Annonce : Voici le quatrième chapitre des aventures de Drago et Blaise. La suite a tardé un peu à venir et j'en suis désolée, mais avec la fac et les partiels, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire. Et lorsque j'avais du temps libre, je n'avais pas forcément l'envie, ni la motivation pour le faire. Enfin, voilà tout de même la suite que j'avais promi rapidement (au moins, vous avez pas eu à attendre un an XD). Je dédicasse ce chapitre à Mymy, toujours fidèle lectrice et revieweuse, qui vient de finir ses partiels aujourd'hui (j'espère que tu as tout déchiré XD). Chapitre 4 : Retrouvailles Harry Potter, surnommé le Survivant par bon nombre de sorciers d’Angleterre, était, tout comme Drago et Blaise, âgé de 23 ans. Il n’avait pas beaucoup changé depuis ces cinq dernières années. Il avait toujours sa cicatrice en forme d’éclair sur le front, témoin d'une vie passée tumultueuse. Ses cheveux était toujours d’un noir de jais, qui brillaient aux rayons du soleil et qui étaient éternellement ébouriffés, comme s’il venait de sortir du lit après une folle nuit excitante. Et il avaient toujours des yeux d’un vert émeraude étincelants, bien qu’ils n’étaient plus cachés par ses horribles lunettes rondes. Bien sûr, il avait grandi, mais cela valait pour chacun d’entre eux, donc il faisait toujours une demi tête de moins que Drago. Et pour finir, son corps, qu’il cachait par des vêtements amples, était toujours aussi chétif. En conclusion, Harry Potter restait le même beau garçon que Drago avait connu autrefois. C’est d’ailleurs le fait qu’il n’ait pas changé qui rappela à l’ex-Serpentard pourquoi et comment il en était tombé amoureux. Drago se savait gay depuis le jour où il s’était mis à bander à la vue des fesses d’Adrian Pucey, le poursuiveur de l’équipe de Quidditch des Serpentards. Il n’avait que 14 ans à cette époque, mais était déjà prêt à faire de nombreuses expériences. Et c’est comme ça qu’à 17 ans, il était devenu le plus expérimenté des garçons de Poudlard. Mais il n’était encore jamais tombé amoureux d’une de ses conquêtes, et la famille Malefoy n’étant pas réputée pour être familier de ce sentiment, Drago n’y connaissait vraiment rien de ce côté-là. C’est pour cela que, lorsqu’il a commencé à se sentir bizarre en présence d’Harry - augmentation du rythme cardiaque, bouffées de chaleur, curiosité maladive sur ses activités journalières, énervement incontrôlé sur toutes les personnes l’approchant d’un peu trop près, etc. -, il avait cru tout d’abord que tout cela était dû au stress de la bataille qui approchait à grand pas et était donc allé voir l’infirmière pour qu’elle lui donne un ou deux calmants. Quelle ne fut pas sa surprise quand Mme Pomfresh, réputée pour son sérieux professionnel, s’était mise à rire à l’évocation de tout ses symptômes ! Elle lui avait alors avoué qu’il n’était pas du tout sujet au stress, mais pensait plutôt qu’il était amoureux, ce qu’elle avait applaudi d’ailleurs. Un choc pour le jeune Serpentard qui ne s’était pas du tout attendu à ça et avait tout de même du prendre des calmants sous peine de faire une crise de nerfs. Depuis ce jour, Drago s’était peu à peu rendu compte de ses sentiments grandissants pour le Gryffondor et, même si cela lui avait fait peur au début, il avait fini par les accepter. L’ex-Serpentard sortit difficilement de ses souvenirs, dont il avait l’impression qu’ils ne remontaient qu’à hier seulement, lorsque la voix grave du brun s’éleva dans les airs. - Waouh ! Vous, ici ? C’est… C’est complètement invraisemblable ! - Oui... Absolument... Invraisemblable… C’est le mot que je cherchais,dit alors Blaise qui était lui aussi abasourdi par cette rencontre pour le moins inattendue. D’ailleurs, il jetait des coups d’œil fréquents à Drago, debout à côté de lui, pour vérifier qu’il aille bien. Il ne savait pas du tout comment le blond allait réagir et avait peur que la vue du brun ne lui fasse faire une grosse bêtise, comme l’embrasser à pleine bouche, par exemple. C’est pour cela qu’il préférait garder un œil sur lui. « Vigilance constante ! » comme disait ce vieux fou de Maugrey Fol Œil. Harry, quant à lui, n’arrêtait pas de se passer nerveusement la main dans les cheveux, les ébouriffant un peu plus à chaque fois et faisant craquer Drago de seconde en seconde. Il n’avait gardé aucune rancœur envers les deux jeunes hommes, en particulier Malefoy. Après tout, ils avaient fait un boulot fantastique durant la guerre, en travaillant comme espion pour l’Ordre du Phénix. Ils avaient risqué leur vie à chaque moment et c’était en partie grâce à eux qu’Harry avait pu triomphé de Voldemort. Mais depuis ces événements tragiques, le héros du monde sorcier avait décidé de mettre un peu de côté la magie et, en dehors de ses amis proches, il n’avait revu personne d’autres depuis près de cinq ans. Alors rencontrer deux de ces anciens « camarades » de Poudlard et ce, en plein cœur du Brésil pour une expédition sur la Cité Perdue de l’Eldorado, c’était une très étrange coïncidence. - Alors comme ça, tu es... tu es le chef de cette expédition, c’est bien ça ? demanda confirmation le noir avec un petit sourire figé. Il était intimement persuadé que Peter Harris était derrière cette étonnante rencontre. C’était tellement énorme ce qu’il leur arrivait à l’instant, qu’il était impossible que ce soit autre chose qu’une coïncidence. Il savait que Peter avait consciemment envoyé Drago vers Harry. Restait maintenant à savoir si cela avait été fait dans un but cruel pour faire du mal au blond ou si c’était, au contraire, pour l’aider. Et même s’il savait que son meilleur ami allait forcément souffrir de ses retrouvailles, il ne put se résoudre à penser que Peter était si machiavéliquement stupide et qu’il avait fait ça uniquement pour achever son ex-petit ami. - C’est exact, répondit Harry qui affichait un sourire sincère. Et vous, vous devez être les deux personnes indispensables à mon expédition dont Monsieur Harris m’a parlé, je me trompe ? Blaise fit un petit sourire narquois à l’évocation du « Monsieur Harris ». Il n’était pas habitué à ce qu’on l’appelle comme ça, entendant le plus souvent des « Peter » ou « Harris l’Infâme » (surnom trouvé et utilisé par lui et dont il était très fier). Cela sonnait bizarrement à ses oreilles et il se dit intérieurement que le « Monsieur » ne lui allait décidemment pas du tout. - Indispensables, peut-être pas, ria le noir. Mais utiles, oui, sûrement. Le cœur de Drago se gonfla au léger rire qui s’échappa des lèvres du brun. Pourtant, ce n’était pas un merveilleux rire cristallin comme il en avait l’habitude, mais plutôt un rire nerveux. En effet, depuis que les trois personnes avaient fêté leurs retrouvailles, Drago ne cessait d’observer Harry, détaillant les courbes de son corps d’adulte, redécouvrant les traits de son visage... Il ne le quittait pas des yeux, oubliant ce qu’il se passait aux alentours et n’écoutant même pas la conversation qui se déroulait entre Blaise et Harry. Ce dernier, qui sentait le regard insistant du blond posé sur lui et l’observé dans les moindres détails, était très embarrassé. Il se sentait complètement mis à nu, comme si ces yeux gris pouvaient voir les tréfonds de son âme. - Il m’a informé du fait que vous aviez quelque chose de très important qui pourrait m’aider dans la quête de l'Eldorado, continua l’ex-Gryffondor. Je me demande bien ce que cela peut être. Blaise sourit intérieurement en s’apercevant que la curiosité d’Harry, elle non plus, n’avait pas du tout changé. Elle était toujours aussi forte et ça ne l’aurait pas dérangé outre mesure s’ils n’avaient pas été directement concernés. Il ne savait d'ailleurs pas quoi répondre. Fallait-il le mettre au courant de l’existence de la carte maintenant ou laisser les choses suivre son cours ? De toute façon, il l’apprendrait bien un jour ou l'autre, alors autant que ce soit tout de suite. Il jeta un coup d’œil à Drago, comme pour lui demander l’autorisation de parler de la carte, mais celui-ci était trop absorbé dans la contemplation du brun pour pouvoir faire attention à lui. Alors il préféra se taire, ne voulant pas faire de bêtises. - Eh bien, il s’agit de mes muscles et de son cerveau, dit-il en désignant son ami à côté de lui. Il ne faut jamais négliger ces deux caractéristiques indispensables ! - Je n’en doute pas, ria de bon cœur Harry. Le brun était peut-être très naïf à certains moments, il n’en était pas pour autant stupide au point de croire toutes les paroles de Blaise. Il savait que les deux jeunes hommes en face lui cachaient quelque chose, mais il avait également suffisamment confiance en eux pour ne pas les presser de questions et attendre qu’ils se confient par eux-mêmes, même si la curiosité le démangeait. - Il est vrai que ce sont les deux seules qualités qui me manquent pour... Le souffle coupé, Harry n’avait pu finir sa phrase. Drago, qui s’était retenu jusque-là pour ne pas se jeter sur le brun, venait de craquer. Dans un mouvement rapide, il s’était approché de lui, avait passé les bras autour de ses épaules et l’avait brusquement collé contre son torse. Harry avait été si surpris qu’il n’avait même pas cherché à l’en empêcher. Il était complètement figé et il affichait une jolie couleur rouge brique qui, il fallait bien avouer, lui donnait un petit air enfantin et le rendait plus mignon encore. Il ne savait pas quoi faire et jetait des regards désespérés vers Blaise, qui n’était pas plus avancé que lui. Ce dernier savait pourtant que Drago allait réagir à la présence du brun. Il ne savait pas quand, ni comment, mais il le savait, et il se flagellait mentalement pour ne pas avoir pu éviter ça, le blond étant trop imprévisible et trop rapide surtout. Mais aussi gêné que l’était Harry, il remarqua avec plus ou moins d’étonnement qu’il était étrangement bien dans les bras de son ancienne Némésis. Il sentit son corps se détendre peu à peu et, s’il ne s’était pas retenu au dernier moment, il aurait sûrement rendu l’étreinte de Drago. D’ailleurs, il avait commencé à lentement lever les bras, avant de rapidement les laisser retomber de chaque côté de son corps lorsqu’il s’était soudain rendu compte de ce qu’il s'apprêtait