Titre : Drago Malefoy chez les Incas Disclaming : Rien ne m'appartient sauf l'histoire et certains personnages. Rating : T (pour le moment, je vais peut-etre changer, tout dependra si je fais du lemon ou non). Genre : Romance, Action/Aventure Paring : HP/DM Annonce de l'auteur : Bonjour à tous ! Voilà, c'est ma première fic sur le couple Dray/Ry alors j'espère qu'elle vous plaira. C'est un petit mélange de plusieurs films d'action et d'aventure que j'adore comme La Momie, Le Retour de la Momie, les Indiana Jones, La Route d'Eldorado, Kuzco l'empereur mégalo, etc. (bon, les deux derniers sont des dessins animés mais c'est pas grave, lol). Donc si certaines répliques ou certaines scènes vous paraissent familière, c'est normal ! ^^ Sur ce, bonne lecture et j'attends avec impatience vos reviews pour savoir ce que vous en pensez. Note de l'auteur : L'histoire que vous allez lire est une fiction basée sur des faits réels. Certains noms de personnages cités ont réellement existé et je me suis basée sur leur histoire pour rajouter à ma sauce des éléments importants pour que ma fic tienne la route. Il y aura aussi des passages avec une langue que vous ne connaissez sûrement pas : le Quechua. Ne parlant pas du tout cette langue et ne connaissant pas la grammaire de celle-ci, j'ai utilisé un dictionnaire Français/Quechua et j'ai disposé les mots selon la grammaire française donc pour ceux qui connaissent cette langue (on sait jamais, lol), veuillez me pardonner si ça ne veut rien dire. Voilà, maintenant que vous savez tout, vous pouvez commencer à lire !! mdr. Chapitre 1 : Une carte bien mystérieuse...
Londres, 23 heures, dans un bar populaire du quartier de Soho. Drago Malefoy était en pleine partie de poker, son jeu de cartes favori car il avait l’incroyable chance de gagner tout le temps. Une fois encore, le destin était en sa faveur et il déposa sur le tapis son brelan de roi, raflant la mise astronomique de £10 000. En ramassant le pactole, il fit son habituel sourire narquois pour narguer ses adversaires qui se retrouvaient à sec, ayant perdu en même pas deux heures de jeu tout leur fric. Ils étaient quatre autour de la table : Drago Malefoy et Soslan Nikiev, accompagné de ses deux sbires. Celui-ci était le bras droit du parrain de la mafia russe et il s’était exilé en Angleterre car sa tête était mise à prix dans son pays. C’était un trafiquant d'armes très puissant et il était craint de tous, même de la police britannique et de Scotland Yard. Drago savait tout ça et il jouait avec le feu en acceptant de faire une partie de poker avec cet homme. Une rumeur circulait sur le fait que les rares personnes ayant osé défier Nikiev - ou accepter son défi - avaient toutes perdues leur argent jusqu’au moindre penny. Et celles qui avaient eu le malheur de gagner (même sans le faire exprès) se retrouvaient enterrées ou jetées à la mer, une balle en pleine tête. Soslan Nikiev ne perdait jamais ! C’était la première règle à observer au poker et à apprendre absolument pour les joueurs débutants. Drago Malefoy était entré un peu plus tôt dans ce bar de Londres très fréquenté, dans le but de défier Nikiev. Il avait donné comme raison qu’il voulait battre le « soi-disant » meilleur joueur de poker d’Angleterre car il détestait être relégué à la seconde place. Ce n’était pas tout à fait faux. Drago Malefoy, ex-Serpentard du collège Poudlard, fils de Mangemorts, était réputé pour aimer être le premier et le meilleur en tout. Mais, la véritable raison pour laquelle il avait défié le russe, était qu’il convoitait une chose que ce dernier avait en sa possession. Un objet si précieux qu’il risquait sa vie pour l’obtenir. Soslan Nikiev se leva brusquement et posa violemment ses deux mains sur la table. - Une dernière partie ! ordonna-t-il, avec son accent russe très marqué. - Euh... Les gars... Vous êtes à sec ! répondit le blond aux yeux gris acier où pointaient une lueur d’amusement. Vous n’avez plus rien pour parier ! Nikiev était rouge de colère. Comment ce jeune insolent osait-il se moquer de lui, chef de la mafia russe infiltré en Angleterre ! A cet instant, il aurait voulu sortir son flingue et lui éclater sa cervelle d’oiseau, mais il comprenait à présent pourquoi ce British lui avait donné rendez-vous dans un lieu public. La seule chose à faire était d'abandonner. Ou alors, de remettre quelque chose en jeu, mais il n’avait plus rien ! A moins que... Il avait bien une chose, cachée précieusement dans la poche intérieure de sa veste. Un objet que tout le monde pourrait croire inutile, mais qui, au bout du compte, valait une fortune. Il hésita un long moment avant de se décider. L’idée d’abandonner étant inimaginable, il sortit donc cette chose si précieuse, et pendant une seconde à peine, un éclair d’intérêt passa dans les yeux de Drago. - Je mise cette carte contre mon fric, dit le russe, en posant ladite carte sur le tapis de jeu. - MON fric, rectifia le blond. Il prit délicatement le vieux parchemin rapiécé, comme s’il s'était agi de la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis, et l’examina attentivement pendant quelques minutes, avant de la reposer sur la table. Puis, il fit glisser le tas de jetons posés devant lui, au centre du tapis. Il venait de miser en tout la somme de £50 000 et le russe sourit de satisfaction en voyant qu’il acceptait son offre. Bizarrement, le blond n’avait pas hésité une seconde à miser, et peut-être à perdre, tout l’argent qu’il avait gagné contre une simple carte. Nikiev se posa alors des centaines de questions. Connaissait-il l’existence de cette carte ? Etait-ce seulement pour l’humilier une nouvelle fois ? Ou peut-être faisait-il la collection de vieux parchemins tout moisis ? Il ne savait pas alors à quel point le proverbe « la première intuition est toujours la bonne » était vrai. Il se rassit sur sa chaise qu’il avait fait valdinguer un peu