-Je t'écoute, dit-il en saluant tous les membres de l'armée du Lord Noir.
-Il se trouve que Fenrir a remarqué de l'agitation dans la partie sud de la forêt. D'après lui, il s'agirait d'un rassemblement de loups-garous. Je n'ai personne de disponible pour aller vérifier ce qui s'y passe, alors j'aimerais que tu règles ça pour moi.
-Oui bien sûr, ça ne me dérange pas, j'ai envie de me défouler. Mais pourquoi ces loups-garous te posent-ils problème ? le questionna Harry.
-Ils commencent à venir sur nos terres et je n'apprécie pas la vermine, n'est-ce pas une raison suffisante ?
-Si, bien sûr que si. Je vais régler ça rapidement et j'attendrais votre retour.
Harry salua son père, dit quelques mots d'encouragement à tous les mangemorts présents et partit en direction des portes du manoir lorsque Voldemort le rappela.
-Amène quelqu'un avec toi, les loups-garous sont une menace qu'il ne faut pas non plus prendre à la légère, surtout s'ils sont nombreux.
-Tout ce que tu voudras.
Harry n'avait pas dit ces mots, mais il les avait sifflé, en fourche langue. Sans aucune raison, son corps s'était crispé. Ses yeux vert émeraude avaient viré au rouge sang, ses canines s'étaient affûtés, son cœur battait la chamade. Sa main, toujours sur la porte, serrait de plus en plus fort la poignée.
-Fais attention à toi et bonne chance, se senti obligé d'ajouter Le Seigneur des Ténèbres, même si, après mûre réflexion, il pensait que son héritier n'avait pas vraiment besoin de chance, vu son état.
Puisqu'Il le souhaitait, il emmènerait quelqu'un avec lui, et il choisit Jake, étant donné que Drago devait aller avec son père voir sa mère le lendemain, ce qui signifiait qu'il allait se lever tôt. Il transplana devant la porte de sa chambre et toqua.
-Entrez !
-Jake, apparemment il y a des loups-garous qui rodent dans les parages. Voldemort veut qu'on s'en occupe, t'en es ?
Le jeune homme était allongé sur son lit, torse nu et téléphone portable à la main.
-Ouais pas de problème, j'arrive ! Juste le temps de mettre un tee... Ça va Harry ? lui demanda-t-il après avoir remarqué les yeux rouges de son ami.
-Oui, ça va. Je ne te cache pas que c'est monté d'un coup quand j'ai ouvert la porte du manoir, donc j'arrive encore à me contenir, mais ça ne va pas tarder.
Quelques secondes plus tard, les deux amis se trouvaient devant les grilles du manoir. Le ciel noir était parsemé d'étoiles et la seule lumière qui leur parvenait était celle de la lune.
-Pleine lune, fit remarquer Jake à Harry, tu crois que c'est pour ça qu'il y en a autant ou tu penses qu'il n'y a pas que des lycanthropes dans le groupe qui s'égare sur ses terres ?
-Je ne sais pas et honnêtement je m'en fiche, lâcha Harry sur un ton agacé. Si mon père veut sans débarrasser parce qu'ils jugent qu'ils sont une menace, je lui en débarrasserai, peu importe ce qu'ils sont. Et comme tu peux le voir, je commence déjà à perdre patience, désolé.
-Ne t'inquiète pas, tu vas bientôt pouvoir te lâcher, ça fait longtemps que je n'ai pas combattu avec toi sous cette forme, ça va me motiver un peu. Dès que nous serons en dehors de la protection du manoir, je partirai devant et tu n'auras qu'à te laisser aller, lui dit son ami en lui adressant un sourire.
-Oui, tu as raison, alors dépêchons-nous d'y aller. T'es chaud ?
-Plus que jamais !
Jake se mit à courir à toute vitesse à travers les champs du domaine qui les séparaient de la forêt. Après quelques dizaines de mètres parcourus, il ralentit et marcha en direction de son objectif.
