« Le jour se lève, mais mon rêve continu »

Je marche d’un pas décidé, un énorme livre encore poussiéreux sous le bras pour la soirée, et me dirige sans détour vers la tour Gryffondor. Avec Harry et Ron, nous sommes arrivés à Poudlard, une semaine avant la rentrée. Même les professeurs ne sont pas encore tous là.

Les garçons ont occupé leurs deux premières journées à jouer au quidditch et à se balader au Pré-au-Lard. Alors que moi, pendant ce temps, je voyais en avance le programme de l’année entière dans chaque matière, y compris celles en option. Ce sont évidemment les plus intéressantes, étant donné que certaines sont réservées exclusivement aux 7 ^ème années.

Car oui, moi Hermione Granger, je suis enfin en dernière année. Poudlard va tellement me manquer après ça. Ici, j’ai comme une deuxième famille, une famille sorcière…

Nous sommes donc mercredi soir, les futurs professeurs arrivent demain et les élèves aussi vont commencer à affluer. Pour l’instant, à part nous, il n’y a que 3 Serdaigles de 5^ème et 6^ème années, et 2 Poufsouffles de 3^ème année.

J’arrive finalement à la salle commune. Harry et Ron sont en pleine partie d’échec et comme à son habitude Harry se fait battre à plate couture. Je passe vite à côté d’eux pour leur souhaiter une bonne nuit. Voyant le lire sous mon bras, ils comprennent mon programme de la nuit et me souhaite également de beaux rêves. Après une bonne lecture, évidemment.

Il est 21h10 quand je me glisse dans mon lit après m’être préparée pour la nuit. Ce qui se résume surtout à un comptage de mes cheveux toujours aussi rebelles en une tresse et mise en pyjama (un simple tee-shirt confortable et un de mes boxers habituels).

3h plus tard, je finis mon livre et me maudis par la même occasion de me coucher si tard, alors que demain je dois accompagner les garçons au terrain de Quidditch pour rencontrer le nouveau professeur. Et bien évidemment, ceci à 9h. Il ne pouvait pas arriver vers midi comme les autres ? Surtout que je ne vois pas en quoi ma présence est indispensable. Enfin, les garçons ont insisté, j’ai cédé et maintenant, il faut vraiment que je dorme.

***********

Le lendemain, je me réveille avant les garçons, chose pas vraiment compliqué, puisque que l’on pourrait les apparenter à la famille des Scuiridaes (des marmottes). Je me prépare et après avoir hésité à mettre ou non ma robe de sorcière, j’opte finalement pour une simple tenue moldue : un jean, un débardeur noir avec le sweat des Gryffondors par-dessus et des baskets noir.

Arrivée au terrain de Quidditch, je ne vois ni ami, ni Gryffondor, ni professeur. En somme, il n’y a pas la moindre trace d’être vivant dans cette partie du château. Je crois que je commence à comprendre, les garçons ont sans doute voulu me faire une blague ou trouver un moyen pour me faire sortir le nez de mes bouquins. Peut-être que si je retourne à la bibliothèque pour…
- On ne bouge plus ! Crie une voix dans mon dos, me faisant sursauter et dégainer  ma baguette plus vite que mon ombre (comme dans la BD moldue).
- Qui est là ? Crié-je à la personne que j’ai en joue, mais dont je ne vois pas le visage, étant caché par l’ombre du vestiaire.
- Ho du calme, je sais bien que je ne suis pas venu dans cette école depuis un moment, mais j’espère ne pas avoir tant changé que ça.
- Oliver ? M’étonné-je le reconnaissant enfin.
- Et oui, en chair et en os. Et légèrement en état de stress face à ta baguette pointée sur moi, confirme-t-il tout en riant et sortant de sa sombre cachette.
- Oui pardon, dis-je en baissant mon arme. Je t’avouerais que je ne suis plus très fan de ce genre de blague après la dernière année qu’on a passée.
- C’est vrai excuse-moi, ce n’était pas de très bon goût...
- Ce n’est pas grave. Tu… Qu’est-ce que tu fais là ? Poudlard te manque tant que ça ?
- C’est vrai que ce vieux château loufoque me manquait, ainsi que son cher directeur à l’image de son école. Mais maintenant je suis là, je compte bien y rester un moment.
- Comment ça ? J’avoue ne pas te comprendre.
- Eh bien, je suis…
- Oliver !!! Entendons-nous crier dans notre dos.