avant, et attendit que Drago ait fini de distribuer les cartes pour qu’il commence enfin à s’amuser. Après quelques minutes de bluffs, combats visuels et de « je me couche » pour les deux acolytes de Nikiev, le moment de vérité était enfin venu et tout se jouait entre l’anglais et le russe. Entre le sorcier et le Moldu. Entre le rusé et l’imbécile. Autour de la table, personne n’osait faire le moindre mouvement, le moindre toussotement. On aurait pu entendre une mouche voler s’il n’y avait pas eu la musique du bar en fond sonore. Drago, confiant, souriait à la vue des gouttes de sueur qui perlaient sur le front du trafiquant d'armes. - A vous l’honneur, déclara le blond, galant, afin de rompre le silence (extrêmement) tendu. - Full, répondit le russe, en déposant fièrement ses cartes sur la table. Il afficha un sourire victorieux devant la mine soucieuse de son adversaire et se retint d’éclater de rire en imaginant son jeu minable, qui devait compter une paire ou deux, tout au plus. Drago soupira en baissant la tête, comme pour montrer son accablement. Mais quand il la releva, c’est un sourire diabolique qu’il avait aux lèvres, et non une mine déconfite par la défaite. - Désolé, mais je crois que tu peux dire adieu à ton fric. Carré d’as ! annonça-t-il. Nikiev était en état de choc. Il n’arrivait plus à bouger, restant dans une pose assez stupide, c’est-à-dire, les yeux exorbités et la bouche ouverte (Nda : Un filet de bave en sus, lol). Il n’arrivait même plus à réfléchir correctement. Ils avaient fait une bonne trentaine de parties et ce morveux les avait toutes gagnées. C’était impossible ! La voix du blond le sortit de ses sombres pensées. - Merci Soslan ! J’adore faire affaire avec vous ! Le trafiquant tâtait son arme. Non seulement, il lui avait piqué £50 000, mais en plus, il osait user de familiarité avec lui en l’appelant par son prénom. Il aurait voulu lui faire ravaler son sourire à ce blondinet. Il aurait voulu l’écrabouiller, lui exploser sa petite gueule d’ange, lui arracher les deux yeux, lui... - Hé ! fit l’un de ses hommes de main. Comment ça se fait qu’il a un carré d’as ? - Parce qu’il a pioché les bonnes cartes, crétin, s’écria Nikiev, exaspéré par la stupidité de ses acolytes. - Non, je veux dire... Comment se peut-il qu’il ait un carré d’as, si moi, j'ai un as dans mon jeu ? Y’a pas que quatre as dans un jeu de cartes normalement ? Drago leva les yeux au ciel. Ce gars lui rappelait tellement Crabbe, physiquement et il venait de prouver que mentalement aussi, que ça en devenait affligeant. N’empêche que cet idiot vient de me faire griller, pensa-t-il. Eh oui ! Parce que vous ne pensiez quand même pas que Drago Malefoy, Serpentard jusqu’au bout des ongles, gagnait à la loyale ! Vous êtes trop naïf ! Nikiev venait de se lever d’un bond, plus en colère que jamais. - Toi ! cracha-t-il. Espèce de sale petit tricheur ! Tu croyais sans doute que j’allais pas m’en apercevoir ! - Bah, jusqu’ici, c’était le cas, répliqua insolemment Malefoy. Le russe poussa un cri de colère, mais avant qu’il n’ait pu répondre à sa provocation, un homme s’était arrêté à leur table, se tournant vers Nikiev pour lui demander : - Y’a-t-il un problème ? L’homme en question était vraiment très beau : noir avec de magnifiques yeux en amande. Il portait un costume de la même couleur que sa peau, qui lui siée à merveille. Sa veste était ouverte et laissait entrevoir une chemise blanche qui moulait sa musculature à la perfection. Sûrement le vigile, pensa le trafiquant. - Oui, il y en a un. Cet homme, désigna-t-il en montrant Drago du doigt, n’a fait que tricher depuis le début ! - Oh ! Tout de suite, les grands mots ! s’exclama le blond. - Veuillez me suivre, monsieur, dit le noir en prenant Malefoy par le bras. - Mais lâchez-moi ! J’ai rien fait ! se défendit celui-ci, en se dégageant d'un mouvement brusque de l’étreinte du vigile. - Suivez-moi, sans faire d’histoires ! Alors que Drago et le vigile s’éloignaient petit à petit, Soslan Nikiev eut un sourire satisfait et ordonna à ses hommes de récupérer son argent. Il était quand même curieux de savoir comment le blond avait pu tricher. Il l’avait observé toute la soirée et il n’avait fait aucun geste suspicieux. De plus, il portait une chemise noire à laquelle il avait relevé les manches longues jusqu’aux coudes, il ne pouvait donc pas cacher de cartes à cet endroit. C’est de la magie, se dit-il. Mais, il ne savait pas à quel point il était proche de la vérité. La technique était simple, rapide, efficace, et pas besoin de baguette magique, juste une concentration extrême et, quoi de mieux que le poker. Il devait simplement fixer la ou les carte(s) qu’il voulait transformer et visualiser dans sa tête le résultat qu’il voulait obtenir. Par exemple, si son jeu était : roi, roi, as, dix, sept, et qu’il voulait un carré de roi, il lui suffisait de penser très fort aux deux autres rois (en faisant attention de ne pas se tromper en pensant à un roi d’une couleur qu’il possédait déjà) tout en fixant le dix et le sept. Ensuite, il suffisait de cligner des yeux une fois, tout en prononçant intérieurement la formule : Reversio,et le tour était joué. Un jeu d’enfant ! La chose la plus difficile à faire, était d’essayer de visualiser les jeux adverses pour éviter de transformer une carte qu’un des autres joueurs avait dans ses mains. Drago avait malheureusement fait cette erreur au dernier tour, trop distrait par le butin mis en jeu : la carte. D’ailleurs, Nikiev se rendit vite compte que celle-ci n’était plus sur le plateau de jeu. Elle avait disparu ! Il regarda partout : sur la table, par terre, dans ses poches... - T’as pas remarqué quelque chose de bizarre avec ce type-là ? Le noir ? demandait un des sbires à son camarade, pendant que Nikiev était à genoux sous la table. - Bah... Non. Pourquoi ? - Parce que le nom « Gringotts » cousu sur sa veste