Auteur : Lenaleska Titre : Et La Vie Coule Entre Nos Doigts… Genre : Romance/Humour Rating : T (Mais M bientôt car finalement, c'est du Yaoi XD) Pairing : Cloud Strife / Zack Fair - Je tape pas dans l'originalité, je sais X) Disclaimer & Base: Final Fantasy VII de SquareSoft/Enix (c'était Soft en 97 :P). Comprenez donc que ce n'est pas à moi et que si c'était le cas, Zack ne serait jamais mort, na XP. Bien sûr, je ne touche aucun gald, gils, euro, 'fin bref…vv Résumé : Et laisser le temps. Le temps de se souvenir des bons moments passés, sans penser que les bonnes choses ont toutes une fin. Il était beau, ce temps où tu me prenais dans tes bras. Cloud… Juste un moment. Se laisser bercer. Et ne plus rien penser. Qu'à ce temps-là. Et la vie coule, coule entre nos doigts. Et a glissée entre les miens… Note: Fanfiction également publiée sur FF.net. Que dire si ce n'est que bonne lecture et désolée pour les éventuelles fautes d'orthographes ^^" Chapitre I - Souviens-toi de cet été-là… Froid. Si froid. Et personne pour le réchauffer. "C'était pour rire... Je te laisserai pas comme ça… Un vent glacial soufflait fort cette nuit-là sur la Mégalopole Déchue. Un vent débordant de détresse et de désespoir mais qui malgré tout semblait transporter toute la foi restante de ce monde tombé si bas, implorant peut-être même une Calamité des Cieux bénéfique. Quant au ciel, il brillait de tous ses éclats, de toutes ses étoiles étincelantes trop orgueilleuses de ne pas être mêlées à cette misère planétaire, offrant un contraste des plus surprenants. Alors que tout le monde dormait d'un sommeil sans rêve, un jeune homme du nom de Cloud Strife ne dormait pourtant pas cette nuit-là. Ses pas errants le menaient en direction d'une petite colline située non loin de ce qui restait de Midgar la Grande. En silence, comme victime d'un sort d'Aphasie, il progressait sur un sentier qu'il détestait depuis si longtemps, l'esprit vide. Seul. Si seul. Et personne pour le réconforter… ...On est amis, non ?" Son amie qu'on disait d'enfance, Tifa, avait bien dû essayer de l'appeler maintes et maintes fois sur son portable. Qui sait, avec un peu de chance, sa messagerie devait peut-être même en être saturée, de ses messages. Mais Cloud s'en fichait. Peu lui importait, au fond, que partir une semaine sans laisser aucune nouvelle devait en inquiéter plus d'un. Plus d'une surtout. Tout ce qu'il voulait, c'était rester seul, emprisonné parmi les fantômes de son âme, ces êtres chers qui lui avaient été retirés. Retourner sa peine pour mieux s'y enfoncer… Le passé après tout était tel de la Mako : on ne pouvait jamais vraiment vivre sans. Et Cloud s'y enfermait, derrière des barreaux qu'il s'était lui-même imposé. Son PHS, il avait pris soin de l'éteindre, coupant définitivement tout contact avec le monde extérieur et ne permettant à quiconque de pouvoir le déranger. Aussi, personne ne pourrait lui reprocher son pessimisme légendaire ou encore sa capacité exceptionnelle à se ressasser sans cesse son passé. Personne. Hélas, pas même Lui… "Quand as-tu l'intention de changer de disque rayé ? Cloud…Tu n'es pas seul, tu sais ? Tu peux compter sur nous tous. Barret, Cid, Nanaki, Reeve. Moi… Et Vincent ! Il te fait énormément confiance, Vincent. Et Youffie ! Cloud, nous sommes tous là pour toi…" Non. Ca n'était pas vrai, pas tous. Sa mère ne vivait plus. Aerith n'était plus à ses côtés. Il avait perdu Sephiroth, le vrai, celui qu'il admirait tant et qu'il ne verrait plus non plus. Et Lui … Le blond, tête baissée, arriva finalement au sommet de cette colline, cette personnification pure de la Tristesse à ses yeux. A présent, il fixait quelque chose qui ressemblait à une épaisse lame de métal recouverte à quelques endroits de rouille, plantée dans le sol et il s'en rapprocha. La lame était froide, tout comme son cœur. L'épée maudite et adorée n'avait pas bougée depuis…Depuis quand ? Que le Météore s'était abattu sur la terre, balayant tout espoir au passage, ne laissant que des ruines d'empire. Soupir…Cela faisait si longtemps. Tant d'années et pourtant, il se souvenait de sa mort comme si c'était hier. Comme si hier, il avait vu pour la dernière fois ses yeux si aimants et chaleureux. Comme si hier, le monde s'était écroulé, le temps arrêté, et que ses propres larmes coulaient, roulaient le long de ses joues ensanglantées. De son sang. Et qu'il avait