Voila deja l'avant dernier chapitre, donnez moi votre avis :D Les personnes réel évoqué dans cette fic ne m'appartienne toujours pas, et ceci n'est toujours pas la vérité. Il voudrait que le temps s'arrête pour de bon, il voudrait se laisser engourdir par le froid glacial qui l'entoure. Il n'arrive pas à savoir ce qui lui fait si peur. Est-ce si grave après tout que quelqu'un connaisse ce qu'il écrit ? Est-ce si important que cela ? Il n'a même pas peur de son avis, enfin pas vraiment, pas seulement. C'est tellement plus compliqué. Il ne sait plus lui-même. Il ne pense plus. Le vent s'enroule autour de lui, il se coupe lentement du monde, ses yeux se perdent dans le vide. Une ombre s'approche de lui, Tomo ne veut pas la voir, pas encore, pas maintenant, il n'est pas prêt. Mais la voix de Shannon brise le silence qui l'entoure, sa main vient le frôler avec tellement de lenteur. La réalité fait mal, mais elle est tellement douce, pourtant. Ses yeux se mettent à le bruler sans raison, alors que des mots qu'il reconnait parfaitement viennent jusqu'à lui, il sent une larme quitter ses yeux. Il sert les paupières un peu plus, mais il ne peut pas se résoudre à le quitter des yeux bien longtemps. Il y a tellement de tendresse dans le regard que Shannon pose sur lui. Le silence revient sur eux,Tomo sait bien que le batteur attend qu'il réagisse, qu'il parle, mais il n'y arrive pas. - Très bien, finit par souffler Shannon en s'approchant encore un peu, sa respiration chatouillant le cou de Tomo. J'en connais d'autres si celui-là ne te convient pas. « Il y a cet ange qui danse et qui voudrait voler, il y a ce monde autour de lui. Le monde observe le monde à travers ses mirages. Espoir vain de mon âme, rentrez chez vous ce soir, je m'en vais espérer. Je m'en vais voir ce monde que vous dites si noir, et je lui sourirai. » Tomo éleva sa main jusqu'aux lèvres de Shannon, il posa son pouce dessus, les caressant doucement. - Chut... murmura-t-il. Une paix étrange l'envahissait, surpassant la peur, la colère. Pour l'instant il voulait juste savoir, comprendre. - Depuis quand ? interrogea-t-il en posant sa paume sur le cahier que Shannon serrait toujours sur son torse. - Depuis lui. - Alors c'est toi qui l'avait. J'ai angoissé pendant des jours quand j'ai pensé l'avoir perdu. - Désolé. - Pourquoi ? - Pourquoi quoi ? Ils parlaient, assez proches pour se frôler, assez proches pour sentir la chaleur de leur peau, de leur souffle. Pourtant ils ne se regardaient plus, ils fixaient tous les deux un point imaginaire quelque part au loin. - Pourquoi l'as-tu gardé ? Pourquoi l'as-tu lu ? Pourquoi ne m'en as-tu jamais parlé ? Pourquoi viens-tu maintenant avec ? - Ils savent... ils savent que le texte que Jared a trouvé est de toi. Tim a reconnu ton écriture. Peut-être avait-il envie de fuir encore un peu, peut-être retardait-il juste encore quelques temps l'affrontement. Ou peut-être voulait-il ne pas retarder plus longtemps la nouvelle. Mais Shannon n'avait pas trouvé d'autres mots à dire en réponse. Son regard revenait chercher celui de Tomo, essayant de lire dans ses yeux. - Ce n'est pas grave, souffla Tomo comme pour lui-même. Je crois que je n'ai plus peur. Oh bien sûr je ne dis pas que je suis ravi hein, je crois même que je risque d'être assez peu aimable si l'un d'eux vient m'en parler. Mais, je fais ce que je veux, je n'ai pas à m'en justifier, je n'ai pas à m'expliquer, ils peuvent penser ce qu'ils veulent... - Tomo, regarde-moi... regarde-moi vraiment s'il te plait, pas avec ces yeux qui ne me voient pas. Tomo le fixait enfin, à travers le voile qu'il avait posé sur le monde. Le froid le quittait, ses barrières tombaient. Il ne restait plus que Shannon si proche de lui. - Je ne te juge pas sur ces textes que tu écris, Tomo, et ils ne le feront pas non plus. Tomo fronça les sourcils, comme réalisant soudain quelque chose. - Tu n'avais pas le droit de les lire derrière mon dos ! - Je sais, c'est juste que j'ai eu peur de plus jamais pouvoir les lire si je t'en parlais. - Cela a tant d'importance que cela, de pouvoir les lire ? - Oui, je peux pas te dire vraiment pourquoi, mais oui, j'aime les lire, j'aime savoir que c'est toi qui les a écrit. Tomo hocha la tête, comme réfléchissant, il s'écarta légèrement de lui. Il avait l'air vivant à nouveau, songea Shannon. - Tu ne les liras plus sans ma permission. Shannon baissa la tête, il s'en doutait. Tomo ne leur en avait jamais parlé, il les cachait soigneusement, alors pourquoi changerait-il soudain d'avis. - T'auras qu'a me les demander Shannon. Shannon sentait son coeur battre sourdement dans sa poitrine, Tomo était en train de lui donner son accord. Il se retint de le prendre dans ses bras, de le serrer contre lui, il se contenta de dévorer des yeux son visage sérieux, ses lèvres qui ne souriaient pas, ses sourcils un peu froncés. - Bien sûr, je ne les lirai plus qu'avec ta permission. Il souriait, lui. Tomo laissa ses yeux le parcourir, s'arrêtant de bouger, il hocha la tête. Il n'était pas encore vraiment à l'aise avec l'idée que Shannon lise ses textes, la seule chose qu'il savait c'est que c'était Shannon, et que quelque chose de