Troisième partie : Vivre sans l’autre !
Gabrielle observait Lily depuis maintenant cinq bonnes minutes sans que cette dernière n’ait ouvert la bouche.
« Très bien j’abdique, tu vas finir par me dire où tu étais ce matin ? La seule chose que tu as daigné me laisser était un vieux bout de parchemin sur lequel tu as écrit : « je suis partie, ne t’inquiète pas ». Comment voulais-tu que je ne m’inquiète pas ? Tu me connais, j’étais persuadée que tu avais écris ce mot sous la contrainte et… tu vas vraiment me laisser dire de telles bêtises ? D’habitude, tu me coupes bien avant.
-J’étais à Poudlard en fait, je devais aller consulter Mme Pomfresh.
-Pourquoi ? Tu n’avais rien hier soir pourtant !!
-Non, je ne suis pas blessée, j’ai seulement quelques problèmes avec ma magie, elle a décidé d’être capricieuse.
-Et tu en connais finalement la cause ?
-Non, Pomfresh va travailler sur mon cas, elle n’avait encore jamais rien vu de pareil.
-Tu penses que l’enfant y est pour quelque chose ?
-Comment veux-tu que mon bébé y soit pour quelque chose ?
-Tu sais avec la magie… tout est possible.
-Non je ne pense pas que ça vienne de lui, en tout cas ça ne l’affecte pas, c’est déjà ça.
-Tu ne sais toujours pas si c’est un garçon ou une fille ?
-Non, je ne pourrai le savoir qu’au niveau du quatrième mois donc ce n’est pas encore pour tout de suite. Il faut déjà savoir si cet enfant aura un père ou pas, dit-elle à voix basse.
-Vous vous aimez trop James et toi pour que vous finissiez comme ça. Je vous vois plutôt vivre très vieux et mourir ensemble en s’endormant dans votre lit.
-Très romantique !
-Bien sûr que c’est romantique, il n’y a rien de mieux que de mourir vieux et en dormant ! En tout cas, moi j’aimerais mourir comme ça.
-Pour l’instant, je ne me préoccupe pas vraiment de ma mort mais de cet enfant.
-Tu le sens bouger ?
-Non Gabrielle, je te rappelle que je suis enceinte de trois mois uniquement, c’est plus tard que je le sentirai bouger, pour l’instant il est minuscule, si tu avais vu l’échographie… James l’a raté, pourtant combien de fois lui avais-je répété quel jour c’était et l’heure aussi !
-Allez n’y pense plus !! »
James, de son côté, se réveilla avec un livre sur la tête… pour la première fois il avait lu un livre sur ce qui l’attendait et mine de rien… cela n’avait pas calmé sa peur. On sonna à nouveau à la porte et James réalisa que c’était la sonnette qui l’avait réveillé.
Espérant intérieurement que ce soit Lily, il alla ouvrir au pas de course. Lorsqu’il ouvrit la porte, il tomba face à Alice qui lui souriait doucement.
« Alice ? Tu ne dors pas à cette heure-là ?
-Non, honnêtement voir Lily aussi triste qu’hier soir, je ne veux plus voir ça, surtout que vous vous aimez tellement tous les deux que cette dispute en devient stupide !
-Et qu’est ce que tu as derrière la tête ?
-Comme promis, je t’apporte plusieurs livres sur la grossesse et les changements que cela provoque dans une vie de couple.
-Tu sais, j’ai déjà…
-Ca ne suffit pas, plus tu en liras moins tu auras peur. Tu sais, Franck aussi avait peur pour cet enfant mais on en a beaucoup parlé et au final il l’a accepté et il l’attend même avec impatience.
-On n’en pas parlé avec Lily…
-C’est déjà le début du problème, dans un couple il faut qu’il y ait de la communication James, si vous ne parlez pas entre vous, comment veux-tu que ton couple survive ?
-Tu as raison Alice, tu as parfaitement raison.
-Bon, sinon j’étais aussi venue pour te prévenir d’une réunion de l’Ordre ce soir à Poudlard.
-Très bien j’y serai.
-Allez, vu qu’on a notre journée, profites-en bien pour lire un maximum d’accord ?
-Promis lui dit-il. »
Alice partit ravie d’avoir refourgué tous les livres qu’elle avait. James passa toute sa matinée à lire les livres, plus il lisait et mieux il comprenait les changements de Lily. Il compatissait sérieusement aux hormones que Lily devait déjà affronter, il rougit en lisant qu’au quatrième mois sa femme allait avoir une montée de libido… il fallait absolument qu’il soit près d’elle lorsque ça arriverait… mais elle n’en était encore qu’à trois mois et une semaine de grossesse. Il fut aussi heureux de savoir que c’était aussi au quatrième mois qu’il allait pouvoir connaître le sexe du bébé.
Ne voulant pas passer toute sa journée enfermé, il se décida à finalement retourner dans le parc moldu qu’il avait visité la dernière fois.
Il faisait assez beau pour un début de mois de Février, froid mais sans le vent c’était tout à fait supportable. Il se retrouva assis sur le même banc que la dernière fois et observa le peu d’enfants présents sur l’aire de jeu. Il vit le sourire des enfants jouant sur les toboggans, le sourire des mères attendries devant leur progéniture.
« Ils sont heureux.
-Euh… oui, dit James en se retournant brusquement vers la femme qui lui parlait et qu’il n’avait pas entendue arriver.
-J’adore emmener mon petit garçon ici, quand je vois le sourire qu’il a, je suis heureuse. Je m’appelle Lisa.
-James, dit-il en souriant à la jeune femme.
-Vous avez des enfants ?
-Non… bientôt ; dit-il.
-Et où est la future maman ?
-On s’est disputés.
-Pourquoi, si ce n’est pas indiscret ?
-Eh bien, je ne voulais pas d’enfant et j’ai raté la première échographie.
-C’est sûr que c’est un mauvais début. Pourquoi ne pas vouloir d’enfant ?
-On est jeunes et dans mon pays, on a certains problèmes, j’ai peur de la perdre… je l’aime tellement.
-C’est vrai que vous êtes jeune, mais j’ai eu Matthew à 23 ans et je ne le regrette pas. Mais c’est vrai qu’un bébé change énormément de choses au quotidien. Vous avez préparé la chambre ?
-Non… elle m’a quitté pour que je réfléchisse mais…
-C’est dur, je pense que si vous préparez la chambre du bébé, ce sera une excellente surprise pour elle.
-Quels changements cela apporte un bébé ?
-Enormément, plus de sortie avec les copains, plus de fête, plus de gueule de bois, une voiture plus grande, ce genre de choses.
-Plus de sortie avec les copains…
-Mais à côté c’est tellement mieux, avoir ce petit bout de chou vous fait prendre conscience de beaucoup de choses… savoir que c’était le résultat de mon amour pour mon mari… vous savez si il n’avait pas été là pendant ma grossesse, j’aurais eu beaucoup plus de difficultés.
-Tant que je n’aurai pas changé, elle ne reviendra pas.
-Alors changez vite avant de la perdre… un enfant est une bénédiction, dit-elle avec des étoiles dans les yeux. »
A ce moment là un petit garçon couru rejoindre Lisa, il avait une petite fleur dans la main.
« Regarde… pour toi.
-Merci mon chou, c’est vraiment mignon. Tu dis bonjour à James.
-B’jour… dit timidement le petit garçon de trois ans.
-Bonjour bonhomme, dit James avec un sourire aux lèvres. Merci Lisa, merci beaucoup, je vais changer…
-Bonne chance c’est le plus difficile, après tout n’est que bonheur. »
James rentra chez lui et constata avec un regard neuf sa maison. Lisa avait raison, il n’avait rien envisagé pour le futur bébé… pour son bébé… c’était la première fois qu’il se le disait.
‘’’ Je vais être papa’’’
Cette seule pensée lui réchauffa le cœur… Certes il avait toujours peur de l’avenir mais une chose était sûre, il allait l’affronter avec sa femme et son bébé.
La maison ne pouvait pas accueillir une chambre d’enfant encore, il voulait construire lui-même la chambre… il faudrait demander de l’aide à Sirius et Remus mais il voulait tout faire pour que Lily revienne, il voulait être papa.
Le soir arriva très vite, James était toujours dans les plans de la chambre quand il se rappela que ce soir l’Ordre se réunissait.
Il arriva à Poudlard en bon dernier mais il n’y prêta guère attention, la seule chose qu’il avait en tête était les dimensions de la chambre de son bébé.
« James, nous t’attendions, dit Dumbledore avec un léger sourire.
-Désolé, ça ne se reproduira plus.
-Bien nous pouvons donc commencer, hier soir on a eu droit à une attaque en règle, pour le moment nous avons aucun espion dans le camp adverse, le dernier étant mort… »
James écoutait attentivement Dumbledore mais jetait des regards très fréquents à Lily, cette dernière semblait épuisée, il savait que c’était dû à la grossesse, en regardant très bien, il pouvait voir qu’elle caressait inconsciemment son ventre. Il l’envia à ce moment-la, lui n’avait jamais prêté attention à ce ventre qui portait en lui le fruit de son amour pour elle. Il se promit de se rattraper dès que tout ce qu’il avait prévu serait entièrement fini.
La réunion prit fin, une bonne heure après de nombreuses discussions qui dégénéraient souvent. Lily n’avait pas pris une seule fois la parole et au grand étonnement de tous, James non plus. Ce dernier était pourtant souvent très actif pendant leur réunion mais cette fois-ci, il avait écouté les arguments de chacun sans les contredire. C’était une grande première.
Dès que tout le monde se leva, il n’esquissa aucun mouvement vers Lily mais alla directement vers Sirius.
« Faut absolument que je te parle tu sais, on se retrouve chez toi, je dois d’abord envoyer un hibou à Remus.
-D’accord. »
James partit donc rapidement à la volière après avoir écrit une brève lettre.
Lily en regardant James partir aussi vite eut un coup au cœur.
‘’’Et si il avait trouvé quelqu’un d’autre ? Et si tout le monde avait tort ? Si James ne m’aime plus ?’’’
Lily se sentit complètement désespérée, elle resta longtemps dans la salle de réunion sous les regards inquiets d’Alice et Franck. La salle lui semblait tout d’un coup bien vide, sans vie, une larme solitaire s’écoula librement sur sa joue, Lily ne s’était jamais autant sentie seule qu’en cet instant. Elle l’avait envisagé sans vraiment y croire… devait-elle élever son enfant toute seule ? Sans l’homme qu’elle aimait ? Cette option lui avait paru une extrémité inenvisageable et pourtant après une semaine sans se voir, James commençait à voir quelqu’un d’autre.
Personne ne pouvait être aussi malheureuse qu’elle en ce moment, elle se sentait trahie, la Lily de Poudlard aurait déjà poussé son cri de guerre mais Lily Potter était une femme fatiguée et blessée… qui avait dit que l’amour était une force ? En ce moment, elle voyait plutôt cela comme une faiblesse qui laissait la personne complètement démunie, vide, sans vie… brisée.