vu son ultime sourire innocent… "Un trop plein d'espoir peut être l'opposé du désespoir. Un amour tout-puissant peut finir par te dévorer…" Le fan-club des Déprimés Amoureux, c'est ce qu'il aurait dû fonder avec Vincent. Mais ce dernier n'avait que trop raison. L'épéiste se sentait rongé, anéanti de l'intérieur, envahi de tout son être par le regret et la culpabilité. La culpabilité de rester en vie, lui, le plus faible, de vivre par les sacrifices des plus forts. Rempli par la quête de pardon pour un, deux amours perdues… Cloud s'assit au sol, dos contre la fière Epée Broyante qui malgré les intempéries tenait bon, elle et ses deux orifices à Matéria encore utilisables. Si seulement il n'avait pas été aussi faible ce jour-là, peut-être…Oui, peut-être aurait-il pu réussir à lui sauver la vie, faire quelque chose d'utile, n'importe quoi, ne serait-ce qu'une seule fois. C'était lui qui aurait dû mourir, lui le plus faible, le fardeau sur les épaules de tout le monde, c'était lui, encore et toujours lui. Alors pourquoi ? POURQUOI ? Il ne méritait pas de survivre. "C'est pas nous ! C'est cette foutue Shin-Ra ! Ca a toujours été la Shin-Ra !" A ce jour, aucun doute ça devait être la chose la plus véridique que Barret ait pu dire dans sa vie. La Shin-Ra… Si elle n'avait jamais existée, rien de tout cela ne serait arrivé et toutes ces horreurs ne seraient jamais survenues ni dans sa vie, ni dans aucune autre. Mais si elle n'avait pas existée…Il ne l'aurait alors jamais rencontré non plus, non ? Ironie amère du sort. Finalement, toute sa vie était reliée à la Compagnie qu'il le veuille ou non. Cloud émit un long soupir, les yeux rivés sur le sol souillé. Ses sourcils se froncèrent soudainement devant ce qu'il constatait. Des empreintes de loup jonchaient le parterre et elles s'éloignaient, puis revenaient, le tout dans un parcours confus, dans une ronde inachevée. Mais au final, toutes rejoignaient l'endroit où le claymore était solidement planté. Cloud eut alors un drôle de pressentiment. Se pouvait-il que…? Il releva la tête et instantanément ses yeux s'enfoncèrent dans ceux gris acier d'un majestueux loup gris. Il se tenait droit, la queue entre les pattes, les oreilles en alerte. L'animal regardait le blond d'un air profondément confiant, et pourtant dans ses yeux humides se lisait une tristesse infinie. Là-haut, la pleine lune vertueuse éclairait les deux êtres qui ne se connaissaient que trop bien. "Ce n'est pas de ta faute…" La bête n'avait pas ouvert la gueule, ni grogné ou aboyé. C'était plutôt comme si l'air portait aux oreilles de Cloud ses paroles, ses sentiments. Une voix si lointaine et si belle. Une voix si familière et mélodieuse. Comment pouvait-il l'oublier… C'était tout bonnement impossible. "Toi…puis Aerith. Je..je n'ai pas même été capable de la sauver, elle. J'aurais, j'aurais pu, un geste, quelque chose. Je vous ai laissé mourir, sans avoir rien fait. Dis-moi…Dis-moi, comment pourrais-je un jour me faire pardonner ? Dis-moi…Zack… " lâcha Cloud en sanglots qu'il tentait de contrôler. Le grand loup ne répondit rien. Il se contenta de se rapprocher de lui d'un pas feutré et il s'allongea à ses côtés, la tête posée sur ses genoux, la queue balayant de satisfaction le sol. Le blond, surpris, eut un faible sourire sur ses lèvre sèches puis il commença à caresser sa crinière d'une main douce et attentionnée, faisant fermer de contentement les yeux l'animal. Cloud avait peur qu'il s'en aille, ce loup aux allures spectrales, qu'il lui file entre les doigts comme un filet d'eau, un nuage de poussière. Ce loup, cette réincarnation en quelque sorte de son cœur en lambeau… Mais le canidé restait là, confortablement installé, et n'avait pas l'air de vouloir s'en aller. Cloud, alors rassuré, leva doucement la tête vers le ciel parsemé d'étoiles pour les regarder. Comme si la voûte narguait le triste monde de sa beauté, il scintillait allégrement et faisait apparaître ses plus beaux chefs d'œuvre célestes… Mais lorsque le blond voulut reporter son attention sur le loup, il étouffa un cri de surprise. Perdu dans ses contemplations, il ne s'était même pas rendu compte qu'il effleurait des longs cheveux d'ébène, qui de plus n'étaient pas ceux d'un loup mais d'un beau jeune homme allongé contre lui, la tête sur ses cuisses, orienté vers le ciel. Il avait un sourire à faire fondre Shiva elle-même et