ne me dit rien, et l’emblème représentait un pièce bizarre. Cela n’a rien à voir avec le nom et l’emblème du bar. Un grand BOUM retentit alors. Nikiev venait de se cogner la tête en voulant se relever, mais à la réflexion de son garde du corps, il en avait oublié qu’il était sous la table. - Chef ! Ça va ? s’inquiéta le sosie de Crabbe en aidant le russe à se relever. - Imbéciles ! cria Nikiev en le poussant pour qu’il le lâche. Rattrapez-moi ces types !! Les deux hommes de mains coururent en direction de la sortie, là où le noir et le blanc était tout à l’heure. Nikiev se maudissait de ne pas avoir vu le coup foireux venir à cent mètres. Il avait laissé le blond s’en sortir sans aucunes séquelles et avec sa carte pour couronner le tout ! La seule chose de bien dans cette histoire était qu’il avait récupéré son fric. C’est déjà ça. Plus loin, le « vigile » et le voleur, ayant entendu la colère du russe, décidèrent qu’un petit footing ne leur ferait pas de mal. Ils sortirent du bar en trombe, bousculant au passage quelques personnes qui passaient par là, et coururent ensuite dans les rues de Londres, jusqu’à en perdre haleine. Lorsqu’ils furent sûrs qu’ils n’étaient plus suivis, ils s’arrêtèrent un moment pour tenter de reprendre leur souffle. - Maintenant, tu vas me dire pourquoi j’ai risqué ma vie, haleta Blaise Zabini, plié en deux, les mains sur ses genoux, en s’adressant à Drago qui s’était adossé à un mur. - Pour ça. Celui-ci mit une main sous sa chemise, sous l’œil intrigué du noir, et il en sortit la carte, qui appartenait à Nikiev il y a encore quelques heures de cela. - Un vieux parchemin ? s’exclama Blaise, incrédule. J’ai failli mourir pour un vieux parchemin rapiécé !! - C’est bien plus qu’un vieux parchemin rapiécé, répondit le blond, les yeux brillants d’intérêt. C’est une carte. Une carte qui nous conduira vers la fortune, vers l’or ! Une carte qui nous emmènera tout droit vers la cité de l’or appelé plus communément, l’Eldorado. oOoOoOoOoOoOoOo Un manoir en bordure de Londres, 8 heures. Dans sa bibliothèque personnelle, Drago Malefoy était en train de feuilleter un livre, assis dans son fauteuil fétiche, son chat noir ronronnant sur ses genoux. Il adorait venir dans cette pièce qu’il considérait comme un havre de paix. A chaque fois qu’il avait un problème et qu’il avait besoin de s’isoler pour réfléchir, il venait ici. A chaque fois qu’il cherchait une réponse à une question insoluble, il fouillait dans ses livres pendant des heures et des heures, ne s’arrêtant uniquement lorsqu’il avait trouvé un semblant de réponse. Il était actuellement en train de lire un livre sur les légendes Incas et une dizaine d’ouvrages attendaient encore patiemment d’être ouvert sur la table basse, à côté d’une tasse de café, maintenant froide, et de la mystérieuse carte. Tous ces livres lui servaient à amasser des tas de renseignements pour sa prochaine mission. Drago n’était ni un agent secret travaillant pour le MI-6, ni un archéologue de renom. Son métier se situait plutôt entre les deux. C’était un chasseur de trésor. Aussi dangereux que d’être agent secret, car il devait sauver sa peau à chaque fois : entre les ancêtres des anciennes tribus disparues qui protégeaient leurs trésors et la concurrence qui n’hésitait pas à vous tirer dans les pattes dès que vous aviez le dos tourné. Et aussi enrichissant et épanouissant que d’être archéologue, car il voyageait beaucoup et apprenait de nouvelles cultures, de nouvelles traditions, de nouvelles langues... A 23 ans et cinq ans de métier derrière lui, il avait appris le français, l’allemand, l’italien, l’espagnol et des langues mortes, tel que le grec ancien et le latin. Il savait déchiffrer les hiéroglyphes, le hiératique, le démotique (Nda : ce sont toutes des types d’écritures de l’Egypte ancienne), et certains pétroglyphes, amérindiens notamment. Il avait aussi de nombreuses connaissances sur l’histoire de toutes les civilisations du monde ancien. Tout cela, il l’avait appris sur le tas au cours des nombreux voyages qu’il avait effectué à travers le monde. Grâce à son métier, qu’il aimait plus que tout, il s’était acheté un magnifique manoir en bordure de Londres (Nda : Si vous voulez avoir une idée général du manoir, regardez le film Le Retour de la Momie, c’est celui-là, lol) qu’il avait décoré lui-même de statues et reliques ramenées des quatre coins du monde. Il avait revendu le manoir familial des Malefoy juste après la mort de ses parents, c’est-à-dire, après la Grande Guerre qui avait éclaté lors de ce qui aurait dû être sa septième année à Poudlard. Après la mort de Dumbledore, à la fin de sa sixième année, lorsqu’il s’était échappé avec les Mangemorts grâce à Rogue, il avait longuement réfléchit aux paroles de feu le directeur, et à ses actes qui l’avait conduit dans une telle situation. Il regrettait de s’être autant laissé influencé par ses parents, notamment par son père, Lucius Malefoy, bras droit du Lord Noir. Il décida donc de changer de camps et devint espion à la solde de l’Ordre du Phénix. Lors du duel final entre Potter et Voldemort, il avait retourné sa veste, trahissant bon nombre de ses amis (comme Théodore Nott) et sa famille. Il n’a jamais regretté cette trahison, même si pour cela, il a fallu qu’il perde ses parents ou d’autres personnes à qui il tenait. Paix à leur âme. La seule et unique chose qu’il regrettait vraiment était d'être tombé amoureux. Car oui ! Le Drago Malefoy, froid et insensible, avait laissé fondre le mur de glace qui entourait son cœur et celui-ci s’était mis à battre d’amour pour les beaux yeux d’un jeune homme. Eh oui ! Même si Drago avait beaucoup de succès auprès de la gent féminine, celles-ci ne l’intéressaient nullement. Il était cent pour cent gay et son cœur n’appartenait qu’à une seule personne. Malheureusement, cet amour n’était pas partagé, et après la guerre, l’homme en