Harry était planté au milieu du chemin, immobile. Tête baissée, il commença par enlever son tee-shirt, puis ses lunettes, qu'il fourra à l'intérieur avant de le jeter en boule sous un immense chêne. Il resta immobile une fois de plus, il attendait quelque chose. Il entendit des voix, elles venaient du manoir. Il sentait son cœur battre de plus en plus fort et son sang se heurter contre les parois de ses veines, il ne pourrait plus tenir très longtemps. Puis après quelques minutes, les voix disparurent pour laisser une nuée de « pops » les remplaçaient : les mangemorts venaient de partir à l'assaut de l'Ordre du Phénix, ils venaient de transplaner. Soudain, une nouvelle voix, retentit. Ce n'était pas n'importe quelle voix, non, c'était la même qu'il avait entendu la nuit dernière, après avoir subi le doloris de son père.
-Libère moi Harry.
Ce fut la seule phrase qu'il put entendre. Tout son corps se contracta et en un instant, son corps d'adolescent céda sa place à une créature ailée. Ses muscles étaient devenus beaucoup plus distincts, sa peau ainsi que le blanc de ses yeux avaient viré au noir, et ses pupilles vertes étaient toujours rouge sang. Sa peau n'était plus lisse comme celle d'un humain, mais plutôt rugueuse, presque écailleuse. Ses dents étaient devenues plus acérées, semblables à des crocs, et ses mains avaient des griffes à la place des ongles. Sa paire d'ailes se confondait avec la noirceur du ciel. Il était entouré d'un halo noir, semblable à de la fumée, ce qui renforçait l'image ténébreuse que renvoyait sa nouvelle apparence. Il prit son envol et après avoir tourbillonné quelques secondes dans les airs, il partit en direction de Jake.
Ce dernier attendait patiemment l'arrivée de son ami, assis à la lisière de la forêt. Quand il l'aperçut, il se releva et fit de grands signes avec ses bras pour signaler à Harry sa position. Le jeune héritier, après l'avoir repéré, amorça une descente en piqué à une vitesse phénoménale. Il se stoppa net à deux mètres de lui.
-Y a pas à dire, c'est trop la classe ton truc, lui dit-il en détaillant la nouvelle allure du garçon. On y va ? Parce que, je commence à m'ennuyer.
-C'est parti pour la chasse aux loups.
Et ils entrèrent dans la forêt.
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Le lendemain, aux alentours de midi, il n'y avait toujours aucune trace des deux jeunes hommes. Au manoir, Ambre commençait vraiment à stresser.
-Mais ils sont où bordel ? J'en peux plus d'attendre, faut que j'aille les chercher ! Il a dû leur arriver un truc, c'est obligé.
-J'avoue que je commence à trouver ça suspect qu'ils ne soient toujours pas rentrés, annonça solennellement Drago.
-C'est vrai que ça m'inquiète aussi... Mais tu devrais aller te reposer Ambre, tu n'as presque rien dormi de la nuit, ce n'est pas bon. Ne t'en fais pas, ils ne vont surement pas tarder, je viendrais te chercher.
-Ce n'est pas un problème, ce n'est pas la première fois que je ne ferme pas l'œil de la nuit. Par contre, c'est la première fois qu'Harry disparait sans me tenir au courant de quoique ce soit.
-C'est vrai que ça ne lui ressemble pas. Mais au fait Drago, tu n'étais pas censé aller voir ta mère aujourd'hui ? l'interrogea Pansy.
-Si, mais l'attaque d'hier soir a épuisé mon paternel, et comme il vient de me dire que notre Seigneur a ordonné à Harry de s'occuper d'un problème dans la forêt avec Jake, je préfère rester ici. Et je pense que tu as raison Ambre, ce n'est pas normal. Il faut aller les chercher nous-même.