ses yeux emplis d'affection contemplaient les siens, grand ouverts. Estomaqué, Cloud eut la respiration coupé. Illusion, rêve, délire, hallucination, phantasme ? Il l'ignorait totalement et ne voulait pas le savoir. Car à vrai dire, savoir la vérité lui faisait peur. Si tout cela est un rêve, ne me réveille pas… "Tu te souviens, Cloudy, lorsque tu me caressais les cheveux comme ça, avant ? C'était agréable" dit le brun, songeur, dans un doux sourire. "Je..je m'en souviens, oui" lui répondit Cloud à demi-voix, encore ahuri de voir devant lui cet être cher qui de surcroît lui parlait. "Tu étais tellement timide, le jour où je t'ai connu… Ce jour-là, je n'aurais jamais cru celui qui m'aurait dit que nous deux, ça se serait fini ainsi !" Le cœur du blond à ces mots se serra et lui fit mal. Des cicatrices pouvaient ne jamais se refermer, des souvenirs, des bons comme des mauvais, pouvaient à jamais rester gravés. Se remémorer sa vie avant qu'il soit seul sans lui était tellement douloureux lorsqu'il repensait à ce par quoi tout ceci s'était achevé… Il continua à faire vagabonder sa main à travers les cheveux lisses de cet homme qu'il avait aimé. Qu'il aimait encore. Au fond, il ne savait pas, peut-être caressait-il le vent…? Mais Cloud s'en fichait éperdument. "Laisse les bons souvenirs t'envahir, Cloud" reprit doucement Zack en voyant son ami si anxieux."Qu'importe ce qui s'est ensuit. Qu'importe si tous ces bons moments se sont finis si brutalement…Hé, je ne n'oublierai jamais ces vacances ! Tu sais, celles qu'on était censé passer à Costa Del Sol ! De si douces vacances…" Zack s'était fait songeur et regardait paisiblement les étoiles, presque en face de lui. Cloud suivit son regard et à nouveau il fixa ces petits éclats stellaires. Il ne se demandait pas comment Zack pourrait oublier des souvenirs. S'il avait réussi à venir près de lui ce soir, oublier ne serait rien à côté. Mais Cloud ne posait plus de questions quant au comment du pourquoi. Il n'était plus seul et ça lui suffisait bien amplement. Le blond n'avait plus froid et le simple fait de penser à ce dont son ami faisait référence mettait un peu de chaleur dans son cœur. Le parfum d'été, son parfum, ces sensations, ces sentiments nouveaux, son cœur qui battait si fort… Cloud se laissa guider par le tourbillon de sa mémoire. Par où commencer ? Il émit un rire léger. De si douces vacances, hein ? Dire qu'elles s'annonçaient pour lui comme un calvaire à l'état pur… -- "Eh, mauviette ! Casse-toi ou bouge-toi un peu, t'es toujours dans l'passage, avorton. A moins que je ne t'aide un peu, qu'en dis tu ? Allez, laisse-toi faire, je ne te ferais… pas de mal !" Cloud se sentit violemment poussé vers l'arrière en direction d'un haut et gros tas de caisses. Il l'aurait durement heurté si une liasse de corde ne dépassait pas quelque part parmi toutes ces caisses solidement ligotées. Sans réfléchir, le blond la saisit au dernier moment et son dos évita quelques douleurs supplémentaires. Assez, assez de tout ça… Cloud ne tenait plus face à la violence du choc, il se laissa tomber progressivement sur le plancher métallique du cargo, signe de sa défaite. Il se doutait qu'en face de lui se tenait hautainement ce jeune homme de belle carrure âgé vers les dix neuf ans, lui qui n'en n'avait qu'à peine seize, mais qu'y pouvait-il... Aussi, relevant la tête vers lui, il lui adressa un visage impassible, le regard neutre. Ne le lâcherait-il donc jamais…? Cloud fulminait intérieurement. Aux cheveux mi-longs d'un brun sauvage, le SOLDAT le fixait avec un sourire mauvais sur les lèvres, visiblement tout fier de son geste. A ses côtés se tenaient deux autres hommes, sans doute ses acolytes. L'un avait l'air d'être le genre de type complètement agité pour un rien tandis que l'autre semblait plus réfléchi et réservé, mais aussi terriblement sarcastique au point d'en être effrayant. Cloud sentit une boule se former dans son estomac. Il regrettait déjà d'avoir accepté la proposition de son ami, une de ces si bonnes propositions comme il pouvait lui proposer et celle-ci méritait la meilleure place à cet instant présent. "On ne sera pas seuls mais quelle importance ? Ce qui est important, c'est que toi et moi, nous serons tous les deux ensemble loin de Midgar ! Tu ne trouves pas ça génial ?" Génial, hein ? Ben voyons, ce qu'il ne fallait pas entendre. Parce que se faire