas le regretter Potter. Je vais t’étaler. »

« Hmpf. Aucune chance. »

-o-o-

La tension qui régnait entre lui et Ginny rendait difficiles ses relations avec l’équipe.

Un jour, il n’y tint plus.

« Ginny, tu resteras après l’entraînement, j’ai à te parler. »

Elle ne daigna même pas se tourner vers lui, mais il savait qu’elle l’avait entendu. Cependant, dès la fin de la séance, elle se prit la direction des vestiaires sans même lui accorder un regard.

Elle était têtue, mais il l’était aussi. Il alla se poster à la sortie des douches, et attendit qu’elle sorte. Lorsqu’elle émargea de la salle de bain, il la saisit par le bras et lui dit :

« Ginny, je t’ai dit que je voulais te parler. »

« Quel dommage, moi je n’ai pas envie de te parler. »

Et elle se dégagea pour aller rejoindre les autres joueuses de l’équipe.

« Il faut qu’on parle Ginny. On peut le faire en privé ou devant le reste de l’équipe, c’est toi qui choisis. »

A contrecoeur, elle s’arrêta et se retourna. Elle lui faisait face, le regard dur, les bras croisés sur la poitrine et le menton en avant.

« Allez-y les filles, je vous rejoins plus tard » lança-t-elle d’une voix forte.

Les autres joueuses leur jetèrent un regard inquiet mais s’éloignèrent rapidement.

Quelques secondes s’écoulèrent sans qu’ils échangent un mot. Lorsqu’il apparut évident que Ginny n’avait pas l’intention de desserrer les dents, il prit la parole :

« C’est en tant que capitaine que je te parle. Le reste je m’en fiche. Mais tu ne peux pas continuer comme ça. Tu ne peux pas infliger ton humeur à l’équipe, ce n’est pas juste pour eux. Ce qui se passe le reste du temps, je m’en fiche, mais accepte au moins de faire une trêve pendant l’entraînement. »

Elle ne répondit rien, mais au prochain entraînement, les choses se déroulèrent sans accroc.

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Au mois de février, McGonagall annonça que désormais, chaque année, les élèves devraient présenter un travail, préparé par groupe de quatre, constitué d’élèves de chacune des maisons.

Malefoy l’intercepta à la sortie de la Grande Salle.

« Encore une idée à toi Potter. »

Son sourire était légèrement exaspéré, mais son ton était amical.

« Tu as de la place pour un Serpentard dans ton groupe ? »

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Les travaux en groupe lui donnèrent l’occasion de passer plus de temps avec Malefoy. Si au début les autres membres de leur équipe se montrèrent distants avec Draco, ils l’acceptèrent rapidement. Et à lors contact, Draco se réchauffa un peu, confirmant à Harry que le Serpentard avait désespérément besoin de chaleur  humain. Il se surprit même à apprécier la compagnie du Serpentard. Il ne s’en rendait compte que maintenant qu’ils étaient en présence d’autres personnes, mais tous deux s’étaient sensiblement rapprochés. Certes, ils passaient encore beaucoup de temps à se disputer, mais c’était plus par jeu qu’autre chose.

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A la sortie des douches, après l’entraînement, il trouva Ginny qui l’attendait. C’est d’un ton inhabituellement timide qu’elle s’adressa à lui :

« Harry. Je voudrais te parler, s’il te plaît. »

Il lui lança un regard neutre et hocha la tête, l’incitant poliment à continuer.

« Je voulais m’excuser pour mon attitude de ces derniers mois. Quand on s’est engueulés avant la rentrée, je ne pensais pas que ça durerait aussi longtemps. Je ne voulais pas faire le premier pas parce que je voulais que tu t’excuses en premier. Mais quand j’y pense, c’était ridicule.»

Harry sentit un grand poids se lever de ses épaules. Il eut un sourire franc, bien qu’encore un peu hésitant.

« D’accord. Excuses acceptées. Moi non plus je n’ai pas été très correcte. Et après tu m’évitais et je ne savais pas comment te parler. Puis j’ai pensé que c’était trop tard. Que tu m’en voulais à vie. »

« Je…Non, pas du tout !... On a vraiment été stupide hein ? »

Ils eurent tous deux un petit rire embarrassé.

