Bonjour !! Après un peu plus d’un mois, voici la deuxième partie de mon two-shot. J’aurais pu l’écrire plus vite, je le conçois, mais… je ne savais pas comment j’allais le finir. J’espère que cette partie va autant vous plaire que la première (et je vous remercie d’ailleurs de l’avoir lue) !! Bonne Lecture !! _______________________________________________________
Cinq ans plus tard… Lorsque la main de son compagnon lui caressa le dos, Draco était déjà réveillé. Il n’avait pas fermé l’œil de la nuit de toute façon et Jimmy le savait très bien. Et si l’homme souffrait de cet intérêt « soudain » de Draco, il n’en montrait rien et le soutenait de toutes ses forces, autant qu’il le pouvait. Déposant un baiser sur sa nuque, Jimmy lui murmura bonjour, un sourire dans la voix. Sans attendre, il se leva et alla chercher le fauteuil de Draco, le laissant s’y mettre tout seul. Draco n’aimait pas qu’on l’aide… Depuis cet « accident », cinq ans plus tôt, il était dans ce fauteuil roulant, cette injure au bon goût, cette barbarie à la beauté, cette horreur si nécessaire à sa vie. Lentement, avec lassitude, Draco s’y assit et tendit machinalement les lèvres vers Jimmy, lui quémandant un baiser. Souriant, ce dernier répondait avec plaisir à sa demande. Lorsqu’ils s’écartèrent, Jimmy souriait toujours. Draco commençait à haïr ce sourire… Jim Sullivan était trop souriant à son goût. Quel besoin avait-il de sourire tout le temps ? La vie ne méritait pas de sourire de toute façon. Et encore moins ce matin… - Je vais préparer le petit déj, chéri, déclara Jimmy, lui laissant la salle de bain, comme tous les matins. Draco lui fit alors un sourire, il le devait bien de temps en temps et partit dans la salle de bain. Il se hissa dans la douche, équipée et adaptée pour lui et commença à se laver. Malgré tout, il aimait toujours son corps. De nombreux hommes – et femmes – le regardaient encore avec cette lueur de désir qu’il aimait. Pourtant, faire l’amour à un homme lorsqu’on ne pouvait plus bouger les jambes, c’était difficile. Jimmy avait été patient… Jimmy était parfait, de toute manière. De longues minutes noyées sous l’eau chaude plus tard, Draco sortit et s’habilla. Après de longues heures de difficultés, c’était devenu habituel, aussi ennuyant et fade que pour une personne sans roues à la place des jambes. Il sortit de sa chambre rapidement. La douche chaude avait été bienfaitrice, il sentait que son anxiété avait légèrement diminué. Ce matin, tout lui paraissait à nouveau plus dur. Il avait réussi à s’habituer à sa situation, jusqu’à ne presque plus y faire attention. Mais aujourd’hui, tout se réveillait. Alors qu’il s’installait devant son bol de café, il croisa le regard de Jimmy. Jamais il ne pourrait aimer cet homme d’un amour véritable, pas autant qu’il avait aimé Harry mais jamais il ne pourrait plus s’en passer. Il lui fit un clin d’oeil et but une gorgée du café brûlant, incendiant son palais et sa langue au passage. Cela lui faisait un bien fou. Peu importe tout cela, c’était fini de toute façon. Il s’ordonnerait de s’ignorer, c’était la meilleure solution, de s’ignorer… …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… John se sentait nauséeux ce matin-là. Il avait occulté cette histoire de sa tête, il avait même espéré, sans vraiment se l’avouer, que Harry Potter ne serait libéré qu’après qu’il soit enfin en retraite. Fausse espérance… Depuis un mois, toute la presse sorcière ne parlait que de ça. Il avait l’impression d’être revenu cinq ans plus tôt. Heureusement, à deux ans de la retraite, il n’avait plus à s’occuper de ces missions. Jamais il n’aurait pu aller chercher Harry Potter à la sortie de cette prison. Pas maintenant qu’il commençait juste à ne plus rêver de ce souvenir terrible toutes les nuits. Une main délicate se posa sur son bras. Il papillonna des yeux et croisa le visage inquiet de Lena. Il lui sourit tendrement. Aujourd’hui, leur fils leur rendait visite. Il allait oublier… …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Harry regarda nerveusement autour de lui. Il sentait que c’était le bon jour… Il avait perdu le compte de toute façon. Il préférait ne pas se lever de son lit et garder les yeux fermés. Il savait que les gardiens disaient qu’il était devenu fou. Il avait toujours été fou… Il avait failli tuer un homme après tout, même s’il ne l’avait pas désiré. Il ne voulait