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au 31 Mai 21 :
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Le bonheur arrivera un jour
Par Yamaneko
Originales  -  Romance  -  fr
23 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 9     Les chapitres     17 Reviews    
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Chapitre 09

Chapitre 9

François s’installa aux cotés de Julien qui se triturait les doigts, appréhendant la discussion qui allait suivre. Le silence semblant s’éterniser, le professeur se lança.

« Est-ce que ça va ? »

« Oui… c’est juste que je ne sais pas par où commencer… J’ai peur que tu changes d’attitude envers moi… une fois que tu sauras », s’inquiéta le jeune homme.

« Je te promets que ça ne sera pas le cas. Tu sais je n’ai pas toujours eu la vie facile non plus, je peux comprendre. Je sais aussi que ce n’est pas toujours évident de parler… Si j’ai bien compris les sous-entendus de ta maman, tu t’es fait violer ou battre n’est-ce pas ? »

« Les deux… à plusieurs reprises », souffla l’étudiant en baissant les yeux.

« … Plusieurs reprises… Si tu ne te sens pas prêt pour en discuter, ce n’est rien tu sais. Je ne veux pas que tu te sentes obligé, je serai là dès que tu en auras besoin, quand tu voudras », le rassura l’enseignant.

Ces mots furent comme un déclencheur, comme s’il n’avait attendu qu’eux pour commencer son récit.

« Je… J’ai eu un beau-père quand j’étais plus jeune. Ma mère pensait que la présence d’un homme à la maison serait mieux pour moi, je n’ai jamais connu mon père. Ce type rentrait avant elle du travail et un jour il a commencé à me toucher. Lorsqu’il m’a demandé de me déshabiller pour la première fois j’ai refusé, alors il m’a cogné avec sa ceinture. Il m’a dit qu’il allait m’apprendre à obéir. Il m’a bourré le crâne avec un tas de conneries pour que je la ferme et que je lui obéisse. Dans le genre « Ta mère a honte d’avoir un fils comme toi… ». Il est arrivé à ses fins, j’ai fini par le croire et je me suis soumis. Les enfants croient facilement les paroles des adultes. Il me violait et me battait au moins deux fois par semaine, en faisant bien attention à ne pas marquer mon visage. Ma mère trouvait que je devenais bizarre mais j’ai toujours refusé de lui parler, étant persuadé que tout ce qu’il me disait était vrai et qu’elle était donc de son côté. Il est devenu encore pire par la suite, je n’étais pas suffisamment discret à son goût. J’ai fini par réussir à jouer la comédie parfaite. Jusqu’au jour où un voisin a prévenu ma mère des bruits suspects qui provenaient de chez nous et elle a tout découvert.

« J’ai dû aller au tribunal et chez un psy. J’avais des ulcères et je faisais des cauchemars sans arrêt.
On a appris plus tard que mon beau-père était mort suite à une bagarre en prison, j’ai commencé à avoir moins peur à partir de ce moment là, avant ça j’avais l’impression de le voir partout. Ma mère a été anéantie, elle se sent toujours coupable de ce qui est arrivé. Elle ne se pardonne pas de n’avoir rien remarqué. C’est pour ça qu’elle a réagi de cette façon aujourd’hui, elle est devenue super protectrice envers moi.

« On a déménagé pour m’aider à oublier et refaire ma vie. J’ai rencontré Simon et puis les jumeaux et nous sommes devenus les meilleurs amis du monde. Ils sont les seuls au courant de mon passé. Voilà tu sais tout… »

Les larmes de François coulaient le long de ses joues. Comment de telles horreurs avaient-elles pu arriver à un garçon d’apparence aussi gaie ? Etait-ce dû à son habitude de jouer la comédie ? L’enseignant était inquiet de voir Julien lui déballer tout ça sans verser une larme, il avait l’air… détaché. Le jeune homme guettait surtout les réactions de son petit ami. Il s’approcha et prit François dans ses bras en le serrant fort contre lui.

« C’est le monde à l’envers ! C’est moi qui devrais te consoler mon Julien… Tu refais tous ces cauchemars parce que je te rappelle cet homme ? » interrogea l’enseignant qui comprenait très bien l’inquiétude de madame Polet pour la santé de son fils, vu qu’il ressentait lui même la même angoisse.

« NON ! Tu n’as vraiment rien en commun avec ce connard ! C’est juste… le fait que tu sois… un homme. Je crois qu’inconsciemment, j’appréhende un peu le moment où notre relation évoluera. Je crois que c’est ça qui me fait peur. Quand je rêve de toi, à la fin de mon rêve tu te transformes à chaque fois en lui et… »

Ça y est, Julien avait craqué. Il pleurait maintenant de toute son âme dans les bras de François qui le rassurait de gestes et de mots tendres.