C'est à ce moment-là qu'Harry apparut dans un grand fracas, Jake dans les bras. Ils étaient tous deux gravement blessés, mais Harry tenait toujours debout. Il déposa doucement Jake, inconscient, sur l'herbe près du lac. Le jeune homme était couvert de sang qui s'écoulait des nombreuses plaies laissées par les nombreuses morsures et griffures qu'il avait subi. Il respirait faiblement, mais était toujours en vie. Grâce aux talents de médecine d'Alexia, il serait rétabli dans moins de deux jours, ce qui ne serait surement pas possible pour Harry, vu son état. Il était tout comme Jake, couvert de morsures et de griffures ainsi que d'importantes lacérations au niveau du torse, mais la différence majeure qu'il y avait entre leurs blessures était l'énorme trou béant dans la poitrine de l'héritier. Il n'avait plus rien entre le haut de son épaule gauche et le milieu son pectoral.
Avant même qu'un seul d'entre eux puissent esquisser un mouvement ou dire un mot, Harry s'écroula aux côtés de Jake, peut être sans vie. Ambre se jeta sur lui tandis que Pansy s'occupait de Jacob, pendant que Drago hurlait dans les couloirs, appelant Alexia et Severus afin qu'ils puissent venir en aide à ses amis.
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Lorsqu'il reprit connaissance, il était seul, absolument seul. Où etait-il ? Si seulement il le savait. Il ne distinguait rien, ne sentait rien. Incapable de bouger, il était totalement paralysé, comme enfermé dans une prison invisible. Puis il se souvint des évènements de la nuit : sa transformation, le combat contre les loups-garous qui avait mal tourné, Jake... Il ne pouvait s'expliquer la raison qui les avait mis dans une telle situation. Il avait beau ressasser tous les évènements de cette maudite nuit, il ne parvenait pas à se rappeler. Il se revoyait rejoindre Jake à la lisière de la forêt, entrer et attendre que les vermines se montrent. Il se voyait combattant sans relâche les créatures aux côtés de son ami, mais il bloquait toujours au même moment, lorsqu'il avait vu Jake tomber dans un hurlement atroce... À partir de ce moment, c'était le trou noir. Harry ne savait pas combien de temps il était resté là, à ressasser les évènements de la veille, mais une chose était sûre, il y avait du mouvement autour de lui.
-Il y a quelqu'un ?
-...
Il y eut des bruits de pas.
-Je sais que vous êtes là. Montrez-vous !
Les bruits s'intensifièrent, ça se rapprochait.
-Qui êtes-vous ?
-Quelle question, tu ne me reconnais pas ?
-Montrez-vous si vous l'osez !
-Et que me feras-tu ? Hein, dis-moi. Que peux-tu faire contre les ténèbres ?
La voix résonnait de part et d'autre de la pièce. Harry cherchait en vain son interlocuteur, mais la voix se répercutait et il était impossible pour lui de distinguer sa provenance. Cependant, cette voix, il la connaissait.
-Qui es-tu ? Montre-toi au lieu de te cacher.
-Mais... tu le sais Harry.
Une silhouette se distingua enfin, à peine visible, mais bien présente.
-Comment ça ? interrogea le jeune garçon.
-Tu as reconnu ma voix, n'est-ce pas ?
-Ce serait dur de l'oublier, vu le nombre de fois où tu te manifestes ces temps-ci.
-Alors tu as remarqué que nous ne tenions plus en place ?
-Qu'entends-tu par « nous » ? releva le jeune sorcier.
-Ne me dis pas que tu n'as toujours pas compris Harry, tu me déçois. Il est évident que je suis toi, une partie obscure de ton être, celui à qui tu fais appel lorsque tu as besoin de puissance.
La silhouette sortit enfin de l'ombre et, aussi surprenant que cela puisse paraître, elle ressemblait à Harry. Sa peau était plus blafarde, ces yeux plus enfoncés dans leur orbite, avec cette couleur rouge sang. *C'était donc de là que je tire ces yeux ? Les mêmes yeux que Lui ? pensa Harry*
-Harry, je suis toi et tu es moi. Nous sommes un tout, il ne peut pas avoir de moi sans toi et il ne peut pas avoir de toi sans moi.
-Mais qu'est-ce que tu racontes ? Qu'est-ce que tu es exactement ?
-Je suis né en toi, j'ai vécu, je vis et je vivrai en toi jusqu'à la fin de ta vie.
