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Le bonheur arrivera un jour
Par Yamaneko
Originales  -  Romance  -  fr
23 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Chapitre 05

Chapitre 5

Avant chaque cours de dessin, Alice Serain et Monsieur Nelson prenaient une pause ensemble ; une amitié naissait entre eux et François espérait qu’elle serait durable.

L’enseignante lui apprit que le dernier thème qu’elle avait imposé à ses élèves avait été de dessiner ce qu’ils voulaient mais devant se situer dans la pièce ou ils se trouvaient. Elle lui montra ensuite quelques-unes des œuvres en question. Elle figurait sur certains dessins, il y en avait aussi de livres empilés, d’autres élèves, du vase de fleurs sur le bureau… Et bien entendu, son but depuis le début était de montrer au professeur de littérature celui de Julien qui le représentait penché sur ses copies. Elle attendait une réaction qui ne se fit pas attendre, une véritable écrevisse bien cuite avait pris place face à elle.

« Il ne faut pas rougir comme ça ! » plaisanta-t-elle gentiment.

« Ne te moque pas, je rougis facilement. Tu pourrais m’en faire une copie ? »

« Hé bien, ce n’est pas à moi qu’il faut le demander… les voilà justement qui arrivent », conclut-elle, avant de rejoindre ses élèves.

Julien s’installa à sa place tout en fusillant du regard les deux professeurs qui avaient l’air de bien s’amuser. Qu’est-ce qu’elle peut bien lui raconter celle-là, elle le colle de plus en plus. Et lui, il ne trouve rien de mieux à faire que de rougir bêtement…

« Jaloux ? » demanda Tristan en remarquant le regard de son ami et ses poings serrés contre son jeans.

« Je… je crois que oui… je ne comprends pas ce qui m’arrive Tristan », répondit son camarade tellement mal à l’aise que la tête lui tournait.

« Vraiment ? Ce n’est pourtant pas bien compliqué à comprendre… Tu refuses juste d’admettre ce que tu ressens, c’est tout. Mais tu admets être jaloux, c’est déjà un début… »

« Je suis désolé. Mon comportement doit être désagréable pour toi. J’espère ne pas te faire plus de peine que tu n’en as déjà en tous cas… » s’inquiéta Julien.

« Ne te tracasse pas pour moi, je vais très bien, je ne veux que ton bonheur et visiblement, ton prof en est un des ingrédients… Accepte ce que tu ressens, tu m’as dit toi-même que le fait qu’il soit un homme ne changeait rien. Mais n’attends pas trop avant de te lancer parce que tu as de la concurrence! »

« Je ne ferai rien tant que je ne serai pas sûr de ce que je ressens et puis de toute façon il est marié, je n’ai pas vraiment envie de me ridiculiser. »

« J’avais oublié. Mais bon, marié ou pas, il me semble que vous vous cherchez souvent du regard et je ne pense pas que ce soit anodin… » termina Tristan avant de se mettre au travail.

Le cours achevé, Mademoiselle Serain appela Julien pour le féliciter de son travail. Elle lui dit qu’il aurait pu suivre une filière artistique sans le moindre problème avec un tel talent. Les compliments le mettaient toujours un peu mal à l’aise mais il la remercia. L’enseignante lui expliqua ensuite qu’elle avait montré le portrait de Monsieur Nelson à ce dernier et qu’il lui en avait demandé une copie, mais qu’elle désirait avoir son consentement. Il le lui accorda sans hésiter et ils se quittèrent sur ces dernières paroles.

Alors comme ça ils ont parlé de moi… Julien s’avança vers François qui était toujours là.

« Monsieur Nelson ? »

« Bonsoir Julien. »

« Bonsoir Monsieur, je voulais vous demander… j’aime beaucoup les livres que vous me conseillez et je me disais que ça pourrait être sympa d’en discuter lorsque je les ai terminé. Enfin, je ne veux pas vous déranger surtout, je sais que vous êtes très occupé… » tenta l’étudiant.

« Hé bien, je trouve que c’est une bonne idée, ça ne me dérange pas au contraire, je suis content que tu t’intéresses autant aux livres. Ça me plairait aussi beaucoup que l’on échange nos opinions », s’enthousiasma le professeur.