pas sortir de cette prison. Tout le monde allait le juger – ils auraient raison. Et il allait devoir se confronter à la réalité. Il était réellement un assassin, trop dangereux pour les autres. Il partirait loin, il ne voulait plus revoir personne. …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… - Tu es sûr que tu ne veux pas qu’on parte en week-end quelque part ? demanda Jimmy, une fois de plus alors que Draco froissait le vingtième brouillon – au moins – de son article. Il soupira. - Fuir mes problèmes ne m’aidera pas, Jimmy… Puis de toute façon, il n’y a aucun risque de le croiser. Le juge a maintenu une interdiction de m’approcher de cinq cents mètres, non ? Jimmy se renfrogna. Cette histoire d’interdiction d’approcher avait été le sujet de la plus grosse dispute entre eux. Lors de la révision du procès, six mois plus tôt, le juge avait annoncé à Harry qu’il lui était interdit d’approcher Draco à vie. Jimmy, heureux, s’était tourné vers Draco pour profiter de cette mesure bienvenue avec lui mais Draco s’était mis à pleurer silencieusement en serrant les poings. Après être rentrés chez eux, ils s’étaient violemment disputés, Jimmy arguant que Draco était toujours amoureux du Survivant. Bien sûr, le blond avait démenti mais personne n’aurait cru en son ton peu convaincant. Il savait de toute façon que Harry serait malgré cette histoire l’amour de la vie de Draco et il ne pouvait plus rien contre ça, il avait tout fait. Il se leva et massa les épaules de Draco avec talent. Il réussit à le convaincre de faire une pause. Draco se frotta les yeux et se tourna vers son compagnon. - Je ne sais vraiment pas comment je réagirais s’il venait vers moi, s’il voulait me parler… Arriverais-je à le repousser ? murmura-t-il. Si ces mots firent mal à Jimmy, il ne montra rien d’autre qu’un air bienveillant. Il s’assit sur les jambes insensibles du blond et l’embrassa doucement. - Tu n’auras qu’un mot à me dire pour que je le repousse pour toi… Il l’embrassa une nouvelle fois puis se leva. - Que dirais-tu d’un chocolat chaud, Dray ? Et ensuite, on se met devant la télé et on ne bouge plus de la journée ! Draco rit. Il ferma son stylo et écarta ses feuilles. - Avec plaisir… Une heure plus tard, il était allongé sur le canapé, contre le torse de Jimmy et regardait une série comique qu’il adorait, riant de nombreuses fois. S’il avait levé les yeux, il aurait vu des larmes perler au coin des yeux de son amant depuis trois ans. …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… - Mr Potter, veuillez-nous suivre s’il vous plait. Harry jeta un dernier regard à sa cellule, s’attardant presque avec nostalgie sur les petits dessins sur les murs, les rayons de soleil qui passaient par les barreaux de la fenêtre sans vitre, son lit à l’odeur de moisi, son plateau de déjeuner encore présent… Il souffla longuement pour évacuer sa nervosité et suivit l’imperturbable gardien. Ils déambulèrent dans les couloirs pour arriver au bureau du directeur de la prison. Quelques effets personnels lui furent rendus et il signa une feuille. Quelques minutes plus tard, le soleil éblouissait son regard, caressait son visage, réchauffait son cœur… Il sourit et avança vers l’Auror qui l’attendait. Le jeune homme le salua avec chaleur mais il ne fit qu’un bref et froid signe de tête. - J’ai pour ordre de vous emmener à l’endroit que vous voulez… excepté chez Mr Malfoy bien entendu, plaisanta stupidement la jeune recrue. Harry se tourna vers lui, plongeant un regard noir et vide dans celui de l’Auror. - L’ordre vous octroie-t-il le droit de dire des conneries ? Le jeune homme déglutit en secouant la tête de gauche à droite. Harry sourit. - Fermez-là alors. Il ferma les yeux un instant avant de demander plus gentiment : - Mon compte à Gringotts a-t-il été touché ? - Euh… Non, Mr Potter, répondit l’autre homme d’un ton nettement moins certain. Harry réfléchit quelques instants et déclara : - Je veux aller à Gringotts, j’ai besoin de faire des transactions. Et si c’est aussi possible, j’aimerais qu’on me dépose dans un aéroport moldu après ça. Le jeune Auror hocha la tête, légèrement plus détendu et amena Harry vers une voiture à l’emblème du Ministère. A peine quelques instants plus tard, ils étaient devant le bâtiment blanc éclatant de la banque sorcière. Sans se soucier des regards pesants que les passants lui jetaient, Harry se faufila à