coincer par un type baraqué en ayant rien fait que respirer, c'était génial ça aussi ? La colère qui était montée en Cloud s'apaisa peu à peu. De toutes façons, s'il avait refusé il aurait perdu l'aubaine de profiter de la présence à temps plein de son meilleur ami et alors il se serait ennuyé comme jamais et que finalement ce n'était pas plus mal, pour le lot à la clé, de subir les crises nerveuses au sens propre du terme d'une bande agitatrice. Bon, du moins, c'était ce qu'il essayait de se convaincre avec grande difficulté… Le grave rire sonore du brun brisa le silence qui s'était installé. "Tss, quelle idée vraiment de l'avoir pris avec nous. Il est tout chétif, bordel, il a rien à foutre ici !"pesta -il. "Bon sang, où la Shinra avait-elle donc la tête, merde…" "T'as raison Vayne" surenchérit celui que Cloud surnommait "la boule de nerfs", "il vaut rien au fusil en plus. P'tit con va !" "Arsal, voyons. Ce petit garçon est une tarlouze, ce n'est pas la même chose !" "Eh, c'est pas faux. On dirait presque une fille quand il est comme ça, tout-seul-sans-personne-pour-le-protéger, hein le petit chou ?" "Arrête, ça voudrait dire que Zack serait…" Vayne s'esclaffa d'un rire gras. "Arf, nan, c'est trop drôle, c'est pas possible, pas lui !" Cloud réagit au prénom. Que ce maudit Zack en question pointe le bout de son nez et il l'enverrait balader aussitôt ! Ceci dit, sa présence dans la situation actuelle ne serai pas pour lui déplaire, juste comme ça… Je ne veux pas qu'il me voit comme ça… Je ne veux pas… Mais il est le seul à me faire sortir de cette galère, ah, bouge-toi, Zack ! "Puis-je vous rappeler que, justement, sans Zack la tête de hérisson ne serait pas à l'heure actuelle dans le cargo avec nous…?" intervint alors l'homme réservé dans un soupir d'exaspération. "Régis, mon gars, tu viens de foutre en l'air dix-neuf ans de carrière, là…" se plaignit Vayne d'un ton lassé. "Ouais ben il a de la chance qu'il soit devenu un SOLDAT de première classe de mes deux, le p'tit loup, parce que ça aurait été mon poing sur son museau qu'il…" commença t-il à rouler des muscles. "Qu'il aurait joliment esquivé car tout le monde connaît son agilité prodigieuse et son inexorable charisme que son joli minois n'aurait put supporter un seul méchant coup de ta part. Ni même sur son adorable petit museau." Cloud, auquel le dos lui faisait encore souffrir à quelques endroits, se raidit au maximum à l'entente de cette voix trop enjouée et sûre d'elle à son goût. Lui qui avait beau souhaité sa présence, c'était à dix mille lieux sous les mers qu'il voulait s'enfoncer de honte à présent. Si seulement il pouvait se lever, se redresser un peu, Zack ne le verrait pas totalement avachi par terre… Comme si le grand brun l'avait entendu penser, il lui adressa un discret mais violent coup de pied dans les genoux, l'empêchant définitivement de réaliser son souhait et Cloud grogna de douleur. Derrière lui, il entendait le bruit métallique des pas que faisait l'intervenant. Sortant d'un coin d'ombre et de derrière le gigantesque amas de caisses, le nouveau venu apparut à la vision des trois autres SOLDAT. Vayne, silencieux, laissa alors échapper un inaudible bredouillement tandis que ses associés s'étaient plongés dans la contemplation soudaine des parois d'aciers. Un rictus se forma sur les lèvres du jeune homme. Ce dernier avait des cheveux longs d'un noir infini, aux mèches en pointes défiant les lois de la gravité mais aussi un très beau visage aux allures taquines et joyeuses. Seulement là, lorsque son regard azuré se porta sur les trois SOLDAT, une attitude menaçante s'émanait de lui et rendait son visage froid. Dans un large sourire qui occupait maintenant ses lèvres, il se dirigea aussitôt vers le jeune blond sans se soucier des trois autres et s'accroupit un peu pour lui tendre une main amicale. Cloud ne se le fit pas demander deux fois, il l'accepta en s'appuyant quelque peu sur son épaule pour supporter ses coups récents et se mit légèrement en retraite une fois sur pied, les joues rougies de honte. Mais là, à son grand malheur, le bateau commença à tanguer. Et son cœur aussi…. L'homme à la chevelure d'ébène, rassuré, se tourna vers Vayne et son sourire s'effaça à peine. Il l'avait juste rendu terriblement narquois. "Les mecs, laissez-moi vous rappeler quelques petites choses. La "tête de hérisson", aussi incroyable