« Quand seriez-vous disponible ? »

« N’importe quel jour après vingt et une heure quand je quitte la bibliothèque. »

« Jeudi ça vous irait ? Vous pourriez venir chez moi si vous voulez, ma mère n’y verrait aucun inconvénient. Enfin, si ce n’est pas un problème pour chez vous… Je pense que ça serait mieux que de se retrouver en ville, les mauvaises langues pourraient lancer des bruits dont on se passerait bien », proposa Julien.

« Ça me va. Je te rejoindrai chez toi jeudi alors, ma grand-mère a tes coordonnées. Bonne soirée Julien », conclut François.

« Bonne soirée à vous aussi. »

Julien était aux anges, il allait voir François jeudi, chez lui ! Il songeait de plus en plus à laisser tomber la natation, il aimait toujours ça mais il ne pouvait plus continuer toutes ses activités et surtout il voulait avoir du temps pour essayer de voir son professeur de temps à autres. La natation lui prenait quand même deux soirées par semaines.

Il rentra chez lui de très bonne humeur et prépara le dîner, sa petite maman allait bientôt arriver, elle aussi devait se reposer un peu, elle avait eu une promotion et c’était super, bien sûr, mais elle travaillait encore plus qu’avant.

Pendant le repas, Hélène remarqua que son fils était songeur.

« Dis-moi Julien, tu me sembles bien souvent ailleurs ces temps-ci… »

« C’est vrai, je me pose des questions… » répondit-il, un peu embarrassé.

« Je peux peut-être t’aider ? »

« Je ne sais pas… Tu sais que je suis toujours sorti avec pleins de filles et que je n’ai jamais su en garder une seule, je n’en ai jamais eu envie d’ailleurs… Est-ce que tu crois que ça veut dire que je suis gay ? »

Hélène ne sut que répondre sur le moment, un peu surprise d’un tel aveu, mais ne voulant pas inquiéter son fils, elle fit de son mieux pour lui répondre.

« Hé bien, je ne sais pas… Pour ce qui est de tes relations avec les filles, je ne pense pas que ça ait forcément un rapport mais c’est possible. Es-tu attiré par un garçon en particulier Julien ? Si tu te poses cette question maintenant, c’est peut être simplement parce que personne ne t’avait réellement plu jusqu’à présent… Tu ne crois pas ? »

« Je ne sais pas trop, peut être que oui. »

« Le meilleur moyen de le savoir c’est de laisser faire les choses, mais dans ton cas, Julien, je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée… » s’inquiéta Hélène.

« Je sais, c’est peut-être pour ça que je n’arrive pas à savoir… Je crois que j’ai peur », avoua Julien.

« Je te comprends et c’est normal, je voudrais te dire que tu ne souffriras plus jamais, mais peu importe à quel point je le souhaite, je sais que je ne saurai jamais te protéger de tout ce qui t’entoure mon Juju », s’attrista la maman.

« Je sais bien que le cœur y est en tous cas. Merci maman. Dis, ça n’a rien à voir mais jeudi, mon prof de littérature va passer après vingt et une heures pour débattre de certains bouquins avec moi, je l’ai invité, j’espère que ça ne t’embête pas… » annonça l’étudiant.

« Non pas du tout, tu m’as déjà dit à quel point tu appréciais ses cours et les livres qu’il te conseille, c’est une bonne idée de partager tes opinions mais pourquoi ici et si tard ? Ce n’est pas courant qu’un enseignant se rende chez ses élèves », s’étonna Hélène, sans relever le changement de sujet, car elle connaissait suffisamment son fils pour savoir lorsqu’il ne fallait pas insister.

« En fait, il garde la bibliothèque jusqu’à vingt et une heures tous les jours, au départ j’avais pensé rester là avec lui mais les filles ne nous laisseraient pas tranquilles, il a presque encore plus de succès que moi ! C’est te dire ! » dit Julien sur un ton très snob pour amuser sa mère.

« Et dans un café, je trouvais que ça faisait un peu comme de lui demander un rencard et il y a pleins de cons qui s’imagineraient que c’est le cas … » ajouta l’étudiant.