Harry se méfiait de cet « autre lui ». Si la voix qu'il entendait si souvent lui appartenait vraiment, ce n'était pas bon signe. Quelque chose lui disait de s'en éloigner, de partir d'ici, mais une partie de lui, au contraire, souhaitait rester, non seulement pour percer à jour ce mystère, mais aussi parce que, étrangement, il se sentait bien avec « lui ».
-Harry, j'ai grandi et évolué avec toi Harry. Je t'aide et te soutiens depuis toujours.
-Donc tu es en train de me dire que toutes ces fois où j'étais seul, quand la peur m'emprisonnait, quand je perdais tout espoir, la voix qui me pousser à agir, à ne pas me laisser prendre au piège, c'était toi ?
-Voilà ! J'ai toujours su qu'on était vif d'esprit ! lui adressa son double en accompagnant sa parole avec un clin d'œil. Je ne pouvais pas te laisser te morfondre indéfiniment, j'ai dû agir pour notre propre survie, j'ai senti que tu n'avais pas la force nécessaire pour en arriver là. J'ai donc mis à contribution mon pouvoir. Je me suis mis à ton service sans même que tu t'en aperçoives, jusqu'à l'an dernier, bien évidemment. Je ne pouvais pas te laisser mourir dans cette pièce, je ne pouvais m'y résoudre. Tout d'abord par intérêt, car ta fin signifiait, sans aucun doute, la mienne. Et ensuite, j'ai senti en toi quelque chose, quelque chose de changer, de différent. Tu avais grandi. Le simple fait d'avoir était enfermé dans cette pièce pendant autant de temps t'as fait prendre conscience que tu ne pouvais plus compter que sur toi-même, et qu'il fallait que tu deviennes plus puissant, à n'importe quel prix. J'ai alors réalisé ton souhait, je t'ai donné la force que tu réclamais désespérément. Et ensemble, nous avons vaincu !
-C'est vrai, je me souviens très bien. Cette voix, qui soutenait qu'elle m'apporterait toute l'aide dont j'avais besoin, qui me répétait que je n'avais qu'à me laisser aller, que je n'avais qu'à la laisser agir, ce que j'ai fais. Et depuis ce jour, je n'ai jamais autant progressé. Les plus grands sorciers que porte ce monde sont pratiquement mes égaux, et bientôt, je les surpasserai tous, même Voldemort. Rien ne pourra plus m'arrêter, je règnerai sur ce monde en maître.
-Oui ! C'est ça, Harry, laisse-toi aller ! C'est comme ça que je pourrai te servir au maximum ! Écoutes moi attentivement, je ne suis pas là par hasard. Tu as été gravement blessé lors de cette attaque, t'en souviens-tu ?
-Maintenant que tu le dis, je crois bien que oui. Il me semble que j'ai été attaqué par un... arbre. Je n'ai pas rêvé ?
-Harry, il y a un d'innombrable sorte de magie dont tu ne soupçonnes même pas l'existence, que tu ne pourrais même pas imaginer dans tes rêves les plus fous ! Et tu en as fait les frais ce soir. C'est de la magie très ancienne que tu as eue à affronter avec Jacob. D'ailleurs, je ne sais pas comment cela est encore possible qu'une personne en ce monde puisse contrôler une telle magie de nos jours.
-Ah oui ? C'est si rare de contrôler les arbres ?
-Ton adversaire ne contrôlait pas seulement les arbres ce soir Harry, il contrôlait la faune et la flore environnante, ce qui signifie que c'est lui qui à pousser les loups-garous à s'aventurer jusque-là et à combattre contre toi, même avec mon pouvoir.
-C'est vrai que je n'ai même pas trouvé suspect qu'ils ne s'enfuient pas, j'avais tellement envie de tuer que je ne réfléchissais à rien d'autre.
-Ça, c'est ma faute, excuse-moi. Mais il faut avouer que tu m'as laissé enfermer bien trop longtemps cette fois, j'avais accumulé trop de puissance.
-Comme si j'avais envie de te laisser sortir. Regarde où ça nous a mené, tu ne marques pas beaucoup de point, tu sais, dit-il en lui adressant un sourire. Mais pour en revenir à cette attaque, comment se fait-il que je sois toujours en vie ?