question était parti faire sa vie avec sa petite amie. L’année de ses 18 ans, il l’avait passé à se morfondre sur lui-même et à déprimer. Il se demandait même si un Détraqueur, envoyé par un Mangemort en fuite pour se venger, n’était pas caché dans son appartement pour lui ôter tout bonheur. Pour essayer d’oublier son amour, il enchaînait les aventures d’un soir et la plus longue relation qu’il ait eu n’avait pas dépassé un mois. Mais le scénario était toujours le même. A chaque fois qu’il se réveillait dans les bras de son amant d’une nuit - qui, bizarrement, arborait toujours le même physique : brun aux yeux verts, si possible (Nda : Si vous n’avez pas trouvé de qui il s'agit, c’est que vous êtes vraiment nuls, mdr) - il se rendait compte que ce n’était jamais celui auquel il espérait. Donc, il se rhabillait furtivement et sortait discrètement de l’appartement de l’homme toujours endormi. Jamais, il n’invitait ses conquêtes chez lui, pour la simple et bonne raison que son chez soi était sacré, et qu’il n’avait pas envie que ceux qui étaient tombés amoureux ne le poursuivent jusqu’à chez lui pour lui demander de leur rendre des comptes pour être parti sans dire au revoir. Le seul homme qu’il laisserait entrer dans son jardin secret était celui qu’il laisserait entrer à jamais dans sa vie. Donc, après être sorti de l’appartement et d’avoir déambulé dans les rues de Londres pour se rafraîchir les idées, il allait frapper à la porte de Blaise, pour chercher un peu de réconfort. A chaque fois, le noir le ramassait à la petite cuillère et il en avait plus qu’assez de voir son meilleur ami tomber dans un gouffre qui devenait de plus en plus profond chaque jour. - Oublie-le une bonne fois pour toute ! répétait-il, inlassablement. - Facile à dire, répliquait alors le blond aux bords des larmes. Mais comment avait-il pu tombé amoureux de son pire ennemi ? Comment avait-il pu être attiré par Harry Potter, l’Elu ? Tout simplement, en travaillant à ses côtés pendant un an, ils s'étaient plus ou moins rapprochés. Pour Harry, Drago était devenu un collègue, avec qui il fallait s’entendre absolument pour garder une harmonie parfaite et gagner la guerre. Seulement, pour Drago, Harry était devenu bien plus qu’un simple collègue. Mais comme dans tout contes de fée, il y avait une ombre au tableau : Ginny Weasley. C’était elle, la petite amie du Survivant avec qui il était parti faire sa vie. Même s’ils avaient rompu à la fin de leur sixième année, Ginny avait insisté pour qu’ils reprennent leur histoire à la fin de guerre. Harry n’avait pas hésité une seconde et ils avaient quitté Londres tout de suite après. Et malgré ces recherches incessantes, Drago ne l’avait jamais retrouvé. En sortant de ses idées noires, il finissait par se laisser aller dans les bras de Blaise, se vidant de toute sa tristesse. Après avoir pleurer toutes les larmes de son corps, il remerciait son ami de l’avoir une fois encore écouté et réconforté, et celui-ci répondait que c’était le rôle d’un ami d’être toujours là. Alors, il souriait et repartait dans son petit appartement miteux de Londres. Jusqu’à ce qu’un jour, Drago lise un article qui faisait les gros titres d’un magazine scientifique moldu qui l’avait intrigué. Il était écrit en caractère gras : « Les trésors perdus du monde antique ». L’article disait que la Terre avait encore beaucoup de choses à nous faire découvrir, que les eaux mystérieuses des océans et les parties du monde inaccessibles cachaient des trésors encore introuvables pour le moment. Cela avait titillé la curiosité grandissante de notre beau blond et, au fil de sa lecture, il était de plus en plus convaincu qu’il devait se lancer. Après tout, être chasseur de trésor ne devait pas être si compliqué que ça. Mais, il se trompait lourdement. Ces premiers voyages furent catastrophiques. Barrières linguistiques et culturelles, concurrence acharnée, recherches infructueuses... Il mit longtemps avant de rapporter sa première relique (qu’il garde précieusement chez lui comme un porte-bonheur) et il avait dépensé le peu d’argent qui lui restait pour continuer à financer ses voyages et son équipement. Mais il ne se découragea pas et sa persévérance fut récompensée par les nombreuses découvertes qu’il fit et la fortune que lui rapportait ces objets antiques. Cela lui permit d’ailleurs de troquer son vieil appartement contre un superbe manoir, de financer ses voyages et de disposer d’un moyen de transport sur place et d’une équipe pour ses expéditions. Blaise avait été sceptique au début, et il avait voulu l’accompagner pour garder un œil sur lui. Malgré les galères du début, il avait lui aussi prit goût à ces aventures. De plus, le blond avait reprit goût à la vie et avait totalement oublié son amour pour Harry Potter. Cela lui fit énormément plaisir de revoir son ami sourire et rire comme autrefois. Donc, au bout de quatre ans de bons et loyaux services à la banque Gringotts, il déposa sa démission et depuis, il était devenu l’associé personnel du blond et l’accompagnait dans toutes ses missions. Cela faisait maintenant deux ans qu’il menait cette vie mouvementée avec son meilleur pote et il adorait ça. Voyager de pays en pays, prendre (ou plutôt voler) des trésors !! De plus, ils formaient vraiment une belle équipe tous les deux. Ils se complétaient. Le noir et le blanc, le yin et le yang. Blaise était quelqu’un de calme, de posé et il se servait toujours de sa tête avant de se servir de ses muscles. Côté missions, il était plutôt Rick O’Connell (Nda : La Momie, Le Retour de la Momie) : s’intéressant aux trésors, mais pas trop calé en histoire et en langues. Il savait manier les armes à la perfection et il les avait de nombreuses fois sortis du pétrin. Drago, quant à lui, était plutôt impulsif, borné. C’était le genre à faire quelque chose de stupide et réfléchir aux conséquences après. Il ressemblait plus