l’intérieur, l’Auror tentant de le suivre du même pas rapide. Harry se dirigea vers un guichet vide et demanda derechef au gobelin s’il pouvait transvaser tout son argent sur un compte moldu. Pour seule réponse, la créature hocha la tête et s’affaira à la tâche. Lorsque Harry sortit de Gringotts, il n’avait plus de compte dans la banque… Une demi-heure plus tard, il était dans un aéroport moldu et s’efforçait de semer l’Auror collant. Il voulait que personne ne soit au courant de sa destination. …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Draco sursauta alors que l’annonce du flash info à la radio sonnait. Aussitôt, il entendit que Harry Potter était enfin sorti de prison. Son cœur se libéra tout de suite d’une pression qui ne l’avait pas quitté depuis trop longtemps. Il soupira discrètement alors que Jimmy entrait dans la cuisine. « … n’avons pas de nouvelles vraiment. Un jeune Auror très expérimenté a été le chercher avec ordre de l’accompagner à l’endroit que voulait Potter, du moment que ce ne soit pas à moins de cinq cents mètres du jeune Malfoy. Je pense, chers auditeurs, que vous en saurez plus dès que l’Auror sera revenu de sa mission et que le Ministère aura tenu les médias au courant. Nous restons en direct devant l’entrée du Ministère pour vous tenir au courant et… » Le son se coupa. Draco se tourna vers son compagnon avec une lueur de colère. - J’écoutais Jimmy et… - Et tu n’as pas à écouter ça, Draco ! coupa le jeune homme d’un ton bourru. Le blond se renfrogna mais n’ajouta rien. Il se pencha à nouveau sur sa feuille et souffla longuement pour toutefois montrer son agacement. Il avait besoin de savoir ! …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Enfin, inventant une subite envie pressante, Harry faussa compagnie au jeune officier afin d’échanger le billet pour l’Ecosse qu’il venait d’acheter contre un pour la Suisse. Il rêvait de montagnes… Il traversa l’aéroport en essayant de ne pas retomber sur l’Auror et arriva à son avion. Il montra son billet à l’hôtesse et monta rapidement dans celui-ci. Aucun regret… Jamais… …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Jimmy l’embrassa tendrement, lui murmurant qu’il allait sous la douche se rafraîchir un peu. Répondant à peine au baiser, Draco hocha la tête avant de retourner à son article. A peine entendit-il la porte de la salle de bain se fermer qu’il se précipita sur la radio pour la rallumer. Il ne savait pas vraiment pourquoi il faisait cela mais c’était plus fort que lui. Il avait besoin de savoir ! Il mit le volume au plus bas et se pencha pour écouter. Il n’entendit pas que la porte de la salle de bain s’était rouverte, il ne vit pas non plus que Jimmy l’avait surpris avant de retourner en courant presque dans la salle de bain. Il ne put donc pas savoir que le jeune homme, après s’être immergé sous l’eau chaude de la douche, s’était mis à sangloter comme cela ne lui était pas arrivé depuis très longtemps. …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… L’avion décolla enfin. Harry soupira de soulagement avant de pencher sa tête en arrière. Une jeune femme lui fit un sourire timide mais il détourna les yeux. Il était trop dangereux pour ceux qu’il aimait. Il valait mieux qu’il se fasse détester. Il appela l’hôtesse de l’air et demanda une coupe de champagne qu’elle lui apporta quelques instants plus tard. Il la remercia négligemment et en but une petite gorgée. Il la fit rouler sous sa langue, laissant les petites bulles pétiller dans sa bouche et l’avala. - A ma nouvelle vie, se dit-il à mi-mots. Il but le reste en une seule fois et pencha sa tête pour voir le paysage rétrécir encore dans le hublot. Aucun regret… …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… « … que le Survivant ait décidé de partir aussitôt. Il a fermé son compte à Gringotts et m’a demandé de le conduire à un aéroport moldu. Il a pris un billet pour l’Ecosse mais je ne saurais vous dire s’il y est vraiment allé, il m’a faussé compagnie très rapidement. » Draco remercia le ciel d’être dans un fauteuil roulant, une fois n’est pas coutume. Il aurait pu défaillir… Il n’avait donc même pas cherché à le revoir ? Pourquoi ça lui faisait si mal ? Pourquoi avait-il besoin de le voir ? Il aurait dû le haïr mais, au lieu de cela, il voulait le revoir. Des larmes de rage perlèrent au coin de ses yeux. Rage contre lui d’être aussi faible… Rage