Chapitre 3 - Deeper
Harry était surpris. Il n’avait pas pour habitude d’avoir des visiteurs qui utilisaient la sonnette. L’adresse de son petit appartement londonien à la frontière entre un quartier moldu et un sorcier était tenue secrète et peu en connaissait l’existence, celle qu’il utilisait officiellement étant celle du manoir square Grimmaurd. Il alla néanmoins ouvrir.
Il du retenir une exclamation de surprise quand il découvrit que le mystérieux importun n’était autre que Drago Malefoy. Le même qui l’avait délaissé inopinément une semaine et demi auparavant. Le visage du blond était stoïque.
« – Potter. » salua-t-il.
Des mots, enfin ! Son timbre avait bel et bien perdu quelques tons rendant ses intonations traînantes encore plus uniques.
« – Malefoy ».
Après un moment de flottement, Harry s’écarta légèrement pour l’inviter à pénétrer dans la petite entrée. Drago s’y engagea lentement, en jetant un regard au brun, à l’affut de ses gestes.
Le Gryffondor lui pointa la direction du salon puis se retourna pour fermer la porte. A peine avait-il détaché sa main de la poignée que son avant-bras fut saisi par une poigne ferme. Il fut amené à faire volte-face et se retrouva serré entre la cloison et le corps du blond qui l’embrassa sans sommation, son autre main s’emparant de sa nuque.
Leur premier baiser.
Ce type allait le rendre fou songea Harry. On n’a pas idée de planter les gens après des ébats de folie, puis de réapparaitre dix jours plus tard sur leur palier pour se jeter sur eux.
L’étreinte s’approfondit au-delà du raisonnable, mais le brun y mit fin lorsqu’il dut se résoudre à respirer. Les deux mains de Drago tenaient désormais son visage en coupe. Le Serpentard murmura contre ses lèvres.
« – J’ai eu envie de toi toute la semaine.
– Oh…
–Oh ? fit Drago avec surprise en se détachant légèrement de lui. C’est tout l’effet que ça te fait ? »
Harry le dévisagea, il n’aurait su dire si la déception et la frustration qu’il percevait dans le ton trahissaient uniquement l’égo meurtri de son homologue où s’il y a avait autre chose.
« – C’est tout l’effet que je te fais ? » insista le Serpentard en plaçant insidieusement sa paume sur l’entrejambe de son partenaire.
Harry retint sa respiration. A quel jeu jouait-il exactement ? Il voulu essayer de jauger son ancien ennemi mais ce dernier s’était agenouillé devant lui et lui jeta un regard absolument indécent alors qu’il défaisait les boutons de son pantalon. Le brun eu chaud. Merlin, mais ce type était l’incarnation même de la luxure !
Ses mains se plaquèrent bien malgré lui contre le mur alors que la bouche du Serpentard opérait de savantes circonvolutions. Lorsque celle-ci se saisit pleinement de lui, Harry laissa sa tête se renverser dans une acclamation d’aise. L’espace de quelques minutes, il en oublia jusqu’à son nom. Il se laissa porter par les vagues de plaisir successives que lui procurait son partenaire, entièrement dévoué à le satisfaire. Ce qui ne tarda pas à arriver, alors que le brun se tendait dans un ultime cri, semblable à une plainte.
Il allait se laisser glisser jusque sur le plancher, mais Drago se redressa et le prit dans ses bras. Le blond le porta jusque dans le petit salon où il l’assit sur le bord de la large table qui s’y trouvait. Harry pu lire dans ses yeux qu’il n’avait pas l’intention d’en rester là. Il mettait d’ailleurs déjà deux doigts dans sa bouche, prêt à passer aux choses sérieuses. Le brun enserra ses jambes autours de la taille de son amant et les fit transplaner tous les deux dans sa chambre. Il se trouvait désormais allongé sur son lit.
Défiant Drago du regard, il retira sa chemise avec sensualité et lenteur. Il eut le plaisir de voir les pupilles grises se dilater d’envie. Il se redressa pour retirer le pantalon du blond qui acheva de s’en débarrasser en le piétinant. Puis ce fut au tour de la chemise de Drago de terminer sur le plancher, dévoilant son torse carré et ciselé. La vue ne déplut pas à Harry qui continuait de le défier des yeux et qui écarta les jambes, dans une invitation à la débauche.
Le Serpentard ne se fit pas prier. Il tira le jeune homme et se plaça au dessus de lui, sans rompre le contact visuel. Une nouvelle fois, il s’inséra en lui avec délectation. Merlin qu’il aimait ça ! Il aimait le sentir se contracter autour de lui, se mouvoir sous lui, se tendre contre lui. Il aimait percevoir son odeur et ses soupirs. Il aimait se perdre en lui. Il aimait ce qu’il lisait dans son regard.
Et Harry le lui rendait bien. A chacun de ses coups de rein le brun semblait se noyer un peu plus dans l’extase. Sa voix se brisait de nouveau à certains moments et ces petits détails donnaient littéralement des frissons à Drago. Les yeux verts ne l’avaient pratiquement pas quitté. Jamais il n’avait ressenti une chose pareille et ce n’était pas faute d’avoir cherché. Il aimait le sexe, ce n’était pas un secret, et il pratiquait autant que possible. Mais avec aucun de ses partenaires il n’avait expérimenté ce qu’il était en train de vivre actuellement.
Le mouvement s’accéléra, jusqu’à un rythme infernal. Le blond serrait les dents, tout son corps tendu pour ne pas sombrer. Le regard vert disparu au moment où Harry vint à nouveau, Drago s’autorisa alors à se relâcher pour le suivre.
Une félicité absolue s’empara d’eux. Ils en profitèrent allongés l’un contre l’autre sur le lit en désordre. Leurs souffles se calmèrent, leurs cœurs reprirent progressivement leur rythme de croisière.
Drago esquissa un mouvement pour se lever mais la main qui attrapa son bras l’en empêcha. Les orbes métalliques retombèrent sur les iris verts qui les fixaient avec intensité.
« – Reste ».
Le ton n’était ni suppliant, ni péremptoire. Il était à la fois résolu et doux ; tout comme Harry en fait. Le blond fut déstabilisé, il hésita.
Il n’était pas dans ses habitudes de rester auprès de ses partenaires.
Mais il n’avait pas non plus pour habitude de coucher avec des gens qu’il connaissait. Et Harry n’était pas vraiment une personne habituelle.
Ennemi et amant. Aimant au lit.
La poigne sur son bras le tira davantage, l’incitant à se recoucher. Le blond admit qu’il n’était pas particulièrement pressé. Il n’avait même aucune envie de partir, s’il était complètement honnête. Harry saisit son visage, caressant sa courte barbe blonde à la taille impeccable, puis l’embrassa avec délicatesse.
Non vraiment, il n’était pas si mal allongé contre le Gryffondor. Il était même plutôt bien, à profiter de sa chaleur et de la béatitude de leurs ébats.
Il se sentait… à sa place, en quelque sorte. Il regarda son partenaire.
« – Ok ». répondit-il finalement.
Un éclat rieur traversa les yeux verts qui se refermèrent avec délectation. Les choses promettaient de devenir intéressantes.
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