à Indiana Jones avec ses nombreuses connaissances en archéologie et il savait également se défendre, même s’il préférait se servir d’un fouet que d’une arme à feu. Par contre, contrairement à l’archéologue le plus connu du monde cinématographique, il ne cherchait pas les reliques perdues dans un temple au fond de la jungle pour un musée ou sa propre satisfaction personnelle. Drago Malefoy ne travaillait pour personne d’autres que lui-même, et c’était bien pour le prix astronomique que valaient ces objets qu’il se décarcassait autant. Le bruit de la sonnerie, se répercutant sur les murs du manoir, lui fit lever le nez de son livre qu’il trouvait passionnant. Il maugréa contre celui qui l’avait dérangé en plein travail et à une heure si matinal. Il sortit de sa bibliothèque à contre cœur et se dirigea vers la porte d’entrée, se préparant à assassiner l’opportun qui venait de sonner une nouvelle fois. Drago ouvrit brutalement la porte, lançant un regard assassin vers l’imbécile qui avait osé le déconcentrer. Il ne fut pas étonné de voir Blaise Zabini sur le pas de la porte, un grand sourire aux lèvres, nullement impressionné par les yeux gris qui lui lançaient des Avada Kedavra (il en avait l’habitude depuis le temps qu’ils se connaissaient). Le blond grogna en signe de bonjour et retourna dans son salon richement décoré, laissant la grande porte ouverte comme une invitation muette à entrer, ce que Blaise ne se gêna pas de faire. - Tu as l’air de mauvais poil, se moqua Blaise. Je t’ai pas réveillé au moins ? s’inquiéta-t-il soudain. Il savait qu’il ne fallait jamais, ô grand jamais, réveiller le blond, sous peine de subir les foudres d’un Malefoy pendant toute une journée. Mais il savait également qu’à cette heure, l’ex-Serpentard était toujours levé, donc il ne se faisait pas de mouron. Drago se calma un peu devant l’inquiétude de son ami. - Ne t’en fais pas, rassura-t-il. Ça fait déjà deux heures que je suis debout. - T’as fait quoi pendant tout ce temps ? questionna Blaise, étonné qu’il se soit levé si tôt. - J’étudiais, répondit-il simplement. Puis, il vit le sac de voyage bleu marine que Blaise transportait à chaque expédition et il leva un sourcil amusé. - Je vois que tu es pressé de partir. Tu n’en peux déjà plus de Londres ? - Eh bien, maintenant que tu as cette fichue carte, expliqua le noir en s’asseyant confortablement sur le divan, j’ai pensé qu’on partirait sur le champ à la découverte de nouveaux trésors. - Eh bien, tu as mal pensé, Blaise, répliqua Drago, soudain redevenu sérieux. On ne peut pas partir à l’arrache comme ça ! Il faut préparer un minimum ce voyage. Je croyais qu’au bout de deux ans, tu l’aurais enfin compris. - Mais Dray ! Ça fait déjà deux mois que tu prépares ce voyage ! D’habitude, il ne te faut même pas une semaine pour tout régler. Il te manquait la carte alors, maintenant qu’on l’a, on peut partir. - C’est plus compliqué que ça, Zab’. - En quoi, c’est compliqué ! On fait comme d’habitude ! On y va, on se pose, on va chercher le trésor et on se casse ! Et s’il y a des complications, eh bien, on sort nos flingues et on les canarde ! C’est aussi simple que ça. - Ce n’est pas simple parce que cette mission ne sera pas comme d’habitude. Cette fois, c’est différent ! répondit Drago préoccupé, en faisant les cent pas devant son ami. Il s’agit de trouver une cité perdue depuis le XVIème siècle ! Personne ne l’a jamais trouvée. D’autres ne sont jamais revenus. La première tragédie connue fut celle du colonel Percy Fawcett qui disparu en 1925. En 1970, c’est un groupe d’explorateurs français et américain qui disparaissaient dans cette jungle amazonienne. Plus récemment, en 1997, l’anthropologue norvégien Lans Hafksjold disparaissait à son tour, englouti, comme ses prédécesseurs, par la légende de l’Eldorado. - Ah bon ? Je n’en ai jamais entendu parlé pourtant. - Si tu t’intéressais un peu mieux à l’histoire, Blaise, tu le saurais, ironisa le blond. Quoiqu’il en soit, personne ne veut inquiéter la population donc il font passer leur disparition sous silence. Et puis, qui se soucierait d’un pauvre petit explorateur qui a eu la folie de chercher une cité qui n’existe que dans ses rêves ? - Parce que maintenant, tu penses qu’elle n’existe pas ? s’exclama le noir qui commençait à s’énerver. C’est pourtant pas ce que tu disais, il y a quelques jours. Drago arrêta de marcher dans tous les sens et s’affala sur le sofa en face de Blaise, le visage dans ses mains. - Pff ! souffla-t-il. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Il se passa une main dans ses cheveux blonds qu’il n’avait pas pris le temps de coiffer, sous le regard inquiet de Blaise qui scrutait le moindre de ses faits et gestes. C’était la première fois qu’une mission le mettait dans un état pareil. Il avait l’air si déboussolé en ce matin d’avril alors que ces derniers mois, il était si excité de chercher et trouver la cité d’Eldorado. Il se leva pour aller s’asseoir à côté de son ami et il mit une main sur son épaule pour le réconforter. - On la trouvera, j’en suis sûr, assura-t-il, avec dans ses yeux noirs, une lueur de détermination. Je suis persuadé qu’elle existe cette cité. Comme tu dis toujours : « Une légende est toujours fondée sur une réalité ». On sera les premiers à la trouver et on reviendra à Londres couverts de gloire et d’or. Il fit un petit sourire encourageant que Drago lui rendit. Voilà pourquoi Blaise était son meilleur ami. Parce qu’il savait toujours trouver les mots justes pour lui remonter le moral, alors que les autres ne trouvaient rien d’autre à dire que : « Mais Drago, pourquoi es-tu si triste ? Tu es populaire, ton nom est craint de tous grâce à ton père et tu es riche ! Comme on dit « l’argent fait le bonheur » !! » « Non, c’est : « l’argent ne fait pas le bonheur », Pansy !! » « Ouais, mais ceux qui ont écrit ça n’y connaissent rien. » Et elle partait