contre Potter pour lui avoir volé son cœur et ne lui avoir jamais rendu… Il serra les poings et ses larmes de rage se muèrent en larmes de tristesse. Deux bras l’entourèrent et l’amenèrent sur le sol. Il s’affaissa contre son amant, encore dégoulinant d’eau, une simple serviette autour des hanches. Il le serra, trop fort, dans ses bras et pleura autant qu’il le put. Il n’avait pas pleuré une fois depuis ces cinq dernières années… Sa peine se libérait… son amour aussi… Il l’aimait toujours, il l’aimerait toujours. …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Un an plus tard… John se sentait tout excité alors qu’il venait d’arriver dans le chalet qu’il avait loué en Suisse avec sa femme. Il posa ses valises dans l’entrée alors qu’il parcourait la petite masure avec l’esprit d’un jeune enfant devant son premier balai. Lena sourit avec toute l’affection qu’elle lui portait tandis qu’elle allait rejoindre son mari. - C’est magnifique ! Tu ne crois pas ma puce ? s’extasia l’homme en se retournant vers elle. - Oui, vraiment beau ! John redescendit dans l’entrée et prit les valises qu’il monta dans la chambre. Sa femme se précipita vers lui pour en prendre une qu’elle voulut commencer à déballer. Il arrêta son geste. - Non, non, Lena… D’abord, on va se promener dans la ville et faire un peu de courses… On a un mois pour déballer les affaires. Lena rit de l’impétuosité de son mari. Quand donc grandirait-il ? - Il faudra bien les déballer avant le départ, John. Je t’entends déjà ronchonner parce que les affaires que tu chercheras plus tard seront au fond d’une de tes valises, nargua-t-elle avec un sourire mutin. Il pencha la tête et lui posa un baiser sur la joue. Ensemble, amoureux comme jamais, ils sortirent du chalet sans se douter de ce qui allait leur arriver. …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Draco venait d’apporter son article au journal. Il était fatigué ce soir-là, ses jambes le faisaient horriblement souffrir depuis quelques temps mais il n’avait pas le courage d’aller consulter un médicomage. Il ouvrit la porte de son appartement et alluma la lumière. Vide… C’était vide… Jimmy lui manquait. Il fit rouler son fauteuil jusqu’au salon et brancha la télévision avant de monter le son. Il se dirigea ensuite jusqu’à la cuisine et alluma la petite radio murale. Il avait besoin d’un bruit de fond, fort. Il ouvrit le frigo et en sortit une canette de soda qu’il porta à sa bouche après l’avoir ouverte. Des coups retentirent contre sa porte. Il ne bougea pas, si la personne voulait vraiment entrer, qu’elle entre ! C’est d’ailleurs ce qu’il se passa et Draco se retrouva devant son ex petit-ami avant d’avoir eu le temps de dire « dégagez ». Il baissa les yeux, il ne supportait pas son regard triste. Jimmy le salua, il répondit. - Je viens chercher les quelques affaires que j’avais oubliées. Je suis désolé, Draco, je croyais que tu serais encore au journal, je ne voulais pas m’imposer. - Pourquoi Jimmy ? murmura Draco en guise de réponse. Pourquoi tu pars ? Il entendit un long soupir, il n’avait toujours pas relevé les yeux. - On a déjà eu cette discussion, Draco, il ne sert à rien de ressasser tout ça. Je n’en ai pas pour longtemps. Draco releva la tête, Jimmy s’était déjà retourné et avait commencé à marcher pour sortir de la cuisine. - Tu me manques, chuchota Draco du bout des lèvres. Son ancien compagnon arrêta ses pas. Il soupira à nouveau. - Je ne t’aime pas assez pour te voir crever d’amour pour un autre, pour un connard cinglé qui plus est, grinça Jimmy en retour. Draco serra les poings mais ne dit rien, il voulait récupérer Jimmy. - Je t’aime aussi, souffla-t-il. - Je sais, déclara platement Jimmy. Il y a vraiment trop de bruit dans cette maison ! Il éteignit la radio avant de se diriger vers le salon et baissa le volume du son du téléviseur. Il se tourna ensuite vers Draco qui l’avait suivi. Il avança vers lui, ouvrant la bouche pour ajouter quelque chose mais se résigna. Il partit dans la pièce qui avait été témoin de leur passion pendant quatre ans. Draco le suivit. Il regarda Jimmy poser un sac sur le lit et commencer à mettre les derniers vêtements qu’il lui restait dans l’armoire. - Embrasse-moi, demanda Draco. - Je ne préfère pas, déclara Jimmy d’un ton vague. - S’il te plaît… Jimmy secoua la tête de droite à gauche sans le regarder. - Je t’en prie, Jimmy. Une dernière