C'était l'Hiver à Poudlard. Le froid s'était abattu sans pitié sur l'école magique, et un fin manteau de neige immaculée recouvrait les calmes jardins du château. Le dortoir des garçons... ressemblait à une île, un cocon où les jeunes gens de Gryffondor s'étaient réunis tels de petites marmottes préparant l'hibernation. Pourtant, l'été se faisait encore sentir sur les élèves de Poudlard, échauffés par le vin chaud et les matches de Quidditch.

« Ce n'est pas un temps à mettre un moldu dehors ! », toussota Ron, deux écharpes sur le cou et de la morve dans le nez.

« Qu'est-ce que tu peux être chochotte », rouspetta le noir. Qui servait de quota. Il en faut, même dans une fanfics gaye.

« Viens plutôt prendre un bon verre de jus de citrouille ! », s'écria Harry, ragaillardi par leur victoire sur les Poufsouffle le week-end dernier. Le jeune homme acquiesça en lui lançant un petit sourire entendu. Etait-ce parce qu'ils avaient réussi à trouver du jus alcoolisé, ou bien était-ce à cause de ce qui s'était passé dans les vestiaires après ce match flamboyant, où la camaraderie avait concurrencé la virilité de leurs gestes.

On but ainsi quelque temps dans l'un de ces silences d'hiver où l'on se sentait bien, sans rien dire, ressentant juste la chaleur humaine que dégageait cette fraternité de jeunes gens. On était bien, là, entre nous. Et puis l'un d'entre eux eut une idée formidable !

« Pourquoi ne pas aller se délasser dans les bains secrets de Poudlard ! »

« Oh ! Quelle bonne idée, Harry ! Allons-y tout de suite ! »

« Il paraît que les Poufsouffles y sont toujours. », objecta le quota, qui n'aimait pas vraiment cette maison.

« Ce n'est pas grave ! Plus on est de fous, plus on rit ! »

Les bains n'étaient pas déserts. Les jeunes élèves de Gryffondor avaient été happés par la chaleur qui émanaient de ces thermes magiques, où régnait, dans l'air, une odeur particulière. Virile.

« Ca sent bizarre, » s'exclama le quota.

« Non, ça va, » répondit Ron, un peu gêné. Il semblerait que l'hiver avait eu raison des subterfuges divers et variés qu'avait trouvés Ron pour masquer les fragrances que dégageait sa forêt couleur de feu. Mais alors que le garçon allait émettre de nouveau ses appréhensions sur l'atmosphère étrange, les gigantesques plafonds de la pièce firent écho à des éclaboussements et des cris lointains. Poufsouffle était là. Ils étaient une demi-douzaine à s'asperger gentiment, entièrement nus, plongeant et se laissant aller à diverses compétitions amicales. S'animant en d'hypnotiques balais aquatiques, ils captivaient par leurs mouvements les élèves de Gryffondor.

« Hé ! C'est Harry ! »

« Hé Harry ! Viens nous rejoindre ! »

Le magicien, étrangement attiré ces camarades de jeu improvisés, ne se fit pas prier. D'un coup de baguette magique, il se dévêtit, délaissant sa robe de mage pour sa tenue d'Adam. Il n'y avait plus de frontières, ils étaient tous frères, égaux dans leur nudité humide. En un clin d'oeil, ils étaient tous à l'eau. Les jeux et les défis se multipliaient, et alors que Ron coulait en riant le quota sous les encouragements gais du reste des nageurs, Harry, assis sur un rocher un peu plus loin, sentit une maine fine se poser sur sa cuisse trempée.

C'était Cedric. Cedric Giddory, le célèbre élève de Poufsouffle. Il était plus grand qu'Harry, et ses exploits de tout poil avait fait de lui un des garçons les plus populaires de l'école. Harry l'admirait. Il l'admirait tant. C'était une jeune homme séduisant, d'un caractère très calme. Et il était à côté de lui, une main sur lui.

« Ca me fait plaisir de te voir Harry. »

Sans attendre aucune réponse du Gryffondor, Cedric l'embrassa à côté des lèvres mouillées de Harry, lentement, avec la douceur d'un nuage. Ce dernier resta un instant interdit, et un silence seulement perturbé par les chamaillades des Poufsouffle et des Gryffondor.

« Je..., je ne... », pouffa un Harry rougissant. Mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit de sensé, la langue de Cedric vint effleurer ses lèvres tremblantes et s'insinuer dans sa bouche, emplissant Harry d'un plaisir bizarre et de sentiments contradictoires.