Elle ne sut jamais vraiment comment elle était arrivée devant la porte de Gabrielle tant elle était perdue dans ses pensées. Elle n’avait pas senti les larmes qui coulaient maintenant à flot sur ses joues et c’est ainsi que la trouva Gabrielle.
« Lily ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Où est-ce que tu étais ?
-Je… je… je ne sais plus où j’en suis Gabrielle, dit Lily entre deux sanglots.
-Reste pas sur le pas de la porte voyons, viens, dit-elle en prenant Lily par les épaules. »
Elle installa la malheureuse sur le canapé et alla à la cuisine pour préparer le meilleur remontant qu’elle connaissait, un bon chocolat chaud. Une fois dans le salon, elle s’installa à côté de sa meilleure amie et la prit dans ses bras.
« Explique-moi ce qui se passe Lily, je n’aime pas te voir dans cet état, tu me fais de la peine.
-Je… je, elle ne parvint pas à contenir la nouvelle crise de larmes qui la saisissait.
-Chut, calme toi ma belle, dit-elle en lui frottant affectueusement le dos.
-Je crois qu’il ne m’aime pas…
-Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Demanda Gabrielle en sachant de qui Lily parlait.
-Il… il me regarde plus… je…, une nouvelle crise de larme fit son irruption.
-Mais Lily, je ne t’ai jamais vu dans cet état… je suis persuadée que tu as mal compris, je sais qu’il t’aime Lily, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, c’est une évidence !!
-Non… il ne m’aime plus, il est parti sans me regarder… aucun regard… rien… oh, je me sens tellement mal Gabrielle.
- Tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ?
-Non, je ne crois pas… j’attendais du soutien de ta part, je crois que je n’aurais pas dû revenir, dit-elle en se levant d’un bond.
-Non mais ça va pas du tout là Lily, tu vas te calmer tout de suite parce que hormones ou pas, je ne te laisserai pas sortir d’ici. Tu vas me faire le plaisir de prendre le chocolat chaud sur la table et de réfléchir cinq minutes d’accord. C’est mon rôle à moi de faire des montagnes des petites choses, pas le tien. »
Gabrielle s’était levée d’un coup et tendait le bol chaud à Lily qui daigna le prendre et boire de petites gorgées. Le chocolat avait vraiment un rôle bienfaiteur, elle sentait le liquide chaud qui descendait tout le long de sa gorge, cela lui fit un grand bien. Les crises de larmes étaient passées mais il restait en elle une grande tristesse qui ne semblait pas vouloir partir.
« Bien, maintenant que tu es plus calme, tu vas tout m’expliquer et on va pouvoir faire le tri, parce que je suis sûre que tout est embrouillé dans cette tête de bois, dit-elle en pointant son index sur la tête de Lily.
-J’ai vu James aujourd’hui mais il n’était pas lui-même… enfin je crois, il ne m’a pas jeté un regard et s’est précipité sur Sirius, un peu comme quand il préparait ses mauvais coups à Poudlard… j’ai la certitude que… qu’il a trouvé quelqu’un d’autre.
-Alors tout ça parce qu’il t’a un peu ignorée, tu te fais des films ?
-Bah… il ne m’a jamais ignorée, même à Poudlard il ne m’a jamais ignorée !!
-Mais c’est qu’on découvre que Lily aime que James la regarde, je suis sûre que tu adorais ça quand on était à Poudlard.
-Non, mais quand même… fit-elle avec une petite moue.
-Je reste quand même assez persuadée qu’il t’aime et qu’il ne voit pas quelqu’un d’autre, je demanderai à Remus quand il rentrera, après tout ils sont tous les quatre les meilleurs amis du monde donc il doit savoir.
-Remus est parti ?
-Oui, il a reçu une lettre par hibou un peu avant que tu arrives, il n’a pas voulu me dire où il allait mais j’arrive toujours à le faire parler sur l’oreiller…
-Je n’en doute pas, rigola Lily. »
De son côté, James avait demandé à ses trois copains de toujours de venir le rejoindre chez Sirius. Le dernier qui arriva n’était autre que Remus.
« Eh bien Lunard, tu en as mis du temps !!
-Me séparer de Gabrielle est toujours très difficile, il faut que je trouve des arguments très convaincants.
-Dis lui que tu lui promets la meilleure partie de jambes en l’air depuis que vous êtes ensemble.
-Merci Sirius de l’argument mais tu crois vraiment que je n’ai pas déjà utilisé cet argument ?
-Non, toi, Remus a dit à ta petite amie que tu lui promettais une nuit de sexe inoubliable… où est passé le préfet ?!
-Il a disparu quand on a quitté Poudlard… Bon James, pourquoi nous demander de nous rejoindre ici ? Parce que j’ai deux femmes à la maison et si je les laisse trop longtemps toutes les deux, je ne retrouverai pas ma maison intacte !
-C’est très simple, je voudrais faire la plus belle surprise de sa vie à Lily, s’exclama James tout fier de lui.
-Tu vas divorcer, lança Sirius.
-Très drôle Sirius… j’adore ton humour… je me demande encore comment j’ai pu te supporter toutes ces années.
-Et tu comptes faire quoi ? Demanda Peter tout excité par l’entrain de James.
-Je vais construire une chambre pour le bébé…
-En deux coup de baguette c’est fait, je ne vois pas où est le problème !!
-Mais non Sirius… si je fais tout par la magie, je ne serai pas content, enfin c’est vraiment quelque chose que je veux faire pour prouver à Lily que j’ai vraiment changé et que… vous savez les gars… je vais être papa, dit-il avec un sourire radieux sur le visage.
-Eh bien ce n’est pas trop tôt, je me demandais quand est-ce que tu allais enfin le réaliser… parce que une Lily bourré d’hormones chez moi, ce n’est pas évident tous les jours.
-C’est pour ça que je vous aie appelé, je veux faire agrandir un peu la maison pour pouvoir faire une nouvelle chambre à l’étage.
-Tu comptes agrandir aussi à la manière moldue ? s’inquiéta Sirius.
-Non, j’ai besoin de vous pour ça, si on s’y met tous les quatre il n’y aura pas de problème.
-Et tu comptes faire la chambre tout seul ?
-Non, Lunard, vous faites aussi parti de l’aventure !!
-Tu sais qu’on travaille aussi quand même s’inquiéta Sirius.
-C’est pour ça que plus on sera, plus cela ira vite, je suis sûr qu’à nous quatre tout ira très vite !!
-Attends James, tu m’as bien regardé, Moi le grand, l’illustre Sirius Black, coller du papier peint sur les murs ?!
-Oui, tu as intérêt à être là…
-Bon mais c’est vraiment parce que c’est toi sinon…
-Allez, avoue que tu attends cela avec impatience…
-Je ne dirais pas ça mais l’expérience me tente.
-Et quand veux-tu qu’on y travaille ? demanda Remus.
-Sirius et moi on finit vers 17h tous les jours, sauf problème, je sais que tu finis une heure plus tard Remus, tu n’auras qu’à nous rejoindre. Peter, tu finis à quelle heure ?
-Je pourrai être là qu’à partir de 19h et je devrais partir tôt, je m’occupe de ma mère en ce moment.
-Très bien… j’ai hâte qu’on commence, j’ai déjà dessiné les plans et… »
Tous regardaient James qui avait des étoiles dans les yeux à chaque fois qu’il évoquait son bébé ou Lily, ou même la chambre… c’était tellement apaisant de le voir aussi heureux et enjoué à l’idée de faire une telle surprise à Lily.
« Vous m’écoutez où vous rêvassez ? Demanda James en regardant ses trois amis.
-J’avoue que je t’ai perdu au moment où tu me parlais de quel côté tu allais agrandir ta maison.
-Sirius, tu n’es vraiment pas sérieux, s’exclama Remus, moi je l’ai perdu quand il a parlé de la qualité du papier peint.
-Vous me désespérez tous les deux, Peter tu as tout écouté toi !!
-Oui, j’ai tout écouté… mais j’ai rien compris. »
James s’écoula dans le canapé avec un visage défait.
« Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de vous…
-Ah justement je me posais la même question, pouffa Remus, pour une fois que ce n’est pas moi qui sort cette phrase.
-Je recommence alors, je voulais agrandir la maison au niveau du salon, puisque notre chambre est juste au dessus, j’ai passé l’après-midi à dessiner les plans.
-Tu as toujours été fort pour faire des plans, je me rappelle quand on a commencé la carte des maraudeurs.
-Justement c’est grâce à la carte que je suis allé aussi vite, je me souvenais de sa fabrication, vous savez où elle est d’ailleurs ?
-Oui… Le concierge me l’a confisqué le dernier jour, je voulais aller rejoindre une fille… mais je me suis fait prendre.
-Peter, comment as-tu pu te faire prendre alors que tu avais la carte ?
-Je l’ai regardé quand le concierge était derrière moi, mais j’ai eu le temps de l’effacer mais c’était trop tard pour qu’il n’ait absolument rien vu.
-De toute façon, elle ne nous aurait pas servi en dehors de Poudlard.
-Tu te trompes Sirius, je comptais bien la donner à la future génération des maraudeurs… mon fils… ou ma fille, je ne sais pas encore.
-Te connaissant, ton enfant aura sûrement l’idée d’aller récupérer la carte dans le bureau du concierge, lança Remus.
-Oh, Lunard marque un point, s’exclama Sirius hilare.
-Enfin bon, on n’en est pas encore là, il faut déjà lui préparer une chambre digne de la famille Potter !!
-Tu ne vas pas lui faire une chambre rouge et or quand même, s’inquiéta Remus.
-Non, Lily ne serait pas d’accord, je voulais plutôt faire une couler assez passe-partout sans l’être…
-Tu ne peux pas être moins explicite, intervint Sirius.
-Je ne sais pas encore mais une chose est sûre c’est que ce sera du papier peint magique, vous savez celui où, quand il fait nuit, on voit des étoiles sur le plafond…
-J’ai toujours voulu avoir un mur comme ça moi étant enfant mais ma famille n’était pas vraiment un bon modèle.
-Oui mais des fois des familles de magie noire, il sort quelqu’un de bon… tu en es le parfait exemple.
-Merci James, ça me fait tellement plaisir ce que tu me dis, dit Sirius trop théâtralement.
-Bon, n’en fais pas trop non plus, je voudrais qu’on reparte sur le sujet de la chambre. Donc on se retrouve tous chez moi tous les soirs.
-Ca va mettre du temps pour faire l’agrandissement puis tout ce qui est autour de la chambre.
-Tu comptes faire quoi comme salle en bas ? Parce que si tu agrandis en haut, tu agrandis aussi en bas, demanda Remus.
-Je comptais juste mettre une bibliothèque où je pourrais mettre les livres qui ne craignent rien.
-Les livres puissants, tu les caches où ? demande curieusement Peter.
-Dans le bureau, c’est plus sûr, même si je sais que ça ne craint rien, on ne sait jamais qui j’invite.
-C’était pour qui cette remarque ? demanda Sirius.
