Deux jours furent nécessaires pour parcourir la distance entre la Nouvelle-Rome et la vallée. Ils campèrent les deux nuits dans les bois. À l'aube du troisième jour, les demi-dieux, qui avaient fait le plein de provisions durant leur escapade chez les Romains, n'allaient pas tarder à manquer de vivre. Cecil avait suggéré que Lexy chasse au moyen de son arc et que Lou capture des bêtes avec ses pouvoirs. Il s'était dès lors retrouvé à chasser, tout seul, les filles n'ayant pas accepté cette suggestion. Elles étaient restées au campement afin de l'aménager.
Vers dix heures, Cecil n'étant pas encore revenu, les filles décidèrent de partir à sa recherche. Fouillant dans les bosquets, dans les moindres recoins, mais il n'y avait aucune trace du fils d'Hermès. Les filles se mirent à paniquer. Elles avaient fait chasser Cecil seul dans les bois, avec pour seules armes son gourdin et un poignard. C'est alors qu'elles entendirent une plainte animale non loin. Lexy se précipita sans prendre le temps d'attendre Lou qui finissait de retourner un buisson.
Arrivée dans une petite clairière, Lexy se stoppa. À quelques mètres, une magnifique biche argentée s'était pris la patte dans un piège. Elle se débattait comme elle le pouvait, tentant de se dégager, mais rien n'y faisait. Si elle continuait ainsi, elle finirait par s'arracher la patte. Lexy, qui fut rejointe par Lou, s'élança vers la biche.
- Calme-toi ma jolie ! la rassura la blonde. Nous allons te libérer ! Tu verras, après nous te soignerons et tu pourras repartir gambader dans les bois et les près.
La fille d'Apollon, avec l'aide de Lou, desserra un maximum la mâchoire d'acier. La bête se dégagea enfin, et heureusement que Lexy était vigilante, car l'animal voulu s'enfuir. Lexy la rattrapa, et la força à s'allonger. Lou Ellen, qui avait son sac à dos sur elle, en sortit la trousse de secours. Outre l'ambroisie, elle avait avec elle des bandages, des sparadraps et du désinfectant. Elle appliqua tout cela sur la patte meurtrie. Alors, une fois ceci fait, la biche prit ses jambes à son cou, laissant les deux jeunes filles seules, dans la clairière, et leurs affaires éparpillées à terre. Elles la regardèrent s'éloigner, priant les dieux de la protéger. Ramassant leurs affaires, elles repartirent à la rechercher de leur ami.
Quelque instants seulement après avoir sauvé la biche, les deux filles se sentirent épiées. Lou se tint prête à utiliser sa magie, et Lexy avait sa main sur son bracelet, s'assurant qu'elle pouvait le détacher facilement si besoin. Elles continuèrent à avancer, en restant cependant assez discrètes pour ne pas faire de bruit. C'est alors que, passant devant un arbre, une flèche vint se planter juste devant le nez de Lexy. Celle-ci s'arrêta net, et se retourna vers l'endroit d'où venait le projectile. Une fille aux courts cheveux noirs se tenait, l'arc pointé sur elle, sur une bosse haute d'un petit mètre. Sur son front, un diadème brillait de mille feux. Elle portait un blouson de cuir noir par-dessus un t-shirt blanc sur lequel était inscrit "À mort Barbie", ainsi qu'un treillis. Les deux demi-déesses se regardèrent puis reportèrent leurs regards sur la jeune fille qui leur faisait face. C'est alors que deux autres filles arrivèrent, habillées presque comme la première.
- Qui êtes-vous ? Pourquoi cherchez-vous à capturer la biche sacrée de Dame Artémis ? demanda celle au diadème.
- La capturer ? Mais nous ne voulions pas...
Une voix s'éleva dans la forêt, venant de nulle part, ce qui interrompit Lexy.
- Thalia ! Ma lieutenante ! Tu te trompes sur ces jeunes filles, comme tu t'es trompée sur le garçon ! Ils ne veulent pas capturer ma biche. Ces deux jeunes filles l'ont d'ailleurs libérée puis soignée, voyez !
La magnifique biche argentée que Lou et Lexy avaient soigné quelques instants plus tôt arriva derrière une jeune fille d'une douzaine d'années, aux beaux cheveux auburn attachés en une haute queue de cheval. Ses beaux yeux d'argent brillaient tels la lune. Elle portait un legging noir par-dessous une tunique de la même couleur que ses yeux. En s'avançant, elle lança un sourire bienveillant à ses amies, puis vint devant les deux demi-déesses.
- Bonjour à vous, jeunes filles. Je suis Artémis, la déesse de la chasse, et de la lune. Veuillez excuser mes Chasseresses, elles ont quelques fois des problèmes lorsqu'il s'agit de mes animaux sacrés ! Qui êtes-vous ?
- Je suis Lexy Summers, une fille de votre frère jumeau.
- Et moi, je suis Lou Ellen, une fille d'Hécate. Nous sommes ici, car nous recherchons de l'aide...
La déesse les regarda en souriant, puis leur fait signe de la suivre tandis que ses Chasseresses fermaient la marche. La dénommée Thalia vint se poster à côté des demi-déesses.
- Excusez-moi hein ! Mais Dame Artémis a raison, en tant que sa lieutenante, je me dois d'être vigilante envers ses animaux sacrés, ce que je n'ai pas été aujourd'hui. Nous avons capturé votre ami, il chassait au moyen d'un gourdin et il avait également un poignard. Il est au camp. Je suis Thalia Grace, et moi-même suis une demi-déesse. Fille de Zeus...
- Grace ? Tu es la soeur de Jason, c'est ça ? demanda Lexy.
- Oui. Toi, je crois que je t'ai déjà vue à la Colonie... Je ne t'avais pas reconnue ! fit la lieutenante en parlant à Lou.
- Oui, mais ce n'est pas grave, tant que tu ne m'as tuée, je ne t'en veux pas ! sourit la magicienne.
- Merci. Oh ! Et si vous en avez marre des garçons, n'hésitez pas à nous rejoindre ! sourit-elle.
- Heu... Non merci ! répondirent les deux filles en riant.
Artémis les conduisit au campement qu'elles avaient monté. Là, elles retrouvèrent Cecil qui avait une belle bosse sur la tête. Le pauvre avait été assommé sans ménagement par les Chasseresses d'Artémis. Le garçon fut assez content de retrouver ses amies, mais il les engueula pour l'avoir fait chasser seul. Une chasseresse souffla aux filles qu'elles ne devaient pas se laisser parler ainsi par un simple mâle. Cecil s'en offusqua et ne parla plus de toute la soirée. Les Chasseresses, Artémis, et le trio mangèrent autour d'un grand feu. Les demi-dieux qui étaient partis en quêtes se virent offrir l'hospitalité. La nuit se passa sans problème. Mais au petit matin... |