que cela puisse vous paraître, a un prénom et ce prénom, c'est Cloud. C-l-o-u-d. Alors mince, essayez de le retenir, si ce n'est pas trop d'efforts de votre part." "Qu'est-ce que ça peut bien changer…" marmonna Arsal. "Secondo, c'est un apprenti SOLDAT, chose que vous avez tous été à moins que vous ne soyez né avec un uniforme de SOLDAT et une arme à feu en guise de biberon, ce qui m'étonnerait grandement. Autrement dit, il a tout autant le droit que vous d'être dans ce bateau qui nous emmène là où la Shin-Ra a eut l'amabilité de nous offrir une semaine de congé. Alors qu'il soit dans notre groupe ou dans un autre, je ne vois pas où est le problème." Cloud regardait son ami avec un air totalement ébahi. Depuis quand Zack avait apprit la rhétorique ? "Tertio." Les yeux de Zack se firent tout lumineux et remplis de défi. "Vayne, ton poing, je l'attends de joue ferme. Je n'aboierai pas, promis. Mais je ne te garantis pas que je me laisserai faire…" Une tension des plus notables s'était installée dans un silence pesant. Zack, tout en reculant vers le blond, ne lâchait pas du regard le grand brun qui finit par céder. "Tsss… Zack. Je ne sais pas pourquoi, ni comment tu t'es pris d'amitié pour un gars comme lui. Un mec comme toi, franchement, ça mériterait un peu mieux. Tu perds ton temps, rien de plus, à vouloir le protéger." fit-il en finissant dans un crachat. "Régis, Arsal ! On bouge." Les deux interpellés approuvèrent d'un signe de tête et partirent de la grande pièce en suivant leur chef. Celui-ci, des plus énervés, tapait du pied tout ce qui était sur son passage en insultant tout et n'importe quoi. Un hublot, des escaliers, une bouée de sauvetage qui serait désormais bien garder de lui sauver la vie si l'occasion se présentait et si elle le pouvait, tout y passait. Zack les observait s'éloigner, la mine encore un peu renfrognée mais un visible sourire de victoire aux lèvres, marmonnant pour lui même une sorte de "Bon débarras". Il se souvint alors de la raison première de sa venue ici et il se tourna vers le jeune homme à qui il avait prêté main forte, les traits tout détendus et resplendissants d'amitié, tout sourire. Mais Cloud avait très vite baissée la tête en croisant son regard pétillant et sa peau avait prise une teinte affreusement pâle, seules ses joues avaient une légère couleur rosée. Le brun se frotta la nuque devant la mine qu'il prenait comme gênée de son ami. "Oh euh, Cloud, c'est pas la peine de te mettre dans un état pareil tu sais, c'est rien." "Zack, je t'en suis très… reconnaissant, vraiment. Mais…je me sens pas…bien" répondit le blond par hachures en se tenant le ventre. "Cloud ?" Il ne fallut que peu de secondes pour que le brun comprenne ce que son ami voulait dire par là. Zack devait être l'un des seuls au courant que Cloud avait un mal de transport particulièrement redoutable et comme si cela ne suffisait pas, le courant de la mer était devenu plus fort et faisait tanguer le bateau un peu de tous les côtés, faisant soulever avec lui le cœur fragile du blondinet. Mais alors que l'apprenti SOLDAT tentait désespérément de remettre en équilibre son oreille interne en se calant le mieux possible contre les caisses, un tanguement plus fort que les autres le fit basculer sur le côté. Zack ne savait pas ce qu'il lui prit à ce moment là. Instinct, désir particulier, surprotection, peut-être un peu des trois à la fois. Tout ce qu'il avait conscience, c'est qu'il avait accouru vers lui pour alléger sa chute. Seulement, avec la violence des vagues et le poids qu'il tenait désormais dans ses bras, il se retrouva le dos par terre, totalement déséquilibré. Sa colonne vertébrale lui faisait mal mais au moins, Cloud n'avait rien, et c'était tout ce qui lui importait. En effet, le blond bien protégé n'avait reçu aucun impact si ce n'était que celui de son corps contre le sien et Zack le voyait blottit sur son ventre, la respiration saccadée, le regard perdu. Le brun se sentit alors violemment rougir en pensant que Cloud avait vraiment l'air mignon blottit ainsi et pourtant, malgré sa surprise de penser à nouveau ce genre de chose, il ne desserra pas son emprise. Au contraire il le serra encore plus contre lui, réellement soulagé qu'il n'ait pas reçu d'avantage de coup qu'il n'avait du prendre jusque là. Et puis, même si la situation n'était pas des plus opportunes, il ressentait une vive