à faire. Il se passa encore quelques secondes avant qu’une voix, que Drago avait espéré ne plus jamais entendre et surtout pas en compagnie d’Harry, ne vienne les interrompre : - J’espère que je ne vous dérange pas ? Ginny Weasley, l’unique fille de la très nombreuse famille Weasley, se tenait à quelques mètres des deux jeunes hommes, les bras croisés, une expression indéchiffrable sur son visage au teint typiquement anglais. Le brun, qui s’était soudain crispé au son de la voix de la rousse, se détacha brusquement des bras protecteurs de Drago et alla rapidement rejoindre sa petite amie. Tout comme Harry, l’ancienne élève de Poudlard n'avais pas particulièrement changé. Elle avait, certes, légèrement grandi et les traits de son visage étaient devenus plus adultes, mais elle était toujours aussi reconnaissable avec ses cheveux d’un roux flamboyant qui l’était encore plus aux rayons de ce soleil brésilien. - Ah, Ginny ! S’exclama Harry, avant de doucement l’embrasser sur la joue comme pour la rassurer. Il savait la jeune fille jalouse et possessive et, étonnement, elle l’était même avec les hommes. Surtout avec les hommes, à vrai dire, ce que Harry n’avait jamais compris d’ailleurs. Heureusement, elle n’avait jamais fait de scandale à proprement parler. Elle se contentait généralement de surveiller ses agissements du coin de l’œil et de menacer ses supposés prétendants avec le regard le plus noir qu’elle ait en sa possession. Ensuite, quand ils étaient enfin seuls, elle lui posait quelques questions étranges du genre : « Si tu étais gay, sortirais-tu avec lui ? », ce à quoi Harry répondait toujours : « Je ne suis pas gay, alors la question ne se pose pas ». Mais cela ne satisfaisait jamais la rousse qui continuait son manège chaque fois qu’un homme tournait d’un peu trop près autour de son petit ami. - Tu te rappelles de Drago Malefoy et Blaise Zabini, je suppose ? dit Harry en désignant les deux jeunes hommes en face. Il avait préféré changer de sujet, remarquant dans le comportement de la rousse, qu’elle n’avait pas du tout apprécié la scène qui s’était déroulé devant ses yeux quelques minutes plus tôt. Il était d’ailleurs mal à l’aise vis-à-vis d’elle. Non pas à cause de cette étreinte, après tout, il n’y avait rien de mal dans le fait d’enlacer une personne du même sexe que soi et puis, ce n’était pas lui qui avait fait le premier pas, il n’avait donc rien à se reprocher de ce côté-là. Mais il se sentait un peu coupable d’avoir apprécié, voire même aimé, ce moment passé dans les bras de Malefoy. Cette dernière fit un grand sourire à ses deux anciens camarades de Poudlard. Elle n’avait bien sûr pas eu besoin que Harry le lui dise pour qu’elle reconnaisse les deux jeunes hommes décorés de l'Ordre de Merlin troisième classe à la fin de la guerre. Et puis, même si cela faisait plus de cinq ans qu’elle ne les avaient pas revu, il n’était pas difficile de reconnaître Drago Malefoy avec ses cheveux trop blond et son air constamment agacé. - Oui, bien sûr, répondit-elle en tendant une main vers Blaise pour qu’il la serre, ce qu’il fit par politesse. Bienvenue au Brésil ! Elle fit de même avec Drago, mais ce dernier ne réagit pas. Le fait d’avoir été brusquement rejeté par celui qu’il aime tout à l'heure, l’avait profondément blessé, et il en voulait à cette fille d’avoir si bien dressé Harry. Il se contenta donc de la regarder avec le plus de mépris possible, énervé qu’elle soit encore aux côtés du brun au bout de cinq ans. Il avait naïvement pensé, et surtout espéré, que celui-ci soit célibataire, mais apparemment, Ginny était pire qu’une sangsue et resterait accroché à lui jusqu’à ce qu’elle en soit définitivement lassée, ce qui n’arriverait sûrement pas de sitôt... Cette pensée le fit grimacer et il se renfrogna encore plus. Il mit alors ses mains dans les poches de son pantalon en toile, jeta un dernier regard noir vers Ginny, et passa devant elle, ignorant totalement sa main tendue, pour se diriger vers le bateau où les dockers finissaient de charger le matériel. La jeune fille se sentit un peu idiote avec sa main tendue dans le vide, mais elle reprit vite contenance, haussant les épaules comme si cela ne l’avait pas touché. Harry, quant à lui, était un peu déçu par le comportement du blond qu’il suivait du regard. Il pensait, à juste titre, que celui-ci avait changé et était devenu un jeune adulte mature et responsable, mais ce qu’il venait de faire à l’instant prouvait qu’il n’avait pas encore totalement grandi et ça le décevait. Bien sûr, il savait que Ginny et lui n’avait jamais pu s’encadrer. Il n’avait jamais su pourquoi d’ailleurs, puisque Malefoy avait réussi, pendant la guerre, l’exploit de supporter son meilleur ami, Ron Weasley, ce qui n’était pas gagné d’avance. Mais avec la sœur de celui-ci, ça n’avait jamais marché, il espérait donc que la situation allait s’arranger, car il ne se voyait pas s’interposer à chaque fois pour que les deux ne s’entretuent pas. - Excusez-le, dit Blaise un peu énervé de devoir s’excuser à la place de son meilleur ami. Il est un peu nerveux à cause de ces