Le silence restauré, ils se sourirent maladroitement.

Ginny reprit la parole :

« Je suis contente qu’on ait fait la paix Harry, mais je ne sais pas si… Enfin, je pense que c’est encore trop tôt pour… Tu sais… » finit-elle assez lamentablement.

« Oui, pas maintenant. » acquiesça Harry « Mais on peut être amis. »

La jeune fille hocha la tête, une expression reconnaissante sur le visage.

« Alors, amis ? » demanda-t-il.

« Amis » lui assura-t-elle.

Il était encore peut être trop tôt pour qu’une relation reprenne entre eux, mais même si ça ne devait jamais arrivé, il avait réussi à regagner l’amitié de Ginny et c’était suffisant.

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Ces derniers temps, Draco était très silencieux, il passait beaucoup de temps à le regarder, comme s’il était en train d’essayer de décider de quelque chose. Il se montrait inhabituellement effacé en sa présence.

Puis, un jour, alors qu’ils étaient tous les deux seuls dans la salle qui avait été assignés à leur groupe de travail, Draco l’embrassa.

« Euh, c’était quoi ça ? »

« A quoi ça ressemblait ? Un baiser Potter. »

« Non, ça je sais, mais euh, pourquoi ? »

« Pourquoi est-ce qu’on embrasse les gens généralement Potter ? J’en avais envie, c’est tout. »

« Ah. D’accord. »

Il resta muet quelques instants, le temps de recouvrer ses esprits.

« Le prends pas mal, Malefoy, mais ne recommence pas.  »

« Potter, je sais bien qu’il te manque quelques neurones, mais il ne sert à rien de nier l’évidence. Je sais que tu en meurs d’envie. Comment pourrais tu résister à la tentation que sont les lèvres de Draco Malefoy ? Tu aimes mes lèvres Potter, tu veux les sentir sur le tiennes, tu veux sentir ma langue dans ta bouche, tu en rêves même la nuit, si si, ne nie pas. L’autre jour Longdubat est venu me voir et il m’a dit : Draco, fais quelque chose. Je ne dors plus la nuit, plus personne ne dort plus la nuit dans le dortoir de Gryffondor, pas depuis que Harry rêve de toi. Oui, je sais c’est embarrassant, mais imagine ce que nous devons endurer. Toutes les nuits c’est « Oh, Draco, j’ai envie de tes lèvres ! Pose tes lèvres sur les miennes, je t’en prie !»

Harry était partagé entre le rire et l’indignation.

« Désolé de briser tes illusions mais quand je rêve de toi, ce n’est certainement pas à propos de te lèvres. »

« Aha ! Donc, tu l’avoues, tu rêves de moi ! Je le savais ! Et si ce ne sont pas de mes lèvres à la perfection divine, de quoi est-ce ? »

Harry se sentit rougir, ce qui ne l’empêcha pas de répliquer avec force :

« Malefoy, redescends sur terre, tes lèvres n’ont rien de spécial »

« Mmm, moi je trouve que pour quelqu’un qui trouve que mes lèvres n’ont rien de spécial, tu passes beaucoup de temps à en parler, et à les regarder. »

« Pff ! N’importe quoi ! »

« Alors, j’ai une question pour toi, Potter, quand je t’ai embrassé, pourquoi tu ne m’as pas repoussé ? »

« Ça a rien à voir, j’étais surpris, c’est tout. »

« Alors, ça veut dire que si je t’embrassais là, en te prévenant, tu n’aimerais pas ? »

« Ouais »

« Prouve le. »

A ce moment là, Harry aurait vraiment dû s’arrêter. Mais il était un Gryffondor, il ne reculait pas devant un défi. 

« Ok. » dit-il, essayant d’ignorer la chaleur de ses joues et l’effet que les yeux très gris de Draco, plongés dans les siens, provoquaient sur son corps.

Lorsque les lèvres du Serpentard se posèrent sur les siennes, il sut qu’il avait perdu. Et quand le baiser prit fin, plusieurs minutes plus tard, lui laissant le souffle coupé et les jambes tremblantes, il ne put que regarder le visage de Draco, incapable de dire quoi que ce soit.