sensation de bien-être au fond de lui… Un sourire étrange apparut sur ses lèvres. Ces derniers temps, il n'arrivait plus à voir son ami sous la même couture. Chaque fois qu'il le voyait, il avait la férue envie de le prendre dans ses bras et lui faire quitter pour lui cet air si froid et distant qu'il avait naturellement. N'importe quel grand ami prendrait l'autre dans ses bras dans un grand élan d'amitié, après tout ! Mais ce n'était pas exactement ce que Zack ressentait. Il voulait l'avoir contre lui pour sentir son corps près du sien, il voulait ne l'avoir rien que pour lui, et "amitié" ne devenait alors qu'un faible mot… Le fait de s'être arranger pour que le blond ait la même semaine de congé n'était pas anodin. Il s'en voulait même de vouloir mettre en l'air leur si grande amitié pour ce genre de sentiments égoïstes. Et ainsi, il taisait son cœur, depuis quelques semaines déjà. Deux minutes passèrent. Ils n'avaient pas bougés, ni parlé, Cloud était bien trop mal en point pour ça d'ailleurs. Mais Zack ne savait pas pourquoi il continuait à le garder contre lui comme ça, c'était stupide, que pouvait-il maintenant lui arriver au sol ? Et la mer semblait s'être calmée… A regret, il le relâcha finalement pour qu'il puisse se relever. Il n'avait plus aucune raison de le tenir à présent. Cependant, pour tout réponse, Cloud s'agrippa de plus belle à sa chemise. Allons bon, qu'est-ce qu'il lui prenait ? "S'il te plait. Encore un peu…" bredouilla t-il indistinctement. Le brun eut peur d'avoir mal compris sur le coup. Voulait-il…rester ? Cloud, bon sang, si tu savais ce que tu provoque en moi… Le brun, encore tout ahuri, ne bougea pas d'avantage si ce n'était pour se redresser afin d'être assis sur ses fesses et non sur son dos, et le laissa se reposer sur lui, loin de savoir que son ami avait des pommettes d'un rouge écarlate malgré son mal de mer. Cloud, donc le visage n'était pas visible pour l'homme à la chevelure d'ébène, avait des yeux à demi-clos de contentement d'être entre ses bras qui lui offraient un certain réconfort et protection. Il se sentait tellement bien qu'il aurait voulu avoir la nausée éternelle pour prétexter de rester dans cette position… Il déglutit soudainement. Mais quelle mouche avait bien pu le piquer pour lui demander une chose pareille ? Il n'avait plus mal après tout, il se sentait très bien et puis, il n'avait rien à faire dans ces bras qui n'étaient que, ô désastre, les bras de Zack. Comme si son quota de honte n'avait pas été suffisamment atteint pour la journée… Les pensées de Cloud défilaient à vive allure. Et en plus, dans un égoïsme total, il avait voulu rester sur lui qui était à même sur le sol froid du bateau, non mais vraiment, où avait-il donc la tête ? Lui qui avait trouvé ça agréable, il s'adressa une baffe magistrale intérieure et se releva on ne peut plus précipitamment, manquant de tomber par la même occasion. Par inadvertance, son regard rencontra celui de Zack. Il avait un sourire chaleureux vraiment doux et ses yeux bleus lagune brillaient, très fort. Pourtant, perdu parmi toute cette douceur, il y avait comme un sentiment de tristesse qui résidait au fond de ses yeux…Abasourdi par un tel regard, Cloud tourna bien vite sa tête sur le côté, pris d'une gêne démesurée. Zack soupira alors et se releva à son tour, prenant au passage la main que lui tendait farouchement le blond. "Merci" "Pas de quoi. C'est à moi de te remercier, plutôt" répondit Cloud dans un maladroit sourire en allant s'asseoir sur une caisse. Zack l'imita et s'assit à côté de lui sur une caisse voisine. "Je suis désolé de t'être tombé dessus" reprit le blond, confus. "Pourquoi t'excuses-tu ? C'est moi qui ai voulu te rattraper, non ?" sourit le brun. "Sans doute, oui, mais…" "Alors ne t'excuse pas." "Mais tous ces ennuis causés, c'est ma faute ! D'ailleurs, je ne ramène que ça, des ennuis…" "Cloud, fais-moi le plaisir d'arrêter de culpabiliser pour un rien d'accord ? C'est Vayne et ses guignols les bouffons de service, pas toi." le réconforta Zack. "Mais dis-moi…" "Hmm…?" Le visage du SOLDAT se fit beaucoup plus sérieux et son ton plus grave. "Ca fait longtemps qu'ils te prennent pour un bouc émissaire, comme ça ?" Cloud ne répondit pas tout de suite, n'ayant d'yeux que pour le plancher. Qu'est-ce que ça pouvait bien changer… S'il était plus fort, plus robuste et plus courageux, il