retrouvailles avec le héros du monde sorcier et ça le rend grognon. Harry rougit, gêné par cet appellation, et il voulut répliquer, mais Ginny fut plus rapide. - Ce n’est pas grave, sourit-elle. Il est vrai que retrouver d’anciens camarades d’école peut nous faire faire n’importe quoi, fit-elle remarquer en pensant à ce qu’il s’était passé entre Harry et Drago. Mais passons ! Je suis venue vous prévenir que le bateau était prêt à partir, il est temps de monter à bord. Blaise hocha légèrement la tête avant de partir rejoindre son meilleur ami. Harry fit un pas dans l’intention de le suivre, mais il fut stoppé par Ginny qui le retint par le bras. Elle se mit ensuite face à lui et se colla contre son torse pour qu’il l’enlace, ce qu’il fit. - Dis-moi que tu m’aimes, ordonna-t-elle gentiment. - Je t’aime, obéis Harry sans vraiment comprendre pourquoi elle lui demandait ça. Elle parut satisfaite puisqu’un sourire vint illuminer son visage. Puis, elle passa une main sur la nuque du jeune homme et le tira vers elle, posant brusquement ses lèvres sur les siennes. Harry fut au début surpris, mais il se laissa peu à peu aller à ce baiser passionné, voire sauvage. Ginny ne relâcha sa prise que lorsqu’elle manqua d'air, et Harry mit un certain temps avant de reprendre un rythme respiratoire normal. Elle s’agrippa ensuite à l’un de ses bras et l’entraîna vers le ponton, sous le regard meurtrier d’un jeune homme blond qui les observait au loin. oOoOoOoOoOoOoOo Depuis qu’il était monté à bord du petit bateau à moteur, Drago Malefoy n’avait pas cessé d’observer les faits et gestes de ce couple qui le faisait vomir intérieurement. Il n’avait donc rien manqué du spectacle lorsque la Weasley s’était soudainement jeté sur Harry pour happer ses lèvres et, malheureusement pour lui, tout ce qu’il pouvait faire à cet instant c’était de les regarder s’embrasser, le cœur brisé, en s’imaginant être à la place de cette vulgaire rouquine. Il redoutait d’ailleurs ces moments où il verrait le couple en train de se bécoter et il espérait sincèrement y échapper le plus souvent possible. Mais il était très sceptique à ce que cela se réalise, surtout que Ginny semblait le narguer intentionnellement en s’affichant aux bras de Harry. Ne venait-elle pas de le regarder avec mépris juste avant de se jeter sur le brun ? Le bruit du moteur le sortit soudain de ses sombres pensées, mais il continua d’observer de loin le couple, bras dessus, bras dessous, prêt à embarquer. Ce n’est seulement lorsqu’il sentit quelqu’un s’asseoir à ses côtés qu’il stoppa son observation pour tourner la tête vers l’opportun. Un grognement s’échappa alors de ses lèvres lorsqu’il reconnut la personne et il se renfrogna un peu plus, sachant très bien pourquoi il était là. - Je vois que ma présence te fait plaisir… Moi qui croyais pourtant que c’était l’amour fou entre nous. Tu me déçois, mon lapin. Drago grogna une seconde fois au surnom débile que venait de lui trouver son meilleur ami, et il répliqua de son habituel ton froid : - Inutile de venir gaspiller ta salive, je sais ce que tu veux et c’est hors de question. Blaise n’était nullement étonné de la façon dont le blond avait deviné avec aisance ce qu’il s’apprêtait à dire. Il savait qu’il était très perspicace et cela était un avantage comme un inconvénient. - Je sais que cette situation est pénible pour toi... commença le noir, qui fut vite interrompu par le ricanement de Drago. - Pénible ?! s’exclama celui-ci. C’est une vraie torture, tu veux dire ! Les voir ensemble, si proche... Les voir s’embrasser... Tu ne peux même pas savoir à quel point j’en souffre. Imagine-toi un seul instant être dans ma situation. Comment tu réagirais ? Il observa alors attentivement Blaise qui avait apparemment beaucoup de mal à se mettre dans la peau de son meilleur ami. Peut-être était-ce le fait que celui-ci était gay et que lui, au contraire, ne l’était pas. Ou peut-être était-ce parce qu’il n’était jamais tombé amoureux. Dans tous les cas, il n’arrivait pas à s’imaginer à la place du blond. - Arrête de trop réfléchir, tu risques de te faire un claquage du cerveau, répliqua-t-il alors, suite au silence prolongé de Blaise, qui préféra ne rien dire, sentant la colère de Drago prête à exploser à la moindre remarque, et il se contenta donc de le foudroyer du regard. - Essaie tout de même de faire un effort, s’entêta le noir. Ce n’est pas en réagissant comme tu viens de le faire qu’on arrivera à réaliser cette expédition. Même si on possède la carte, on a besoin de cette équipe, c'est toi même qui l’a dit. Le blond se renfrogna un peu plus. Il avait horreur quand Blaise avait raison, et c’était malheureusement le cas à cet instant. Surtout qu’il avait lui-même affirmé qu’il ne pouvait se passer d’une équipe. Mais à ce moment-là, je ne savais pas qui faisait parti de cette équipe, pensa-t-il tristement. - J’aimerais être seul, fut la seule réponse de Drago. Blaise soupira face au comportement entêté de son ami, mais il obéit tout de même, sachant très bien que ce n’était pas la peine de discuter. De toute façon, Drago ne pouvait pas