Presque timidement, et avec une tendresse dont Harry ne l’aurait pas cru capable, Draco lui caressa la joue.

« Tu vois, je savais bien que tu les aimais. »

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Evidemment, les choses ne s’arrêtèrent pas là. Les baisers menèrent à d’autres baisers qui menèrent Harry et Draco droit dans le même lit.

Peut importait le nombre de fois où Harry s’était dit qu’il allait arrêter, que ce n’était pas normal. Il finissait toujours par recommencer. Et il ne pouvait pas oublier, malgré tous ses efforts, la manière dont Draco se cambrait quand il était en lui, ou la manière dont le Serpentard lui caressait tendrement les cheveux après, et combien tout ça était extrêmement, terriblement, affreusement, agréable.

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Coucher ensemble ne les empêchait pas de se disputer. D’ailleurs, il s’agissait maintenant de leur principal sujet de désaccord.

Mais c’était aussi l’occasion pour eux de vivre des scènes plus intimes. Dans ces moments là, Harry se sentait presque prêt à admettre que, peut-être, il avait des sentiments pour le blond.

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Quand ils couchaient ensemble, Draco essayait toujours de dérober sa Marque aux yeux de Harry.

« Je m’en fiche tu sais. »

Draco lui lança un regard blessé.

 « Ce que je veux dire c’est… Enfin tu sais, ça ne me dérange pas. »

Le jeune homme lui adressa un sourire reconnaissant. Puis, il s’abîma dans la contemplation de ses genoux.

« On ne peut pas l’enlever tu sais. J’ai essayé.  Même si on brûle la peau, même si on la coupe. Elle finit toujours par reparaître. Et si on coupe le bras, elle apparaît simplement ailleurs sur le corps. Mais c’est peut-être mieux comme ça. Au moins je ne risque pas d’oublier. »

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« Malefoy… »

« Tiens, tu m’appelles Malefoy, maintenant ? »

« Arrête, c’est sérieux. »

« Ok. »

« Ça peut pas continuer. Ce qu’il y a entre nous, c’est pas sain. On était très seuls tous les deux, on était en manque. Mais c’est tout. Je veux pas gâcher notre amitié pour du cul. »

« T’y crois vraiment à ce que tu viens de me sortir ? »

« Bien sûr. Qu’est-ce que tu voudrais que ce soit d’autre ? »

« Ça t’est jamais venu à l’esprit que peut-être j’avais des sentiments pour toi ? »

« Ouais. Bien sûr. Comme si t’y connaissais quelque chose toi à l’amour. »

« Potter, juste parce que le genre d’amour qui existe dans mon monde n’est pas tout le temps pur et noble avec des petits cœurs et des guirlandes de fleurs, cela ne signifie pas que cet amour n’est pas réel. »

Harry se sentit honteux et confus. Mais il lui fallait tout de même répliquer. Il fallait qu’il fasse comprendre à Draco que quoi qu’il y ait entre eux, ce n’était pas possible.

« Je… »

« Non, tu la fermes Potter. Et tu m’écoutes.  Pourquoi t’as aussi peur ? Parce que j’ai peut-être des sentiments pour toi ? Ou parce que tu en as peut-être pour moi ? »

« T’es complètement malade Malefoy, comment tu peux croire que j’ai des sentiments pour toi ?! »

« Là, je vais ignorer que tu viens de m’insulter. T’as peur, tu sais pas où t’en es, ok, je comprends. Mais y’a un moment où il va falloir que t’assumes. Moi, je ne suis pas assez stupide pour jeter hors de ma vie les choses qui me rendent heureux. Et toi, Potter ? »

« De toutes façons je ne suis pas gay. »

« T’es gentil Potter, mais les arguments bidons, t’arrête s’il te plaît. Si tu ne l’étais pas au moins un peu, on ne serait pas en train d’avoir cette conversation.  Je ne peux pas te promettre pour toujours et à jamais. Je ne suis même pas sûr moi-même de ce que je ressens.  Et je ne dis pas non plus que ça va être facile. Mais putain, t’es le Survivant, non ? Le Sauveur, le mec qui essaye toujours peut importe ce que ça lui coûte ! Moi, je suis prêt à essayer, mais ça ne sert à rien si t’es pas prêt à y mettre du tien. »

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Ginny l’intercepta à la sortie du cours de Métamorphose.

