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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
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Tout se fait, tout se défait.
Par Lia
Harry Potter  -  Romance/Mystère  -  fr
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    Chapitre 1     Les chapitres     4 Reviews    
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Prologue_ L'indépendance

[ Résumé: -HPDM-. " Tu comprendras lorsque tu seras plus grand." Qui mieux que les sorciers pour comprendre cette phrase? Eux qui ne savent réellement ce qu'ils sont qu'une fois majeur. Le traité de Tolérance Commune pour les mineurs, le plus grand secret du monde sorcier. Qu'est-ce donc? ]

Bonjour, bonjour ^__^
Comme dirait l'elfe! J'ai dans ma sacoche, une fiction Harry Potter.
D'ici quelques temps, plus ou moins longs, plus ou moins courts, elle deviendra yaoi.
Pour l'instant, le rating général de la fic n'est pas justifé, par la suite les thèmes abordés, la nature des scènes, toussa...
Vous connaissez la rengaine *3*

Sinon ça va vous?
- sort de son sac un rouleau de scotch et un bon mètre de corde-  Ca vous dirait une petite fiction où l'on cache des secrets aux jeunes sorciers? Aux jeunes bruns à binocles pas sexy, aussi? Avec des mégalomanes fous de pouvoir qui tentent de revenir pour saupoudrer le tout?
Vous êtes là pour ça? Mer-veil-leux. Installez-vous bien, ça commence. -
termine de ligoter ses victimes auh lecteurs a-bso-lu-ment- enthousiastes Et consentants en sifflotant - La lala lalalaa ^O^

 

- Prologue-

Indépendance.

La salle de conférence était bondée. Une foule compacte deux fois trop nombreuse se massait devant les portes. Il était évident que les organisateurs de cette conférence allaient être dépassés par le nombre de sorciers s'étant déplacés. Il n'y aurait jamais assez de chaises. Leurs appareils photos et plumes à portée de mains, les journalistes se tenaient là, aux coudes à coudes, prêt à foncer à l'intérieur de la salle dès l'ouverture des portes pour trouver les meilleurs places.

A l'extérieur, des grandes tentes de médicomages avaient été installées en prévision des nombreux blessés qui ne manqueraient pas d'arriver. Trop de monde, trop d'agitation. Vêtus de leurs robes rouges, la baguette bien en évidence, postés à des endroits stratégiques, l'air peu abordables, se tenaient les aurors, chargés de s'assurer qu'aucun incident ne viendrait troubler ce rassemblement. Il n'y avait rien de plus incontrôlable et dangereux que la foule.

On se serait cru à une grande manifestation ou au concert d'une star internationale moldu, mais ce n'était rien de tous cela. Il s'agissait d'une simple conférence de presse donnée par un jeune homme, presque un adolescent. Mais l'adolescent le plus célèbre du monde sorcier. Harry Potter.

Voilà cinq longues semaines qu'il avait débarrassé le monde sorcier de Voldemort. Cinq longues semaines sans nouvelles du survivant qui avait tout bonnement refusé de se montrer après sa tâche effectuée. Trente-cinq jours que les journalistes et le monde sorcier le harcelaient pour avoir de ses nouvelles, des réponses à leurs questions. Et enfin, Potter s'était montré. Il ne ferait qu'une conférence. Durant laquelle il ferait une déclaration et répondrait à quelques questions.

Les portes s'ouvrirent d'un même mouvement, et la foule se pressa aussitôt contre celle-ci, se pressant, bousculant pour pouvoir entrer en premier.

Leur héros se tenait là, face à un présentoir de bois sombre. Il portait une simple robe noire dénuée de tout signe particulier. Ses yeux verts parcouraient la foule d'un regard totalement indifférent, désintéressé. Cette conférence était visiblement à ses yeux une corvée particulièrement ennuyante dont il avait voulu se débarrasser. Derrière lui se tenaient deux hommes, les jambes écartés, un bras croisé sur la poitrine tenant leur baguette, eux aussi portaient une simple robe noire. Mais autour du cou de chacun brillaient bien en évidence trois médaillons en argent, circulaires, identiques.