« Il est marié ? » interrogea Hélène, qui se demanda un instant si ce n’était pas ce professeur qui perturbait autant son fils, avant de se dire aussi vite qu’elle devait se tromper. Que ça ne pouvait pas être ça. C’était peut être plutôt le petit Tristan, elle avait toujours eu des doutes à son sujet…

« Oui il l’est, mais il m’a dit que ça ne poserait aucun problème. Je lui ai demandé, je voulais être certain de ne pas le déranger », argumenta le jeune homme.

« Bon, alors ça me va… Si tu l’invitais à déjeuner chez nous dimanche ? Je pourrais faire plus ample connaissance avec lui. »

« Bonne idée ! Et ça ne t’embête pas si j’invite aussi sa mamie ? »

« Sa mamie ? » s’étonna Hélène.

« Oui, tu sais Camille, je t’en ai parlé, hé bien c’est sa grand-mère. Le monde est petit, hein ! »

« Elle est la bienvenue également Julien, tu m’as déjà dit à quel point tu l’appréciais. »

« Oui beaucoup, elle est super. Je leur en parlerai demain », s’anima Julien.

« N’oublie pas d’inviter son épouse aussi , bien sûr. »

« Oui… bien sûr… » se renfrogna intérieurement le jeune homme. Son épouse, il l’avait oubliée celle-là, il faudrait bien qu’il la convie aussi en effet…

Le lendemain, Julien passa donc à la bibliothèque de bonne heure, certain d’y trouver son professeur. Il était là, pas bien du tout, les yeux tout gonflés et rougis. Il sourit à Julien, essayant de se donner bonne figure mais vu la tête que celui-ci faisait, ça ne devait pas être très réussi.

« Bonjour Monsieur, je tombe mal, je suis désolé », dit l’étudiant, un peu gêné.

« Bonjour Julien. Ce n’est rien, ne t’inquiète pas », tenta de convaincre l’enseignant qui s’en voulait un peu que le jeune homme le voie comme ça pour la deuxième fois déjà.

« Je venais vous dire que ma mère vous invite ainsi que votre épouse et votre grand-mère à venir déjeuner dimanche. Je lui ai parlé de vous, de Camille et de votre visite de jeudi et elle aimerait vous rencontrer. »

« Je comprends, j’accepte avec plaisir et mamie sera ravie aussi j’en suis sûr. Quant à mon épouse, nous sommes séparés. Nous allons entamer une procédure de divorce », sourit tristement François.

C’est à cela que François pensait avant l’arrivée de Julien.

Lorsque François était rentré chez lui, un lundi soir après une épuisante journée de cours, sa femme était absente. Tous les objets qu’elle préférait avaient disparus, notamment sa collection de papillons dont elle était très fière. Cela faisait des années qu’elle rassemblait tout ce qui se rapportait de près ou de loin à ces magnifiques insectes. Le téléphone avait sonné peu après son arrivée, c’était elle.

« Comme tu l’auras remarqué je te quitte, je suppose que ce n’est pas vraiment une surprise… Tu recevras bientôt les papiers pour le divorce, j’espère que tu les signeras sans faire d’histoires », avait annoncé son épouse.

François, un peu choqué, n’avait pas répondu. Il y avait eu un grand blanc avant qu’elle ne relance un aimable « Tu es sourd ? »

« Non, j’ai entendu… Mais pourquoi ? On aurait pu en parler au moins, avant que tu ne partes. C’est un peu radical. J’ai toujours fait de mon mieux pour te satisfaire… » avait tenté François, complètement bouleversé.

« Me satisfaire ! » avait-elle pouffé, « Celle-là c’est vraiment la meilleure ! Comment pourrais-tu satisfaire qui que ce soit François, tu n’as pas la moindre personnalité ! Je pourrais te faire la pire des horreurs que ce serait encore toi qui me demanderais pardon. J’ai toujours dû décider de tout, tu n’as jamais agi par toi-même. Tu crois que c’est agréable ? Et pour tout arranger, tu tires toujours la tête. Si tu essaies un jour de sourire, la grimace sera tellement horrible que tu feras fuir tout le monde », s’était moqué sa femme.

