Cher journal, voici enfin la fin de cette magnifique ( ironie quand tu nous tiens ) journée.

Bon, pour commencer, celui qui partage ma chambre dans ce fichu internat dégageait une odeur à me faire vomir... Ils n'auraient pas pu me mettre avec mon seul ami, avec Ian, bien sûr que non, ç'aurait été trop beau... Heureusement qu'on a un jardin dans ce fichu internat, et puis, cette senteur de feuilles d'automne me plaît bien.

Mais si encore il n'y avait que çà... Il a fallu en plus que ces pimbêches dont je ne connais même pas le nom gloussent comme des dindes à mon passage... Certes, je m'occupe de moi, je m'occupe de mes cheveux ébène mi-longs pour que ma coiffure renforce mon côté ténébreux, certes mes yeux verts, comme me l'a déjà dit Ian, pétillent d'une étincelle vraiment mignonne. Mais c'est pas parce que je suis l'archétype du beau brun ténébreux qu'il me faut obligatoirement une bande de groupies baveuses derrière moi... J'en ai rembarré une en lui demandant si elle n'avait pas un peu grossi. C'est LA phrase à dire s'il faut décoller une sangsue féminine de soi.

Elles ne peuvent pas comprendre que je ne veux PAS de relations ? Et que pour l'instant seules mes études comptent ? Bon, la vérité, c'est qu'aucune de ces pimbêches ne m'attire... Et donc je me complaît dans les études, Père apprécie grandement cet état d'esprit. Les profs aussi d'ailleurs, ils m'aiment beaucoup comme élève, je dois être l'élève rêvé, pas comme mon blondinet d'ami, ses yeux bleus malicieux me montrent toujours qu'il a une connerie à faire en tête. Il en est désespérant pour les profs, et c'est pas le style vestimentaire qu'il a qui va faire changer d'avis, les "rappeurs" sont toujours considérés comme détestant les cours, mais je l'adore. On a fait les quatre cents coups ensemble.

Et la journée avance, et les ennuis continuent... J'ai terminé ma journée par cours de sport, le cours que j'aime le moins. Déjà, les vestiaires puent la sueur et le produit, quand çà ne sent pas pire pour cause de trop grand relâchement...

Ensuite, c'était carrément le prof qui a mis du sien pour pourrir ma journée, les filles bavaient devant lui, même certains mecs d'ailleurs, faut dire qu'il n'était pas moche, et il est jeune, il n'a que vingt-quatre ans. bref, tombeur de ces dames tout de même, et de certains messieurs... Il m'est rentré dans le lard dès le début, je devais sembler trop snob ou trop confiant en moi pour lui. C'est que ces grosses bêtes aiment user et abuser de leur pouvoir. Il m'a fait travailler plus que de raison et, moi et ma politesse légendaire, j'ai rien dit et fait ce qu'il me demandait, et avec le sourire en plus ! Lui, il faudra voir s'il aime les pattes grouillantes et poilues dans son sac. Elle va être superbe cette blague.

Sinon, Père, comme à son habitude, est froid et austère durant le dîner, Mère, elle, toujours derrière son mari. Père m'a encore demandé si je fréquentais ce "rebus de la nature" qu'est Ian. J'aimerais tant dire à Père : "Ce n'est pas parce que Ian est gay que çà en fait un rebus de la nature, il est doux, gentil avec moi, et c'est le seul à me comprendre, alors il reste mon ami". mais ma politesse m'a forcé à juste acquiescer. Mes parents vivent encore en 1850 c'est pas possible...

Bon, il est temps d'aller se coucher.

D'autres journées comme celles-ci m'attendent.