« Je ne te ferai jamais de mal Julien, jamais ! Je te le promets. Calme-toi. Je suis là, je serai toujours là. Tant que tu voudras de moi. Et tu sais si c’est l’aspect sexuel qui te fait peur, je peux très bien m’en passer. Ne te tracasse surtout pas pour ça. »

Il continua à le bercer un long moment puis Julien redressa la tête et lui répondit en souriant :

« Moi je n’arriverai pas à m’en passer… »

« Tiens donc… » sourit l’enseignant à son tour.

« Tu es bien trop sexy ! Et j’adore quand tu rougis comme ça… » taquina le jeune homme, histoire de bien montrer à son petit ami que sa crise était passée.

François lui ébouriffa les cheveux avant d’ajouter sérieusement « Je ne ferai jamais le moindre geste envers toi. Le jour où tu seras prêt, tu me le feras savoir, d’accord ? »

« Ok, ça me va. J’espère qu’un jour, tu me parleras aussi de ton passé… Je crois que toi aussi tu as beaucoup souffert… »

« Je t’en parlerai, mais pas aujourd’hui, ça ferait un peu beaucoup pour la journée… Et je ne suis pas encore tout à fait prêt à en parler. Tu ne m’en veux pas ? Après que toi tu te sois confié… »

« Non, ne t’inquiète pas. Quand tu voudras en parler je serai là pour toi, comme tu es là pour moi aujourd’hui », le rassura l’étudiant avant d’apercevoir Tristan qui venait de descendre les escaliers.

« Tiens Tristan, tu es déjà levé ? Où sont les femmes ? »

« Je ne sais pas... ça sentait le gâteau au chocolat… » souffla le jumeau toujours déboussolé mais calmé.

Julien se mit à rire en disant qu’apparemment il allait un peu mieux. En entendant ce son qu’elles aimaient tant, la mère et la soeur les rejoignirent. Hélène partit chercher le gâteau, qu’elle servit à tout le monde. Elle regarda son fils du coin de l’œil et il la rassura du regard. Tristan se sentait encore un peu trop mal pour se rendre compte de ce qui venait de se passer pour son ami.

Lucie et Tristan allèrent se coucher rapidement, épuisés par cette journée. Sans oublier d’encore remercier Hélène pour son hospitalité. La mère se dirigea vers la cuisine prétextant du rangement pour laisser un peu d’intimité au couple avant que François ne rentre chez lui.

« Tu veux bien qu’on aille un peu dans ma chambre ? » demanda l’étudiant.

« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée tu sais. Rien ne presse », répondit l’enseignant après un mouvement de surprise dû au revirement de situation.

« Pourquoi tu as l’intention de me sauter dessus ? » se moqua Julien.

« Bien sur que non ! » s’exclama le professeur très sérieusement, même s’il avait compris que le jeune homme plaisantait.

« Alors viens, je veux te montrer quelque chose », conclut le plus jeune.

Arrivés dans sa chambre, qui était assez petite, garnie de quelques photos et représentations graphiques de ses amis, Julien ouvrit un de ses tiroirs d’où il sortit quelques dessins qui représentaient tous François. Il les donna à ce dernier qui les contempla avec intérêt. Il voyait enfin ces dessins dont il avait entendu parler le fameux jour de la déclaration de Tristan. Julien passa ses bras autour de la taille de François par l’arrière et posa sa tête sur son épaule. Geste particulièrement audacieux après la conversation qu’ils avaient eue il y a peu. Mais il était vrai que le jeune homme s’était déjà montré passionné quelques jours auparavant. Et le professeur se souvint avoir promis que son attitude ne changerait en rien maintenant qu’il savait. Alors il savoura simplement l’étreinte en continuant son inspection des croquis.

« Le meilleur modèle que je puisse rêver d'avoir ! J’espère qu’un jour, il posera nu pour moi… » taquina Julien qui adorait déjà terriblement faire rougir son petit ami, ce qui fut instantané. François répondit timidement qu’il ne savait pas, qu’il verrait bien plus tard et partit sur un autre sujet pour éviter que la situation ne dérape déjà.

« Je suis très touché de l’attention que tu m’as toujours portée Julien. Même en cours, tu as toujours été attentif. C’est très important pour moi tu sais, sans toi et quelques autres j’aurais eu l’impression de parler dans le vide. Enfin au début, c’est vrai que maintenant ça va mieux, les élèves ont l’air de commencer à m’accepter… Sans doute parce que je ne suis pas beaucoup plus âgé que vous. »

« Il a fallu le temps que tout le monde remarque qu’en plus d’être beau comme un Dieu, tu étais aussi un super prof ! » dit Julien en déposant un baiser sur la joue de l’enseignant avant de relâcher son étreinte.

« Merci. Mais pour ce qui est d’être beau, tu l’es encore bien plus que moi. Est-ce que je pourrais garder un de tes dessins ? »

« Bien sûr, je te laisse même choisir. »

Julien reprit les autres et les déposa sur l’étagère située près du lit. Ensuite il se rapprocha de son aimé et l’embrassa dans le cou, le parsemant de petits baisers légers, avant qu’ils ne s’embrassent sérieusement en se caressant le dos, le visage et les cheveux, pendant un moment. François, blotti contre l’épaule de Julien, ferma les yeux un instant pour savourer ce moment de pur bonheur. Il se sentait tellement bien.