-Tu n'es pas encore mort parce que je peux faire en sorte de te sauver, mais il faut que tu acceptes quelque chose.
-Explique toi.
-C'est un peu paradoxal, mais je veux que tu me laisses te donner mes yeux de façon permanente. De cette façon, tu pourras voir les différents types de magie, les différentes auras qui t'entourent.
-Les auras ?
-Oui, comme je te l'ai déjà dit, il y a de nombreuses magies qui régissent ce monde. Mes yeux me permettent de les distinguer directement, sauf quand leurs utilisateurs mettent tout en œuvre pour m'empêcher de les distinguer.
-Comme hier soir ?
-Comme hier soir.
-Et c'est tout ce que tu proposes ? Donc non seulement tu veux me sauver la vie, mais en plus tu veux me donner plus de pouvoir. Tu tiens tant que ça à survivre ?
-Je veux seulement te faire progresser, te renforcer, pour que tu n'es plus rien à craindre. J'agis uniquement pour ton bien-être, crois-moi.
-Te croire ou non n'est pas une question que je me pose actuellement, puisqu'il semblerait que tu sois ma seule solution de repli. Donc je t'en prie, fais ton œuvre.
Tout à coup, sa vision se troubla. L'instant d'avant, il était avec son double, et maintenant, il était seul. Sa paralysie venait de se dissiper, il pouvait à nouveau bouger, mais il n'en fit rien. Il se sentit absorbé dans un trou noir, la sensation était semblable à celle que procurait le transplanage. Il retrouva peu à peu l'usage de ses cinq sens, il entendait une voix étouffée, il sentait le doux parfum qu'il avait offert à Ambre pour son anniversaire. Il comprit qu'il était allongé, couvert par des draps de soie. Il se trouvait sûrement dans son lit et il n'était pas seul. Il pouvait sentir le souffle chaud de la blonde dans son cou.
Elle était inquiète pour lui, très inquiète. D'après Alexia, il y avait des chances pour qu'il ne se réveille jamais.
-Je t'aime Harry, tu ne peux pas me laisser, tu n'as pas le droit de me quitter... J'ai besoin de toi...
Elle s'approcha de lui pour l'embrasser lorsqu'elle se stoppa net, il venait d'ouvrir les yeux. Elle ne bougeait plus, elle était comme paralysée. Harry la détailla pendant un moment, il avait eu tellement peur de la perdre qu'il voulait graver chaque minute, chaque seconde passer avec elle dans sa tête.
-Ambre, tu vas bien ? articula-t-il difficilement.
Elle n'osait pas parler, alors elle hocha simplement la tête.
-Tant mieux, répondit-il doucement avec le sourire. Je crois que je ne suis pas passé loin cette…
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, la blonde l'embrassa tendrement.
-J'ai eu tellement peur Harry, si tu savais, j'ai cru que tu ne te réveillerais jamais, lui avoua-t-elle, les yeux remplis de larmes.
-Moi aussi, j'y ai cru. Mais bon, il m'en faut apparemment plus.
Il se pencha pour apercevoir sa blessure à la poitrine. Le trou s'était totalement résorbé, en laissant qu'une légère cicatrice.
-Sans vouloir te brusquer, j'aimerais savoir comment va Jake ? lui demanda le jeune brun. Dis-moi qu'il s'en est sorti, réalisant que son ami pourrait ne pas avoir survécu.
-Tu ne te souviens pas qu'il était vivant lorsque tu l'as ramené ?
-Si, maintenant que tu le dis, j'ai paniqué pour rien, désolé, dit-il en essayant de rassembler ses souvenirs.
-Ne t'en fais pas, lui dit-elle ne déposant un doux baiser sur son front. Il va bien, même plus que bien, lui apprit Ambre avec un sourire en coin.
-Comment ça, plus que bien ?
-On va dire qu'il s'est passé un truc assez génial pour Jake, quelque chose qui va changer sa vie.
-Du genre ? Ne me fais pas tourné autour du pot, je t'en supplie.