réussirait peut-être à lui tenir tête, à cette brute. Rien à faire, il se trouvait toujours aussi faible et mince, incapable d'affronter la moindre personne qui lui ferait face. "Sais pas. Depuis le début, sans doute" répondit-il enfin d'une voix étouffée. "BAKA !" Sans prévenir, Zack s'était mis à ébouriffer les cheveux blonds fauve de son ami, lui faisant ainsi rentrer de force la tête dans les épaules. Mais c'est que ça faisait mal, son truc ! "Baka ! Pourquoi ne m'as tu rien dit ? Tu le sais, que nous ne sommes pas du même grade, je ne peux donc pas constamment être sur tes arrières-gardes !" Un "Je ne t'ai jamais rien demandé" resta coincé volontairement dans la gorge du blond. Ces derniers temps, il faisait de son mieux pour contrôler ses émotions et les paroles blessantes qui les accompagnaient. Car au fond, c'était faux, Cloud lui en était -malgré la situation honteuse dans laquelle ça le mettait- toujours extrêmement reconnaissant de prendre sa défense ainsi. Même si ça révélait aux autres un de ses plus gros points faibles… Mais qu'il y avait-il de mal à ne pas vouloir être dépendant de la force et de l'autorité d'une personne ? "Je ne voulais pas t'attirer davantage d'ennui que je ne m'en attirait déjà…" "Cloud, je vais t'étriper, te dépecer, te lacérer, t'égorger vivant avant que tu n'ai eu le temps de dire "Chocobo Magnifique dans la verte prairie de la ferme à Billy" ! " "Héhé.. Vu la longueur, ça me laisse un temps de répit" sourit franchement Cloud, sourire qui se métamorphosa rapidement en un petit rire discret. Alors que le blond arborait un visage un peu plus joyeux, Zack pour sa part se contentait de le regarder sourire. Son sourire… Il avait raison, il était tellement adorable lorsqu'il quittait sa petite mine triste, froide et solitaire. Là était son Cloud, celui qui lui offrait à lui seul, il aurait pu le parier, ce si beau spectacle. Et il se sentait plein d'énergie à la vue de ce petit éclat de joie. Alors il ne put que lui sourire en retour, bien trop heureux à cet instant. "Tu sais, Zack…" commença Cloud le cœur léger. Il s'interrompit à l'entente des bruits de pas qui résonnaient non loin, à l'entrée de la cale du bateau. En reconnaissant les personnes qui se rapprochaient, son visage s'assombrit tout à coup. Il s'agissait d'une connaissance à Zack, un jeune homme de dix-huit ans et qui était doté d'une fière crinière d'un roux flamboyant. Il eut un sourire narquois en regardant les deux jeunes hommes assis presque côte à côte et tandis qu'il se dirigea de suite vers le brun, il adressa un regard mauvais à l'adresse du jeune Strife. Cloud le lui renvoya, revêtant une apparence des plus froides et associables. Il n'aimait pas du tout les amis de son meilleur ami, et d'ailleurs, ils le lui rendaient bien, ces amis-là… Le blond trouvait que cet influençable Zack n'agissait jamais de la même manière lorsqu'il était avec eux et allait même jusqu'à l'ignorer complètement. Mais que pouvait-il y faire, il n'allait pas lui interdire d'avoir une vie sociale ! Non, pas à un homme comme lui qui supportait difficilement la solitude. Pourtant, même si lui avait l'habitude d'être seul depuis sa plus "tendre" enfance, Cloud ne voulait l'avoir que pour lui… Nouvelle gifle mentale. C'était quoi, cette nouvelle pensée égoïste ? "Oy, Zack ! T'es sûr que c'est juste ton ami ?" demanda le roux d'un ton sarcastique lorsqu'il se retrouva à côté d'eux. "Ce n'est pas juste un ami, Djess, c'est mon meilleur ami, nuance" répondit simplement Zack en finissant dans un clin d'œil. "Si tu l'dis… Dis-moi, je peux savoir ce que tu fous ?" "Hein ?" "Tu crois que je suis là pour quoi, vous voir roucouler tous les deux ? Ca fait dix minutes qu'on t'attend sur le pont, mec. Même Vayne s'inquiétait, c'est pour dire… " "Qu'il s'estime heureux de ne pas servir de nourriture à requin, celui-là" grogna Zack. "Ca va, j'arrive, je te rejoins dans deux minutes." Djess dévisageait le SOLDAT avec méfiance, sans bouger. Le brun se mit alors à soupirer et il passa une main derrière ses cheveux. "Pourquoi tu me regarde comme ça ? Je ne vais pas m'enfuir à la nage, bon sang…" Dans un haussement d'épaule et un soupir qui semblait dire "Comme tu voudras mais sois-là", le roux tourna les talons en prenant soin de ne pas regarder le blond et sortit de la cale au bout de quelques secondes. Lorsqu'il fut hors de vue, Cloud se