-Pas pour toi, mais pour certaines filles que tu as tendance à inviter et qui fouinent partout.
-Tu sous-entends que je ne fréquente pas les bonnes filles ?
-Eh bien… disons que je t’ai connu ayant de meilleur goût tout de même !! S’avança Remus.
-Vous avez raison les gars mais les filles bien veulent une relation sérieuse et je ne suis pas prêt à leur offrir cela.
-Allez Sirius, si je deviens papa, tu peux bien rester avec une fille un peu plus longtemps qu’une semaine tout de même !!
-Tu as toujours été plus courageux que moi James.
-Allez Patmol, ressaisis-toi, de toute manière vous bloquez les prochains jours… je vais faire la plus belle surprise de sa vie à ma femme !!
-Je n’ai jamais vu quelqu’un aussi accro à sa femme que toi James, dit Remus avec un petit sourire.
-Je l’aime tellement… vous ne pouvez pas imaginer à quel point elle me manque, ses mains, son corps, son ventre tout me manque… sa présence, son caractère, sa passion des livres…
-Ca va, on a compris James, le coupa Sirius.
-Alors, rendez-vous dès demain et je vous prends aussi vos week-end, je veux que tout soit parfait dans les plus brefs délais.
-Tu vas nous devoir un sacré service après ça, lança Sirius intéressé !!
-Si je récupère Lily, je réalise tout tes souhaits Sirius, rigola James. »
Les garçons se séparèrent tard dans la nuit après avoir monté un plan pour commencer l’agrandissement de la maison dès le lendemain soir.
Ce que Remus n’avait pas prévu était de retrouver sa fiancée furieuse et impatiente.
« On peut savoir où tu te trouvais ? Tu sais l’heure qu’il est ? Ca fait déjà une bonne heure que Lily est couchée et que je me pose des questions. Je te jure que si je trouve une trace de rouge à lèvres sur toi ou tes vêtements, tu vas m’entendre comme jamais tu ne m’as entendue !!
-Ne t’inquiète donc pas, je ne suis pas assez fou pour tromper la plus belle femme du monde. Je t’aime Gabrielle dit-il en l’embrassant fougueusement, ce qui n’était définitivement pas dans ses habitudes.
-Ce n’est pas que je n’aime pas ta fougue mais ce n’est pas habituel, qu’est-ce qu’il se passe ?
-Je t’aime, dit-il en l’embrassant dans le cou, je t’aime tellement, continua-t-il en caressant le dos de sa fiancée, je t’aime si fort que suis une bombe à retardement, lui glissa-t-il à l’oreille tout en continuant ses caresses.
-Je propose qu’on continue cette charmante discussion dans notre chambre… parce que avec tes bêtises, j’ai une furieuse envie de toi, lui roucoula-t-elle à l’oreille, et je t’aime aussi Remus mais ne crois pas que tu vas échapper aux explications aussi… »
Elle ne put continuer, subjuguée par les mains expertes de son amant qui commençaient à se faire bien plus insistantes.
Le lendemain ce fût une Gabrielle morte de fatigue qui descendit préparer le petit déjeuner. Elle fût vraiment ravie de constater que pour une fois, elle n’aurait qu’à poser ses fesses sur une chaise et manger, Lily ayant déjà tout préparé.
« Eh bien quelle nuit, s’exclama Lily, si les murs avaient des oreilles ils auraient rougi, je pense qu’il faut que je te réapprenne le sortilège d’insonorisation parce se faire réveiller par des gémissements aussi forts que les tiens…
-Oh mon dieu, dit Gabrielle qui était devenue aussi rouge qu’une tomate, on a fait vraiment beaucoup de bruit ?
-J’ai cru qu’il y avait meurtre sur ta personne…
-Je… Gabrielle ne savait plus quoi dire tant elle était choquée par les propos de son amie.
-Je plaisante, mais vous m’avez quand même réveillée, j’ai dû poser moi-même le sortilège d’insonorisation si je voulais avoir un repos tranquille. A ce propos je ne savais pas que tu étais aussi bruyante…
-Tu… cherches… à… me faire rougir… là je…
-Allez, Gabrielle, il ne faut pas être gênée par tes performances voyons, après tout Remus aussi à crié. »
Gabrielle était gelée sur place, elle aurait voulue être aussi petite qu’une souris, elle ne savait plus où se mettre face à sa meilleure amie qui avait un sourire triomphant.
« Je te signale que tu n’es pas muette toi non plus, répondit Gabrielle qui avait repris un teint un peu moins rouge.
-Qu’est-ce que tu veux dire ? répliqua Lily qui avait perdue de sa superbe.
-Eh bien que quelque fois vous n’étiez pas très discrets dans les salles les plus romantiques de Poudlard alors n’essaie de me donner des leçons…
-D’accord, égalité, tu n’es vraiment pas drôle, tu aurais dû voir la tête de Remus quand je lui aie sorti le même discours ce matin, il est parti à la quatrième vitesse comme si il avait des hippogriffes aux fesses, c’était trop drôle.
-Le pauvre, tu n’as pas honte de toi ? Surtout que c’est lui qui m’a sauté dessus hier soir.
-Oui, toi tu es aussi innocente que l’agneau qui vient de naître c’est ça ?
-Parfaitement ! Ca va mieux ?
-Je ferais avec, peut-être que si j’allais lui parler ?
-Non, tu as oublié que c’est lui qui doit faire le premier pas, si tu fonces la tête baissée, il ne réagira pas.
-Il faut que je sois sûre, je préfère en avoir le cœur net.
-Très bien, dans ce cas là, je peux te dire qu’hier soir James n’était pas avec une femme, ça te rassure ?
-Comment le sais-tu ?
-Parce que hier James était chez Sirius avec Peter et Remus, ils ont fait une réunion d’école entre eux. Tu sais ces quatre-la, quand ils ne se voient pas pendant une semaine c’est la catastrophe.
-Et comment le sais-tu ?
-Confessions sur l’oreiller !! Ca a ses avantages, dit-elle en lui faisant un clin d’œil. Alors rassurée ?
-Oui, dit-elle avec un petit sourire. Il faut que j’aille sur le Chemin de Traverse, je n’ai plus de livres à lire.
-Alors ça c’est vraiment la catastrophe s’exclama ironiquement Gabrielle.
-Bah oui, tu ne t’en rends peut-être pas compte toi mais lire est très important.
-On n’apprend pas tout dans les livres quand même.
-Peut-être mais on en apprend une grande partie et puis il faut bien que je m’occupe un peu aussi.
-Profites-en pour t’acheter de nouveaux vêtements, je trouve que tu prends du poids ces derniers temps.
-Très drôle Gabrielle, j’admire ton humour !! »
Lily avait passé toute sa matinée dans les magasins, elle avait acheté quelques livres sur les difficultés d’une grossesse et les problèmes rencontrés même si elle se doutait que son problème à elle ne serait pas dans ce livre là. Elle avait aussi suivi le conseil de Gabrielle et était allée s’acheter quelques affaires ensorcelées pour que le tissu puisse s’étendre facilement lorsque son ventre serait beaucoup plus apparent.
Lorsqu’elle rentra, elle eut la surprise de voir une lettre de Poudlard sur la table. Elle était toujours seule à midi, Gabrielle et Remus déjeunant à leur travail, elle commença donc à préparer le déjeuner. Pendant que le tout mijotait, elle ouvrit la lettre qui lui était destinée.
Mme Potter
Après avoir fait quelques recherches, il semblerait que j’ai trouvé la raison du dérèglement de magie dont vous souffrez. Si vous pouviez passer me voir le plus rapidement possible à l’infirmerie, je pourrais vous en dire plus.
Mme Pomfresh
Lily était intriguée et heureuse, ne pas savoir pourquoi sa magie ne fonctionnait pas normalement commençait à lui peser, rien n’était pire que l’ignorance. En tout cas, elle était heureuse de constater que Pomfresh n’avait vraiment pas tardé pour trouver son problème.
Elle déjeuna rapidement et transplanna à Pré-au-Lard. Elle arriva devant Zonko et ne put réprimer un petit sourire nostalgique. Elle en avait acheté des farces ici. Soudain elle entendit une voix qu’elle connaissait si bien et qui appartenait à son mari, elle se retourna et regarda dans la direction d’où provenait la voix.
James parlait avec passion à Sirius, Lily ne connaissait pas le sujet de la conversation mais voir James si excité lui fit redouter le pire. Il parlait de deux choses avec cet air-là, des blagues et de Quidditch. Elle ne put entendre que quelques bribes de conversations.
« Oui, c’est une professionnelle, elle va passer à la maison, comme ça on ne prend aucun risque, je sens que ça va être super, j’ai tellement hâte d’être à ce soir et aucun risque que Lily débarque puisqu’elle travaille pendant ces heures-là. »
Lily s’enfuit en courant en entendant les paroles de son mari… alors voilà qui il allait voir quand elle partait de la maison… des professionnelles… tu parles, comme si ce genre de filles pouvaient être qualifiées de professionnelles… elle avait envie de faire un meurtre à cet instant. Comment James pouvait la tromper ainsi ?! Et il l’emmenait chez eux en plus. Lily sentit une vague de jalousie la traverser, elle n’aspirait qu’à une chose, la vengeance. Elle ne remarqua même pas la vitrine du magasin qui explosa sur son passage, ni la poubelle qui subi le même sort. Elle se rua directement sur Poudlard.
« Regarde, apparemment il y a un problème au niveau de ce magasin, le devoir nous appelle mon cher Patmol.
-Qui est-ce qui a pût faire exploser une vitrine de magasin sans tenter de s’emparer de quelque chose ?
-Je crois qu’ils ont eu peur de toi.
-C’est une excellente explication je trouve, dit-il avec un sourire charmeur à l’attention d’une jolie brune.
-Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demanda James au propriétaire de la boutique.
-Je ne sais pas, il n’y a eu aucun sortilège de destruction prononcé, je n’ai rien entendu, c’est un vrai mystère.
-Reparo, dit Sirius en pointant sa baguette sur la vitrine.
-Merci, dit le propriétaire avec un sourire. »
James et Sirius s’éloignèrent pour continuer à faire leur ronde.
« Tu disais donc, mon cher Cornedrue.
-Je disais donc que cette femme va venir surveiller l’agrandissement de la maison, elle travaille dans l’aménagement ménager et se faire entourer d’une professionnelle ne peut être que bénéfique, je ne voudrais pas que le lit de mon bébé passe au travers du plancher.
-Ce serait problématique en effet, on vient quand même ce soir ?
-Bien sûr que tu viens ce soir Sirius, quand elle aura approuvé les plans, elle va nous aider à mettre en place le mur extérieur, il faudra aussi isoler le coin qu’on va agrandir puis, on agrandira l’étage, je l’ai consulté ce matin et elle m’a dit qu’on mettrait à peu près deux semaines à faire tout ça. Mais il peut y avoir des complications à cause du temps ou autre.
-Mais on est des sorciers, le temps, on peut s’en protéger facilement.
