Une fois la nuit enfin tombée et Poudlard endormit, je me faufilai jusqu’à la chambre de Malfoy. Mais là bas, je trouvai une porte close.

Je commençai d’abord par frapper légèrement le panneau en bois, mais rien ne se produisit.

Je tapais, vous vous en doutez, de plus en plus fort, mais toujours aucune réponse.

Je voulu alors l’appeler.

-         « Ouvre, Malfoy, c’est moi. »

Silence…

-         « Draco, s’il te plait… »

Rien, nada. Je tapais et appelais plus fort jusqu’à ce qu’un bruit me fasse frissonner d’effroi.

-         « Miaouuu. »

Par Merlin, Miss Teigne avait du rappliquer, avec tout le boucan que je faisais, ce n’était pas surprenant. Elle était à quelques mètres de moi et je pouvais déjà entendre les pas de ce cher Rusard approcher. Ayant déjà eu mon cota de retenues, je décidai courageusement de faire une retraite stratégique vers mon dortoir.

Arrivé à mon lit, j’aurai bien réveillé Ron pour avoir son avis mais après réflexion, je me dis qu’être réveillé deux nuits de suite ne l’enchanterait pas. Surtout pour Malfoy.

Je du donc me résoudre à attendre le matin.

Pendant la matinée, Draco m’ignora superbement. J’essayai à maintes reprises de capter son regard mais rien.

Heureusement pour mes nerfs, nous avions une heure de fourche avant le temps de midi.

Je prétextai un oubli dans le dortoir pour m’éloigner des autres et demandai à Ron de m’accompagner.

Parvenu là bas, Ron avait déjà compris que ça ne s’était pas bien passé hier soir.

-         « Bon, je suppose que c’est à cause de Malfoy que tu voulais me voir seul. » Soupira-t-il. « Alors que s’est il encore passé ? »

-         « Il n’a pas voulu m’ouvrir ! C’est affreux, Il a changé d’avis, il ne m’aime plus. En fait, peut-être qu’il ne m’a jamais aimé et qu’il a trouvé quelqu’un d’autre ! oh mon Dieu pas ça… »

-         « Stop, stop, Harry. Tu vas un peu vite en besogne là. Il doit y avoir autre chose, c’est certain. »

-         « Mais quoi ? Je ne comprends plus rien… »

Je me tu soudain, bouleversé à l’idée que Draco soit avec quelqu’un d’autre. Je sentis une boule de chagrin se former dans ma gorge.

Ron, voyant mon état, soupira encore, réfléchit, et finit par trouver une solution. Enfin presque.

-         « Allons voir Hermione. Elle connait déjà une partie, raconte lui le reste. Elle trouvera quelque chose, obligatoirement. »

-         « Tu crois ? »

-         « Hé je te rappelle qu’on parle de Miss-je-sais-tout, là. »

J’esquissai un faible sourire et le suivis jusqu’à la bibliothèque.

Nous y découvrîmes bien évidement Hermione plongée dans un épais livre.

Nous nous assîmes à sa table. J’étais on ne peut plus gêné. Je ne savais pas par ou commencer, ni comment exposer mon problème. 

Devant notre air mal à l’aise, elle lâcha.

-         « Si c’est pour le devoir de potion, je ne vous donnerai pas le mien. »

-         « Hum, non Hermione. C’est à propos de l’homme mystérieux d’Harry. »

Elle leva ses yeux du livre, me regarda un instant. Puis jeta un bref coup d’œil aux alentours. Rassurée sur l'absence de personnes à proximité, elle referma son livre et chuchota.

-         « Bien, je t’écoute Harry. »

Se fut les joues rouges que je lui expliquai toute l’histoire…

A la fin de mon récit, elle resta pensive encore quelques instants.

-         «  Et bien, il me semble que c’est très simple. »

Je la regardai avec des yeux exorbités. Comment ça simple ? Mais elle n’avait rien écouté ou quoi ? Ron aussi abasourdi que moi, lui demanda:

-         « Simple ? Tu as une solution au problème d’Harry ? »

-         « En effet, c’est enfantin. Harry, tu laisse Malfoy sans nouvelle pendant des jours avec pour seule explication un petit mot. Tu ne pensais tout de même pas qu’il allait t’accueillir à bras ouverts ? »

Ben, si un peu, mais je me retins de le lui dire.