Harry Potter ne dit rien. Il attendit simplement que le brouhaha ambiant se transforme en murmures, et que les murmures cessent peu à peu jusqu'à ce que toutes les têtes soient tournées vers lui, lèvres closes.

Puis sans attendre, une question fusa dans le silence, ignorant toutes les notions de politesses, laissant place à un silence presque choqué. Si l'on n'avait pas attendu avec une impatience fébrile sa réponse.

" M.Potter! Que comptez-vous faire à présent? J'ai entendu dire que vous aviez reçut plusieurs propositions notamment du ministère de la magie lui-même, ainsi que de l'équipe de quidditch d'Angleterre."

Tous les regards étaient rivés sur le héros mondial, le vainqueur du mage le plus craint et redouté de ces dernières générations: Lord Voldemort. Il était jeune, à peine 18 ans, il avait fait ce qu'aucun autre sorcier plus âgé n'avait osé faire, et pourtant, personne n'avait semblé vraiment s'en étonner. C'était Harry Potter!

Ils le virent s'humecter lentement ses lèvres, prenant visiblement son temps pour répondre. Enfin, il entrouvrit les lèvres, horriblement sérieux. Et tous retinrent leurs souffles, leurs plumes prêtes à être employées dans la seconde, conscients que pour obtenir le scoop du siècle tout ne serait qu'une question de vitesse.

Le sorcier paraissait chercher soigneusement ses mots. Et même si les journalistes commençaient à s'impatienter, ils comprenaient en tant que sorciers, que certains sujets ne pouvaient être abordés à la légère. Cette perspective ne faisait qu'émousser un peu plus leur curiosité. Ce serait à celui qui comprendrait le plus rapidement toutes les nuances.

" Je n'ai pas l'intention d'accepter une seule de ces propositions. Comme vous le savez sûrement, j'ai atteint ma majorité magique en février dernier. Autour de moi, tout a alors changé. J'ai grandi, et ouvert les yeux depuis mon entrée dans le monde magique. On dit qu'il y a un grand pas à franchir pour passer de l'enfance au monde des adultes. C'est vrai. Nos responsabilités changent, notre vision de la vie aussi. On commence à se poser des questions: gardera-t-on les mêmes amis toute la vie? Que fera-t-on plus tard? Comment assumer nos nouvelles responsabilités d'adulte? On trouve des amis, on en perd d'autres. On pourrait sûrement faire mieux, mais on ne le fait pas. " Déclara le survivant d'un ton assuré.

" Une des premières choses que j'ai appris en entrant dans votre monde fut qu'ici, tout était classé, et répertorié par groupes: il y a les rivalités entre maisons, puis les rivalités sang pur et les autres ensuite. Je fais parti de ce monde si sectaire: comment faire autrement? Je suis conscient qu'il s'agit là de traditions ancestrales, auxquelles il nous est impossible de nous détacher, n'est-ce pas?"

Seul le silence lui répondit. Le garçon hocha la tête, comme si par leur attitude, ils venaient de répondre à sa question comme il l'attendait.

" Moi, je le veux." Il fit une pause et annonça, déterminé. "Je veux voyager, je veux parcourir le monde, sorcier ou moldu, voir de nouvelles manières de penser, rencontrer des gens qui ne me connaissent pas, ne me jugent pas sur ma réputation, que ce soit dans le monde moldu ou non. " Le sorcier esquissa un sourire mi-amusé et mi-ironique.

" Je pense donc être absent d'Angleterre quelques temps messieurs les journalistes. C'est pourquoi il vous sera difficile d'obtenir un autre interview de moi. Et je déconseille fortement aux petits curieux de s'amuser à venir me chercher, dans le but de me harceler pour écrire un papier. Honnêtement, cette célébrité me fait royalement chier. Excusez mon langage, mais vous m'avez montré maintes fois qu'il n'y avait rien pire que la presse, et de moins fiable et instable que l'opinion publique. Si j'ai parfois été obligé d'avoir recours à la voix des médias pour faire entendre la mienne, Voldemort étant vaincu, et une personne responsable se trouvant sur le siège de premier ministre, je ne pense plus en avoir besoin. Ceci sera ma dernière déclaration publique."