-Oui mais le sol ne sera pas assez stable pour faire proprement les fondations s’il pleut trop m’as-t-elle dit. On est en février, le temps change vite.
-Tu comptes finir quand la chambre et le salon ?
-Logiquement dans un mois.
-Et tu vas réussir à rester sans Lily encore un mois ?
-Je n’ai pas vraiment le choix, dit James en perdant le sourire qu’il avait en parlant de la future chambre de son enfant.
-Quand tu dis un mois, tu comptes les achats pour le bébé, le lit et tous les trucs qui vont avec ?
-Oui, dans un mois tout est complètement terminé et j’espère bien donc que dans un mois Lily revienne à la maison… elle me manque trop.
-Tu sais que les hommes ne sont pas censés montrer leurs sentiments en public…
-Je m’en fiche Sirius, j’ai Lily dans la peau, sans elle je ne suis plus rien du tout, je survis à peine sans elle.
-Tu as continué à faire la cuisine ?
-Oui, j’ai appris de nouveaux plats, tu sais ça me fait un peu penser aux cours de potions mais en bien plus agréable quand même.
-Tu vas devenir un vrai chef alors, faudra que tu m’invites à manger.
-Oui, tu pourras faire le cobaye comme ça, dit pensivement James.
-Tu devrais peut-être inviter Remus et Peter pour être les cobayes et tu m’invites après, qu’en dis-tu ?
-Que je vous invite tous les trois ce week-end.
-Tu invites Gabrielle aussi ?
-Non, je préfère que quelqu’un soit avec Lily mais je sais que Remus va devoir payer son absence, je connais un peu le caractère de Gabrielle, faut pas croire mais elle est très possessive.
-Faudra qu’on demande à Remus, rigola Sirius. »
Une fois qu’elle passa les grilles de Poudlard, Lily se força à se calmer avant d’entrer dans le château, il fallait qu’elle reste concentrée sur l’objectif de la journée qui est : savoir pourquoi sa magie disjoncte. Mais pour le moment elle avait plutôt l’impression que c’était sa vie qui disjonctait. Elle marcha doucement dans les couloirs qui lui ravivaient tant de souvenirs, elle en oublia presque sa colère qui se transformait peu à peu en peine. Si Gabrielle avait dit vrai, alors il n’avait été avec personne hier soir, mais ce soir qu’en serait-il ?
Elle passa les lourdes portes de l’infirmerie et se retrouva face à Pomfresh, l’infirmière tortionnaire de Poudlard !
« Je ne pensais pas que vous feriez aussi vite que cela, s’étonna-t-elle.
-J’ai vraiment envie de savoir ce qu’il se passe chez moi, s’excusa presque Lily.
-Pas la peine de prendre ce ton désolé, je suis heureuse que vous ayez fait aussi vite.
-Alors quel est le verdict ?
-Nous ne sommes pas dans un tribunal Mme Potter, je dirais plutôt, quel est le diagnostic, et il est très simple.
-Ne tournez pas autour du pot, vous me rendez nerveuse.
-Avant de pouvoir vous dire quelque chose, j’aimerais faire une petite expérience pour étayer ma thèse.
-Ca dépend de quel genre d’expérience. »
Pomfresh partit dans son bureau et revint baguette en main, baguette qu’elle pointait sur Lily. Cette dernière n’eut pas le temps de réagir que l’infirmière lui lançait un sortilège de désarmement. A la plus grande surprise de Lily, le sort fût absorbé par un bouclier, Pomfresh, au contraire, semblait très contente d’elle.
« Mais qu’est-ce qui vous a pris ? J’ai eu peur.
-Si vous aviez su que je ne vous voulais aucun mal, il n’y aurait pas eu de bouclier.
-Et ça veut dire quoi ?
-Vous n’avez pas eu le temps de mettre en place ce bouclier n’est-ce pas ?
-Non.
-Très bien, maintenant je veux que vous m’attaquiez et que vous vouliez vraiment me faire mal, comme si j’étais un ennemi, il faut que vous y croyiez absolument.
-Je ne peux pas faire ça tout de même.
-Ne craigniez rien, j’ai un excellent bouclier. »
Lily lança un sortilège d’entrave sans problème mais il ne se passa rien de spécial.
« Je vous aie demandé d’y croire, de vouloir vraiment me mettre hors d’état de nuire, il faut que vous vous imaginiez face à un mangemort.
-Très bien mais je ne garantis rien. »
Lily prit quelque instant pour s’imaginer sur un champ de bataille, elle s’imagina que Pomfresh était un mangemort et lui lança un puissant sortilège de désarmement.
Le sortilège se dirigea directement sur Pomfresh puis dévia au dernier moment.
« Vous voyiez quand je vous dit que ma magie débloque.
-Et je sais exactement pourquoi.
-Alors éclairez ma lanterne.
-Vous avez un bébé pacifiste si on peut dire.
-Je pense que vous n’auriez pas pu être moins explicite.
-C’est très simple, votre magie fonctionne très bien seulement le bébé ne veut pas que vous fassiez du mal aux gens qui vous entourent, amis comme ennemis, il ne fait pas encore la différence apparemment. Par contre, il vous protège aussi.
-Vous voulez dire que c’est la magie de mon bébé qui fait cela ? Mais on ne montre pas nos premiers signes de magie quand on est un enfant ?
-Si, ce n’est pas de sa magie dont il se sert, mais de la vôtre. Il arrive à la canaliser et à vous protéger. Comment il fait, je n’en ai aucune idée mais plus il grandira dans votre ventre, plus il fera la différence et plus vous aurez de problèmes.
-Mais ça ne m’arrange absolument pas, je suis Auror, si je suis incapable d’attaquer pendant un combat, je ne sers plus à grand-chose.
-Pour cela, je pense qu’il faudra peu de temps à votre enfant pour comprendre. Mais pour le moment, il ne ressent les choses qu’à travers vos émotions, je pense que vers le septième mois ce sera plus drôle.
-Pourquoi ?
-Parce que dès sept mois, le bébé entend ce qu’il se passe autour de vous. Il ne comprendra pas quand on parle bien sûr mais il ressentira les émotions à travers le ton des personnes qui vous entourent. Si quelqu’un vous menace ou tout simplement une petite bagarre entre vous et James ; je pense que ça va valoir le coup d’œil.
-Et comment on évite cela ?
-Je crains hélas qu’il n’y ait aucun moyen de l’éviter à moins que vous ne vouliez que votre enfant soit un Cracmol.
-Bien sûr que je ne veux pas qu’il soit un Cracmol, ce n’est même pas envisageable.
-Dans ce cas, il va falloir lui parler même si il ne vous entend pas encore, peut-être qu’il comprendra qu’il ne faut pas faire joujou avec la magie de sa maman. En tout cas, ça va être un vrai phénomène, il sera aussi sûrement puissant.
-Ca ne fait que me rassurer davantage lança sarcastiquement Lily. »
Lily sortit un peu choquée de l’infirmerie, d’un côté elle était contente que le problème ne vienne pas d’elle, mais si le bébé s’amusait avec sa magie, ça ne promettait pas d’être facile tous les jours. Sa prochaine échographie était programmée pour le milieu du quatrième mois donc dans un peu moins d’un mois, elle n’arrivait toujours pas à croire que cela faisait deux semaines qu’elle avait quitté James, pour elle cela semblait faire plus d’un an.
Le soir même, James, Sirius, Remus et Peter commencèrent les travaux… la galère commença pour eux !
Peter lança dans la mauvaise direction un sortilège et la porte de la cuisine se brisa en mille morceaux, les plans faits par James n’étaient pas aussi bons qu’il l’avait pensé au premier abord. Apparemment, il n’avait pas pris tout en compte, il avait oublié certains détails. La chambre était bien trop petite et un si petit agrandissement comportait énormément de problèmes puisqu’il fallait utiliser beaucoup de matériaux pour construire les murs et le plancher, ce qui rapetissait encore la chambre. Ils dessinèrent donc un nouveau plan et une fois qu’il fût passé minuit, Elisabeth, la professionnelle, rentra chez elle.
« Tu peux me répéter encore une fois pourquoi je me suis embarqué dans cette galère avec toi ? demanda Sirius épuisé.
-Parce que je te considère comme mon frère et que tu m’adores.
-Tu peux me dire une autre raison ?
-Je suis irrésistible ? Ca te va comme raison ?
-Bof, tu pourrais trouver mieux. »
En guise de réponse, Sirius reçut un oreiller dans la tête.
« Bon les gars il faut que j’y aille, lança Remus, si je tarde trop, je vais avoir une scène à la maison moi.
-Pauvre petit Remus qui se fait battre par Gabrielle.
-Faut pas croire, c’est loin d’être un ange, je peux vous dire qu’elle peut même être… torride.
-Remus se dévergonde, où va le monde !?!?! Lança Sirius levant les bras au ciel.
-Tu ne lui as rien dit bien sûr ?
-Disons que je n’ai pas tout dit, je lui aie juste dit que j’étais avec toi hier soir. Parce que figure-toi que ta femme a fait une scène à ma fiancée hier soir.
-Pourquoi ? Lily ne va pas bien ? C’est le bébé ?
-Non, elle pensait que tu la trompais.
-Que je la trompe ? Qu’est-ce qui lui a fait penser une telle chose ? s’inquiéta James.
-Seulement que tu ne la regardes plus comme avant, je crois, enfin c’est ce que j’ai cru comprendre, je n’écoutais pas vraiment ce que disais Gabrielle, elle tentait de me soutirer des informations d’une façon assez cruelle.
-Les confessions sur l’oreiller, c’est ce que je préfère, répliqua Sirius.
-C’est très difficile dans ce cas de ne pas parler, c’est du chantage tout simplement et puis si je ne réponds pas, elle serait capable de me laisser en plan…
-Ca c’est ce qu’elles disent toutes, si tu ne dis rien, que tu continues à lui faire des compliments, à la caresser aux endroits stratégiques, elle ne te laissera pas en plan et tu ne nous auras pas trahi.
-Ouais, la dernière fois que j’ai écouté les conseils du charmeur ici présent j’ai fini sur le canapé…
-Merci James, j’adore quand tu me soutiens, surtout au moment où je forme Remus à ne pas se plier aux quatre volontés de sa fiancée. Comment croyez-vous qu’aucune femme ne me résiste… parce que je suis un vrai mystère et qu’elles n’obtiennent aucune confidence de ma part. Du coup elles reviennent à la charge, il suffit juste de les cueillir.
-Sur cette discussion passionnante, je vais rentrer chez moi, je ne pourrais pas rester aussi tard les prochaines fois James. Et encore désolé pour ta porte de cuisine.
-Ce n’est rien Peter, je pense qu’elle va s’en remettre… enfin j’espère.
-Au fait, je vous invite dimanche midi à déjeuner ici, se souvint James.
-Euh… James, tenta Peter, tu… c’est toi qui… cuisines ?
-Oui, je ne vois pas où est le problème.
-Sérieusement James, c’est vraiment toi qui va faire la cuisine, s’exclama Remus plus pâle que d’habitude.