-         « Il est vexé, c’est évidement. Tu as oublié l’orgueil des Malfoy et la fierté des Serpentards… Il va falloir te faire pardonner.»

Me faire pardonner ? C’est la meilleure celle là ! Et puis quoi encore?

-         « Elle n’a pas tord mon pote. »

Je lance un regard outré vers ce qui était mon meilleur ami. Je nage en plein délire. Et puis comment diable pourrais-je me faire pardonner ?

Comme si Hermione avait lu dans mes pensées, elle dit très naturellement.

-         « Il faut que tu le séduise. »

-         « Pardon ? »

-         « Oui, Malfoy doit penser que tu t’es servis de lui, que tu ne ressens rien pour lui. Il faut lui prouver le contraire. »

-         «  Mais comment je suis sensé faire cela ? Séduire Malfoy, c’est impossible. »

-         « Voyons Harry, Malfoy est comme tout le monde. »

Devant mon regard dubitatif, Hermione ajoute.

Plus je réfléchis, plus je me dis qu’elle a sûrement raison. Comme toujours.

J’espère juste que Draco ne va pas faire la tête trop longtemps. Mon imagination est assez limitée.

C’est ainsi que le lendemain au petit déjeuner, sous le regard ébahi des élèves, Hedwige vient apporter à Draco Malfoy un bouquet de roses rouges et une petite lettre.

Harry avait longtemps hésité avant d’envoyer Hedwige. A coup sûr, une partie des élèves la reconnaitrait et s’empresserait de le faire remarquer aux autres. Mais puisqu’il fallait séduire Draco, autant le faire franchement.

Celui-ci d’ailleurs se contenta de jeter un regard méprisant aux fleurs sans un coup d’œil dans ma direction. J’aurais été désespéré toute la journée si je n’avais vu qu’il avait glissé le mot dans sa poche.

J’avais écris dessus en lettre rouge ;

Et oui, j’avais même été jusqu’à signer la lettre.

Je n’avais pas voulu par contre y mettre que je l’aimais. Il me semblait qu’il me fallait le lui dire en face pour qu’il puisse me croire.

Je n’eus pas un signe de lui de toute la journée.

Par contre, les rumeurs allaient bon train. Les élèves commençaient déjà à me regarder de manière étrange et murmuraient sur mon passage. Heureusement, Ron et Hermy restaient à côté de moi et lançaient des regards dissuasifs aux étudiants.

Sans aucune nouvelle de Draco, je dus me résoudre à aller porter à Hedwige le second colis.

Puisque les roses n’avait pas fait d’effets, le jour suivant Draco reçut une boîte de chocolat. Je n’avais pas eus la témérité d’une boîte en forme de cœur. C’était donc un simple carré rouge de la meilleure chocolaterie sorcière, accompagné encore une fois d’un mot.

Et encore une fois, Malfoy prit le mot mais laissa le présent sur la table.

Et toujours pas de nouvelles pendant la journée.

J’étais dépité mais je ne m’avouais pas vaincu. Le soir venu, j’allai porter le troisième colis à ma chouette.

C’était cette fois-ci une bague en argent blanc de type celtique avec une émeraude au centre.

J’avais aussi changé légèrement le mot.

Un rendez-vous en plein jour me semblait une bonne idée. C’était du changement, cela voulait dire arrêter de se cacher.

Le matin se passa comme d’habitude, Draco prit seulement l’enveloppe.

Evidement, il ne vint pas.

J’attendis une heure, jusqu’au cours suivant.

Je sentais le doute fendiller mon espoir. De ces fissures naquirent quelques perles d’argents que je ne laissais couler que dans mon lit. La boule de chagrin était revenue.

Si mon espoir était entamé, il n’en était pas pour autant anéanti.

Je retournai le soir même à la voilière donner le quatrième présent.

C’était un bracelet, lui aussi en argent blanc. J’avoue que j’avais du mal à imaginer Draco avec de l’or. C’était un serpent, bien sûr, et j’avais fait graver son nom à l’intérieur.

Puisque apparemment le rendez-vous en plein jour n’avait pas marché, je tentai celui du soir. Je lui écrivis de me rejoindre dans la salle sur demande.