rejoindre Millicent au parc pour draguer les beaux gosses comme elle disait si bien. Il reprit confiance en lui et fixa Blaise, une lueur d’amusement dans les yeux. - Tu serais prêt à traverser la forêt vierge, jungle inhospitalière où bon nombre de personne ont péri car ils s’étaient perdus ? - C’est qu’ils étaient pas doués, c’est tout ! Et puis, il suffit de tout raser et c’est bon ! On pourra la traverser cette jungle. - Tu serais prêt à affronter les plus féroces et les plus redoutables des animaux ? - Une fois la forêt rasée, ils iront vivre ailleurs donc on aura plus rien à craindre. - Tu serais prêt à sympathiser avec des indigènes de la région qui pratiquent le cannibalisme ? - Ça existe encore ça ? Drago éclata de rire par le manque évident de culture de son ami et celui-ci sourit, heureux d’avoir pu le faire rire. Blaise Zabini était le seul sur cette Terre à avoir pu entendre le rire cristallin du blond. Certes, beaucoup de gens avaient pu l’entendre rire, mais c’était toujours de la moquerie ou un rire qui sonnait faux. Il réservait ses rires francs à lui, et rien qu’à lui, et il en était fier. - Bon alors, passons aux choses sérieuses, dit Drago en se levant. Il retourna à la bibliothèque, suivit de près par Blaise, intrigué par ce qu’il voulait dire par les mots « choses sérieuses ». En général, quand le blond disait ça, c’est qu’il allait disserter pendant une heure sur l’histoire d’un quelconque peuple qui avait caché un quelconque trésor que de quelconque chercheurs auront essayé de trouver sans grand succès. Non, pas que cela ne l’intéressait pas, ce n’est pas ça. Il adorait voir le blond parler avec autant de passion dans la voix d’un autre sujet que Harry Potter. Mais le problème est qu’il déballait toutes ses connaissances comme s’il parlait à un professionnel que Blaise n’était pas. De plus, il oubliait généralement tout le lendemain. Ils étaient arrivés dans la pièce qui sentait bon (enfin ça dépend pour qui) l’odeur des livres, et pendant que le blond allait s’asseoir dans son fauteuil noir, Blaise s’arrêta un peu ébahi. Il était déjà entrer dans la bibliothèque, bien sûr, mais à chaque fois, c’était toujours le même émerveillement. Des étagères longeant chaque parcelle de mur, des livres à perte de vue... Il avait l’impression qu’à chaque fois qu’il entrait dans cette pièce, il y avait de plus en plus de bouquins. A croire qu’ils avaient un moyen de reproduction. Et bien entendu, ce n’était pas des BD ou autres romans écrits par des auteurs fantaisistes, non ! C’était tous des livres d’histoires sur un pays, une civilisation ou de mythologie que le blond avait acquis au fur et à mesure de ses voyages. Blaise ne savait pas du tout comment Drago faisait pour trouver le livre qu’il cherchait car, comme de bien entendu, il n’y avait aucunes étiquettes pour se repérer. Il avait seulement remarquer que les quatre étagères qui longeaient les quatre murs représentaient chacune un continent. Et même s’il n'avait pas été vérifié, car cela aurait pris des heures, il supposait que chaque étagère était divisée en plusieurs parties qui devaient être les pays, et que ces parties étaient elle-mêmes divisées pour les différents peuples et cultures. De toute façon, la plupart du temps, Drago connaissait le titre de l’ouvrage, donc il lui suffisait d’utiliser un sortilège d’attraction et il l’avait deux secondes plus tard dans les mains. Mais ne pouvant pas retenir les milliers de titres (Nda : Oui, oui ! Vous avez bien lu ! Milliers !! lol) présents dans sa bibliothèque, il fallait parfois qu’il cherche le livre par lui-même, et cela lui prenait seulement deux secondes de plus que s’il avait utilisé la magie. La voix grave de Drago le sortit de ses pensées. - Tout le monde connaît la légende de l’Eldorado. Même les nuls en histoire comme toi en ont déjà entendu parlé au moins une fois dans leur vie, se moqua-t-il. - Merci du compliment, railla Blaise. Ça me va droit au cœur. Drago fit un faible sourire avant de continuer son « petit » exposé. - Donc tout le monde connaît cette contrée mythique située en Amérique du Sud et supposée regorger d’or. Mais il faut savoir que cette croyance remonte au XVIème siècle et se base sur le récit d’un conquistador, Francisco de Orellana, écrit par l'archevêque Gaspar de Carbajal. En février 1541, Orellana part de Quito et rejoint Gonzalo Pizarro pour une expédition à la recherche de la cannelle, qui valait alors plus cher au poids que l’or en Europe. Ils franchirent les Andes et atteignirent le Rio Napo, après avoir perdu 140 hommes et 3000 Indiens. N’ayant découvert que de faux canneliers, Pizarro fait brûler et dévorer ses guides Indiens par ses chiens. Le 22 février 1542, Pizarro abandonne et retourne à Quito, mais Orellana décide de continuer pour trouver l’or caché de l’Eldorado. Il construit alors un brigantin, le Victoria, et entame la descente avec 57 hommes. Effectuant l’un des voyages les plus risqué de toute l’histoire des explorations, il parvient à descendre le Rio Napo, la rivière Trinidad, le Rio Negro et l’Amazone, dont il découvre l’embouchure après 4800 kilomètres de descente. Ils s’arrêtèrent, ensuite, sur l’île de Marajo pour réparer leur bateau et ils rejoignirent Nueva Cadiz de Cubagua le 11 septembre 1542. Blaise écoutait attentivement son histoire et même s’il ne voyait pas bien le rapport avec tout ça, il le laissa continuer. - Après cette aventure, Gaspar de Carbajal retourna à Lima, où il fut nommé archevêque. Il en profita pour écrire un livre où il relata toute l’expédition de l’Espagnol, au moment où ils ont quitté Quito dans l’espoir de trouver les canneliers, jusqu’à leur arrivée à Cubagua. Ce manuscrit reposait bien sagement à l’Église de La Merced, il y a encore quelques années. Mais voilà, des archéologues ont trouvé ses écrits cachés soigneusement au fin fond des sous-sols de l’église. Ils l’ont