-Je ne vois pas où est le problème, je suis un vrai chef maintenant.
-Je prévois un repas au cas où, demanda prudemment Remus.
-Très drôle Lunard, il n’arrivera rien, au pire je vous promets de vous invitez au restaurant si c’est vraiment mauvais.
-Très bien, j’accepte, dit finalement Remus.
-Moi aussi, murmura timidement Peter.
-Très bien, dimanche on passe à la casserole alors.
-Je suis sûr que vous n’aurez rien à y redire.
-Pourquoi tu as voulu apprendre à cuisiner ? demanda Remus.
-Parce c’était une question de survie, au début j’allais toujours m’acheter quelque chose dehors mais j’en ai eu marre et j’ai demandé à Sirius de m’apprendre à cuisiner et voilà, je suis un vrai chef maintenant.
-Tu sais cuisinier depuis quand ?
-Un peu plus d’une semaine, pourquoi ?
-Dans ce cas je vais déjà faire un choix de restaurant.
-Merci de ton soutien Lunard…. ça me touche vraiment !
-Mais de rien Cornedrue, tu sais bien que je suis là pour ça. Allez je file avec Peter, Gabrielle doit attendre à la porte que je rentre.
-Je pense que Lily sera chez vous. Tu pourras juste me dire si elle va bien, dis lui juste que je pense à elle d’accord. Et surtout, surtout, pas un mot à propos de la chambre, je veux que ce soit une surprise absolue !!
-Ne t’inquiète pas James, je ne dirai rien, une vraie tombe, plaisanta Remus. »
Remus et Peter partirent donc en même temps tandis que James admirait les plans qu’ils avaient redessinés.
« Tu sais James, d’après Elisabeth, ça mettra un peu plus d’un mois rien que pour agrandir la maison, c’est un équilibre parfait, on ne peut pas juste empiler comme ça des étages les uns sur les autres. On déplace le centre d’équilibre au niveau du toit et des poutres principales et il faut refaire les fondations.
-Je sais Sirius, je sais que ça va être très dur mais je veux vraiment finir cela au plus vite, je ne veux plus manquer un seul instant de la grossesse de ma femme.
-Je comprends, demande à Remus de prendre des photos d’elle, il faut qu’il soit discret mais c’est dans le domaine du possible.
-Ce n’est pas une mauvaise idée mais je préférerais la toucher, la goûter, l’embrasser et l’aimer…
-Mais avoue qu’elle avait raison sur un point, tu devais un peu grandir pour accepter le petit bout de chou qui arrive.
-Tu as changé d’opinion sur les enfants ?
-Oui et non, je dis toujours que ça pleure et crie tout le temps mais c’est aussi une source de joie inépuisable et je viens juste de le remarquer en te regardant parler de lui alors qu’il n’est pas né.
-Tu comptes te lancer dans une relation plus sérieuse ?
-Je ne sais pas mais tu as marqué un point tout de même, je ne veux plus cette vie-là, en tout cas je choisirai des filles plus intelligentes.
-Tu ne pouvais vraiment pas faire pire de toute manière.
-Ca c’est vrai.
-Je pense que celle de Noël remportait le premier prix.
-Je ne sais même pas ce qui m’intéressait chez elle, je crois qu’au final j’ai aussi évolué et ça fait du bien de se sentir un peu plus adulte. Maintenant il va falloir agir en tant que tel.
-Ca me fait tout drôle de me dire que je suis complètement un adulte maintenant, que je dois avoir des responsabilités, surtout envers mon futur enfant, il faut absolument que je prenne des nouvelles de Lily.
-Bon James, je vais te laisser avec tes plans, te connaissant tu ne vas pas dormir tant que tous les plans ne seront pas parfaits donc je te laisse le plus tôt possible, n’oublie pas de dormir quand même.
-Promis, à demain Sirius, on se retrouve au boulot.
-Comme d’habitude. »
Sirius quitta un James déjà penché sur les plans de l’agrandissement du salon et de la création de la chambre d’enfant.
Remus arriva sur la pointe des pieds dans la maison, ayant le vague espoir que Gabrielle serait déjà en train de dormir.
« Alors Mr Lupin, c’est comme cela qu’on s’occupe de sa fiancée, en la laissant toute la soirée chez elle, et je peux savoir où tu étais ce soir ? Me sors pas la même excuse d’hier, je n’y croirais pas.
-Pourquoi ?
-Parce que je sais très bien ce que fait James ce soir.
-Comment le sais-tu ?
-Lily me l’a dit, elle a surpris une conversation entre James et Sirius cet après-midi, elle est effondrée.
-Effondrée ? Comment ça effondrée ? Elle devrait être contente non ?
-Comment peut-elle être heureuse alors que son mari la trompe avec une fille des rues !! »
Remus ne put s’empêcher de pouffer, un instant il avait crû que Lily avait découvert le pot aux roses mais non il n’en était rien, loin de là d’ailleurs.
« Je peux t’assurer que James ne trompe pas Lily parce que j’étais chez lui ce soir et que nous avons parlé toute la soirée.
-Vrai ? demanda une petite voix qui venait du salon. »
Remus entra dans le salon et ce qu’il vit le glaça sur place, une Lily en pleurs et l’état du salon était… un bazar total.
« Il y a eu une guerre dans cette maison ?
-Non, va t’asseoir, je vais t’expliquer, quant à toi Lily, tu vas me faire plaisir de retourner sur le canapé et de ne pas faire exploser trop de choses promis ?
-Je vais essayer mais je n’y peux rien. »
Remus interrogea Gabrielle du regard et celle-ci prononça un mot sans émettre de son, elle savait que Remus lisait sur les lèvres : les hormones.
Remus hocha de la tête, lui signifiant qu’il avait compris, et eut un petit sourire en coin.
Gabrielle revint de la cuisine avec le remède idéale pour Lily, le fameux bol de chocolat chaud, elle s’installa face au canapé où étaient assis Remus et Lily.
« D’accord, alors il est temps qu’on s’explique un peu tous ensemble. Lily, je veux que tu te rentres dans la tête que James t’aime et que Remus va nous fournir une explication à ce malentendu.
-J’aimerais savoir qu’est-ce qui fait penser que James te trompe avec une fille des rues comme tu les appelles.
-Je l’ai entendu cet après-midi, j’avais rendez-vous avec Pomfresh à cause de mes problèmes de magie et j’ai vu Sirius et James. Il parlait avec entrain de ce qu’il allait faire ce soir, qu’il avait fait appel à une professionnelle et qu’il lui avait donné une heure où je travaille afin qu’il soit sûr que je ne puisse pas débarquer à la maison.
-Et tu en as déduis qu’il te trompait ?
-Oui, qu’est-ce que tu aurais cru toi ?
-C’est vrai que ce n’était pas explicite…
-Donc mon chéri, on attend ton explication vu que tu étais chez lui ce soir.
-C’est très simple mais il faut me promettre de garder ça pour vous, James ne veut pas que tu le saches Lily.
-Pourquoi ?
-Eh bien… James a tenté de faire un peu de cuisine et a fini par détruire les plaques chauffantes, tout a explosé mais il n’y a que la cuisine qui est touchée ne t’inquiète pas. Il ne voulait pas que tu saches qu’il avait détruit ton terrain et il a fait appel à une professionnelle pour qu’elle répare tous les dégâts, on était là pour constater que James et la cuisine ça fait deux.
-C’est tout, dit Lily qui se séchait les larmes.
-Bah c’est tout… je ne dirais pas ça parce que vu l’état… mais oui, il ne te trompe pas, il t’aime beaucoup trop.
-Je savais qu’il y avait une explication logique, combien de fois te l’ai-je répéter.
-Je suis désolée pour ton salon Gabrielle, je vais ranger.
-Mais non, ne t’inquiète pas et puis ce n’est pas de ta faute tout de même.
-Maintenant c’est moi qui demande des explications !
-Eh bien, j’ai découvert des choses très intéressantes aujourd’hui à propos de mon bébé.
-Tout va bien, j’espère ? demanda Remus inquiet.
-Tout va bien mais si je t’en parle, tu me promets de ne pas en parler à James, promis ?
-Promis, dis moi, je suis curieux maintenant que tu as éveillé ma curiosité !
-Voilà, depuis quelques temps je rencontre quelques problèmes avec ma magie et c’est lié en partie à mon humeur. Quand je suis en colère, tout explose un peu autour de moi, quand je suis dans un combat, mes sorts se dévient et évitent les gens et je suis protégée par un bouclier que je n’ai pas conjuré.
-Tu appelles ça quelques problèmes, c’est plutôt grave non ?
-En fait c’est lié au bébé, c’est lui qui ne veut pas que je fasse de mal aux gens et qui me protège quand on m’attaque. Quand je suis en colère, il laisse s’échapper ma magie.
-Il fait ça ?
-Oui, cette petite chose contrôle ma magie donc il va falloir que je lui fasse comprendre que ce n’est pas bien de faire joujou avec la magie de sa mère. Mais tout est lié à mes émotions parce qu’il ne ressent pas encore le monde extérieur, c’est au bout du septième mois qu’il va commencer à entendre tout autour de moi.
-Il va comprendre ce qu’on dit ?
-Non, il va juste sentir si tu es en colère ou heureux, à travers mes émotions et à travers le ton que tu prends.
-Donc il n’a que trois mois et demi et il fait déjà sa loi si j’ai bien compris. Y a aucun doute c’est bien James le père.
-Oui mais le père n’assume pas du tout son enfant.
-Ne t’inquiète pas Lily, James est peut-être borné, stupide par moment mais il t’aime et je suis déjà persuadé qu’il aime aussi l’enfant que tu portes en toi.
-Comment va-t-il ?
-Tu lui manques, surtout en matière de cuisine mais il nous parle de toi à tout bout de champs, laisse lui encore… je dirais deux bons mois et je te parie que tout rentrera dans l’ordre.
-Deux mois ?! Mais c’est énorme Remus, s’exclama Gabrielle.
-Uniquement parce que James à la tête dure, je te promets qu’il va change, laisse lui un peu de temps c’est tout.
-Très bien, je vais me coucher, Gabrielle je t’interdis de ranger ce bazar, je le ferai demain matin, compris ?
-Oui chef, s’exclama Gabrielle hilare. »
Lily monta à l’étage pour se coucher et Gabrielle lança un regard dangereux envers Remus.
« Bien maintenant que Lily est montée, tu vas pouvoir me dire l’entière vérité n’est-ce pas ?
-Mais qu’est-ce que tu racontes ? Demanda Remus très calme en apparence.
-Je sais quand tu mens, c’est très subtil mais je te connais trop bien mon petit loup.
-Disons que j’ai fait une promesse et que je compte la tenir, dit-il le sourire aux lèvres en embrassant soudainement Gabrielle. »
Il rompit le baiser rapidement et monta à l’étage pour aller se coucher.
« J’espère que tu ne comptes pas me laisser en plan tout de même s’exclama Gabrielle en le rattrapant et en lui collant une main aux fesses.