fois. Nouveau soupir, plus bref. Draco s’approcha de lui. Il céda, il se pencha et posa ses lèvres sur celles de Draco. Il voulut reculer mais les bras de Draco l’entourèrent, sa bouche fut happée par la sienne et il finit par s’abandonner dans le baiser. Ils s’embrassèrent passionnément, tristement. Jimmy sentit les larmes de Draco mais il ne pouvait pas fléchir maintenant, il perdait sa vie avec lui. Il le repoussa gentiment mais Draco le tint encore. - Fais-moi l’amour. Jimmy s’écarta durement. - Hors de question ! fulmina-t-il. Draco baissa la tête. Il rapprocha son fauteuil du lit et parvint à se hisser dessus. Il s’allongea du côté opposé à l’autre jeune homme et lui tourna le dos. Jimmy abdiqua. Son cœur n’était pas aussi glacial que celui de Potter… Il se coucha et plaqua son corps à celui de Draco. - Si je te fais l’amour, je ne resterai pas quand même. Draco hocha la tête, même s’il espérait le contraire de toutes ses forces. - Vraiment Draco, je ne serais pas là. Si je couche avec toi, là, maintenant, je vais avoir l’impression d’abuser de toi. Je le regretterais dès qu’on aura terminé. Draco se retourna et colla sa bouche contre la peau du cou de Jimmy. Il commença à y poser de doux baisers. - Je me sentirais mal aussi, encore plus que je le serais si je refuse, chuchota l’autre à nouveau. Draco mordilla la peau et passa sa main sous le pull et le t-shirt de son ancien amant. Il le caressa lentement. - Je ne veux pas profiter de toi, Draco, je ne veux pas… Draco remonta le long de sa mâchoire qu’il embrassa doucement avant de poser ses lèvres sur celles de Jimmy. Il attendit que Jimmy réponde au baiser, ce qui ne tarda pas, il abandonnait. Plus tard, alors qu’il le préparait à le recevoir, Jimmy s’excusa de nombreuses fois de ne pas avoir de volonté. Lorsque la jouissance l’emporta, il se mordit les lèvres pour ne pas crier. Draco le serra alors dans ses bras, toujours silencieux, et s’endormit, le front plissé. Le lendemain matin, lorsqu’il ouvrit les yeux, il était seul. L’armoire était ouverte et il ne restait plus que ses vêtements. Il pleura… Pourquoi personne ne l’aimait-il vraiment ? …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… - Dépêche-toi Potter, les clients ne vont pas tarder à affluer. Harry courut jusqu’au vestiaire pour se changer. Il enfila rapidement sa tenue de serveur et partit dans la cuisine. Il salua rapidement tout le monde et sortit pour aider sa collègue à mettre les tables. - Tu étais encore en retard… avança-t-elle, prudente. - Je sais. - J’ai commencé sans toi, pour ne pas mettre le patron en rogne. - Merci. L’échange était terminé. Elle avait l’habitude, elle connaissait le caractère taciturne de son collègue, plus personne ne s’en offusquait. Harry prit une dizaine d’assiettes et les posa sur des tables, il fit ensuite la même chose avec les verres. Une petite clochette l’avertit que des clients venaient d’entrer. Il avança vers eux, plaquant un sourire hypocrite mais professionnel, sur ses lèvres. - Madame, Monsieur, dit-il dans un français presque parfait, que puis-je pour vous ? - Une table pour deux, s’il vous plaît, annonça l’homme. Harry les amena à leur table et leur tendit la carte des menus. Alors qu’il allait chercher une carafe d’eau, il hurla intérieurement. Dieu, qu’il haïssait ce travail ! …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… John et Lena avaient passé leur après-midi et le début de leur soirée à traîner dans la ville. Le vieil Auror mitraillait chaque coin avec son appareil-photo. Il ralentissait considérablement leur avancée mais il faisait tellement rire Lena qu’il exagérait sa lenteur. Lorsque le soleil commença à s’approcher de l’horizon, Lena montra un petit restaurant du doigt. - Et si on allait y manger ? proposa-t-elle avec intérêt. John haussa les épaules et elle le tira par la main. Ils se dirigèrent vers l’établissement qui commençait doucement à se remplir. Lena arrêta un couple qui allait y entrer. Dans un français très accentué, elle demanda si le lieu était réputé. La réponse fut plus que positive, elle entra, suivie de son mari, toute guillerette. Aussitôt, une jeune femme vint à leur rencontre. Elle les amena vers une table et leur affirma qu’un serveur allait venir s’occuper d’eux dès qu’ils auraient choisi leur menu. Quelques minutes plus tard, John eut l’impression qu’un ascenseur lui tombait du