Mais il faut croire que les rencontres du soir ne l’intéressaient pas non plus. Je finis par m’endormir à force de l’attendre.

¤¤¤¤¤¤¤¤

Il me faut, à mon réveil, quelques instants pour me situer. Quand je comprends qu’il n’est pas venu, un sanglot m’échappe. Mais je le retiens vite. Hors de question qu’il me voit avec les yeux rouges de beau matin.

En parlant de matin, je cours jusqu’à la voilière pour donner le cinquième présent à Hedwige avant que le déjeuner ne commence.

Comme les bijoux n’ont pas l’air de fonctionner, je me suis tourné vers la magie. Là, c’est Ron qui m’a aidé. Il m’a conseillé de lui offrir un « multi-livre ». C’est un ouvrage qui change d’histoire chaque jour. On peut aussi y voir de superbes dessins et même des photos de gens qui nous sont chers. Si on le lui demande, le livre peut même nous aider à effectuer un sortilège ou une potion.

J’ai pris le livre en essayant d’occulter le regard attristé de Ron sur moi.

Mais aujourd’hui encore Malfoy a dédaigné mon cadeau et a juste prit la lettre. J’ai l’impression qu’il la prend plus par curiosité qu’autre chose.

Mon mot était différent des autres également.

Pas de changement, Malfoy m’a ignoré comme d’habitude et n’a rien répondu. J’ai décidé que ce soir est le dernier colis que je lui envoie. D’ailleurs après ça je ne vois pas ce que je pourrais ajouter d’autre…

Il n’y a pas de cadeau cette fois. Juste une lettre avec trois mots dedans. Trois mots usés jusqu’à la corde d’avoir été trop de fois prononcés à tort et à travers. Je lui offre ces trois mots là avec résignation. Puisque je n’ai pu les lui dire en face et bien tant pis. Je les aurais bien gardés pour moi, bien au chaud dans mon cœur où personne n’aurait pu leur faire de mal.

Mais il me semble que je les lui dois. Après tout, c’est à lui qu’ils sont destinés. Ce n’est qu’un juste retour des choses.

Je caresse délicatement les douces plumes d’Hedwige. Elle a l’air d’apprécier.

J’ai envie de pleurer. J’essaye de ne pas penser. Ne pas penser à son corps, à ses yeux, à sa bouche. A tous ces mots qu’il me disait par gestes, par caresses. J’essaye de ne pas penser à tout ce que j’ai perdu.

Soudain une voix légèrement tremblante, légèrement ironique et terriblement familière, se fait entendre.

-         «  Alors Potter, encore en train de trainer seul la nuit? »

Ma main se fige. Je me tourne vers Malfoy en cachant le plus discrètement possible la lettre dans mon dos. Je tente d’ignorer les battements frénétiques de mon cœur.

Il est si beau et pour la première fois depuis des jours, ses yeux ne regardent que moi. Je ne trouve rien d’intelligent à dire alors je lâche.

-         «  Qu’est-ce que tu fais là ? »

-         « Hum, je savais que je te trouverais ici… »

Je reste silencieux. Je redoute ce qu’il va dire et je préfère ne pas accélérer les choses.

-         «  Tu as dit que nous devions parler non ? »

-         « Cela fait une semaine que je te le demande… »

J’essaye de ne pas mettre de reproche dans ma voix. J’essaye vraiment…

-         « Oui, en effet. »

Voyant mon air renfrogné, il ajoute.

-         « Disons que je n’étais pas sûr de tes intentions. »

-         « Mais et les cadeaux? Cela aurait du te mettre sur la piste non ? »

Je venais de lui avouer à demi-mot mes intentions…

-         « Cela aurait put être pour m’amadouer et faire en sorte que je vienne. Puis me jeter. Encore. »

Je ne réponds pas au reproche. Je me tourne vers Hedwige et lui gratouille le cou.

-         « C’est bien une idée de Serpentard ça. »

-         « Et puis je n’étais pas sûr de vouloir te parler… Je t’en voulais de m’avoir laissé. Je voulais te faire un peu mariner avant.»

Il s’approche et vient caresser Hedwige. Nos doigts ne se touchent pas. Je soupire.

-         « Je voudrais qu’on parle de nous. »

-         « Nous ? »

Nos doigts se frôlent en cajolant ma chouette.