-Un peu de tenue voyons mon amour, dit-il avec un sourire coquin.
-En apparence, tu es quelqu’un de très calme et de sérieux mais quand il s’agit de nous deux, c’est toi le plus démon des deux.
-Et tu adores ça, répliqua Remus.
-Je n’ai jamais dit le contraire. »
Gabrielle ferma la porte de la chambre, mit en place le sortilège d’insonorisation et sauta sur Remus qui s’était tranquillement installé dans le lit.
« Tu ne vas vraiment rien me dire ?
-Non, tu peux exercer tous les chantages que tu veux, je ne dirai rien, mes lèvres sont scellées.
-Pas de câlins ce soir alors, tenta Gabrielle.
-D’accord, répliqua Remus qui s’était mis un bas de pyjama et qui entrait tranquillement dans le lit.
-Remus, tu n’es pas censé te désintéresser de moi ainsi, dit-elle prise au dépourvue.
-C’est toi qui ne veux pas de câlins, dit-il en faisant de légers cercles sur le ventre de cette dernière.
-Remus…
-Après tout, c’est toi qui décides dit-il en embrassant doucement le ventre de Gabrielle qui commençait à avoir du mal à avoir une respiration normale.
-Remus… je
-Mais bon si tu ne veux pas, je peux très bien comprendre que tu sois morte de fatigue, dit-il en caressant la hanche de cette dernière tout en parsemant son cou de petits baisers.
-Oh très bien on ne parle pas de ce petit secret mais je suis tout à toi pour ce que tu veux.
-Je vois qu’on devient raisonnable dit-il en embrassant cette dernière avec un baiser doux et plein de promesses. »
La nuit se passa à nouveau dans les meilleures conditions possibles pour Remus qui se dit qu’il fallait absolument qu’il aille dire merci à Sirius. Pour une fois que les conseils de ce dernier marchaient à merveille.
Le lendemain, Gabrielle descendit le sourire aux lèvres, un sourire béat et niais que Lily lui envia aussitôt. Même si elle avait fait le point avec Remus et Gabrielle, elle ne se sentait pas mieux. Lorsqu’il ne restât personne dans la maison, elle commença à ranger le salon qui ressemblait étrangement à un champ de bataille. Elle ne s’était même pas aperçue qu’elle avait fait autant de dégâts avec une simple crise de jalousie… enfin pas si simple que ça. Elle avait hâte d’aller chez le médicomage pour savoir si son bébé était une fille ou un garçon… et dire que James n’avait même pas encore vu leur bébé et qu’il ne viendrait sûrement pas à cette échographie là, puisqu’elle ne voulait pas lui en parler.
Une fois qu’elle fût satisfaite de son rangement, elle s’installa sur le canapé et commença à se parler à haute voix, espérant ainsi mettre un peu de raison dans la tête de son enfant… avait-on jamais vu un bébé pacifiste ? Avait-on déjà vu un bébé qui faisait joujou avec la magie de sa mère ? Il fallait qu’elle aille en parler avec Alice, peut-être que elle aussi rencontrait le même genre de problèmes.
Ce soir encore, James n’avait pas avancé aussi vite qu’il aurait voulu, les plans étaient maintenant parfaits mais on ne pouvait pas travailler encore sur la maison à cause de la pluie d’aujourd’hui, le sol était humide donc impossible de faire disparaître un pan du mur et de commencer la construction des fondations de cette nouvelle partie de la maison. Peter partit très tôt ce soir-là, Remus le suivit et Sirius ne s’attarda pas non plus.
James s’effondra sur le canapé, chose incroyable en plus de deux semaines de séparation avec Lily, il n’avait pas pu se résoudre à s’endormir tout seul dans leur chambre… et au final il avait vraiment mal de dos.
Il sentit quelque chose de dur lui rentrer dans le dos et aperçut une petite plaque de métal, d’où cela pouvait-il provenir ?
Il se rappela alors que c’était la petite plaque que le médicomage lui avait donnée, elle avait dû glisser de son manteau lorsqu’il l’avait posé sur le canapé. Il avait complètement oublié ce détail avec tous les problèmes qui avaient suivi. Il ne voyait pas vraiment ce que cela pouvait être, il la tourna plusieurs fois dans ses doigts mais ne trouva aucun bouton, aucune indication.
Il tapota alors dessus avec sa baguette et une image se fit alors voir, enfin pas tout à fait une image, un petit film plutôt, il ne voyait pas très bien ce que c’était mais il devina tout de suite qu’il devait s’agir de l’échographie et que le truc en noir et blanc qu’il voyait était son bébé.
Il était tout ému, il avait devant les yeux son bébé, sa chair, le fruit de son amour pour Lily. Plusieurs petites légendes se mirent en place afin de désigner ce qu’il voyait, on pouvait ainsi voir où se trouvait la tête, les pieds, même si on ne les différenciait pas et la petite chose qui bougeait à cette allure folle n’était autre que le cœur de son enfant.
Il passa une grande partie de la nuit à admirer son bébé avant de s’endormir, le sourire aux lèvres.
Le lendemain, ce fût Sirius qui le leva, c’était devenu une sorte de rituel, Sirius passait toujours chez James pour que ce dernier ne soit pas en retard au travail, on était déjà samedi.
« James, devine quel jour on est ?
-Samedi, pourquoi ? Ca me fait penser qu’il faut que j’aille faire les courses pour demain midi.
-D’accord on est samedi, mais sais-tu quel jour on est ?
-On en est février.
-Ca fait quatorze jours que nous sommes en février, donc nous sommes le quatorze.
-Et alors ? dit James en tentant d’ouvrir les yeux.
-James, qu’est-ce qu’il se passe tous les quatorze février ?
-C’est la Saint Valentin, dit-il d’un ton endormi. »
James se redressa soudainement et sortit du canapé.
« C’est la Saint Valentin, Sirius, s’exclama-t-il.
-Je savais que j’allais quand même réussir à te faire réagir.
-Je n’ai pas de cadeau pour Lily, il faut absolument que je lui trouve quelque chose.
-Vous n’êtes pas censé être en mode pause ?
-Ce n’est pas une raison, il est trop tôt pour les magasins, j’irai après le travail, j’espère qu’il aura le temps de me faire ça.
-James, de quoi tu parles ?
-Tu verras, c’est une surprise.
-La surprise est plutôt pour Lily non ?
-Oui mais tu es bien trop curieux et j’adore t’embêter. »
La journée sembla passer au ralenti du point de vue de James, le temps n’avançait pas, il voyait à tous les coins de rues des couples qui s’offraient des cadeaux, échangeaient des baisers passionnés tandis que lui devait faire des patrouilles dans les rues.
Quand l’heure de la délivrance sonna, il transplanna chez lui, prit un parchemin, dessina quelque chose et fila en direction du Chemin de Traverse.
Lily avait passé sa journée à flâner dans la maison, soit elle lisait un peu, soit elle tentait de parler à son bébé, ce ne fût qu’au moment où elle allait partir qu’elle vit une chouette arriver. Sur l’enveloppe, elle reconnut l’écriture d’Anne.
Ma petite Lily,
Je sais que tu es en ce moment seule alors qu’aujourd’hui est la fête des amoureux, comme je ne veux pas te laisser te morfondre toute seule, je t’envoie cette boîte de chocogrenouilles.
Je pense à toi
Bise
Anne
Elle n’avait même pas noté qu’on était déjà le quatorze février, elle se sentit peinée de ne pas partager cette fête avec James mais elle se sentit encore plus peinée de n’avoir rien reçu de sa part… elle savait qu’elle en demandait trop mais pour le moment elle avait un sacré manque d’affection et elle se sentait mal. Mal dans sa peau, mal dans sa tête, rien n’allait en ce moment, tout semblait marcher de travers. Elle ne s’aperçut qu’elle pleurait que lorsqu’une goutte tomba sur la lettre que son amie lui avait envoyée.
Elle partit travailler, tentant de penser à autre chose.
Mais c’était peine perdue, tous les coins de rues, toutes les allées, tous les magasins lui rappelaient sans cesse ce qu’elle manquait aujourd’hui, partout, les couples s’embrassaient ou s’offraient des présents, ça en devenait écoeurant, comment les célibataires pouvaient-ils supporter cette maudite fête ?
La soirée fût pire, elle voyait que tous les restaurant étaient pleins, les couples riaient, se racontaient des blagues, se prenaient par la main. Quand minuit sonna, Lily fût enchantée de pouvoir transplanner directement chez Gabrielle.
Lorsqu’elle arriva, aucune lumière n’étaie allumée, la maison semblait vide, Gabrielle ne se couchait jamais si Lily n’était pas rentrée, elle en déduisit donc que Gabrielle et Remus étaient partis quelque part en amoureux. Cette pensée lui fit monter les larmes aux yeux, ça devenait une vraie manie en ce moment de pleurer, c’était la mode dans le monde de Lily Evans de pleurer, elle voulait empêcher les larmes de couler mais c’était plus fort qu’elle, elle n’arrivait pas à les retenir.
Un bruit provenant du salon la fit sursauter, elle sortit sa baguette et alluma la lumière du salon. Ce n’était qu’une chouette qui cognait contre le carreau d’une fenêtre, si Lily avait été cardiaque, elle y serait passée. Elle ouvrit la fenêtre et laissa la chouette déposer le petit paquet qui était accroché à sa patte et s’en alla sans demander son reste.
Lily regarda le destinataire du paquet et fût surprise d’y trouver son nom, elle reconnut tout de suite l’écriture et elle ne put s’empêcher d’afficher un petit sourire. James avait finalement pensé à elle.
Elle ouvrit le paquet et y découvrit un paquet plus petit enveloppé dans du papier cadeau rouge, une fleur de Lys accompagnait le paquet et une petite carte.
Il n’y avait pas grand-chose d’écrit mais ces quelques petits mots lui firent monter les larmes aux yeux… décidément.
Bonne Saint Valentin ma chérie.
Je t’aime.
James.
Elle sourit à travers ses larmes et ouvrit le paquet cadeau. Elle découvrit une chaîne avec comme pendentif un cerf qui avait des fleurs de lys entremêlées dans ses cornes. C’était leur symbole d’amour, ce dessin était un vieux souvenir qui remontait à leur septième et dernière année à Poudlard. Elle avait dessiné ce symbole et avait dit qu’ainsi, ils seraient à jamais ensemble. Le voir sur ce pendentif la rendait vraiment heureuse, elle voulait aller le rejoindre et l’embrasser fiévreusement mais elle s’en empêcha, il fallait que ce soit lui qui vienne vers elle, c’était le marché, mais ça n’avait jamais été aussi dur de résister qu’en cet instant.
Le déjeuner du dimanche midi fût au grand étonnement de tous…un déjeuner au restaurant, la viande ayant été carbonisé malgré l’attention constante de James et des légumes réduit en bouillis !!
