Hello,
Bienvenue à tous, cette histoire est en fait ma 2e fic puisque je suis en train d'en finaliser une autre, beaucoup plus longue et que j'espère pouvoir publier bientôt. Un soir où j'avais une idée obsédante j'ai fini par me résoudre à la coucher sur le clavier. Cette petite histoire en trois chapitres en est le résultat, j'espère qu'elle vous plaira et que vous passerez un bon moment.
Je ne suis pas une experte des ratings, j'ai mis T (pour les prochains chapitres) mais n'hésitez pas à me signaler si vous considérez que cela ne convient pas.
Disclaimer : je ne possède bien sur aucun des personnages, pas plus que l'intégralité de l'univers d'Harry Potter (propriété de J. K. Rowling et Warner Bros.)
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Chapitre 1 – Newer
Harry quitta l'homme avec qui il discutait et alla à la table suivante. Merlin, il avait de plus en plus de mal avec ces soirées de speed dating. Depuis quelques temps, il fréquentait ponctuellement ce genre d'événements. Depuis qu'il était parvenu à accepter davantage son homosexualité en fait et qu'il s'était résolu à rompre sa solitude sentimentale. Il avait bien entendu sélectionné des soirées moldues uniquement, mais cela ne lui réussissait pas beaucoup. Cela lui avait permis d'avoir quelques amants d'un soir, mais rien que des aventures sans lendemain avec des personnes peu palpitantes.
Il tira la chaise du petit box suivant où l'attendait déjà son prochain rendez-vous, un homme carré à la coupe courte visiblement désordonnée avec minutie (l'opposée de celle d'Harry donc, qui était visiblement désordonnée tout court, comme a son habitude) et un léger duvet blond.
Harry prit place en face de celui avec qui il partagerait les sept prochaines minutes. Ce dernier semblait pour le moins las car il n'avait cessé de fixer la fausse bougie au centre de la table, sans même lui jeter un coup d'œil.
A vrai dire, blond n'était pas vraiment le terme qui rendait justice à cette couleur pour le moins étonnante, d'une pâleur incroyable. La dernière fois qu'Harry avait vu une teinte approchant datait de Poudlard quand il côtoyait encore… – l'homme leva la tête – Malefoy ?!
Ils se dévisagèrent avec stupeur. Aucun des deux n'osa esquisser un mouvement, s'observant en chien de faïence depuis leur côté de la petite table. Le regard gris parcouru les traits de son homologue en tentant de cacher son étonnement. Potter avait beaucoup changé, ses traits doux s'étaient durcis et les rondeurs de l'adolescence avaient fondues. S'il était irrécupérable d'un point de vue capillaire, le reste de son anatomie s'était en revanche bonifiée. Toujours assez fin, il était désormais plus grand et avait une carrure qui faisait davantage élancée. Il portait toujours des lunettes, mais un modèle carré et sobre, à la place de ces affreuses choses rondes qui l'avaient accompagné toute sa scolarité. Il aurait pu lui plaire en fait, s'il n'avait pas été Potter, LE Harry Potter, crétin adulé par l'intégralité du monde sorcier, à la une d'au moins une Gazette par semaine. Pas que sa vie semble trépidante, au demeurant, mais il parvenait toujours à être au centre de l'attention.
Drago n'avait jamais compris pourquoi le brun s'était enterré dans un job sans envergure au sein du Ministère, lui qui avait été incapable de se tenir loin de l'action durant ses 6 années à Poudlard. C'était si étrange de se retrouver face à lui, encore plus dans une soirée de ce type. Jamais il n'aurait cru que le Survivant virerait sa cuti ; lui qui semblait si énamouré de sa rouquine.
Les iris vertes elles aussi voyageaient et sondaient leurs acolytes. Merlin, Malefoy avait tellement changé, il avait l'air d'un homme assuré dans son costume taillé sur mesure et son allure décontractée – pas comme lui qui avait encore l'air perpétuellement perdu et mal à l'aise. Encore une fois Harry se prit à envier l'aisance avec laquelle son ennemi pouvait occuper l'espace. Il n'arrivait pas à détacher son regard de lui. La mâchoire serrée lui semblait puissante, moins pointue que dans ses souvenirs. Ce qu'il avait pu détester cet homme, ses manières, son comportement, ses mots, sa voix. Il se demanda si cette dernière aussi avait changée, il l'imaginait plus grave, plus suave, avec toujours cette façon bien à lui de faire traîner certaines syllabes, comme si cela le peinait de les prononcer. Il le vit déglutir, la pomme d'Adam marqua un mouvement ascendant sous la peau claire avant de reprendre sa place initiale. Il eut envie de le plaquer contre le mur.
Drago ne savait comment interpréter les coups d'œil du brun. Ce qui devait être réciproque réalisa-t-il au bout d'un moment. Mais que venait-il donc faire dans une soirée de rencontre gay ?! Il ne devait avoir aucun mal à remplir son lit. Surtout avec le physique plutôt agréable qu'il avait désormais. Le blond se fustigea mentalement. Si le Survivant ne souhaitait pas spécialement ébruiter ses préférences sexuelles – tout comme lui –, il n'était pas surprenant qu'il en vienne à chasser côté moldu, particulièrement si les médias le poursuivaient. Et concernant le speed dating… Il mit cela sur le compte de l'incapacité chronique du Gryffondor à draguer, après tout, la rouquine avait du lui courir après des lustres avant qu'il se rende compte de son intérêt pour elle.
Harry replia légèrement un de ses doigts, laissant une petite marque éphémère sur la surface de la table. Le geste attira le regard de Drago, ce qui attira le regard d'Harry, qui attira en retour celui du blond, revenant ainsi à leur position de départ, les yeux dans les yeux. Quel drôle de jeu de chat de la souris. Un ballet improbable et muet. Une danse où la haine commençait à se dissoudre. L'affrontement des prunelles platine contre celles sinoples devenait moins franc alors que les iris se jaugeaient, se rapprochaient, se plongeaient les unes dans les autres. Elles se découvraient. Elles décelaient des échos familiers de solitude, d'incompréhension, des souhaits non formulés, des envies, de la passion, du désir. Une connexion se fit, électrique et soudaine, elle carbonisa le passé. Les rancœurs poussiéreuses se volatilisèrent en fumée, les insultes s'évanouirent, les coups et sortilèges échangés se dissipèrent comme de mauvais rêves. Ils se retrouvèrent à nu l'un devant l'autre, comme deux inconnus, comme les inconnus qu'ils étaient. Et ils se virent pour la première fois.
Une sonnerie retenti.
Les sept minutes s'étaient écoulées.
Ils se séparèrent avec lenteur, chacun se dirigeant vers la table suivante. Ils n'avaient pas échangé un mot.
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