releva et alla regarder sans but les vagues à travers un hublot. Tout le monde pensait de drôle de choses entre lui et Zack à qui il tournait le dos actuellement. Étaient-ils jaloux de leur amitié ? Le détestaient-ils tant à ce point pour faire courir des rumeurs plus ou moins agréables sur leur relation ? C'était idiot, puisqu'elles incluaient avec le SOLDAT de première classe qui avait acquis une certaine notoriété, ça le nuisait donc aussi. Enfin, ça n'avait l'air de lui faire grand chose, lorsqu'on y prêtait bien attention, il ne réagissait jamais. Les vacances s'annonçaient vraiment catastrophiques… Zack de son côté s'était pris de compassion et de pitié pour le blondinet. Cloud avait beau revêtir n'importe quel visage neutre, il était sûr qu'il n'en n'était pas moins touché par tous ces "on-dit", toutes ces remarques et ces réflexions désobligeantes à son égard. Mais tant que les autres étaient là, il ne pouvait rien faire, et ça le frustrait davantage, tout comme son dos qu'il lui affichait non innocemment, il l'aurait parié. Il aurait tellement voulu le ceinturer à la taille et le serrer contre lui pour le rassurer, il se disait que là aurait été la claque dans la gueule la plus violente qu'il pourrait se prendre, et ce même après sa mort. Alors il se contenta de se rapprocher de lui, et tout ce qu'il pouvait faire, c'était posé sa main sur son épaule en signe de réconfort. La réaction du blond ne se fit pas attendre; il ne réprima pas un soupir railleur. "Qu'est-ce que tu fais encore là toi, tu ne devrais pas déjà être parti ?" lui cingla t-il froidement. "Cloud…" "File. Ils t'attendent. Et on ne fait pas attendre des amis." Zack malgré tout ne bougea pas d'un millimètre, ni retira sa main. Seulement il baissa la tête, peiné. Il n'avait aucune envie de le laisser seul, encore moins après que Vayne l'ait pris en grippe encore une fois. Il était son meilleur ami après tout ! Il ne pouvait pas s'en aller. Il voulait rester avec lui, il se sentait toujours bien quand son petit blond était là… Plus que de l'amitié… S'apercevant bien vite que rien ne bougeait dans son dos, Cloud se retourna soudainement et le poussa vivement de ses deux mains sur chaque épaule vers l'arrière, ce qui le fit tituber un instant. "Allez !" dit-il dans un ton qui révélait sa colère et sa tristesse à la fois. Le brun à contrecœur finit par lui obéir, encore ahuri par la poussée qu'il venait de prendre. Il murmura un faible et étouffé "Désolé" et il s'éloigna peu à peu de lui, prenant la direction de la sortie de la cale pour rejoindre sa troupe de gais lurons, le cœur serré cependant. Avant de prendre les escaliers qui marquaient le bout de la vaste pièce, il s'arrêta devant la porte qui le séparait des marches et cria d'une voix suffisamment forte pour que seul Cloud puisse l'entendre : "Hé, on se reverra arrivé à Costa. Tu verras, je m'occuperai bien de toi !" Et il partit pour de bon d'un pas vif que le blond entendait résonner au loin. Cloud se retrouva seul, à nouveau, seul comme il avait l'habitude de se retrouver. C'était devenu une habitude, une chose extrêmement banale dans sa jeune vie. Dans tout ça, une seule présence rendait sa vie moins monotone, plus belle et plus gaie, et mettait un peu de soleil dans ses jours gris. Une présence qui était, hélas pour lui, demandée par tant d'autres d'ailleurs… Cloud avait finit par se demander s'il n'était pas né avec la Matéria "Super Malchance" au niveau maître. Dire qu'il s'était lié d'amitié avec un garçon populaire charmeur et charmant, un garçon qui avait tout pour plaire et qui le savait. Le genre de personne en somme qu'il n'aimait pas habituellement… Mais Zack n'était pas comme les autres, il avait ce petit quelque chose qui le rendait bien différent. En fait, Zack lui avait même montré très rapidement sa véritable face. Que derrière cet air frivole et plaisantin, parfois puéril, pouvait se cacher un homme attentionné et responsable. Se cachait, on était bien d'accord. Mais cela avait profondément touché Cloud, car cela révélait son immense confiance en lui. Et là, Cloud se considérait supérieur aux autres : il avait le Zack qu'ils n'avaient pas… Cloud eut un nouveau soupir tandis qu'il voyait la terre se faire de plus en plus proche par le hublot. De bonnes vacances en perspective, hein ? C'était ce qu'il lui avait dit. Et c'était ce qu'il ne croyait pas. |