-Tu ne te souviens de rien ? Il ne serait pas arrivé quelque chose à Jake pendant votre mission par hasard ?
-Tu aimes jouer avec ma patience, soupira-t-il alors que sa copine arborait un grand sourire. Quelque chose à Jake ? Non, je ne vois pas de quoi tu parles, avoua-t-il en ressassant ses souvenirs.
Soudain, un aboiement leur parvint de l'extérieur. Harry se releva doucement et s'approcha de la fenêtre. Entendre un aboiement dans la demeure d'une Lord Noir n'était pas chose commune, ce n'était même jamais arrivé.
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-Papa, papa ! Eh, dis, papa !
Harry, du haut de son petit mètre, tirait sur les pans de la robe de son père.
-Qu'y a-t-il Harry ? demanda l'homme, élégamment vêtu, en s'agenouillant près du petit garçon.
-Dis papa, est ce que je peux avoir un chien ?
-Un chien ? Pourquoi voudrais-tu un chien ?
-Bah, je sais pas, avoua le petit Harry. C'est trop beau, et puis c'est gentil, et puis c'est tout doux.
-Et comment sais-tu cela ? Tu en as déjà vu ou toucher un ? releva Lord VOldemort, sous son apparence de sorcier de haut rang.
-Bah oui, dans la forêt ! s'exclama Harry, d'un air joyeux.
-Dans la forêt ?
-Bah oui, la dernière fois avec Drago on est allé chercher des ingrédients pour s'entrainer à faire des potions, et on est tombé dans un trou, et puis y a un grand chien qui nous a sauvés !
-Un grand chien … Et comment était-il ?
-Il était très grand, aussi grand que toi et il était tout blanc, avec des bracelets aux pattes avec des chaines qui pendaient.
Le Seigneur des Ténèbres haussa les sourcils.
-Même qu'il nous a parlé avec Drago.
-Qu'est-ce que tu racontes ? Les chiens ne parlent pas Harry.
-Bah lui, si. Il nous a dit de faire attention au grand méchant mage noir, mais je sais pas qui c'est. Dis papa, tu sais qui c'est toi, le grand méchant mage noir ? Et puis en fait c'est quoi un mage noir ?
Lord Voldemort se redressa de tout son long, réalisant qu'un immense loup blanc avait averti son héritier de s'éloigner de lui. Depuis ce jour, le Mage Noir défendit Harry de s'approcher de n'importe quel chien qu'il croiserait.
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Ce qu'il vit le surprit quelque peu : dehors, au bord du lac, il reconnut ses amis, rien de bien surprenant jusque-là, mais la chose étrange était le fait qu'un énorme loup était allongé avec eux. Il regarda un a un ses amis et c'est là qu'il comprit : il manquait Jake. Ses souvenirs de la bataille dans la forêt lui revinrent instantanément : lui, sous sa forme ténébreuse, en train de se battre aux côtés de Jake, qui tomba soudain à terre dans un hurlement de douleur. Sa peau se déchirant de part et d'autres pour laisser place à un loup gigantesque.
-Ca y est, j'ai compris. Mais comment c'est possible ? Enfin, je veux dire, j'ai assisté à sa transformation mais ça n'avait rien avoir avec une transformation d'animagus ou même de lycanthrope.
-Oui, c'est ça qui est génial ! Ce n'est ni l'un ni l'autre : Jake se transforme à volonté, quand il veut et où il veut, sans même avoir eu besoin de boire une potion, ou d'apprendre l'animagie : c'est dans ses gênes, lui expliqua sa petite amie.
-Comment ça, dans ses gênes ? Tu veux dire qu'il a toujours eu ce pouvoir en lui, sans être au courant ?
-Pas exactement… Tu ne te souviens pas des histoires que nous racontait son père quand nous passions du temps chez lui ? De toutes les légendes de sa tribu ?
-Si, bien sûr. On a tellement rêvé de cette transformation, on espérait tellement que ce pouvoir n'est pas disparut et qu'il soit en lui…
Sous le regard insistant de sa petite amie, Harry commençait réellement à comprendre le sens des mots qu'il venait de prononcer.