faire autrement, ils le savaient tous les deux, alors autant le laisser seul à ruminer dans son coin car il était vraiment invivable lorsqu’il était en colère - Comme tu voudras, dit-il en se levant de son siège. J’aimerais quand même t’informer d’une chose, ajouta-t-il, ignorant les grognements de son ami. Si l’on avait pu poser des œufs sur les joues de Potter lorsque tu l’as pris dans tes bras, on aurait eu des œufs au plat pour le déjeuner. Puis, il s’éloigna en souriant, fier d’avoir fait apparaître une lueur d’intérêt dans les yeux gris de son ami. Ce dernier jubilait intérieurement en se rassurant dans le fait que tout n’était peut-être pas perdu. Mais il préféra calmer sa joie, sachant très bien qu’il avait encore un obstacle de taille à franchir et que celui-ci n’allait certainement pas lui faciliter les choses. Car, malheureusement pour lui, Ginny Weasley était un adversaire redoutable... Le bateau sortait à peine du petit port de la ville lorsque Blaise s’installa au côté du couple tant honni par son ami. - Tout va bien ? lui demanda alors Harry alors qu’il avait à peine posé les fesses sur son siège. Celui-ci avait suivit la conversation des deux anciens Serpentards de loin, et même s’il n’avait pu entendre aucun mot de ce qu’ils s’étaient dit, à cause de la pétarade que faisait le moteur, il avait pu apercevoir un semblant de colère dans le profil du blond. - Oh, très bien, répondit Blaise avec un étrange sourire. Il a juste un peu le mal de mer. Cela faisait déjà le deuxième mensonge qu’il leur racontait au sujet de Drago, et bien sûr, ce n’était pas à son avantage. Il n’avait pourtant aucune intention de tourner en ridicule son ami, mais il fallait bien qu’il trouve une excuse quant à son comportement enfantin pour que l’expédition continue sans problèmes. Et puis, il devait bien avouer qu’il trouvait cela grandement amusant. Heureusement tout de même que le blond n’était pas au courant de ses petits mensonges, car il se serait directement retrouvé dans l’Amazone, servant de nourriture aux caïmans et piranhas. - Nous devrions arriver à la base en fin d’après-midi, annonça Rafael Santos, leur guide, en venant s’asseoir auprès de Blaise. Nous aurons ensuite environs deux heures de marche avant qu’il ne fasse nuit. - Parfait, répliqua Harry avec un sourire. Le guide répondit à son sourire, dévoilant ses magnifiques dents blanches que le noir avait déjà pu admirer tout à l’heure. Rafael, Brésilien de pure souche, arborait une peau bronzée par le puissant soleil de ce pays pratiquement présent toute l’année. Il avait des cheveux mi-longs qu’il avait attaché en queue de cheval, quelques mèches retombant sur son visage à la peau doré, et ils étaient aussi noirs que ceux de Harry, tout comme ses yeux d’ailleurs. Il n’avait pas plus de 30 ans et son corps, qui paraissait un peu chétif à première vue, était bien plus costaud qu’il en avait l’air. - Au fait, s’exclama-t-il tout à coup en se tournant vers le noir, nous n’avons pas été présenté. Je m’appelle Rafael Santos, et vous ? - Blaise Zabini, se présenta celui-ci en lui serrant la main. - Alors comment avez-vous trouvé Manaus ? demanda-t-il, intéressé. C’est une belle ville, n’est-ce pas ? - A vrai dire, je n’ai pas eu le temps de faire du tourisme. Nous ne sommes ici que depuis hier soir, et la seule endroit que nous ayons vu, c'est l’hôtel où l’on a dormi. - Dans quel hôtel étiez-vous ? questionna à son tour Ginny. - Le Motel Playboy. Par contre, ajouta-t-il rapidement, je ne vous le conseillerais pas si vous voulez passer une bonne nuit. Je ne sais pas si cette nuit était une nuit spéciale pour les Brésiliens, mais on aurait dit que tous les clients de l’hôtel s’étaient mis à forniquer en même temps. Impossible de dormir ! Blaise n’avait réussi à s’endormir que vers cinq heures du matin, à cause des cris de jouissance de ses voisins de chambre qui avaient bien dû le faire une bonne dizaine de fois. Il avait pourtant été les voir vers trois heures pour leur demander de faire moins de bruits, mais ceux-ci ne comprenaient rien de l’anglais, et Blaise ne parlait pas un mot de portugais. Cela ne l’avait quand même pas empêcher de comprendre lorsque les deux hommes lui avaient demandé par de grands gestes explicites, s’il voulait se joindre à eux dans leurs ébats. Il avait alors refusé en prenant les jambes à son cou et en allant s’enfermer dans sa chambre à double tour. En tout cas, ce petit imprévu ne les avait pas empêché de continuer juste après. Blaise se tourna vers Rafael qui était en train de se tenir les côtés, plié en deux. - Je peux savoir pourquoi vous riez ? demanda-t-il, ayant, tout comme son partenaire, horreur qu’on se moque impunément de lui. - Eh bien, se reprit-il en essuyant les larmes au coin de ses yeux, vous ne pouviez pas le savoir lorsque vous avez réservé votre chambre, mais le Motel Playboy est réputé pour accueillir les jeunes hommes gays qui ont besoin d’un endroit où... passer du bon temps. Ils fournissent même les accessoires et, si vous venez seul, le personnel se met à quatre pattes pour vous satisfaire. - « Se