Il patienta quelques secondes, puis sourit. Sans un mot de plus, le sorcier se retourna vers les deux hommes toujours immobiles. Glissant ses bras sous les leurs ne tenant pas leur baguette, Harry les entraîna vers le fond de l'estrade où se trouvait une petite porte menant sur l'extérieur.

L'envoyé du 'Chicaneur' se reprit le premier et se leva comme pour tenter de le retenir.

" M.Potter! M.Potter, une dernière question!"

La porte se referma sur les trois hommes laissant les journalistes seuls. Alors, une voix songea enfin à demander.

" De quoi parlait-il vraiment?"

Et comme ils ne le savaient visiblement pas, personne ne prit le temps de répondre alors que chaque journaliste transplanait les uns après les autres vers leur salle de rédaction.

°0°

" Messire Gryffondor, Messire Salazar, ainsi que Mesdames Poufsouffle et Serdaigle,

C'est aux plus grands du monde sorcier que ma lettre s'adresse. Vos exploits magiques sont célèbres à travers tout le royaume. On dit votre puissance, à vous quatre réunis, bien plus grande que celle de Merlin. On dit aussi que votre désir de transmettre votre savoir est tout aussi grand.

J'ai une idée, une grande idée. Une idée qui je l'espère, révolutionnera notre monde. Construisez une école, une école neutre. Un établissement où l'on enseignerait la magie à tous les enfants sorciers jusqu'à leur première majorité. A toujours rester entre nous, nos savoirs se perdent de jours en jours par manque d'élèves à qui les transmettre. Et quand on en trouve, ceux-ci sont alors bien trop âgés pour se plier facilement aux exercices.

Construisez une école dont le seul but serait d'apprendre à tous les sorciers sans aucune distinction. Je vous en prie. Ecoutez-moi. Suivez cette idée. Construisez un lieu où les enfants ne seraient plus baignés dans cette ambiance sectaire qui nous entrave tous."

Trois années plus tard, Poudlard ouvrait ses portes.

Personne ne sait exactement quand tout commence. Personne n'en parle jamais. C'est interdit. C'est une hérésie. Ca vient tout simplement un beau jour. Sans prévenir. Personne ne sait quand, ni comment. Quand on est prêt. Sûrement. Encore que, ça aussi, personne ne le sait. C'est le secret le mieux gardé du monde sorcier. Voilà bien des siècles qu'un pacte a été passé dans le seul but de préserver les plus jeunes jusqu'à leur majorité. Il fut décidé après des heures, des jours de délibérations, que toute information écrite serait détruite. Tout pour préserver nos enfants, au moins pour quelques années. Des années de paix, et d'innocence.

°0° Février précédent, Pré-au-Lard °0°

Les mains dans les poches, il détourna son regard du groupe insolite de jeunes filles assises autour d'une table à la terrasse des Trois-Balais. Il se mit à marcher, sans beaucoup d'entrain, uniquement ennuyé. Il ne savait pas qu'Hermione connaissait ces serdaigles, et encore moins qu'elles étaient si proches. Enfin, passons… décidément, après quelques années à tourner et retourner en rond dans le petit village, Pré-au-Lard, n'avait plus aucun attrait pour lui. Et encore moins seul. Il avait malgré lui apprit par cœur chaque ruelles, l'emplacement de chaque échoppes, chaque pavés…S'en devenait presque lassant.

Non. C'était lassant. Pourtant, il ne s'en était jamais rendu compte auparavant. Il n'en avait pas eut l'occasion. Peut-être parce que c'était la première fois qu'Harry Potter errait dans le village sans sa fidèle belette, et sa Miss Je-sais-tout personnelle. Le sorcier soupira. Il enfouit ses mains dans les poches de son épaisse cape d'hiver. Venir ici en sachant qu'il allait être seul n'avait strictement aucun intérêt. Il le réalisait maintenant.

Mais ici ou au château, quelle différence?

C'est avec une surprise morne, comme son humeur, que le survivant songea qu'il avait besoin de Ron, d'Hermione, qu'il ne supportait plus vraiment la solitude. Stupide. Il avait passé une enfance entre privations et indifférence. Il avait l'habitude. Cependant, il semblerait que l'adolescent avait à présent besoin des autres. Surtout maintenant qu'Harry avait découvert combien cela pouvait être agréable. De se lier. De se lier vraiment. D'avoir de vrais amis pour l'épauler. Ne plus être seul. Harry n'aimait pas l'idée d'être ainsi dépendant, mais il l'était.