-Attends, ne me dis pas que…
-Si, c'est ça : Jake se transforme comme dans les légendes de sa tribu !
-Mais non, vraiment ? J'en reviens pas... C'est super classe comme pouvoir, s'exclama-t-il. Il faut que j'aille le voir…
-Je pensais que je t'avais manqué plus que ça, lui lâcha-t-elle tandis qu'il essayait de se relever tant bien que mal.
-Comment ça ?
-Eh bien, je me disais que, comme ils ne savent pas que tu t'es réveillé, on pourrait en profiter pour passer un peu de temps tous les deux.
Et comme pour le convaincre, elle enleva les draps qui la couvraient jusqu'alors et dévoila son corps nu au jeune homme. Elle se leva doucement, très doucement, trop doucement au goût du jeune homme. Elle s'approcha dangereusement de lui. Elle s'arrêta à quelques centimètres de l'Héritier des Ténèbres et plongea son regard dans le sien.
Ils restèrent longtemps là, à se regarder, à se contempler. Ils s'aimaient, c'était certain. Harry s'approcha doucement d'elle et l'embrassa délicatement. Il la serra dans ses bras et la souleva tout en l'embrassant, comme si toutes les courbatures qui le clouaient au lit quelques instants auparavant n'avaient jamais existé. Il la ramena doucement sur le lit, l'allongea et après en avoir fait de même, il recouvra leur corps avec les draps.
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Ce fut Harry qui se leva le premier, et comme à son habitude, son premier réflexe fut de prendre une douche. Il s'habilla et retourna dans la chambre, Ambre dormait toujours. Il préféra la laisser se reposer, elle l'avait bien mérité. Il sortit donc de la chambre, seul. Les derniers rayons du soleil étaient sur le point de disparaitre lorsqu'il arriva aux abords du lac.
-Salut les gars…
-Harry, s'écrièrent les quatre amis en même temps, tu es réveillé !
Il eut le droit à de longues embrassades avec tout le monde, surtout avec Drago.
-Vous allez bien ? interrogea l'héritier.
-Nous ça va, maintenant que tu es réveillé. Et toi alors, comment tu te sens ? lui demanda le blond.
-On peut dire que ça va, toujours un peu mal à l'épaule mais bon, ça passera, répondit Harry avec un large sourire aux lèvres qui témoignait du bonheur qu'il avait de retrouver ses amis. Où est Jake ?
-Je suis là, dit le concerné en sautant de l'arbre juste à côté d'eux. Ça fait plaisir de te revoir Harry, vraiment.
-Toi aussi mec, je suis heureux que tu ailles bien, lui répondit-il tout en le prenant à son tour dans ses bras.
-Tu sais Harry, je voulais te remercier de m'avoir ramené, parce que sans toi, je ne serais pas là en ce moment. Et je voulais aussi m'excuser de ne pas avoir été à la hauteur hier soir, si je m'étais transformé avant, ou si j'avais mieux combattu…
-Arrêtes tout de suite Jake, fit-il sur un ton catégorique. Peu importe ce qui a pu se passer là-bas, rien n'était de ta faute, on n'était tout simplement pas préparé. J'aurais dû réfléchir avant de t'entrainer là-dedans, on aurait peut-être dû réfléchir à un plan d'attaque. Enfin bref, ce qui est fait est fait, on ne peut plus rien y changer, alors ce n'est pas la peine de se prendre la tête.
-Oui, tu as surement raison. En tout cas, ça nous apprendra à ne plus sous-estimer nos adversaires. Au fait, où est Ambre ?
-Ici, s'exclama la jolie blonde dans l'encadrement de la porte.
-Harry, le Maître te demande, annonça Bellatrix, juste derrière Ambre.
-Merci Bella, j'arrive. Les gars je vous laisse, on se retrouve tout à l'heure.
Harry quitta alors ses amis, passa devant Ambre, déposa un léger baiser sur ses lèvres et disparut dans le manoir. Il arriva en quelques secondes dans la salle du trône.
-Tu m'as fait appeler ?