« Harry, tu sais, ces derniers temps je me disais, j’aimerais bien qu’on réessaye toi et moi. Tu me manques. J’ai envie d’être avec toi. »

Elle le regardait, ses grands yeux bruns remplis de douceur. Tellement familière, tellement rassurante. Comment aurait-il pu vouloir autre chose qu’elle. Elle était tout ce dont il avait besoin. Tout ce dont il avait toujours rêvé.

« Oui, moi aussi. Moi aussi tu me manques. Moi aussi j’ai envie d’être avec toi. »

Elle lui fit un sourire éblouissant, tellement plein d’espoir et de promesses, un de ceux qui suffisaient à le réchauffer autrefois. Il lui sourit en retour, essayant de mettre autant de joie et d’amour sur son visage, essayant d’ignorer le trou qui s’agrandissait dans sa poitrine.

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« T’es sûr de ce que tu fais Potter ? »

« Je suis désolé si c’est dur à accepter pour toi Malefoy, mais Ginny et moi nous nous aimons. »

« Ok,  admettons. Après tout, je ne suis pas expert en la matière. Mais toi non plus, Potter. Il y a beaucoup de gens qui t’aiment et que tu aimes, mais ce dont on parle, c’est différent, c’est plus profond, plus exclusif. On est peut-être majeurs, mais on est encore très jeunes. Et tu n’as jamais vraiment eu le temps de grandir normalement, il y a certaines choses à côté desquelles tu es passé. Tu es sorti avec elle quelques mois et tu penses que c’est suffisant.  Tu envisages même de l’épouser après Poudlard. Comment tu peux être sûr que c’est vraiment ce que tu veux. Oublie le fait que je te veux pour moi. Ça me semble terriblement précipité comme décision. On dirais presque que tu t’accroches à elle pour ne pas sombrer. »

« Quand j’aurais besoin de l’avis d’un sale Mangemort sans âme, je te sonnerai Malefoy. »

Draco se raidit, son visage arborant une expression que Harry ne lui avait pas vu depuis des mois ; glacial, pâle et distant.

« D’accord. Très bien. Je vais sortir de ta vie puisque c’est ce que tu veux. Mais réfléchis bien, tu es sûr que tu ne vas pas le regretter ? »

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Harry et Ginny annoncèrent leurs fiançailles en août. Leurs amis furent heureux pour eux. Harry bu avec eux, chanta avec eux, essaya de se montrer aussi heureux qu’il aurait dû l’être, se forçant à ignorer la petite voix qui murmurait que ce n’était pas ce qu’il voulait.

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Ils se marièrent un an plus tard. On en parla pendant longtemps. Un vrai mariage de conte de fées, le héros du monde sorcier épousait son amour d’enfance. Un parfait exemple pour la société.

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Il avait tout pour être heureux. Il avait des amis merveilleux. Il jouissait d’une position respectée. Il exerçait le métier qu’il avait toujours voulu faire. Ginny était une femme extraordinaire et une épouse dévouée. Alors pourquoi n’arrivait-il pas à se sentir heureux. Pourquoi devait-il sans cesse se forcer à sourire, à afficher le bonheur qu’il aurait dû ressentir.

Par moment il n’en pouvait plus. Comment ses amis pouvaient-ils ne pas se rendre compte qu’il jouait un rôle.

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Les seuls moments où il se sentait redevenir lui-même était quand il était sur le terrain, en train de travailler, ou d’aider Hermione, de prêcher. Là, il se sentait vivant, dans son élément. Il ne serait jamais un leader politique, mais il avait le pouvoir d’influencer les choses et il entendait s’en servir.

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Il avait toujours pensé que Ron serait son partenaire quand il deviendrait Auror. Ça ne le dérangeait pas particulièrement de travailler avec d’autres personnes, mais apparemment, ça les dérangeait de travailler avec lui. L’un après l’autre, ses collègues annoncèrent qu’ils ne voulaient plus faire équipe avec lui. Il prenait trop de risque disaient-ils, se montrait inutilement violent, ne respectait pas la procédure. Dans d’autres cas, et honnêtement, il ne savait pas ce qui était pire, ils étaient trop intimidés par lui pour aligner deux mots.