cœur. Le hasard avait été une fois encore contre lui. Le serveur s’approcha et une lueur de reconnaissance s’alluma dans ses yeux. Lena remarqua la mine sombre de son mari, puis celle du serveur. Son regard se porta alors sur la cicatrice du serveur. - Oooooh, murmura-t-elle. Elle posa sa main sur celle de son mari, devenu blême. Harry s’éclaircit la gorge. - Bonjour Mr Reerdon, Mrs Reerdon… Je vais demander à Sophie si elle peut vous servir ! Il s’apprêta à faire demi-tour mais ne put se résoudre à ne pas leur demander de nouvelles de Drago. Il ne devrait pas, il le savait… Mais il le voulait… - Excusez-moi, je ne vais pas vous déranger longtemps… Je sais que je ne devrais pas mais... John leva une main pour l’arrêter. - Il va bien Potter, mis à part le fait qu’il soit dans un fauteuil roulant. Je n’en sais pas plus. Harry, piteux, avait baissé la tête. A la mention d’un fauteuil roulant, il leva la tête si brusquement qu’un craquement se fit entendre dans sa nuque. Il pâlit considérablement. - Un fauteuil roulant ? A… à… cause de… moi ? John baissa les yeux mais hocha tout de même la tête. Harry eut un mouvement de recul. Il ne l’avait jamais su… Lors de ces procès, il avait été jeté un sort à Draco pour qu’il ne le voie pas, il pouvait juste entendre sa voix mais Draco ne parlait jamais. Hermione ne lui avait jamais dit. De toute façon, elle ne s’occupait de lui qu’au nom d’une ancienne amitié qui n’existait plus que dans le cœur des chimères. Ses jambes flageolèrent, son cerveau sembla se liquéfier, son cœur se remit à battre. D’un geste brusque, il arracha son tablier et se précipita vers la sortie d’un pas lent et instable. Sa collègue lui attrapa le bras. - Tu fais quoi ? Les clients vont arriver ! Il se retira d’un mouvement ample et rageur et se tourna vers elle. Elle fit un pas de recul en voyant l’éclat de colère que divulguait ses yeux si verts. John s’interposa. - Mr Potter, sortez d’ici ! Tout de suite ! Ou je vous jure que vacances ou pas, je vous renvoie de l’endroit que vous avez quitté il y a un an. Le front de Harry eut un pli soucieux. Il se retourna et sortit avec précipitation de la salle. - Il est malade, ce type, s’exclama Sophie en soupirant de soulagement. - Il a juste été très malheureux, sa vie a été bercée de violence, il n’a pas su faire face… affirma John en retournant vers sa femme. Je préfèrerai qu’on rentre ma chérie. Je suis un peu patraque maintenant. Lena se leva et prit le bras de son mari. Discrètement, elle soupira. Cette histoire avait vraiment changé l’homme qu’elle avait épousé. Il aurait encore plus besoin d’elle maintenant et elle serait là ! …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Harry avait directement transplané dans son appartement. Aussitôt, il donna un coup rageur dans un mur. L’image de Draco en fauteuil roulant revenait sans cesse dans sa tête, comme un mauvais flash. Il courut jusqu’aux toilettes et y vomit. Il se releva aussitôt après et se regarda dans le miroir après s’être passé de l’eau sur le visage. Le visage souriant de Draco sembla prendre sa place dans le reflet. D’un geste vif, il envoya au sol tout ce qui traînait sur son lavabo. Il glissa sur le sol. Jamais il ne pourrait l’oublier… Il avait essayé pourtant. C’était sa punition, c’était lui qui avait tout gâché. Il le méritait ! Sa tête tomba contre le sol et il s’endormit, tombant dans un sommeil déchiré entre le désespoir et l’envie. Une heure plus tard, il sursauta. Il avait décidé ! Il se leva et se précipita dans sa cuisine, essayant de trouver la lettre qu’un hibou lui avait apporté – il n’avait pas su comment – deux jours plus tôt. Une invitation à la cérémonie fêtant les dix ans de la mort de Voldemort. Il s’assit et prit une feuille et un bic pour rédiger une réponse positive… …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Des coups frappés inlassablement sur la porte obligèrent Draco à sortir de son lit. Il se hissa dans son fauteuil et roula jusqu’à la porte d’entrée. Il eut un instant l’espoir minime que c’était Jimmy. Il eut alors un sursaut d’horreur en voyant l’identité de son visiteur. - Malfoy ? Je dois te parler ! - Je n’ai rien à te dire Granger ! répliqua celui-ci en s’apprêtant déjà à refermer la porte. Hermione appuya sa main sur la porte de bois et repoussa Draco pour entrer. Elle referma la porte. - C’est Hermione Weasley maintenant ! - Tu fais