-Oui Harry. Alors, comment s'est passée cette attaque ?
-Comme tu as pu le constater, pas aussi bien que cela aurait dû, dit Harry en découvrant son épaule.
-Que s'est-il passé Harry ? Toi qui était si confiant, comment as-tu fait pour te mettre dans une situation si délicate que toi et Jake avaient faillis ne pas revenir ?
-Tu doutes de mes capacités ?
-Comment ne pas douter ? Tu t'es vanté d'être à la hauteur contre l'Ordre du Phénix, alors que là, tu n'es même pas arrivé à repousser des loups-garous, et de plus, vous étiez deux.
-Ce n'est pas ce que tu crois. Ce n'était pas de simples loups-garous.
-Que veux-tu dire par là ?
-Ils n'étaient pas dans leur état normal, ils étaient contrôlés.
-Mais qu'est-ce que tu racontes Harry ?
-Je te jure que c'est la vérité, crois moi. Ce devait être une forme de magie très ancienne, un sorcier les contrôlait, ainsi que la faune et la flore environnante. Ce n'est pas un simple hasard s'ils essaient de venir de plus en plus loin sur nos terres, quelqu'un veut venir ici, quelqu'un nous a trouvé, j'en suis sûr.
-As-tu la moindre preuve de ce que tu affirmes ?
-Non, mais…
-Alors je ne veux pas en entendre parler s'énerva le Mage Noir. Tu es le seul fautif dans cette histoire, et tu vas le payer cher. Endo…
La porte s'ouvra brusquement laissant entrer Severus Rogue.
-Maître, nous sommes attaqués, l'Ordre du Phénix ainsi que le Ministère essaient de percer les défenses du manoir.
Harry lança un regard noir au Seigneur des Ténèbres.
-La voilà ta preuve, siffla-t-il. On a combien de temps avant qu'ils percent nos défenses Severus ?
-Je ne sais pas, parti comme c'est parti, il nous reste cinq minutes, dix tout au plus.
-Bien.
Il se leva, s'approcha de Severus, lui attrapa le bras gauche et releva sa manche. Il appuya sur la marque des ténèbres avec son index : « Que tout le monde se regroupe dans la salle du trône dans cinq minutes. Je vous ordonne de tout récupérer, tout doit disparaitre, il ne faut laisser aucune trace de notre passage ! Exécution ! »
-Harry qu'est-ce que tu fais ? Il est hors de question de fuir !
-Vois la vérité en face ! L'attaque de cette nuit nous a tous affaibli, aussi bien toi et moi que nos mangemorts. Il faut se replier pour pouvoir taper plus fort. On n'est pas assez nombreux ni assez fort pour leur tenir tête, pas maintenant.
Après quelques secondes de réflexions, le Mage Noir approuva.
-Oui tu as raison… Va chercher tes amis et récupérez toutes vos affaires, on part dans cinq minutes.
C'est donc le sourire aux lèvres qu'Harry quitta la salle du trône, il transplana jusqu'à ses quartiers.
-Allez les gars faut tout récupérer ! ordonna Harry à sa bande qui venait aussi de transplaner et qui regardait par la fenêtre les défenses du manoir s'affaiblir.
Des dizaines de « Faislamâle » furent lancés aux quatre coins du manoir. A la fin du décompte, tout le monde était rassemblé dans la salle.
-Que tout le monde transplane immédiatement à mon château en France. Harry, toi et ta bande, ainsi que Severus et Bella vous venez avec moi, on va détruire le manoir !
Tout le monde s'évapora en une fraction de seconde, au même moment, ils sentirent les défenses du manoir disparaitre.
-Volez jusqu'au sommet du manoir, vite !
Une fois la dizaine de mages noirs au sommet de la bâtisse, le Seigneur des Ténèbres ordonna :
-A trois, vous lancez tous un reducto en direction du manoir ! Un, deux, trois !
Ils s'écrièrent tous ensemble :
-Reducto !
Le manoir s'effondra en millions de morceaux. Les premiers aurors arrivaient lorsque les dix sorciers des ténèbres disparurent dans une succession de « pops ». |