traduit et ont découvert un passage fort intéressant qui a redonné vie à la légende de l’Eldorado. Il y était écrit qu’un jour où la cargaison s’était arrêté au bord du Rio Negro pour se reposer un peu, Francisco de Orellana avait disparu. Pendant près de trois jours, ses hommes le cherchèrent, en vain. Il revint pourtant un soir, comme si rien ne s’était passé et il resta muet aux questions pressantes des soldats. Plus tard, il décida de raconter toute l’histoire à Carbajal, en lui faisant promettre de ne répéter son récit à personne, ce qu'il accepta. Donc, pendant que les soldats se reposaient au bord du fleuve, il aurait entraperçu un objet qui brillait au loin. Intrigué, il se serait mis en route, laissant derrière lui ses hommes qui dormaient profondément. Après plusieurs minutes de marche, il put enfin voir quel était l’objet si brillant, qu’il pouvait refléter les rayons du soleil à une grande distance. C’était des flèches en or qui reposaient tranquillement dans un carquois porté par un Indien. Celui-ci n’avait pas vu l’Espagnol qui avait décidé de le suivre, curieux de savoir ce que faisait un être humain dans une région aussi reculée et qu’il croyait inhabitée. Il marcha pendant des heures, en restant le plus discret possible et, fatigué de cette longue route, il décida de se reposer un peu. Lorsqu’il releva la tête, quelques secondes plus tard, l’Indien avait disparu pour faire place à des dizaines d’autres qui le menaçaient avec leurs flèches dorées. Il leva les mains pour se rendre tandis qu’un homme, qui était apparemment leur chef, se détacha du groupe et s’approcha de lui pour l’examiner. Il essaya de leur expliquer qu’il était Espagnol et qu’il ne leur voulait aucun mal, mais en vain, ils ne comprenaient rien de sa langue. Au bout d’un petit moment où le chef regardait avec attention les objets que portaient Orellana à sa ceinture, comme sa boussole, il fit signe à ses hommes de baisser leurs armes, et cria à un Indien un quelconque ordre, incompréhensible pour l’Espagnol. Quelques secondes après, le conquistador se retrouvait avec un bandeau sur les yeux. Ils marchèrent pendant un long moment, et lorsqu’on lui enleva le bandeau, il fut émerveillé par ce qu’il voyait. Une cité entière, un peuple entier, cachés dans les montagnes. Il était à l’Eldorado. Drago s’était enfin tût et Blaise attendait patiemment une suite qui ne vint pas. Puis, il se décida alors à prendre la parole. - Très jolie histoire, Dray. Mais quel est le rapport avec cette carte ? - Eh bien, quand Francisco de Orellana s’est retrouvé dans la cité perdue, il a longuement discuté avec le roi et celui-ci a accepté de le relâcher en échange de son silence. Le lendemain, les Indiens le ramenaient près de son camp, et cette fois, sans bandeau sur les yeux, il a pu donc retenir mentalement le chemin à parcourir. La nuit suivante, il dessina cette carte pour que le secret de l’Eldorado ne soit pas à jamais perdu. Mais craignant qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains, il décida d’y mettre des codes pour que seul celui capable de les déchiffrer puisse trouver la cité. C’est là que je coince. Je n’ai toujours pas réussi à déchiffrer le premier code. A ces mots, Blaise leva un sourcil étonné. - Tu crois qu’il y en a d’autres ? - C’est très probable. Il n’était pas stupide au point de ne protéger la carte que par un seul code. Il fallait que le possesseur de la carte soit digne de trouver l’Eldorado. Il doit y en avoir au moins deux. Mais une chose à la fois. Il déplia la carte et l’étendit sur la table basse pour qu’ils puissent tous deux la voir convenablement. Blaise s’installa sur le deuxième fauteuil en face de Drago, et en examinant la carte, il s’aperçut qu’elle n’avait rien de plus que les autres. C’était une carte banal du nord de l’Amérique du Sud (de la forêt Amazonienne pour être plus précis). Les seules choses d’indiquées étaient une petite croix placée à l’est du Brésil et des pétroglyphes incas, illisibles pour Blaise. - Eh bien, je vois que ta carte, pour laquelle - je te le rappelle - nous avons failli mourir, ne nous indique pas grand chose. - Ici, expliqua le blond, ignorant la remarque de son ami, il est écrit : « Inti k’anchachiy qan thamay ». Ce qui signifie : « Inti illuminera tes pas ». - C’est qui ça, Inti ? demanda le noir, intrigué par cette énigme. - C’est le Dieu du Soleil inca. - Donc le Dieu du Soleil, ou le Soleil pour faire simple, illuminera nos pas ? Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? - Je n’en ai aucune idée, répondit Drago perdu dans ses réflexions et qui se répétait sans cesse l’énigme dans sa tête. - Si ça a un rapport avec le soleil, peut-être qu’on devrait aller réfléchir dehors, non ? proposa Blaise. On trouvera sûrement plus facilement la réponse. Ne voulant pas quitter sa bibliothèque, car il y était trop bien pour en sortir, Drago se pencha pour prendre la carte avant de se réinstaller confortablement dans son fauteuil. Puis, il arrêta tout mouvement et se redressa d’un coup, faisant sursauter son ami. - Qu’est-ce qu'il y a ? demanda le noir inquiet par le comportement du blond soudain devenu étrange. Celui-ci ne lui répondit pas, bien trop occupé à regarder la carte avec des yeux ronds comme des soucoupes. Il se tourna lentement vers la lampe de bureau posé sur une table de chevet à côté du fauteuil, et plaça la carte devant lui, en faisant en sorte que la lumière traverse le morceau de parchemin. Une sourire étira le visage de Drago et Blaise, de plus en plus perdu, réitéra sa question. - Qu’est-ce qui se passe ? - Viens ici, ordonna le blond sans détacher les yeux du parchemin. Blaise se leva et s’installa derrière le siège de Drago, s’appuyant sur le dossier du fauteuil. Il eut le souffle coupé et écarquilla les yeux de stupeur devant le spectacle insolite qu’offrait la carte. - Incroyable ! souffla-t-il. Des dessins