met en quatre », vous voulez dire, corrigea le noir. - Non, non, assura Rafael qui avait, certes, un accent portugais, mais parlait parfaitement leur langue. « Se met à quatre pattes », c’est bien ce que j’ai voulu dire. Les autres rigolèrent en voyant la tête dégoûtée que faisait Blaise. Celui-ci était en train de s’imaginer, avec plus ou moins de réalisme, Miguel, le concierge de l’hôtel, à quatre pattes sur un lit, la tête tournée vers lui, pour lui demander, d'une voix sensuellement horrible, de venir le rejoindre. Il frissonna d'horreur, ce qui ne passa pas inaperçu et cela fit redoubler les rires des personnes assises à côté de lui. A présent, il comprenait mieux pourquoi cette folasse de concierge avait tant insisté pour leur offrir son aide personnelle. Dire qu’ils avaient dormi dans un bordel et la faute à qui ? Encore à ce Peter Harris ! Ah, s’il l’avait en face de lui à cet instant, il se ferait un plaisir de l’écarteler avant de jeter les morceaux dans le fleuve. - Vous êtes donc arrivé hier soir, reprit Harry, comme pour changer de sujet. Puis, il réfléchit quelques secondes, les sourcils froncés démontrant son intense réflexion, avant de déclarer : - Mais c’est illogique. Lorsque Mr Harris m’a expliqué que vous viendrez, il a affirmé que vous aviez déjà pris l’avion pour le Brésil. Donc logiquement, vous auriez dû arrivé jeudi, c’est-à-dire, il y a déjà deux jours ! - Eh bien... commença Blaise en s’efforçant de sourire malgré l’air agacé qui était soudain apparu sur son visage. Disons que nous avons dû faire un petit détour par la Gambie, le voyage nous a donc pris un peu plus de temps. Comptez en plus une épave en guise d’avion, ça fait donc en tout deux journées entières à passer dans les airs. Il vit alors les regards abasourdis de Ginny et Harry posés sur lui et il ajouta avec un petit sourire crispé : - Simple blague de mauvais goût organisée par Monsieur Harris. Il avait prononcé le « monsieur », qu’avait l’habitude d’utiliser Harry pour qualifier Peter, d’une façon méprisante. Et ce n’était pas pour se moquer du brun, mais plutôt parce qu’il jugeait que le directeur n’était pas assez « humain » pour recevoir ce titre. Pour lui, un babouin n’avait rien à faire dans la lignée des homos sapiens, même si ceux-là descendaient du singe. - Mais j’aurais ma revanche, finit-il avec un rictus machiavélique. Au fait, comment l’avez-vous connu ? - Par l’intermédiaire d’Hermione, répondit Ginny. Elle travaille au British Museum. - Non ! s’exclama Blaise, les yeux écarquillés. Granger travaille au Museum ? Harry approuva d’un hochement de tête et le noir se demanda alors dans quel secteur la jeune femme pouvait bien être affectée. Elle qui avait toujours été une passionnée de livres en tout genre, devait sûrement travailler dans la Salle de Lecture du Musée. - Pas du tout, réfuta le brun après que Blaise ait fait la remarque à voix haute. Elle est archiviste. Elle s’occupe de dater les objets et de trouver leur utilité. Elle traduit aussi les textes gravés dessus lorsqu’il y a besoin. Elle est très douée pour la traduction de certains logogrammes (Nda : C’est un type d’écriture utilisant des signes dessinés comme les hiéroglyphes, par exemple.) ! Dommage qu’elle ne soit pas venue avec nous, elle en aurait été folle d’excitation. Blaise s’imaginait une Hermione assise dans un bureau décoré dans le style Renaissance, lunettes sur le nez, examinant des livres tous plus barbants les uns que les autres pour rechercher l’histoire d’un objet quelconque. D’un côté, ça le rassurait de savoir qu’elle utilisait toujours quotidiennement des livres, car une Hermione Granger sans bouquins à portée de main, ce n’était plus une Hermione Granger ! Mais d’un autre côté, il n’aurait jamais deviné qu’un jour, l’ancienne élève de Gryffondor travaillerait pour un musée, moldu de surcroît. Car même si le fait de travailler assise à un bureau, noyé sous des centaines de livres, à longueur de journée ne semblait pas si étonnant, il aurait plutôt imaginé la jeune femme accomplissant de grandes choses pour le monde de la sorcellerie, en améliorant telles ou telles lois qu’elle avait si souvent critiqué à Poudlard. Le poste de Ministre de la Magie lui aurait siée à merveille, songea alors Blaise. - Et y’a-t-il un seul de vos amis dont le travail ne soit pas en rapport avec l’histoire, de près ou de loin ? demanda-t-il, amusé qu’ils aient tous un lien dans leur boulot. A en croire les faits, on dirait que les cours du professeur Binns n’ont jamais été ennuyeux. Sa réplique arracha un petit rire à Ginny et un sourire à Harry, et ce dernier répondit : - Ron travaille à la boutique de Farces et Attrapes avec ses frères, Fred et George. Neville, lui, est professeur de Botanique à Poudlard, Mme Chourave ayant pris sa retraite il n’y a pas longtemps. Quant à Luna, elle a repris le poste de son père au Chicaneur. Blaise hocha légèrement la tête en souriant, ravi d’avoir deviné juste pour au moins deux d’entre eux (il imaginait plutôt Ron dans la Recherche : chercher la moindre Noise tombée par terre dans les rues du Chemin de