Et sans savoir pourquoi, ces derniers jours, le brun recherchait plus que jamais le contact d'autrui. Autrui, autrui…Le survivant ne se laissait pas si facilement approcher. De plus, il avait beau être considéré comme une personne plutôt séduisante, Harry était dépourvu de petite amie. A la place il avait Ron, et Hermione. Certes ils ne remplaceraient jamais un amant ou une maîtresse. Mais le fait était là. Ca ne lui suffisait plus, surtout que ses amis étaient étrangement distants ses jours derniers. Il n'était pas bête, il le sentait. Même s'il n'en avait pas forcément envie. Il savait qu'il avait besoin d'autre chose.

Harry s'arrêta. Il avait à présent 17 ans et avait entamé quelques mois plus tôt sa 7° année à Poudlard. On s'accordait à le trouver attirant. De cette beauté discrète de ceux qui l'ignorent.

Une pluie de flocons commença à tomber doucement sur le village. Le garçon aurait aimé être capable de surmonter la solitude. Il avait passé la majeure partie de son enfance seul. Sa véritable famille était morte, l'autre n'avait jamais rien fait pour mériter cette appellation. Alors pourquoi Harry ressentait-il soudain ce besoin de contact? Les hormones? Non. Il avait tout de même appris à faire la différence entre ce genre d'envies, et les autres. C'était ridicule.

Un flocon blanc fondit avant même de toucher sa peau. Son corps dégageait une chaleur inhabituelle. A vrai dire, il se sentait un peu fiévreux. Le bout du nez rouge alors que la neige s'abattait de plus en plus créant un voile opaque entre lui et les autres, Harry se sentit encore plus seul.

Se décidant à rentrer dans l'auberge les Trois-Balais avant de mourir gelé sur place, le sorcier ne réalisa pas tout d'abord le silence étrange qui y régnait. Les regards des gens présents plus lourds que d'ordinaires. Il était trop occupé à frotter ses mains gelées l'une contre l'autre en soufflant dessus. C'est alors qu'il se rendit compte du silence inhabituel l'entourant. On le regardait. Ca ne changeait certes pas de d'habitude, mais la moitié de la salle le fixait étrangement, tandis que l'autre l'observait pour savoir pourquoi on le regardait justement. Se faisant l'effet d'un animal pris au piège, le brun n'osait pas bouger. De peur qu'on ne lui saute d'un coup dessus ou il ne savait quoi. Il avait apprit à se méfier avec le temps. Alors qu'il se décidait à faire un pas hésitant dans la salle, le murmure des conversations reprit peu à peu, bien que des regards furtifs continuaient à lui être lancés. Juste un peu plus que d'ordinaire. Se décidant à ignorer de son mieux tous ses regards, Harry s'avança vers le bar.

" Un chocolat chaud, s'il vous plaît." Commanda le sorcier.

Avec la chaleur qu'il faisait dehors il n'y avait rien de tel pour éviter de finir comme un bonhomme de neige. Il sortit sa bourse pour payer sa boisson lorsqu'une tasse fumante fut poussée devant lui. La voix de Mme Rosemerta l'arrêta.

" Non, aujourd'hui c'est offert par la maison." Lui apprit la femme avec un grand sourire.

D'accord. Maintenant c'était sûr. Il se passait quelque chose. Qu'était-ce encore? Un article de la gazette du sorcier? Ce qu'il pouvait détester la presse parfois. Le Survivant ouvrit la bouche pour protester, hors de question qu'on lui paye ses consommations pour une quelconque rumeur probablement fausse. Mais quelque chose dans le sourire peinturluré de la femme l'empêcha de parler.