ce que tu veux dans ton lit, Granger, ajouta Draco en reculant, énervé de ne même pas pouvoir refermer une porte au nez de cette mégère. Que me vaut ta visite ? La jeune femme soupira. - Je suis ici pour te demander une faveur, Malfoy… Draco se tourna vers elle brusquement. Il eut un sourire narquois. - Peux-tu me répéter ça, Granger ? ironisa-t-il. - Es-tu invité à la cérémonie du Ministère ? demanda-t-elle sans se soucier de la remarque de Draco. - Oui mais… - Harry a accepté leur invitation. Je te demande de ne pas venir… coupa Hermione d’un ton sec et expéditif. Draco referma la bouche. Avant que cette Granger ne l’interrompe, il allait dire qu’il n’avait pas l’intention d’y aller… mais maintenant… Il devrait écouter ce que cette idiote disait… mais il y avait cette voix en lui... Cette voix qui lui hurlait combien il avait envie de revoir Harry, combien il voulait voir ses yeux si verts, ses lèvres si agréables, ses cheveux si désordonnés, ses mains si douces et fortes… Il aurait mal s’il le revoyait… Il serait anéanti s’il le ratait… - J’ai besoin d’y réfléchir, Weasley ! Hermione se pinça les lèvres. Elle se dirigea d’un pas rapide vers la porte et l’ouvrit. Sans se retourner, elle grinça à l’encontre du blond : - S’il arrive un seul problème à cette soirée parce que tu es venu, Malfoy, je te jure que je t’en tiendrais pour responsable ! Elle sortit sans rien ajouter et en laissant la porte ouverte. Draco frissonna, sans savoir si c’était dû au courant d’air frais ou au ton glacial de l’avocate. …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Deux semaines plus tard… Harry avait directement transplané à côté du Ministère. Il souffla longuement avant de faire un pas. Arrivé devant la vieille et obsolète cabine téléphonique, son cœur se mit à battre très fort. Il avança d'un autre pas, avant de reculer d'une dizaine. Il s’assit à même le sol. Il était content d’être passé par l’entrée des visiteurs, il était sûr que personne ne passerait par là, tout le monde transplanant directement à l’intérieur. Il resta assis sur le sol, commençant à regretter d’avoir accepté. C’était une mauvaise idée ! …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Draco n’aimait pas transplaner avec son fauteuil, c’était dangereux et il n’y arrivait pas, même s’il ne disait jamais cela lorsqu’on lui demandait la raison de ses voyages toujours moldus. Aussi, c’est pour cette raison qu’il avançait hâtivement dans la ruelle sombre qui menait à la cabine téléphonique des visiteurs. Son cœur battait la chamade. Il allait revoir Harry. Il avait beaucoup réfléchi ces deux dernières semaines et, s’il était sûr d’une chose dans sa vie, c’était de son amour toujours aussi inconditionnel pour Harry. Il avait besoin de le revoir et tant pis si, pour cela, il allait peut-être mourir… …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Ce n’est qu’au bout de plusieurs secondes que Harry se rendit compte que le bruit qu’il entendait était bien réel… Comme un objet lourd qui glissait sur le sol. Il se leva brusquement et se retourna mais le noir profond de la rue l’empêchait de distinguer ce qui approchait… Puis la « chose » passa sous un lampadaire… …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Draco tremblait de plus en plus à mesure qu’il approchait de la cabine. Peut-être devrait-il faire demi-tour finalement… Peut-être que tous avaient raison, Harry n’était vraiment pas pour lui… Il continua cependant à avancer. Peu à peu, il distingua un homme devant lui. Il continua à avancer. Le contour se dessinait de plus en plus. Il continua à avancer. L’homme eut un mouvement de recul. Il continua à avancer, bien qu’il se demandait pourquoi maintenant. - Draco ?! Il n’eut aucun mal à reconnaître la voix... …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… « Jimmy fait l’amour avec beaucoup moins de passion que toi, Potter… » La même phrase remonta dans leurs esprits en même temps. Draco avança encore, Harry recula davantage. - Harry… Je… Il ne savait pas quoi dire. Mais il savait très bien ce qu’il avait envie de faire, lui sauter dans les bras et l’embrasser. Harry recula encore. - Ecarte-toi de moi, murmura-t-il d’ailleurs. Draco secoua la tête et s’approcha jusqu’à ce que Harry, reculant toujours, ne bute contre un mur. Alors Draco put vraiment le regarder, la lune brillante de cette nuit-là éclairait son visage. Il