Traverse). - Et vous ? Comment l’avez-vous connu ? questionna Harry après un moment de silence. - Qui ça ? demanda Blaise, dont le début de la conversation concernant le directeur du musée lui était complètement sorti de la tête. - Peter Harris. - Oh ! Eh bien, c’est l’ex-p... Mais le noir s’interrompit dans sa phrase et jeta un bref coup d’œil à la nuque de Drago. Il aurait voulu répondre « c’est l’ex-petit ami de Drago », mais il ne savait pas très bien s’il était autorisé à dévoiler cette information à Harry. Bien sûr, c’était une bonne raison pour essayer de le rendre jaloux, et puis, le blond avait tout de même le droit d’avoir eu un amant, Harry étant en couple depuis un peu plus de quatre ans et demi avec Ginny. Mais il décida raisonnablement de rester en dehors de tout ça et choisit de dire : - ... L’explorateur avec qui nous avons dû faire équipe lors de notre premier voyage, et croyez-moi, il vaut mieux l’avoir comme directeur de musée que comme explorateur, car il était vraiment incompétent ! Quoiqu’il l’est toujours, mais bon... Rafael et Ginny rirent en chœur en entendant l’aversion dans la voix du noir, mais il le détestait tellement, qu’il lui était impossible de se retenir de faire la moindre remarque à son propos, surtout depuis qu’il leur avait fait subir ce voyage d’une extrême longueur. Par contre, Harry, qui avait vu le regard de Blaise se diriger vers le blond au début, se demandait à présent si celui-ci leur avait bien raconté la vérité. Il réfléchit longuement, tout en fixant le dos de Drago qui était occupé à observer le paysage défiler à sa droite. Un tas de questions lui vint alors en tête : « Comment s’était-il réellement connu ? », « Quel pouvait bien être le genre de relations qu’il entretenait avec Drago ? » et enfin, « Pourquoi cela l’intéressait-il tant de savoir tout ça ? ». C’est vrai, quoi ! Cela ne le concernait en rien et pourtant, l’idée que ce Peter Harris ait pu être l’amant du blond le rendait malade. A moins que ce ne soit les mouvements du bateau qui faisaient ça... Harry, qui voulait discuter un peu avec son ancienne Némésis, esquissa alors un mouvement pour se lever, mais la main de Ginny l’empoigna fortement par le poignet, l’empêchant d'aller plus loin. Légèrement surpris, il tourna la tête vers elle, mais celle-ci se contenta de faire un doux sourire avant d’entrelacer ses doigts au sien et de poser sa tête contre son épaule, l’obligeant par ce fait à rester assis à côté d’elle. Blaise, qui avait observé le petit manège de la rousse, la maudit intérieurement et se dit que ça n’allait pas être aisé pour Dray de s’occuper de Harry avec cette fille qui était constamment sur son dos. Mais son attention fut détourné par les propos de Rafael. - Je ne pourrais pas confirmer l’incompétence de Peter en tant qu’explorateur, et encore moins, directeur de musée, déclara-t-il, mais je peux vous assurer qu’il ne l’est pas dans un lit. Blaise fut littéralement cloué sur place et s’il n'avait pas de problème de cœur connu, ça n’allait pas tarder à être le cas. Ginny et Harry, quant à eux, se contentèrent de regarder leur guide, bouché bée. - Vous... Vous êtes... sortis avec Harris ? demanda le noir, incrédule. - Oh, non ! répondit-il, riant à l’expression qu’arborait l’ex-Serpentard. Nous n’avons couché ensemble qu’une seule nuit, c’est tout. Mais c’était une nuit... wow !! Le sourire de Rafael redoubla et Blaise cru un instant qu’il allait être malade. Des images horribles du Brésilien et de Peter lui apparaissaient devant les yeux et il dût faire un immense effort de concentration pour se les chasser de l’esprit, car il se sentait devenir fou de secondes en secondes. Outre le fait qu’il allait sûrement perdre sa santé mentale d’une minute à l’autre, l’idée que leur guide ait également couché avec Peter le gênait quelque peu. Cela ferait deux hommes dans l’équipe à avoir été l’ex-amant de cette sale hyène et cela était plus qu’il ne pouvait en supporter. Pff, je suis sûr qu’il est même pas si doué que ça, en plus, pensa-t-il jalousement. - Oh, que si ! affirma Rafael en insistant d'un hochement de tête, ce qui fit sursauter Blaise qui s’aperçut alors qu’il avait pensé à voix haute. - Je suis sûr que vous l’avez fait dans cet hôtel, déclara alors le noir. Le Motel Playboy. - Non, c’était à Brasilia. Mais j’ai déjà été au Motel Playboy, si vous voulez savoir. D’ailleurs, tous les gays de cette ville y sont déjà allé au moins une fois, expliqua le guide. - Et c’était quand... que vous et Peter avez... ? - Oh, ça remonte à quelques années maintenant ! Plus de six ans, je peux vous l’affirmer. Blaise hocha la tête. Au moins, il avait la certitude à présent que Peter n’avait pas trompé Drago lorsqu’ils sortaient ensemble. Non pas qu’il l’ait soupçonné un jour, il savait Peter amoureux de son ami, mais il aurait pu avoir une bonne raison de le tuer. Le bateau avait quitté les abords de la ville depuis une bonne vingtaine de minutes maintenant et ils naviguaient à présent dans une zone plus sauvage. Les bâtiments de la ville de Manaus avaient fait place à la végétation dense