Le tintement de sa cuillère contre le rebord de la tasse sembla résonner à l'infini dans la salle. Assis sur le tabouret, Harry trempa les lèvres dans son chocolat. Un délice, pas autant que celui de Poudlard. Mais un véritable délice tout de même. Le chocolat était sa drogue, son péché mignon. Il l'avait découvert à Poudlard. Ce n'étaient pas les Dursley qui allaient le laisser toucher aux chocolats de la famille. Et le matin, ils avaient un petit déjeuner typiquement anglais. Donc pas de chocolat chaud à la française. Alors que ses amis se ruaient sur le café, Harry lui monopolisait la carafe de chocolat chaud. Le café, était beaucoup trop amer pour lui, il préférait la douceur du chocolat. Tout en dégustant lentement son chocolat, autant faire durer le plaisir, surtout s’il n'avait rien d'autre à faire avant que les diligences ne les ramènent à Poudlard…Harry observa. La salle. Les gens. Hermione et ses deux Serdaigles. Il lui semblait que la fille de droite se nommait Annie. En tout cas la petite brunette juste à côté rougit jusqu'aux oreilles lorsqu'elle se rendit compte qu'il les observait.

Enjoy. Lui souriant légèrement, déclenchant une nouvelle crise de rougissements, il vida sa tasse, la posa sur le comptoir, puis se leva. Il préférait encore sortir faire un tour. Jouer les monstres de foire qu'on observait plus ou moins discrètement pour des raisons diverses et variées, il le faisait déjà suffisamment à Poudlard.

°0°

"A ton avis, se sera quoi?" Un chuchotement au détour d'un couloir.

"Je ne sais pas sûrement un volant! Tu as vu comment il est dans les airs?"

"Mais c'est aussi le gryffondor parfait."

" Parfait, parfait, moi je vous dis qu'il est fourchelangue, il sera Serpent."

" Ne dit pas de bêtises! Ce serait bien qu'il soit avec nous."

" Oui, comme ça tu pourrais lui faire les yeux doux en toute tranquillité."

" Oh arrête!" Gloussements. "Ce n'est pas du tout ça."

" Chut, le voilà!" Nouvelle série de gloussements intempestifs.

Quelques secondes plus tard Harry passait, les oreilles étrangement sifflantes devant un groupe de jeunes filles. Accompagné de Ron avec lequel il discutait des nouvelles protections qu'il avait pensé commander pour l'équipe de quidditch, il ne leur jeta qu'un bref regard.

Pourquoi le jeune homme avait-il l'impression qu'il faisait plus parler de lui que de coutume depuis sa sortie à Pré-au-lard? A croire que tous étaient au courant de quelques choses qu'il ignorait. Et en plus de démanger sérieusement sa curiosité, cette situation commençait à l'agacer franchement.

" Bandes de bécasses. S'il suffit d'être balafré pour attirer votre attention je vous plains toutes. Je savais les Poufsouffles particulièrement attardées, mais ça en devient vraiment désolant. A se demander comme vous avez bien pu rentrer à Poudlard."

Ce n'était guère qu'un sifflement sarcastique, glaçant, cassant, manié avec art par un serpent de première. Il n'avait même pas haussé la voix, mais cela fit plus d'effet que s'il avait hurlé. Pétrifiées, rougissant puis blanchissant, terrifiées, se demandant vaguement ce qu'elles avaient fait pour susciter la haine du prince des Serpentards, les jeunes filles restèrent muettes.

Plissant le nez dans une moue de dégoût parfaitement travaillée, le blond fit volte-face repartant d'où il était venu. Sans un regard pour son ennemi de toujours qui s'éloignait sans se douter de rien, ni comprendre la raison de ce frisson glacé qui lui avait gelé la nuque.

Ces stupides bécasses étaient dans l'erreur si elles espéraient qu'Harry Potter serait avec eux. Des taupes. Lui se ferait gryffondor si Potter atterrissait chez les taupes. Non mais vraiment, parfois on se demandait comment de telles attardées avait pu voir le jour. Pourquoi pas une méduse tant qu'on y était? Quoiqu'une méduse serait amusant. Il aurait de quoi rire du brun pendant des années. Le ridiculiser à ne plus savoir quoi faire. Oh oui, se serait jouissif que la célébrité en soit réduite à cette chose-là. Mais décevant. Potter était un idiot fini, cependant il méritait mieux. Un vers de terre peut-être?

Ricanant intérieurement, Draco Malfoy, Préfet des Serpentard, pressa le pas pour rejoindre son cours de botanique à l'heure. Un Malfoy n'arrivait jamais en retard.