-         « Oui, je… Je voudrais qu’il y ait un nous.»

-         « Il y en avait déjà un… »

Nos doigts s’effleurent, hésitent, se caressent. Ma bouche s’assèche.

-         « Non ce n’était pas ça. C’était autre chose. Cette fois, je veux un vrai nous. Avec des mots. Et pas seulement la nuit. »

-         « Un couple ? »

Nos doigts s’entrelacent. Je murmure:

-         « Oui… »

Un silence se fait. Je lève mon regard sur Draco. Il semble ému. Il a un sourire heureux et plein d’espoir. Je me lève et me dirige vers lui. Je tends une main vers son visage et doucement le soulève. Il hésite à me regarder. Je pose mes lèvres sur les siennes.

Ses bras s’enroulent autour de ma taille et me serrent fort comme si j’allais encore partir.

Il voit la lettre que j’avais finit par laisser tomber par terre. Draco se penche et l’attrape.

Ma gorge se serre un peu.

Je vois qu’il cherche le colis qui devrait aller avec. Ne l’apercevant pas, il fronce les sourcils et ouvre l’enveloppe.

Le temps semble se suspendre.

Jusqu’à ce qu’un sourire béat qu’il ne peut empêcher apparaisse. Ses yeux se redressent et sont étrangement brillants. Il murmure:

-         « Moi aussi. »

Il me prend par la main et nous allons jusque dans sa chambre que je n’aurais jamais du quitter.

Arrivé là bas, je me jette dans ses bras. Sa peau, son corps, ses mains, il m’a tellement manqué que je ne remarque pas le vase avec les roses sur son bureau. Ni une boîte rouge, une bague et un bracelet posés dessus…

Je suis bien trop occupé à lui murmurer tout ce qui était retenu par le doute et la peur.

-         « Draco ? »

-         « Hum ? »

Le pauvre dort encore à moitié. Mais je suis trop curieux pour pouvoir attendre.

-         « La nuit où on s’est rencontrés la première fois, pourquoi tu m’as embrassé ? »

-         « A cause de Blaise. »

-         « Zabini ? Mais qu’est-ce qu’il vient faire là-dedans ? »

-         « Il m’avait raconté qu’il avait vu un crétin de Serdaigle te draguer et que tu semblais très coopératif. Puis il n’a pas arrêté de m’énerver en me racontant comment tu riais, de quelle façon il te touchait et tout. Quand je t’ai croisé, j’étais furieux. Je ne pouvais pas t’imaginer avec quelqu’un. Je t’en voulais de ne pas me voir autrement que comme Malfoy. Je voulais te montrer que moi aussi j’étais là. »

-         « Oh. »

Je réfléchis à ce qu’il a dit. Puis je fronce les sourcils.

-         « Mais alors tu m’aimais déjà ? Je ne comprends pas. Pourquoi tu n’as rien dit pendant toutes ces nuits ? »

-         « J’avais peur que tu ne partes si tu savais. Si j’avais dit quoi que ce soit, il me semble que je me serais trahi. Je pensais que ce n’était que physique pour toi. Je ne voulais pas avoir l’air de te demander plus et qu'au final tu t’enfuis. Dans le doute abstiens-toi, non ? Je préférais profiter de ce que tu me donnais plutôt que de tout gâcher par des mots mal placés. Et la situation n’avait pas l’air de te déranger. »

Je me serre contre lui. Draco parait se rendormir, je lui pose rapidement une dernière question:

-         « Et pour mes cadeaux ? Comment as-tu fait pour les récupérer ? »

-         « J’ai demandé à Dobby de les prendre pour moi. »

Il baille. Je me blotti dans ses bras et me laisse emporter dans ceux de Morphée.

Et voilà, c’est fini.

Une autre fic est en route mais j’attends d’avoir un peu d’avance ^^.

Pour ceux et celles qui ont apprécié la première partie, j’espère que vous avez aussi aimé celle-ci.

Je remercie tous ceux et celles qui ont laissé une review, ça m’a beaucoup encouragée pour la suite.

Bysss à tout le monde

Mellya

(1)   Cette phrase est pour une certaine Elenawen qui comprendra ^^.

Merci à Lulu, j’ai trouvé une béta :p. J’ai envoyé un message à manga fan.