Deux semaines passèrent, son ventre commençait à se voir maintenant, elle ne pouvait plus prétendre à une prise de poids mineure, certaines personnes dans son entourage professionnel furent surpris de constater que malgré le fait qu’elle soit enceinte, elle était toujours de ronde la nuit, tous savaient bien sûr que le couple Potter ne vivait pas une idylle mais peu comprenaient pourquoi James Potter laissait sa femme faire ses rondes la nuit.
James, de son côté, admirait les différentes photos que Remus réussissait à prendre de Lily, elle était resplendissante et ça ne faisait qu’augmenter sa motivation sur les travaux, ces derniers avançaient normalement, le début avait été ponctué de catastrophes mais finalement ça avançait bien, les fondations posées magiquement étaient bientôt finies, on allait enfin pouvoir faire monter les murs, créer le plancher, agrandir le toit et habiller les murs en revêtement étanche. Elisabeth était toujours présente le soir et ils avaient fini par se lier d’amitié avec elle, elle s’entendait surtout très bien avec Sirius, ils avaient le même caractère blagueur et charmeur mais contrairement à lui, elle était beaucoup plus sérieuse. Elle avait promis à James que les travaux seraient finis dans un peu moins de deux semaines, le temps de faire après la chambre et d’installer la bibliothèque, il en aurait pour au moins une bonne semaine, surtout en ce qui concernait la décoration de la chambre.
Aussi étonnant que cela puisse paraître Remus n’avait pas vendu la mèche à sa fiancée qui devenait de plus en plus suspicieuse, il lui avait juste dit que c’était une surprise pour Lily et qu’elle ne devait pas lui en toucher un mot.
Ce soir-là, Lily était très nerveuse, l’air se réchauffait un peu, on passait au mois de mars mais ce soir, l’air était lourd, elle savait, non, elle sentait qu’il allait se passer quelque chose, elle avait dit à ses collèges de se tenir prêt à affronter des mangemorts. Personne ne l’avait vraiment prise au sérieux, il fallait dire que depuis deux semaines, la compagnie de Lily était très difficile. En plus d’avoir ses hormones en furie, plusieurs hommes avaient demandé d’autres horaires, Lily avait aussi une montée de libido, ce qui la rendait deux fois pire.
Personne n’osait la contredire, Jim avait tenté une fois et il s’était retrouvé projeté contre un mur, personne n’avait compris ce qu’il s’était réellement passé mais ça avait suffit à tout le monde pour savoir qu’il ne fallait jamais énerver une femme enceinte, surtout quand celle-ci s’appelait Lily Evans.
Mais ce soir-là, Lily avait raison, une bande de mangemort débarqua sur le Chemin de Traverse, ils se firent vite encerclés mais Lily prévoyante avait activé l’alerte, un simple sortilège qui mettait en alerte tout le quartier des Aurors, seulement en plein milieu de la nuit, les renforts se faisaient toujours un peu trop longs et présentement le temps leur manquait.
Les mangemorts sourirent au travers de leur masque…
« Mais qu’avons-nous là ? S’exclama une petite voix désagréable au possible.
-Une bande d’Aurors perdus au milieu de nulle part.
-Mais regardez ce qu’on trouve, Lily Potter, une sang-de-bourbe, je sens qu’on va bien s’amuser ce soir, dit une voix grave sur la droite. »
Lily tenta un sortilège qui dévia de sa trajectoire initiale.
« Mais c’est qu’en plus, elle ne sait plus lancer un sortilège, c’est d’un pathétique, on se demande vraiment pourquoi vous êtes acceptés dans des écoles.
-Pas pour des leçons de savoir-vivre, enfin c’est ce que j’en déduis en vous regardant, cracha-t-elle.
-Tu vas te taire petite idiote, dit une voix grave à gauche de Lily. »
Un sort fusa vers elle mais il fut entièrement absorbé par son bouclier.
« Peut-être que je ne sais pas lancer de sortilège, mais les vôtres sont vraiment faibles. »
Le combat s’engagea, enfin pour Lily, c’était une autre paire de manche. Elle ne pouvait que se défendre et ça commençait à l’agacer sérieusement.
Elle se prit un Doloris dans le dos que le bouclier ne put absorber, la douleur s’insinua en elle et elle hurla comme pour atténuer cette souffrance. Elle avait peur, pas pour elle mais pour son bébé, elle ne voulait pas le perdre. Lorsque le sortilège s’arrêta, elle lança un regard empli de haine au mangemort qui l’avait attaqué et ce dernier fit un sympathique vol plané avant d’atterrir dans un mur, il était KO.
« Tu vois mon bébé, si tu ne me laisses pas faire des sortilèges contre ses méchants sorciers, ils vont gagner et tu ne veux pas que la douleur continue n’est-ce pas, dit-elle doucement en caressant son ventre. Donc tu vas me faire le plaisir de ne pas dévier les sortilèges de leur trajectoire, je ne veux pas qu’il t’arrive du mal et ces hommes-là veulent t’en faire. »
Elle croisa les doigts pour que son bébé aille bien, que le Doloris ne l’ait affecté en aucune manière. Elle se concentra et envoya un sortilège de désarment sur un mangemort, mais récupéra trois baguettes d’un coup, trois mangemorts firent un vol plané. Elle afficha un sourire satisfait, son bébé semblait enfin comprendre quelques notions de survie. Elle redressa la tête et vit que les renforts étaient arrivés, depuis combien de temps elle l’ignorait.
Elle entendit un sortilège dirigé contre elle qui se fit absorber par son bouclier. Elle entendit un sortilège stupéfix contre le mangemort qui l’avait attaqué. Elle se retourna et se retrouva face à son mari, elle lui sourit, soulagée de le voir ici.
« J’espère que tout va bien, dit-il en s’approchant doucement d’elle.
-Ca va, merci beaucoup pour l’aide.
-Je ne savais pas que tu avais un bouclier aussi puissant.
-Oui, répondit-elle simplement. Il faut qu’on aille aider les autres. »
Lily partit devant, James se sentit un peu seul, désespéré, elle le fuyait toujours mais dès qu’il aurait fini la maison, il lui sauterait dessus et il était hors de questions qu’elle s’en aille comme elle venait de le faire. La bataille se termina tard dans la nuit mais James ne chercha pas Lily après, il rentra directement chez lui et admira le travail qui avançait doucement mais sûrement. Même si sa rencontre avec Lily avait été courte, il en avait gravé chaque instant, il avait tout de suite remarqué que son ventre se voyait, pour lui c’était évident, il avait aussi remarqué qu’elle portait le pendentif qu’il lui avait offert et ça lui avait fait vraiment plaisir. Tout n’était pas perdu et il souhaita que ce ne soit jamais le cas.
Avec Sirius et Remus, ils avaient déjà discuté du papier peint de la chambre, James savait que la couleur préféré de Lily était le vert mais il ne voyait pas vraiment une chambre entièrement verte, cela ressemblerait trop à une chambre de Serpentard. Ils envisagèrent des dessins de savane mais ça ne plaisait pas vraiment, ils s’étaient finalement décidés sur une forêt tropicale comme ça le vert y serait, mais pas trop.
Au fur et à mesure que la semaine s’écoulait, Lily souhaitait James à ses côté plus que tout, sa libido couplée à ses hormones était intenable, ses rêves ou plutôt fantasmes commençaient à la rendre complètement folle. Plusieurs fois, Gabrielle l’avait empêchée de rejoindre James en l’enfermant dans sa chambre. Et bien sûr Remus était toujours mort de rire, Lily lui avait lancé des regards de la mort qui lui avait fait perdre son sourire mais on voyait que ces yeux étaient rieurs.
En plus elle devenait grosse, elle se demandait maintenant si James n’allait vraiment pas aller voir ailleurs, c’est vrai, qui voulait d’une femme qui grossissait au fur et à mesure que les jours avançaient ?!
Quand elle posait ses mains sur son ventre, elle pouvait sentir un petit quelque chose, c’était une sensation vraiment bizarre mais tellement géniale. Plusieurs fois, elle s’était demandé ce que James fabriquait, si elle lui manquait tant que ça, pourquoi ne réagissait-il pas ? Elle ne pouvait pas l’attendre indéfiniment, il fallait bien qu’elle trouve un lieu où élever son enfant si James ne faisait rien, il lui paraissait tellement distant. Elle aurait tellement aimé être tous les jours avec lui, parlant des projets qu’ils feraient avec leur bébé, lui construire une chambre, trouver des prénoms, imaginer un avenir pour ce petit bout de chou. Mais non, rien, Lily passait ses journée plongée dans les livres et à travailler. Rien de très productif, ce qui entraînait d’ailleurs une prise de poids plus rapide.
Elle entendit Gabrielle rentrer du travail.
« Gabrielle ?
-Oui c’est moi, je suis crevée, comment vas-tu aujourd’hui Lily ? Et le bébé, il n’a pas fait trop de bêtise aujourd’hui ?
-Non, depuis la bataille il n’a rien fait, il faudra que je demande conseil au médicomage.
-Tu y retournes fin mars c’est ça ?
-Oui dans une semaine, j’ai hâte de savoir le sexe du bébé.
-Je t’envie tu sais, enfin de ta condition de femme enceinte.
-Tu aimerais tomber enceinte ? Mais tu as encore tout ton temps, où en est le dossier pour la demande en mariage ?
-Aux oubliettes apparemment, ça fait déjà trois bonnes semaines qu’on l’a complété, qu’on a passé toutes sortes d’examens à la noix et c’est toujours la même rengaine : ‘On vous contactera par hibou.’
-Ne perds pas espoir Gabrielle.
-Tu sais, je me considère déjà mariée à Remus, ce n’est pas une cérémonie qui va changer quelque chose, c’est juste un symbole. Dans mon cœur, je suis déjà sa femme, je veux vieillir à ses côtés et je compte bien le faire.
-Moi aussi je me considère comme ton époux, dit une voix derrière Gabrielle.
-Depuis quand nous espionnes-tu ?
-Pas très longtemps mais assez longtemps pour te dire que je t’aime Gabrielle et cérémonie ou non, je compte bien vieillir à tes côtés pour le meilleur comme pour le pire.
-Oh arrêtez, dit Lily les larmes aux yeux, vous n’en avez pas marre de me voir pleurer à chaque fois que vous parlez d’amour ? Moi j’en peux plus mais je n’arrive pas à me retenir.
-Je te parie Lily, que dans trois semaines, tu seras de retour chez toi, dit Remus avec un sourire mystérieux.
-Tu me caches quelque chose Remus ? S’indigna Lily.
-Tu verras mais il faut que tu tiennes encore trois petites semaines, James change, ça il n’y a pas de doute, répliqua-t-il. D’ailleurs, je vais aller le retrouver, je vous fausse encore compagnie pour ce soir.
-Tu vas encore ne rien nous dire n’est-ce pas ? questionna Gabrielle.
-Non, mais vous le saurez bien assez tôt, je reviens ce soir.
-Moi il faut que je parte travailler, j’ai déjà du retard…
-Eh bien allez-y, laissez moi tomber, je vais rester chez moi seule, pour la peine je vais aller me prendre un bain.