très fort était en train de se tisser entre eux. Il se rappelait encore la veille, la pression de ses lèvres sur les siennes, l'affolement et la joie dans son coeur. Il ne voulait plus parler de ses vieux cahiers, il voulait parler de quelque chose de bien plus important à ses yeux. Il voulait parler d'eux. Tomo s'approcha à nouveau du batteur, il glissa sa main dans la sienne, et l'entraina avec lui. Il marcha un moment sans rien dire, laissant leurs deux mains jointes parler pour lui. Son pouce passait doucement à l'intérieur de la paume de Shannon, s'amusant de ses frissons. Voilà un terrain qui lui était déjà plus familier, songea le croate. Il s'assit sur le trottoir bétonné du parking, faisant signe à l'ainé des Leto de se placer près de lui. Shannon n'osait pas dire un mot, il s'était laissé entrainer, il se laissa assoir. Il était bien ici de toute façon, la chaleur de la peau de Tomo contre la sienne l'enveloppait, le protégeait du vent glacé. - Quitte à parler sérieusement, commença Tomo en plongeant ses yeux dans les siens, emplis de trouble, et si on parlait d'hier soir ? - Tu veux parler de ça ? demanda le batteur en se penchant sur lui. Leur lèvres se rencontrèrent, s'apprivoisèrent à nouveau. Tomo sentit le désir naitre dans ses reins, son souffle s'affoler. Il renversa la tête en arrière, alors que Shannon forçait le barrage de sa bouche. La main du batteur s'attardait dans ses cheveux, caressait sa nuque. Il parvint à se détacher un instant. - Oui, je veux parler de ça, souffla-t-il la voix rauque. - C'est juste notre histoire qui commence, murmura Shannon le visage dans son cou. Le coeur de Tomo manqua un battement, alors qu'un sourire naissait enfin sur ses lèvres. - C'est tout ce que je voulais savoir, dit-il avant que Shannon ne le réduise de nouveau au silence sous sa bouche. Ses mains se perdirent sous le pull du batteur, trouvant pour la première fois la texture de sa peau sous ses doigts, la fermeté de ses muscles. Il gémit faiblement, alors que Shannon le serrait un peu plus contre lui, écrasant son corps contre le sien. Soudain Shannon l'écarta de lui juste assez pour pouvoir le regarder dans les yeux, un sourire éclatant sur les lèvres, son regard était plein de malice et de défi. Qu'avait-il encore inventé ? - Je peux en lire un maintenant ? Le rire de Tomo s'éleva, il passa sa main dans la poche arrière de son jean, et en sortit un papier plié. - Je ne pense pas que tu l'aies lu celui-là, c'est celui que j'ai écris ce matin en allant chercher mon nouveau cahier, dit-il. La lueur dans les yeux de Shannon valait bien tous ses doutes, songea Tomo, en regardant l'air émerveillé du batteur. Shannon pris le papier en douceur, comme si il avait peur de le voir se désagréger entre ses doigts. - Dans ta tête, ajouta précipitamment Tomo, lis dans ta tête, s'il te plait. Ses joues étaient un peu rouges, il cacha son visage dans le cou de Shannon avant que celui-ci ne commence à lire. Pour l'instant, il était d'accord pour qu'il lise, mais il ne voulait pas savoir ni où il en était, ni la tête qu'il faisait. Peut-être plus tard serait-il capable de l'entendre lire à haute voix, ou même de le regarder, mais pas encore. Mais ce n'était pas grave ils avaient tout leur temps devant eux, n'est-ce pas ? «Par delà ses silences et par delà ses rires, par delà ses absences et par delà ses cris. J'avance en espérant me tenir dans son ombre. Piège d'un feu bien trop grand, manège brisé d'un monde. Rien ne vaut nos passions, et rien ne vaut nos affronts, pour dire encore un peu, la force de nos aveux. » Tomo sentit les lèvres de Shannon s'attarder sur son front, alors que ses mains encerclait sa taille. Il le remercia en silence de ne pas faire de commentaire. Il allait lui falloir un peu de temps pour aplanir tout ça. Sa relation naissante, avec tous les troubles que cela faisait naitre en lui, ajoutée au fait que le groupe ait découvert son passe-temps, et que Shannon le sache depuis plus longtemps encore. Cela faisait beaucoup. Il s'étonnait lui-même, il avait pensé à se mettre en colère, à se sentir trahi, à lui en vouloir, et au lieu de ça il se sentait simplement soulagé. - Shannon, Tomo, revenez par ici, le bus va bientôt démarrer, s'éleva la voix de Jared au loin, les ramenant brutalement à la réalité. Tomo s'écarta du batteur, il passa ses mains sur son visage, frottant sa peau froide. Il souffla profondément et leva les yeux sur Shannon. Son coeur se gonfla, et il sourit. Il était beau son batteur, les yeux encore perdus entre le désir et le remord. Shannon s'approcha et posa une seconde ses lèvres sur les siennes. Le début de leur histoire avait-il dit, il le pensait aussi. Tomo s'avança vers le bus, sentant la présence de Shannon près de lui, sachant qu'une fois à l'intérieur, il lui faudrait bien s'expliquer avec Tim et Jared. Et ne sachant pas ce qu'il avait envie de leur dire. Comme pour le distraire encore un peu, le voix du batteur s'éleva murmurant des mots que lui seul pouvait entendre. Tomo resta un instant figé sur la première marche, partagé entre le rire et l'angoisse. - Dis, est-ce qu'un jour je pourrai te regarder écrire ?
a suivre... |