« Tu es injuste, je ne suis pas sans personnalité. Je voulais juste te faire plaisir, en te faisant passer avant moi. C’est pour ça que je t’ai toujours laissé décider de tout. »

« Hé bien c’est raté ! Quelle femme voudrait d’une relation comme ça ? En ce qui me concerne, j’en ai assez. Tu ne parles jamais, tu baisses les yeux dès que je hausse le ton, voire parfois simplement quand je te regarde. Je fais une overdose de notre couple François, j’en suis arrivée au point que tout en toi me rend malade », lui avait-elle expliqué avec beaucoup de tristesse dans la voix, malgré la dureté de ses paroles.

« Mais pourquoi m’as-tu épousé alors ? »

« Parce que j’étais très jeune, qu’à l’époque ce qui comptait le plus c’était que je sortais avec le plus beau mec des environs. Ta timidité m’amusait, mais elle ne m’a pas amusée bien longtemps. Je suis restée parce que tu cédais à tous mes caprices, c’était pratique, mais même de ça je me suis lassée. J’ai un amant depuis pas mal de temps déjà, je l’aime et je vais vivre avec lui. C’est un homme, un vrai ! Qui a beaucoup de caractère. Je te demande juste de signer les papiers et je disparais de ta vie. Je ne veux rien d’autre, je me suis déjà servie dans la maison, comme tu as pu t’en rendre compte. Je ne t’ai peut-être aimé qu’au début mais ce qui me dégoûte le plus c’est que je crois que toi tu ne m’as jamais aimée. Tu ne voulais simplement pas être seul, n’importe qui aurait fait l’affaire. Apprends que pour moi être seul à deux, c’est pire ! Tu es l’homme le plus ennuyeux de la terre François ! » avait sangloté l’épouse, à bout de nerf.

« … Je suis désolé… » avait soufflé François.

« Tu vois ! Qu’est-ce que je disais ! Tu es toujours désolé ! Tu fais chier François ! » s’était énervée sa femme, une dernière fois, avant de raccrocher.

Il avait beaucoup pleuré ce soir là, c’était devenu une habitude depuis quelques temps. Il pleurait même parfois sans raisons, ses nerfs lâchaient tout simplement.

Étrangement, par la même occasion, il s’était senti soulagé que cette relation se termine une bonne fois pour toute. Leurs éternels coups de gueule allaient enfin cesser.

Il avait longuement réfléchi à ce qu’elle lui avait dit. Il avait cru l’aimer mais en fait, elle avait raison, il avait surtout été heureux qu’elle semble l’aimer et veuille l’épouser. Que demander de plus ? Mais c’est vrai que lorsqu’il pensait au grand amour, comme on en parlait dans les livres, il était vraiment très loin de ce sentiment. Dernièrement, leur vie commune était devenue insupportable, elle n’était plus faite que d’engueulades quotidiennes ou alors ils s’évitaient. Il avait vraiment pensé qu’elle serait contente que tout aille toujours comme elle le désirait. C’était sa façon à lui de la remercier de l’avoir choisi.

« Je suis désolé monsieur… » s’excusa Julien, qui s’en voulait un peu de jubiler intérieurement alors que François avait l’air si mal.

« Il ne faut pas, il n’y a aucune raison. Mon couple battait de l’aile depuis longtemps… enfin je ne vais pas t’embêter avec ça. Et évite de l’annoncer aux filles de l’école, par pitié ! » dit l’enseignant avec humour pour mettre fin au malaise qui régnait.

« J’imagine oui ! » rit Julien, avant d’ajouter « Je sais que je ne suis qu’un élève, mais si vous avez un jour besoin de parler à quelqu’un, vous pouvez compter sur moi, je serai muet comme une tombe. Et ça ne m’embête pas du tout au contraire, si je pouvais vous aider je le ferais. »

« Merci tu es gentil », répondit le professeur, très touché par la sincérité qui émanait de l’étudiant.
« Je vais appeler ma grand mère, elle sera très heureuse pour l’invitation, nous apporterons du vin et le dessert », promit François.

« Ne vous sentez pas obligé… » protesta le jeune homme, un peu gêné.

« C’est la moindre des choses. Surtout qu’après cette après-midi, tu me haïras peut-être, lorsque tu auras vu le travail que j’ai prévu pour ta classe », prévint Monsieur Nelson.

« Je suis sûr que ce sera intéressant. »

« Merci, à plus tard alors », salua François avant qu’ils ne rejoignent chacun leur classe respective.

À suivre…

 
 
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