°0°

"C'est en 1529 que le roi des Gobelin Hordjok 1° mena à bien la bataille du Col, annexant ainsi le royaume Saxon des trolls à son empire, son fils…."

Le menton posé au creux de sa main, Harry traça une croix dans la petite grille tracée sur un bout de parchemin. Assis à côté de Ron, il arborait l'air ennuyé à mourir que tout élève durant le cours d'Histoire de la Magie se devait de porter. Ce fut au tour du rouquin de jouer. Il ajouta un rond dans un coin de la grille et ricana comme un bossu, aussi discrètement que possible, Binns était mort mais pas complètement sourd, lorsqu'il réalisa que ses ronds formaient une diagonale. Hermione leva les yeux au ciel devant son enthousiasme mais n'arrêta cependant pas de prendre des notes. Harry lui, se contenta de tracer un autre trait à côté de la flopée de petites barres désignant les victoires de son ami. Aux échecs comme au morpion, Ron le laminait royalement à chaque partie. Inutile de prendre des paris, le Ronald Weasley était une valeur trop sûre dans ces cas.

" Tu as encore gagné Ron." Constata simplement le brun. "Comme toujours."

" …furent brûlés sur un bûcher en l'honneur de la déesse de la nuit. Une épidémie de peste magique fit son apparition 5 semaines plus tard, décimant la moitié…"

" 36 à 4. A ce niveau-là c'est du suicide Harry, je ne comprends pas comment tu peux le laisser faire à chaque cours." Crut bon d'intervenir Hermione.

" …inventa le premier coffre de banque reconnaissant son utilisateur, il fut tué le soir de la présentation de son invention par un loup-garou nommé…"

Ron toussa. Et le suicidaire lui coula un regard désabusé.

" Mais je ne me laisse pas faire." Et c'était sûrement ça le pire. Il ne le faisait pas exprès.

" Nan, c'est un cas désespéré c'est tout Mione. Ah laisse-moi savourer le doux parfum de la victoire."

"…Adonis Géradi, le premier interprète sorcier envoyé pour parlementer avec le chef de la congrégation des agriculteurs magiques d'Irlande afin d'assurer…"

" C'est très bas d'achever un homme déjà à terre." Objecta la préfète en rayant la dernière phrase qu'elle venait de noter en fronçant les sourcils. Allons bon, voilà qu'elle avait perdu le fil. Quel était le rapport entre l'apparition brusque d'une nouvelle race de sauterelles magiques et la création de l'armée Brune des gobelins?

"T'inquiète Hermione. On a entraînement de Quidditch ce soir. En temps que capitaine de l'équipe je ne pourrais m'abaisser à une vengeance. Mais notre petit Ronny a besoin d'un entraînement spécial en prévision du match contre Poufsouffle." Répondit Harry avec un air sournois typiquement serpentarien.

" J'me demande comment on a bien pu te laisser nommer capitaine."Grommela le rouquin soudain un poil refroidit.

" …la somme de 356 gallions fut reversée à l'organisation permettant la création de 20 nouveaux emplois de régulateurs…"

" Les aléas de la célébrité, mon vieux. J'ai entendu dire que certains moldus s'attachaient des poids aux pieds pour améliorer leur vitesse." Ajouta innocemment le futur sauveur, selon l'opinion publique du moment, du monde sorcier.

" Et là je crois que c'est le moment pour le génie du morpion d'envisager un autre jeu pour passer le temps." Capitula sagement Ron.

" Tu crois?"

" Cet air innocent ne te va pas du tout Harry. On dirait un chat qui vient d'avaler une souris."

" Pourtant il fonctionnait bien avec Trelawey."

" Sûrement parce qu'elle avait pitié de ton funeste destin."

" Je me disais aussi que c'était bizarre toutes ses condoléances à chaque fois."Fit le survivant d'un air très sérieux.

" Sûr, surtout pour un devoir rendu en retard." Confirma doctement Ron.

" Anna Louis directrice du centre d'étude comportemental des créatures magiques de Nouvelle-Guinée fut la première à découvrir…Je suis enchanté de voir à quel point mes élèves m'écoutent depuis quelques années. Mlle Louis découvrit que la magie génère une sorte d'enveloppe brumeuse autour du sorcier…."