Au début, tout le monde avait été enthousiaste à l’idée de travailler avec lui. Enfin sans compter le éternels imbéciles qui s’obstinaient à le traiter de pistonné. Ils avaient vite déchanté quand Harry les avait étalé à l’entraînement. Au fil du temps, ses partenaires se firent de plus en plus rares, et il fut de plus en plus souvent affecté à la paperasserie. Un Auror n’était pas autorisé à travailler seul, malgré ses protestations, ses supérieurs refusèrent de le laisser faire.

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A ce point de sa vie, il avait atteint un degré de frustration extrême. Quand Ginny lui annonça qu’elle était enceinte, les choses changèrent alors du tout au tout. Il avait toujours souhaité fonder une famille. Il était le parrain de Teddy et le petit garçon le menait par le bout du nez. Mais avoir ses propres enfants…C’était totalement différent. Pour la première fois depuis longtemps son attention envers elle n’eut rien de forcé. Il fut aux petits soins pour elle tout au long de sa grossesse. Quand elle accoucha, ce fut lui qui s’occupa le plus souvent du bébé. Son fils. Il en était tellement fier et il l’aimait tellement.

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Il avait essayé d’améliorer son attitude après la naissance de James, comme ne cessaient de le lui rappeler ses collègues il avait un fils maintenant. Et il s’était un peu assagi. Ce qui contribua certainement à sa bonne entente avec Abenberg, même si beaucoup était à attribuer à son propre caractère. Elle avait sept ans de plus que lui. Née d’une mère allemande et d’un père anglais. Elle avait une personnalité chaleureuse et se liait facilement avec les gens, ce qui ne l’empêchait pas d’être franche et directe, ce n’était pas le genre de femme qui se laissait marcher sur les pieds. Elle n’hésitait pas à lui tenir tête, mais n’hésitait pas non plus à se fier à son instinct. De bien des manières, elle lui était semblable. Bref ils s’entendaient.

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Ce n’était pas une mauvaise vie. Ils avaient trois enfants qu’il aimait plus que tout. Un métier qui lui permettait de faire le bien autour de lui, de faire une différence. Il n’aimait pas Ginny d’un amour passionné, mais il commençait à vieillir, c’était normal disait-t-on que l’amour s’enfuit avec le temps. Il l’estimait et appréciait sa compagnie, c’était suffisant. Et tant qu’elle ne soupçonnait rien et qu’il la rendait heureuse. Tout allait bien. Pour rien au monde, il n’aurait voulu la blesser. 

Puis, un soir, alors que les enfants étaient couchés, elle lui demanda de venir s’asseoir avec elle à la table de la cuisine.

« Je veux divorcer Harry. Tu ne m’aimes plus, et la vérité c’est que tu ne m’as jamais vraiment aimée. Alors je nous fais une faveur à tous les deux. J’ai essayé, vraiment. Mais il y a une limite à ce que je peux faire, à ce que je peux supporter. Tu ne vas pas bien. Tu n’es peut être pas capable de le réaliser toi-même, mais pour tous les gens qui t’entourent, c’est de plus en plus évident. Je pensais que je pourrais être assez pour toi. Je pensais que je pourrais te rendre heureux. Que les enfants pourraient te rendre heureux. Que je pourrais t’aider à profiter de la vie à nouveau. Mais ça ne marche pas, notre mariage, ça ne marche pas. Et c’est en train de me tuer. »

Il accusa le coup. Il aurait voulu trouver quelque chose à répondre, mais son cerveau semblait s’être brusquement vidé.

« Ma famille aura du mal à comprendre au début. Parce qu’ils étaient tellement heureux pour nous. Mais ils finiront par l’accepter. Personne ne va te haïr Harry. On a juste besoin d’un peu de temps. »

Elle marqua un temps d’arrêt, puis dit d’une voix songeuse.