étaient apparus un peu partout sur le parchemin et représentaient toutes sortes de lieux reconnaissables comme des temples ou encore des rivières. - Procédé très ingénieux, murmura Drago, impressionné. - De l’encre invisible ? - Non. L’encre serait apparue depuis le temps. Je pense que beaucoup d’hommes ont dû penser la même chose que toi et essayer désespérément de faire apparaître l’encre en chauffant à la bougie le parchemin. Mais là, l’encre apparaît et disparaît automatiquement à la lumière. On dirait presque... - De la magie, continua le noir, le sourire aux lèvres. - Oui, répondit le blond, amusé. - Ce que je ne comprends pas, c’est : pourquoi personne n’a découvert ce procédé, pourtant simple, avant, et comment ça se fait que le peu de personne ayant réussi à déchiffrer ce code n’ait pas fait une copie de la carte ? - Pour répondre à ta première question, Blaise, les gens lisent généralement une carte les yeux vers le sol et non le nez en l’air, donc il y avait très peu de chance qu’ils découvrent que la clé de l’énigme était que les rayons du soleil devaient traverser la carte. De plus, la lueur des bougies est trop faible pour que les dessins apparaissent, contrairement à cette lampe. Et la réponse à ta deuxième question est liée à la première puisque, comment voulais-tu qu’ils recopient la carte alors qu’il fallait qu’ils la tendent vers le ciel. C’était, et c’est encore, techniquement impossible. De nos jours, on pourrait quand même faire des reproductions grâce à des tables lumineuses ou même des photocopieuses, mais ces objets n’ont été inventé qu’au XXème siècle ! Un peu plus de quatre siècles d’attente pour enfin reproduire la carte menant à la cité perdue. - Et tu penses qu’il y a des reproductions qui traînent en ce moment dans le monde ? - Je ne pense pas, réfléchit Drago. On a déchiffré ce code par pur hasard et d’autres ont dû y arriver avant nous, mais voulaient-ils vraiment que le monde sache où se trouve l’Eldorado ? Bien sûr que non. Tu es aussi bien placé que moi pour savoir que la concurrence est rude dans le monde de la découverte. Les seules copies qui ont dû être faites étaient sûrement à usage personnelle, pour éviter de lever la carte à chaque fois qu’ils en avaient besoin. Et puis, à part pour cet usage, les copies ne servent à rien, puisque n’oublie pas qu’il doit y avoir d’autres codes. - Mais pourtant, nous avons toutes les indications possibles pour y aller. Les monuments les plus reconnaissables, les rivières, la croix… - Contrairement à ce que tu peux penser, la croix ne doit sûrement pas être l’emplacement de l’Eldorado. Mais nous devons passer par là avant d’aller plus loin. C’est pour cela que nous avons tout le temps de réfléchir au deuxième code quand nous serons là-bas. - Donc on part, ça y est ! se réjouit Blaise, heureux de cette nouvelle. - Oui, Blaise, on part. Mais avant de faire nos valises et d’acheter nos billets d’avion, nous devons aller faire un tour au British Museum. Laisse-moi un petit quart d’heure, le temps de prendre une douche et on y va. Il se leva et sortit de la bibliothèque pour se diriger vers l’escalier menant à l'étage. Blaise, sur ses talons, n’était pas content du tout de ce petit détour par le musée. - Pourquoi faut-il que tu ailles le voir, lui ? Pourquoi pas quelqu’un d’autre ? - Parce que, mon cher Blaise, répondit Drago en montant les marches, je ne connais personne d’autre capable de me rendre ce genre de service. Ils arrivèrent au deuxième et le blond se dirigea vers une porte entrebâillée qui donnait certainement à sa chambre. - Mais on a vraiment besoin d’une équipe pour cette expédition ? Des fois, on fait des missions rien que nous deux ! Alors, pourquoi ça ne pourrait pas être le cas pour cette fois-là ? Drago s’arrêta sur le seuil de sa chambre et se retourna vers son ami, fatigué de cette discussion qu’il trouvait inutile. - Si t’as pas envie de porter tes bagages tout seul et si t’as pas envie de te perdre en forêt, eh bien, oui, il nous faut une équipe ! Les rares fois où on allait en mission tous les deux, c’était des lieux accessibles que je connaissais, et où on ne risquait pas de mourir, perdu en pleine jungle ou dévorer par des bêtes féroces. Et, ajouta-t-il, faisant une pause pour reprendre son souffle, si tu n’as pas envie de le voir, tu n’as qu’à rester ici, je m’en sortirais très bien tout seul. - Non, je t’accompagne, se pressa de dire Blaise. On sait jamais ce qui peut se passer. Drago leva les yeux au ciel en soufflant d’exaspération. - Eh bien, sauf si tu as envie de prendre une douche avec moi, ce qui m'étonnerait grandement - dommage ! -, pousse-toi de là que je puisse fermer la porte ! Son ami sourit au mot « dommage » et répliqua : - Même si je te trouve très séduisant, Dray, je préfère les femmes. Elles ont beaucoup plus de sensibilité. - Parce que je suis insensible ? fit le blond, faussement vexé. - Oui, tu n’es pas sensible. Même cette porte est plus sensible que toi, fit-il en désignant l’objet que Drago s’apprêtait à fermer. La seule personne qui t’as rendue sensible pendant un an - et c’est déjà un exploit ! - c’est... - Chut ! coupa le blond. Ne prononce pas son nom ici. - C’est Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom-Dans-Cette-Maison, chuchota le noir, amusé de sa trouvaille (Nda : A ne pas confondre avec Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. C’est très subtil, je sais, lol). Il fit demi-tour pour retourner au salon, tout en riant à gorge déployée de sa connerie, ce qui n’arrangea pas l’humeur du blond déjà sur les nerfs, qui claqua la porte de sa chambre. Je sens qu’il va me le faire payer, pensa Blaise en descendant les marches. Tout le monde savait qu’on ne se moquait pas impunément de Drago Malefoy sans en payer les conséquences. Même s’il trouvait qu’aller au British Museum pour voir ce type était déjà une punition en soi. |