" Oh, tu ressembles à Mione comme ça."

" Arg! Horreur! Je savais qu'elle finirait par nous contaminer un jour!" S'horrifia le rouquin.

" Nous sommes perdus." La voix tragique d'Harry tremblait légèrement sous cette conclusion courageuse.

" Dites les mecs. Je suis là, hein." Fit Hermione d'un ton pince-sans-rire.

"….ces découvertes furent à l'origine de la création de 43 organisations internationales visant à rapprocher les sorciers de différentes nations. Le premier réseau créé en 1420…"

°0°

Il essayait pour la troisième fois de donner à son orange une tête de marteau. Mais le fruit ne semblait définitivement pas de cet avis. Et puis pourquoi un marteau? Pourquoi diable tenter de la changer en un objet moldu alors qu'un simple coup de baguette pouvait le remplacer? Un coup d'œil rapide sur ses camarades le rassura: il n'était pas le seul à éprouver de la difficulté.

Mais pourquoi un marteau enfin!

MacGonagall répétant une dernière fois la procédure à suivre, Harry eu la joie de voir son orange prendre enfin la forme demandée. Sauf que c'était toujours une orange. Ron pouffa de rire à côté de lui.

" Tu viens d'inventer une nouvelle variété d'orange Harry: l'orange-marteau."

" Pas très pratique pour le bricolage si tu veux mon avis."

Bon. C'était pas tout mais…Comment diable allait-il s'y prendre pour changer enfin son orange! Le sorcier avait pourtant suivit toutes les instructions à la lettre. Du moins, il en était persuadé.

Un mouvement du côté des Serpentards l'informa que l'un d'eux, avait réussi son sort du premier.

Tout comme Malfoy. On voulait vraiment le déprimer.

Et voilà, il ne manquait plus que Macgo.

" M.Potter. Vous manquez de concentration."

Elle n'avait pas tout à faire tort. Harry essaya les gouttes de sueurs qui perlaient à ses tempes. Il avait bizarrement chaud soudain. Dommage qu'il ne puisse pas demander qu'on ouvre les fenêtres. En plein hiver, il ne fallait pas compter sur l'accord des autres. Pourtant ça ne ressemblait pas aux elfes de mettre le chauffage, ou quelque soit le procédé utilisé pour réchauffer le château, aussi fort.

Le professeur avait saisit son orange pour l'examiner, et peut-être vérifier si de l'orange elle n'avait gardé que la peau, pour ce qu'il savait lui…

" Réessayez Potter, et tâchez de faire mieux."

" Autant demander à un singe d'apprendre à lire."Fit une voix ironique dans l'arrière salle.

Harry se surpris à bénir Dumbledore pour sa très fâcheuse manie qui consistait à mélanger le plus souvent possible Serpentard et Gryffondor. Son utopique entente des maisons. L'intervention de Malfoy allait peut-être le sauver d'un désastre imminent. Cette transfiguration ne lui disait rien du tout. Il avait même un mauvais pressentiment. Rater l'exercice à nouveau, ça il en était sûr. Si seulement il pouvait se contenter de le rater. Mais non, tel qu'il se connaissait, il allait au moins faire exploser son orange. A la tête du professeur. Et devant une flopée de serpentards prêt à dégainer leurs sarcasmes à la moindre occasion.

C'est pourquoi, Dumbledore, et Malfoy par extension, bien qu'il ne le reconnaîtrait sûrement jamais, était son sauveur. Grâce à cette diversion, le professeur allait l'oublier. Et ainsi sa future humiliation lui serait épargnée.

" Cinq points en moins pour Serpentard, M.Malfoy." La sanction tomba dans la seconde qui suivit avec une inclinaison montrant son habitude. Mais ce n'était pas un bon jour pour le survivant, car MacGonagall ne se détourna pas de lui.

" A vous Potter."

A contrecoeur Harry leva sa baguette, se reculant presque par peur sur sa chaise. Un réflexe qui ne lui servit pas. Sa nouvelle orange n'explosa pas. Elle se contenta de percuter gracieusement le front de sa bien-aimée professeur.