était beau, toujours. Il évitait son regard. Draco attrapa sa main et, malgré tout ce qu’il tenta, Harry ne put le faire céder. Leurs regards se croisèrent alors et Harry s’accroupit, son visage tomba dans les jambes de Draco. Il pleura mais ne prononça aucun mot. Draco caressa ses cheveux doucement. Il se sentait plus serein maintenant. Il était heureux même, il le savait. Malgré tout ça, Harry avait toujours été celui qu’il lui fallait. Et si pour cela, il devait lui pardonner son geste, c’était déjà pardonné. Harry se releva et fit un pas sur le côté. - Tu dois me détester, chuchota-t-il. Draco baissa les yeux et rougit. - Je crois au contraire que je t’aime toujours. Harry ne dit rien. - Tu m’as terriblement manqué, Harry, ajouta le blond en plongeant son regard dans celui de son ancien amant. Harry secoua la tête. - Ce n’est pas possible entre nous, Draco. Je te ferais encore du mal… Je ne suis pas quelqu’un qui aime… Draco essaya de se relever. Depuis peu, il pouvait tenir debout en se levant. Selon le médecin, qu’il avait fini par aller voir, il était forcé qu’il remarche un jour… mais ce serait long, cela prendrait plusieurs années. Il appuya ses bras sur les accoudoirs et se hissa pour se mettre debout. Le fauteuil glissa… Harry fit un pas en avant et le rattrapa, ils tombèrent sur le sol. Le brun reprit la parole plusieurs minutes plus tard. - Imagine si, un jour, je suis jaloux, je ne pourrais peut-être pas m’arrêter Draco. - Dans ce cas-là, ne t’arrête pas… Je préfèrerai mourir de ta main et dans tes bras que mourir en ayant une seconde de plus sans toi… Harry grogna. - C’est complètement stupide ce que tu dis là, Malfoy ! Je ne supporterai pas de vivre sans toi, je ne veux pas prendre le risque de te faire encore du mal… Nouveau silence. Draco se rapprocha. - Pourquoi l’amour est-il si compliqué entre nous, Harry ? demanda-t-il dans un souffle. Harry soupira. - C’est moi qui ait un problème avec l’amour, je t’aime trop… Draco pouffa. - C’est la première fois que tu me dis que tu m’aimes… Je ne compte pas la dernière fois, je n’en ai qu’un vague souvenir… Harry se raidit. Draco releva le visage et le fixa, les yeux brillants. - Est-ce que je prends un risque inconsidéré si je t’embrasse, là, maintenant ? Harry secoua la tête de gauche à droite, hypnotisé par les lèvres de Draco. Ils s’embrassèrent doucement. Harry se rendit compte qu’il ne pouvait pas lutter contre ça, Draco comprit qu’il avait eu raison. Ils s’aimaient… Mais comment pourrait-il vivre cet amour ? Draco posa sa main sur le cœur de Harry, qui battait à tout rompre et s’écarta. - Et si je fais la promesse de ne jamais rien faire pour te mettre en rogne ? Je renonce à parler avec tout le monde s’il le faut et je… - Draco, Draco… C’est impossible et tu le sais… Le blond baissa les yeux. - Je m’en fous, Harry, je ne peux pas… Je t’aime, reste avec moi… supplia-t-il. Harry l’embrassa encore, le baiser fut plus passionné. - Je veux rester aussi, chuchota-t-il. Draco fondit à nouveau sur ses lèvres et son baiser dériva vers la jugulaire de Harry. - Alors tout est parfait… …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… oOo …… Un peu plus loin, un homme les regardait. Il pleurait aussi. Jimmy sourit malgré tout. Il aimait Draco et Draco aimait Harry. Il avait fait ce qu’il fallait… Il était sûr que Harry viendrait à la cérémonie s’il recevait le hibou. Il avait eu raison de chercher le Survivant ! Il essuya d’une main les larmes perlant à ses yeux. Il surveillerait ce Potter, il l’empêcherait de faire encore du mal à Draco mais il les laisserait vivre leur amour. Il savait que les deux hommes seraient aidés par toute la communauté s’ils désiraient poursuivre leur chemin ensemble. Lui, il veillerait… Jamais Potter ne pourra toucher un cheveu de Draco pour lui faire du mal. Il veillerait… Il sourit en les voyant s’embrasser à nouveau alors que Harry remettait délicatement Draco dans le fauteuil. FIN
__________________________________________________________________ Bon, bon, bon… Comment je dois me sentir après ça ? Je n’aime pas trop cette fin, je l’aurais voulu plus tragique mais je suis incapable d’écrire du tragique… Alors, ben, je crois que je vais être obligée de m’abandonner à votre seul jugement, lectrices / lecteurs… Gros bisous à tous et merci d’avoir lu !! J’espère que vous n’êtes pas déçus, vraiment !! Lunapix |