de la forêt amazonienne et s’il n’y avait pas eu autant de bateaux de pêche ou autre voguant aux alentours, ils se seraient cru complètement isolés du reste du monde. Environs deux heures plus tard, Drago était encore à l’avant à contempler le paysage qui s’offrait à ses yeux avec une certaine satisfaction. Il avait toujours aimé ce genre d’endroit à moitié inexploré où recelait encore de nombreux mystères à découvrir. Sa soif d’aventure refaisait alors surface et la seule façon de l’étancher était de passer à l’action. - Qu’est-ce qui te fait sourire ? demanda Blaise, sa tête apparaissant soudain devant celle de Drago qui rêvassait. - J’étais juste en train de t’imaginer servant de déjeuner à un anaconda, répliqua-t-il, agacé d’avoir été dérangé. - Ah, cool ! fut la seule réponse du noir. Tiens en parlant de déjeuner, voilà le tien ! Il lui balança alors sur les genoux un sandwich soigneusement plastifié, avant de s’asseoir auprès de lui, et après avoir ouvert l’emballage, le blond croqua dedans avec avidité. Son ventre criait famine depuis déjà une bonne demi-heure et il fut ravi de s’apercevoir que le sandwich était délicieux. - Alors, euh... Il y a beaucoup d’anaconda dans l’Amazone ? questionna Blaise sur un ton qu’il voulait détaché, mais qui trahissait tout de même une certaine panique. - Un certain nombre... répondit Drago, heureux d’entendre son ami si peu sûr de lui. Mais là où nous sommes, c’est le Rio Negro, pas l’Amazone. - Ah bon ? Je croyais pourtant que Manaus était situé sur les rives de l’Amazone... - Non, mais il n’est qu’à une dizaine de kilomètres de la ville, si tu veux vraiment savoir. Blaise, qui sentait que le blond n’était toujours pas calmé, hocha simplement la tête avant de parcourir le fleuve de ses yeux noirs. Celui-ci était absolument immense. Tellement immense qu'il n’arrivait même pas à distinguer les contours des deux rives. Il n’y avait que les eaux sombres du fleuve et, s’il ne savait pas qu’ils étaient en plein milieu du nord de l’Amérique du Sud, il aurait pu facilement croire qu’ils naviguaient en plein océan. Mais s’il avait osé déranger Drago pour le lui demander, il aurait alors su que cela était très courant dans le Rio Negro, tout comme dans l’Amazone, d’avoir des rives séparés de plusieurs kilomètres. Vers 14 heures, ils s’arrêtèrent brièvement dans une petite ville isolée du nom de Nova Airão. Mais c’était seulement pour se ravitailler en carburant et ils partirent au bout d’à peine cinq minutes, lorsque le réservoir fut enfin plein. Ils remontèrent donc tous à bord du petit bateau, que la plupart avait seulement quitté pour aller se soulager, et reprirent leur voyage dont la moitié du chemin avait déjà été parcouru. Le temps commençait à paraître très long aux yeux des passagers. Les paysages, remplis de verdure, qui défilaient se ressemblaient tous et tout le monde commençait à se lasser du bruit régulier du moteur et des remous de l’eau. De plus, ils étaient tous exposés aux rayons impitoyables du soleil avec pour seule protection des chapeaux, qui, certes, leur évitaient d’attraper une insolation, mais ne les empêchaient pas de succomber à la chaleur suffocante de l’atmosphère. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils étaient pratiquement tous en train de somnoler, sous leur chapeau de paille ou de tissu, en attendant d’être enfin arrivé à la base. Il n’y arrivèrent que vers 18 heures, et c’est dans un immense soulagement que l’équipage descendit du bateau à moteur. Ils furent alors accueillis par deux hommes. L’un était de nationalité brésilienne et était typique à tous ceux qui vivaient là-bas, bien qu’il n’ait aucune once de beauté avec son nez tordu et ses dents jaunes. L’autre était un Américain grand et costaud qui contrastait en tout point avec son collègue, petit et maigre. Ses cheveux coupés en brosse était châtains clairs et ses dents éclatantes de blancheur. C’était eux qui s’occupaient de la base Carabinani pendant les saisons du printemps et d’été, et à en voir leur tête enjouée, ils n’avaient pas eu de compagnie depuis longtemps. - Boas-vindas no Brasil ! s’exclama l’Américain, sans même faire un effort d’accent, en tendant les bras vers le premier à toucher terre (c’est-à-dire Harry) pour lui faire un « hug », spécialité des Etats-Unis. Harry, qu’on enlaçait pour la deuxième fois aujourd’hui, se demandait s’il n’avait pas une aura quelconque qui attirait les hommes à le prendre dans ses bras. Ginny, quant à elle, fusillait du regard le Yankee, tout comme Drago qui maudissait intérieurement ces familiarités typiquement américaines. Après que les trois porteurs aient fini d’installer différentes charges sur leur dos, que les autres aient fait autant avec leur sac et que Rafael ait refusé une bonne centaine de fois l’invitation de l’Américain à boire un verre avec eux, ils s’enfoncèrent dans la forêt amazonienne. _____________________________________________ Voilà, le prochain chapitre arrivera le plus tôt possible. Bisous à vous tous et bonne chance pour ceux qui finissent les partiels et bonne rentrée pour les autres ;) |