 « Parfois, je me demande qui tu voulais vraiment épouser. Moi, ou ma famille ? »

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« Putain Potter, on peut savoir ce qui t’a pris. »

« Allez Allyson, je vois pas pourquoi t’en fais tout un plat, c’est pas le première fois que je fais ce genre de choses. »

« Essaye pas de me baratiner Potter. Tu sais que ça c’était différent. Tu prends beaucoup de risques c’est vrai, plus que la plupart des gens. Et je comprends, je fonctionne pareil. Mais là c’était différent. J’ai lu ton dossier, c’est pas la première fois que tu fais ce genre de connerie. »

« Allyson, ne le mentionne pas dans le rapport, s’il te plaît. » la supplia-t-elle.

« Oh que si, je vais le mentionner dans le rapport Potter, tu peux compter là-dessus. »

« Allyson, tu comprends pas. Les choses sont en peu compliquées en ce moment. Ma femme vient de me quitter, j’ai un peu débloqué, c’est tout, y’a pas de quoi en faire un drame. »

« Non Potter, se saouler la gueule parce que se femme vient de vous quitter c’est normal, faire la tournée des barres ou sauter tout ce qui bouge, c’est normal. Mais ça, c’est du putain de suicide.  Et grâce à toi j’ai failli y passer aussi. »

Elle poussa un long soupir.

« Je t’en veux pas Potter. Enfin, laisse moi quarante-huit heures et je ne t’en voudrai plus. » corrigea-t-elle. « Mais, t’as besoin d’aide Potter… Je l’ai ignoré parce que je pensais que tant que t’étais capable de faire ton job correctement, c’était pas mes affaires, mais j’ai eu tord. T’es doué pour le cacher, mais y’a quelque chose de cassé chez toi. »

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Il était assis dans un fauteuil en cuir, dans un bel appartement du centre de Londres et faisait face à la psychologue que le département des Aurors l’avait forcé à consulter.

« Pourquoi moi ? Comparé à d’autres, je m’en suis tiré à bon compte. C’est Hermione qui a été torturée. C’est Ron qui a perdu un de ses frères, qui en a vu un autre se faire horriblement mutiler. C’est George qui a perdu son jumeau, qui ne vit plus qu’à moitié, mais qui a une vie entière parce qu’il vit aussi la partie qui revient à son Fred. Pourtant, ils ont tous réussi à construire quelque chose. Parfois, j’ai l’impression d’être tellement loin derrière eux, je ne comprends pas. Nous avons vécu les mêmes choses. Alors pourquoi est-ce qu’ils sont capables d’avancer et pas moi. »

Elle ne répondit rien, se contentant de le scruter avec un calme olympien.

« Hermione pourrait me psychanalyser pratiquement aussi bien que vous. » lança-t-il avec hargne.

« Oui, mais vous voyez M.Potter, elle est votre amie. Elle n’a pas le recul nécessaire. »

Il choisit un autre angle d’attaque.

« Et puis ça sert à quoi ces séances ? Vous pensez que je suis fou, c’est ça ? Un héros marqué par la guerre ! Je n’ai pas besoin d’aller voir un foutu psy. Je vais très bien, merci. »

« J’ai lu votre dossier. Il est évident que vous avez subi des dommages psychologiques, bien avant la guerre, croyez moi, c’est suffisant pour marquer une personne à vie. »

Cette réflexion le réduisit au silence.

« Je ne suis pas votre ennemie M. Potter. Je suis là pour vous aider. »

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La thérapie aida. Ginny ne lui disputa pas la garde des enfants. Il eut quelques aventures. Mais rien de sérieux.

Et la vie continua.

Il avait pensé que peut être avec d’autres hommes, il se sentirait plus épanoui qu’avec Ginny. Et ce fut le cas, même si à chaque fois il avait l’impression qu’il manquait quelque chose. Il aurait essayé quelque chose avec Draco. Mais il était marié. Et même quand il apprit qu’il s’était séparé de sa femme, il ne tenta rien. Il n’avait certainement pas envie de balancer sa position nouvellement acquise pour une aventure qui pourrait très bien se révéler sans lendemain. Sans compter que leur aventure à Poudlard ne s’était pas terminée de la meilleure manière qui soit.

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Les années avaient passé tranquillement. Jusqu’à ce jour, dans son bureau, où peut-être il allait prendre un nouveau départ.