« Tu voulais que je trouve le bonheur auprès de toi Julien, je sens qu’il vient déjà. Et sache que je ferai tout pour que toi aussi tu deviennes parfaitement heureux. »

« Mais je suis heureux là, maintenant, avec toi dans mes bras. »

« Moi aussi je le suis. Et j’espère également que ça s’arrangera pour tes amis. Je verrai si je ne peux pas trouver un petit boulot pour Lucie, ça l’aidera déjà un peu. »

« Ça serait super, merci. Et Camille ? Tu crois qu’elle se remettra de son après-midi ? Je me sens terriblement embarrassé vis-à-vis d’elle. »

« Ne t’inquiète pas. Tu sais elle m’avait dit qu’elle avait l’impression que tu avais souffert par le passé, elle sera contente que tu m’aies parlé. »

« Je passerai la voir demain après les cours. »

« Elle sera contente de te voir, elle t’adore. »

« C’est réciproque. »

Julien ne dit plus rien mais arbora une expression que François lui avait déjà vue. Elle signifiait qu’il aurait bien envie de dire quelque chose… mais qu’il n’osait pas. C’est fou les mimiques que pouvaient avoir les gens dans certaines situations.

« Qu’est-ce qu’il y a, ça ne va pas ? » questionna le professeur.

« Si, si… je voulais juste te demander… je sais que tu ne veux pas en parler maintenant mais, est-ce que toi aussi tu t’es fait violer ? » osa l’étudiant.

« Non jamais », répondit simplement l’enseignant pour rassurer son petit ami mais sans non plus s’attarder sur le sujet.

« Hm. Tant mieux. C’est toujours ça », soupira le jeune homme avec soulagement, qui comme de juste avait peur de cela plus que de quoi que ce soit d’autre.

« Je vais rentrer Julien, il se fait tard et on a cours demain. Et ne crois pas que tu seras un jour privilégié parce que tu es mon petit ami, au contraire, je serai encore plus sévère avec toi ! » plaisanta le professeur.

« Ce n’est pas juste ! » protesta gentiment l’étudiant en rentrant dans son jeu, « même si je t’embrasse comme ça… ? » ajoutant le geste à la parole.

Ils s’embrassèrent un long moment, le plus âgé traita le second de tricheur et le prévint qu’il ne se laisserait pas soudoyer avec des pots de vin, aussi agréables soient-ils. Ils rirent et se décidèrent à se séparer pour la soirée, car ils commençaient à avoir sacrément chaud tous les deux.

Avant de se quitter sur le pas de la porte, Julien souffla :

« Merci François. »

« Pour quoi ? » rétorqua-t-il surpris.

« Pour tout… » répondit l’étudiant, les yeux pleins d’émotions. Le professeur lui sourit, comprenant ce qu’il voulait dire, et le quitta sur un dernier baiser.

Julien rejoignit sa mère qui l’attendait au salon. S’installant près d’elle, il l’attira à lui pour une douce étreinte. Il la rassura ainsi, il savait qu’elle s’inquiétait. Il lui dit que ça lui avait fait beaucoup de bien de parler à François. Il se sentait plus léger. Un peu comme si ses peurs et mauvais souvenirs s’étaient atténués au fur et à mesure qu’il en discutait. La réaction et les paroles du professeur l’avaient rassurés aussi et il ne manqua pas de le dire à Hélène. C’était vraiment important pour lui que sa mère accepte son petit ami.

De son côté madame Polet se demandait ce que monsieur Nelson pouvait bien penser d’elle après une telle scène. Mais Julien lui expliqua qu’il l’avait très bien comprise, qu’elle ne devait pas s’en faire avec ça.

Lorsqu’ils s’en allèrent dormir, les jumeaux était en plein sommeil depuis un moment déjà.

Au beau milieu de la nuit, Lucie se réveilla et constata que son frère n’était plus là ; prise de panique elle courut jusqu’à la salle de bain, pas là non plus. Elle frappa légèrement à la porte de la chambre de Julien et entra, et fut soulagée de voir son petit frère adoré blotti contre Julien, ils étaient trop mignons ! L’entrée de la jeune fille éveilla Julien mais pas Tristan.

« … Lucie ? … quand est-ce qu’il est rentré dans mon lit, lui ? Je ne l’ai pas entendu arriver », demanda le jeune homme, surpris.

« Je ne sais pas, mais il profite un peu là ! On l’éveille ? » rit la jumelle.

« Non, laisse-le, ce n’est rien. Si ça peut l’aider, c’est tout ce qui compte. J’aimerais bien que tu restes près de lui demain… » confia l’étudiant.

« Je ne comptais pas faire autrement… Bon, je vous laisse, bonne nuit », sourit-elle avant de rejoindre sa chambre. Julien la salua et se rendormit assez rapidement.

À suivre…

 
 
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