Me retournant, je vois Harry et Ron arrivés en courant vers nous. Harry en tête, il s’écrase presque sur Oliver dans un dérapage totalement hors control. Et Ron, ayant vu la progression de son ami, ralentit progressivement pour éviter la même situation. Il préfère en effet me rentrer dedans et m’offrir un grand sourire d’innocence en guise de pardon.
- C’est tellement génial ! S’écrie Ron s’étant rapproché d’Oliver.
- Oui, je suis à 100% d’accord. Ça va être énorme même, le soutien Harry.
- Je vous remercie les garçons. Moi aussi il me tarde de commencer, les gratifie le plus âgé d’entre nous, avec un sourire qui, sans que je ne sache pourquoi, me chauffe étrangement le cœur et le ventre (il ne fait pourtant pas froid).
- Les garçons ? Essayé-je.
- Dis, tu veux bien nous apprendre quelques trucs avant les autres ? Demande le brun.
- Oh oui, ou même des leçons en plus on ne serait pas contre, ajoute son ami roux.
-  Les garç… Essaye encore une fois une châtain claire, j’ai nommé : moi.
- Il faut absolument que l’on en sache le plus possible avant samedi prochain, c’est vital ! S’exclame le survivant.
- C’est vrai, mais surtout pour dans un mois, là ça sera même plus que vital, ça sera fondamentale ! Argumente son meilleur ami.
- Les… Tenté-je désespérément encore une fois, moi leur meilleure-amie–mais-plus-pour-longtemps-s’ils-continuent-de-m’ignorer.
- Et il faut que…
- Stop ! Le prochain qui parle en m’ignorant, je le laisse s’étouffer avec ses devoirs de potion jusqu’à la fin de l’année, de même pour ses ASPICS. Et j’irais même lui jeter un sort pour que ça aille plus vite ! M’écrié-je au bord de l’hystérie.

C’est vrai quoi. Je peux être très patiente, il n’y a qu’à voir le nombre d’heure que je passe à essayer d’aider ces deux-là… bref. Là je suis à bout. Il y a deux choses que je déteste le plus au monde : ne pas savoir quelque chose et qu’on me coupe sans cesse la parole.
- Pardon Mione, s’excusent finalement mes deux amis, plus blancs que la barbe de Dumbledore.
- Bien, maintenant que j’ai toute votre attention. Oliver, peux-tu finir la phrase que tu avais amorcé avant que ces deux… spécimens ne viennent nous interrompre.
- Haha, et bien pour faire court, je suis le nouveau professeur de Quidditch.
- D’accord. Ceci explique cela, tu es donc là pour toute l’année ?
- Et peut-être plus, si on ne me vire pas bien-sûr.
- Pourquoi te virerai-t-on ?
- La sagesse et la discipline ne sont pas mes plus grandes qualités… Rigole-t-il.
- Mais le sujet n’est pas là, nous coupe, le garçon qui en a sans doute assez de survivre à tout. Désolée Mione, mais on a tellement de chose à dire à Oliver.
- Alors pourquoi m’avoir demandé de venir ?
- Bah, on voulait que tu…
- Sortes un peu de la bibliothèque, tu y es restée depuis qu’on est là, fini Harry, après avoir coupé la parole à Ron qui n’osait pas le dire.
- Bien, dans ce cas je m’en vais. Je vais lire et pour vous donner tort : je vais le faire dehors. Au bord du lac même.
- D’accord. A plus ! S’écrit Ron.
- On t’aime fort Mione, ajoute Harry.
- Salut Hermione. Ravi de t’avoir revu, fini Oliver-le-nouveau-prof.

Ils ont vite lâché prise tout compte fait. Enfin, je ne vais certainement pas m’en plaindre. Je repars donc vers mon sanctuaire : la bibliothèque. Je suis quand même un peu vexée qu’ils n’aient pas essayé de me retenir. J’aurais refusé évidemment, mais bon… Alors que je suis dans le couloir, une ombre passe à côté de moi et la seconde d’après, je me retrouve coincée entre le mur et Draco Malfoy.

Il n’est pas très près mais quand même trop pour que je ne puisse passer mon chemin comme si de rien n’était. Il me toise de bas en haut pendant un moment. Et alors qu’il ouvrait la bouche pour dire je ne sais qu’elle insulte, je sors ma baguette d’un geste rapide et précis, lui pointant sous la gorge. S’il parait d’abord surpris par mon geste (j’ai beau ne pas faire de Quidditch, j’ai quand même de bons réflexes), il finit par sourire narquoisement et dit :
- Alors Granger, nerveuse ?
- A cause de toi ? Jamais. En colère, exaspérée, écœurée, affligée, à vif, irritée,  agacée, contrariée… et j’en passe ; oui. Mais nerveuse, ça non.
- Tu devrais pourtant.
- Et pourquoi donc ? Tu comptes me tuer ou pire me torturer, là tout de suite ?
- Pour toi, il serait pire d’être torturer ?
- Là n’est pas le sujet mais par expérience je dirais que oui. Maintenant réponds !
- Qu’est-ce que j’y gagne ? Demande-t-il avec un sourire étrange.
- Une couleur de cheveux qui reste naturelle ? Enfin, si l’on considère cette couleur… naturelle…
- Je ne te permets pas ! S’écrit-il en se rapprochant et se ravisant immédiatement à la pression de baguette sur son cou.
- Tu disais Malfoy ? Ah oui, on parlait de la coloration de tes cheveux, si je puis dire…
- C’est sûr que tout le monde n’est pas doté d’une chevelure comme la tienne.
- Et c’est sur cette pertinente réplique que je m’en vais, répliqué-je acerbement en m’extirpant de sa prise.
- Tu fuis Granger ? Se moque-t-il sans bouger.
- Ne rêve pas Malfoy. Je ne te ferais pas ce plaisir. Tu ne vaux simplement pas la peine de gaspiller ne serait-ce qu’une minute de mon temps, lui soufflé-je en me retournant avant d’entrer dans la bibliothèque.
- C’est ça, tu verras bien… Entendis-je avant que la porte ne se referme.