- Tu ne m’attends pas pour ton bain ? Demanda Remus.
-Non, tu n’avais qu’à rester à la maison.
-Ce n’est pas juste dit-il en transplannant. »
Remus arriva chez James avec une petite moue de colère.
« Qu’est-ce qu’il t’arrive Remus ? demanda Sirius qui aidait James et Elisabeth à mettre en place le plancher et le début des murs, tout se construisait sous les différents sortilèges que lançaient les trois personnes.
-A cause de toi James, je rate un bain en compagnie de Gabrielle, tu vas le regretter. Tu as intérêt à vraiment te faire pardonner.
-Dans trois semaines, je te débarrasse d’une femme enceinte qui devrait être particulièrement sensible en ce moment.
-Ca pour être sensible, elle l’est, ça ne me gêne pas, le plus gênant c’est sa libido.
-Quoi ?! S’exclama James qui arrêta soudainement de lancer les sortilèges. Comment ça sa libido… tu n’as rien fait avec elle j’espère.
-Mais qu’est-ce que tu vas inventer ? Que j’ai profité d’elle, non mais ça va pas la tête Cornedrue !! Elle est juste intenable, Gabrielle est obligée de l’enfermer dans sa chambre sinon elle aurait déjà débarqué depuis longtemps et ta surprise n’aurait plus eu le même effet je pense.
-Oui mais je n’aurais pas vraiment été contre une bonne séance physique avec ma femme, faut pas croire mais moi aussi ma libido commence à augmenter…
-Oui mais tu n’es pas enceinte jusqu’à preuve du contraire, donc tu n’as pas de bonnes excuses, rigola Remus.
-Comme si il fallait avoir une excuse pour avoir une libido forte… »
Les garçons et Elisabeth se mirent à travailler de plus en plus rapidement, quand on avait compris les différents sortilèges à appliquer, cela allait beaucoup plus rapidement, surtout que les garçons n’étaient pas les pires élèves de Poudlard en matière d’apprentissage de nouveaux sortilèges.
Une fois minuit arrivé, ils regardèrent le résultat avec un grand sourire, l’agrandissement du salon était enfin fini, il ne manquait plus qu’à faire la chambre et la partie construction serait achevée, il ne resterait que la partie décoration. Elisabeth ne ferait plus partie de la bande au niveau de cette étape.
« On avance assez vite, je pense que d’ici moins de deux semaines ce sera achevé, il ne manque plus que la chambre là-haut et le toit, c’est le toit qui va nous poser le plus de problème car il va falloir réorganiser toutes les tuiles pour être sûr qu’il n’y aura pas de fuites, ce serait dommage tout de même. On pourra ensuite enlever le sortilège qui protège la partie mise à nue de la maison. »
En effet, à cause du temps, un puissant sortilège entourait la partie de la maison en construction afin que les poutres et l’intérieur ne soit pas mouillés par les fréquentes trombes d’eau qui tombaient.
« Moins de deux semaines mais c’est génial, allez, dans un peu moins de trois semaines je retrouve ma Lily alors, s’exclama-t-il tout joyeux. Je vous ai montré l’échographie ? Mon bébé est déjà le plus beau bébé du monde…
-Montre nous ça, je n’arrive pas à croire que tu ne l’aies pas fait plus tôt. »
James revint avec la petite carte argenté et tapa dessus du bout de sa baguette, l’image sortit de la carte et tous purent l’admirer.
« Oh James, je suis vraiment heureuse pour vous, s’écria Elisabeth, j’ai vraiment hâte d’avoir un enfant mais pour le moment, il me faut déjà quelqu’un.
-James, c’est quoi le petit truc là qui bouge ? demanda Sirius.
-C’est son cœur.
-Ouais, je veux bien dire que c’est mignon mais le seul truc que je vois c’est un machin en noir et blanc bouger un peu…
-Sirius, tu n’as jamais eu beaucoup de tact dans ta vie s’exclama Remus. En tout cas James, je suis vraiment heureux pour toi, dit Remus avec un sourire.
-Bon, les gars je vais vous laissez, il faut que je parte, on se revoit donc demain.
-A demain Elisabeth.
-Je pars aussi rejoindre ma fiancée… enfin ma femme… enfin Gabrielle vous m’avez très bien compris.
-Oui mais on adore voir la petite teinte rouge sur tes joues quand tu parles d’elle, je ne veux même pas savoir à quoi tu penses.
-Moi je vais rejoindre mon lit, dans mon appart, seul, loin de tout le monde, isolé du monde magique…
-Arrête, tu vas me faire pleurer Sirius, je te signale que moi je dors sur le canapé !!
-Uniquement parce que tu ne veux pas dormir dans ton lit.
-Pas sans Lily… »
Sur cette discussion passionnante, Remus s’éclipsa discrètement. Sirius le suivit une bonne heure plus tard.
Cette semaine encore s’écoula rapidement, depuis que James était pris dans les travaux, il ne voyait plus le temps passer même si Lily lui manquait cruellement, tous les soirs il avait droit à une photo que Remus avait pris, il était drôlement fort puisqu’il avait Lily en pleine journée alors que Remus était censé travailler, il le soupçonnait d’avoir enchanté l’appareil photo comme il le faisait à Poudlard.
Voilà, on y était enfin, elle était enceinte de quatre mois et demi et elle allait enfin savoir si son bébé était une fille ou un garçon, elle était vraiment impatiente de savoir. Le médicomage ne dit rien sur l’absence du futur père et elle ne se voyait pas vraiment lui expliquer que son mari n’assumait pas son futur enfant.
La séance dura une bonne heure et Lily en sortit le sourire aux lèvres, elle était heureuse et enfin fixée, elle pouvait aller acheter quelques vêtements maintenant.
Elle rentra chez Gabrielle le sourire aux lèvres et leur dit la bonne nouvelle… elle allait avoir un fils.
Remus quitta ce soir-là sa maison avec un sourire aux lèvres, James allait avoir un fils, quelle heureuse nouvelle. Il fallait qu’il le découvre par lui-même car il venait de promettre à Lily de ne rien dire à James… dur dur, pourquoi c’était toujours lui qui se retrouvait entre les deux ?!
« Alors Remus, tu as des nouvelles de Lily ? L’accosta James une fois qu’il transplanna chez lui.
-Eh bien aujourd’hui elle est allée voir le médicomage pour son échographie.
-Et le bébé va bien ?
-En parfaite santé.
-Tu sais si c’est un garçon ou une fille ?
-Je le sais mais elle m’a fait promettre de rien dire… mais vu que tu as réussi à te faire parvenir la première échographie, tu devrais pouvoir avoir la deuxième.
-Il est quelle heure ? Tu crois que c’est fermé ?
-Il est dix sept heure, tu devrais te dépêcher.
-Tu es vraiment un super copain Remus, je file, commencez sans moi, on a bientôt fini… plus qu’une semaine pour faire le toit et il n’y aura plus qu’à faire les courses. »
James fila à St Mangouste à toute vitesse, une fois qu’il trouva le bon étage, il eu juste le temps de voir le médicomage fermer sa porte avec un sortilège, il lui fit de grands signes et lui parla.
« Je sais que ça va vous paraître étrange mais il faut que je vois l’échographie de ma femme.
-Mme Potter ?
-Oui, vous n’avez pas la petite carte comme la dernière fois ? S’il vous plaît, murmura-t-il avec un regard suppliant.
-Elle vous en fait voir de toutes les couleurs pour que vous ne puissiez pas venir ensemble me voir ?
-C’est assez compliqué mais c’est entièrement de ma faute.
-Tenez, dit-il en sortant une petite carte de sa sacoche, je la gardais sur moi au cas où je vous aurais croisé dans la rue. Je sais que vous patrouillez souvent sur le Chemin de Traverse.
-Merci mille fois.
-Mais de rien »
James courut à l’aire de transplannage et arriva chez lui. Il trouva Sirius, Remus, Peter et Elisabeth qui travaillaient sur la future chambre.
« Je l’ai s’écria-t-il fièrement.
-On l’a déjà vue James, dit Sirius.
-Non c’est l’échographie d’aujourd’hui. »
Il tapa avec sa baguette sur la carte et ce qu’il vit lui fit monter le sourire aux lèvres. On distinguait déjà beaucoup mieux le foetus, on pouvait voir une sorte de tête déformée, on devinait la colonne vertébrale, deux bras, deux jambes et…
« C’est un garçon s’exclama James, regardez, il a un petit zizi ici.
-James tu vas être euphorique comme ça toute la soirée ? Parce que je ne sais pas si je saurai te supporter dans cet état-là, on pourrait presque dire que tu es saoul.
-Je suis saoul de mon fils. Il est magnifique.
-Oui, enfin c’est quand même qu’un fœtus tout de même, faut pas s’emballer.
-Il sera encore plus beau que moi, sûrement un excellent joueur de Quidditch.
-Tu arrives à voir ça sur un fœtus, j’ai toujours dit que tu étais trop fort James, s’exclama Peter.
-Bon, on se remet au travail, faut pas traîner si James veut revoir sa belle, dit Elisabeth. »
Lily racontait tout ce qu’elle pouvait au bébé, à son fils, elle savait enfin, elle ne pouvait pas être plus heureuse qu’aujourd’hui. Elle commençait à sentir une petite bosse qui semblait être son fils mais il ne bougeait pas encore. Elle avait hâte qu’il puisse enfin l’entendre, elle pourrait tout lui dire, espérant ainsi qu’il l’écoute. Elle lui envoyait souvent des vagues d’amour à travers son émotion. Le bébé ne s’en plaignait pas. Le Doloris ne l’avait pas touché, apparemment Lily avait inconsciemment pris tout le sort, protégeant au maximum son bébé mais il ne fallait plus que ça arrive, elle avait été interdite de combat. Mais Lily Potter était aussi réputée pour son caractère borné, elle n’avait rien dit à Gabrielle sur cette partie-là de son entretien avec le médicomage.
Lily avait décidé de sortir beaucoup plus, par conséquent elle voyait beaucoup plus James, ce dernier parlait toujours avec énormément d’entrain à Sirius, il semblait rayonner de joie, alors qu’elle, elle était malheureuse toute seule dans son coin. Souvent Remus lui répétait encore et toujours que James supportait mal son absence mais elle avait tellement du mal à y croire quand elle regardait James parler avec Sirius. Plusieurs fois, elle avait entendu le nom d’Elisabeth, elle ne supportait plus d’être dans l’ombre de quelque chose, elle sentait qu’il se tramait quelque chose entre les quatre amis de toujours puisque depuis un mois, ils se voyaient tous les soirs chez eux, enfin l’ancien chez eux. Si dans deux semaines, d’après Remus, il ne se passait rien, elle quitterait Remus et Gabrielle pour aller s’installer seule quelque part dans Londres, tant pis pour James, elle tenterait de refaire sa vie toute seule. Plus que deux semaines d’interrogations, deux semaines de suspens… après il serait trop tard.
A suivre... |
Exporter la fiction 