De cette mésaventure, le brun obtint un tête à tête avec Rusard le soir même. Il eut aussi le plaisir d'offrir un nouveau sujet de plaisanterie à ses chers camarades vert et argent, qui lui en furent d'ailleurs très reconnaissants. Et puis, des chercheurs moldus n'ont-ils pas démontré que pour être en bonne santé il fallait au moins 3 minutes de rire par jour? Harry pouvait donc voir le bon côté des choses: sa bourde avait été en fait une très bonne action.

°0°

Serpentard et Serdaigle, étaient généralement les deux maisons premières levées, ensuite venaient les Poufsouffle et les Gryffondor. Mais il y avait un jour dans la semaine où les plus paresseux étaient parmi les premiers à pénétrer dans la grande Salle. Le samedi, jour d'entraînement au Quidditch.

Ca ne faisait aucun doute aux yeux de Draco Malfoy, c'était bien là une preuve de plus des limites des cerveaux atrophié des rouges et or.

Harry Potter ne faisait pas exception à la règle. Pour tout dire, le capitaine était même souvent le premier Gryffondor levé ces jours-là. Le sorcier mangeait souvent quasiment en tête-à-tête avec une poignée de Serpentard. Le week-end étant généralement des jours de relâchent pour les autres maisons.

La salle était alors étrangement silencieuse, il n'y avait que quelques chuchotis silencieux à la table des professeurs, et discrets à la table des serpentards la plupart étant encore moins agréables que d'ordinaire si tôt le matin. Ils déjeunaient donc tous en toute tranquillité uniquement bercés par le cliquetis des couverts.

Potter était étrange ce matin. Il semblait vouloir faire concurrence avec les zombies des moldus, le teint pâle, trop même, de larges cernes violettes lui mangeant le visage. La main qui tenait sa cuiller tremblait. Il ne mangeait pas. Son bol était rempli mais il n'y touchait pas.

De sa table, le préfet des serpentards notait tout cela. Il songeait aussi avec un certain agacement que ses camarades étaient des idiots pour le laisser se lever dans son état. Surtout Granger. Elle qui se faisait constamment passer pour la miss je-sais-tout de service, aurait pu s'occuper un minimum de son avis. Le Survivant faisait déjà peine à voir assis sur un banc, alors sur un balai! Voir Potty se ridiculiser était toujours une joie. Mais là, Draco déjeunait, et il n'avait pas besoin de voir une chose aussi affligeante de bon matin. C'était un coup à vous rendre malade pour le reste de la journée!

Le jeune Malfoy n'était pas le seul à observer Harry et à avoir remarqué son état. Le directeur tout en discutant bonbons avec Mme Bibine ne quittait pas son jeune protégé des yeux. Une lueur inquiète assombrissait ses prunelles bleues. Lui qui savait toujours tout, devait parfaitement savoir ce qui arrivait à la mascotte nationale.

On vit le brun se lever, se tenant à la table pas très sûr de ses jambes. On le vit faire un pas hésitant. Et on le vit s'écrouler sur lui même, tombant dans un chuintement de tissu presque silencieux.

Ce fut comme si un signal venait d'être donné chez les professeurs, pas même un mouvement de surprise. Ils agirent comme une machine parfaitement rodée. Comme s'ils n'attendaient que le brun flanche pour agir. Comme s'ils savaient pas avance ce qui allait se produire.

Pomfresh fut la première à toucher le malade. Le dos de sa main effleura sa joue.

" Il est brûlant, annonça-t-elle. Albus, ça se passe mal."

D'un mouvement de baguette, un brancard apparut sous le sorcier et le souleva dans les airs. Le directeur aurait dû rassurer les quelques élèves inquiets, et décevoir les autres. Il se contenta de leur demander de se calmer et de bien vouloir continuer à déjeuner calmement. Alors que la silhouette pâle d'Harry s'éloignait, seul un petit échantillon d'élèves aurait pu déclarer voir un nuage sombre assez nébuleux l'entourer.

A suivre...



Nous espérons que vous avez passé un agréable voyage sur "
Kidnapt Air Lines", malgré quelques brèves météorites- de clichés.- *o*
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