Il jeta un coup d’œil à sa monte. Il lui restait encore douze heures. Il ne lui restait que douze heures. C’était trop et pas assez. Il s’agaçait de voir les aiguilles avancer aussi lentement, se forçait à ignorer leur lenteur, finissait par les oublier, puis quand il jetait un coup d’œil à l’horloge accroché au mur en face de lui, s’effrayait de voir qu’il était déjà si tard.

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Il se présenta à la porte du manoir Malefoy à sept heures précises. Draco avait toujours détesté que les gens soient en retard. Etrange comme il pouvait ce souvenir de ce genre de détails après tout ce temps.

Draco l’accueillit sur les marches à l’entrée du manoir, toujours aussi grand, toujours aussi mince, toujours aussi beau.

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Ils prirent le thé ensemble. Discutèrent de l’excellente saison de Quidditch qu’ils avaient cette année. Harry avait craint que Scorpius ne soit un sale gosse pourri gâté, mais il se révéla être une personne décente, bien qu’un peu arrogant. Il fallait bien que l’éducation Malefoy laisse sa trace quelque part.

A la demande des deux garçons, disputèrent un match avec eux.

C’était une situation familière, attrapeur contre attrapeur, ballet aérien, rivaliser d’adresse et de contrôle.

Quand ils se reposèrent au sol, ils furent accueillis par les expressions exaltées, excitées et admiratives de Al et Scorpius.

« Je n’avais jamais vu mon père voler avant. » dit Al avec révérence.

« Quoi ? Tu veux dire qu’il ne joue pas régulièrement ! » s’exclama Scorpius.

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Ils se donnèrent rendez-vous deux jours après, pour boire un café et parler.

« Tu sais, je ne me suis jamais excusé pour ce que je t’ai dit ce jour là. »

« Ah, excuses acceptés. Je n’ai pas vraiment été un modèle de diplomatie non plus. »

« J’ai été stupide. J’aurais dû te courir après pour qu’on s’explique, pas faire l’autruche. »

« Moi aussi j’ai été stupide. Je ne voulais pas me rabaisser en suppliant, c’était déjà suffisamment humiliant d’en avoir autant dit, et puis peut-être que j’avais un peu peur. »

« Peur ? Toi ? T’étais le seul de nous deux qui avait l’air de savoir ce qu’il faisait. »

Draco sourit.

Ils se turent pendant quelques minutes et terminèrent leur café dans un silence confortable.

« Je sais que c’est encore un peu tôt pour ça, mais j’aimerais vraiment essayer, avec toi. Si c’est possible. »

Lorsque Harry alla se coucher ce soir là, pour la première fois depuis très longtemps, il n’eut pas l’impression d’être un imposteur.

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Merci d’avoir pris le temps de lire cette histoire.

Je m’excuse d’avance pour les fautes d’orthographe que vous avez certainement rencontrées. Je me suis relue, bien sûr, mais sur un texte de cette longueur, il y en a sûrement qui m’ont échappé. Si vous avez trouvé des fautes restantes, s’il vous plaît, ayez la gentillesse de me le signaler.

Ce one-shot a des défauts, je le sais, j’ai voulu y mettre beaucoup de choses et le one-shot n’était probablement pas la forme qui servait le mieux mon propos, j’espère néanmoins que ça ne vous aura pas empêchés de l’apprécier.

Si vous avez un commentaire à faire sur ce texte, n’hésitez pas. Bons ou mauvais, peu importe, du moment que c’est constructif.

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BONUS

Drabble : 100 mots

La porte du magasin de jouets s’ouvrit dans un carillon joyeux. Draco entra, son fils Scorpius, âgé de trois ans, fièrement accroché à sa main. Ils arpentèrent les rayons, toisant de haut les autres enfants accompagnés par leurs parents. Soudain, Scorpius perdit toute contenance et se précipita vers le rayon célébrité. Lorsqu’il revint, il tenait son butin dans les bras. Draco fronça les sourcils.

« Non.

- Mais…

- Non. 

- Mais, papa… Tu as dit que je pouvais avoir tout ce que je voulais !

- C’est hors de question ! Jamais mon fils ne s’affichera en public avec une figurine Harry Potter entre les mains. »

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C’est très stupide, je vous l’accorde. Pour ma défense, j’avais envie d’écrire quelque chose d’un peu plus léger et c’est une scène qui me trottait dans la tête et que j’avais envie de partager.