Prise de contact.

Harry chuta. Ses genoux heurtèrent le sol de pierre de la grotte. C'est à ce moment-là qu'il comprit que les moyens de transports sorciers n'étaient pas pour lui. Poudre de cheminette, portoloin ou cercle runique pour voyager dans le temps. À chaque fois il se rétamait en beauté, s'en était lassant. Il regarda autour de lui et des souvenirs de sa troisième année et de Sirius lui revinrent de plein fouet. Il ramassa le peu d'affaires qu'il avait apportées avec lui. Des souvenirs, des cadeaux, des héritages... Désormais cela faisait partie de son passé sombre et secret. Un passé où personne ne l'attendait plus. Dans les années 90, Harry n'existait plus que pour une seule personne et celle-ci avait péri. Et les autres... le Survivant comptait effectivement mais ce n'était pas lui. Lui c'était un enfant, puissant certes, mais un enfant tout de même. Il n'avait que dix-sept ans et il était entouré de morts.

Ses morts.

Sa vie.

Il se releva et fit craquer ses doigts. 'Aller, hop, au travail.' Il fit apparaitre un miroir muet (il avait failli devenir fou avec le miroir qu'il y avait dans sa chambre au Chaudron Baveur lorsqu'il y avait séjourné avant de partir!) et brandit sa baguette vers lui. Zou!yeux bleu, youps! Nez plus droit et la clé de sa transformation... les cheveux long et sans épis s'il-vous-plait! (APPLAUSE). Il regarda son reflet dans le miroir et hocha de la tête. Il se reconnaissait toujours mais on ne pouvait plus dire qu'il était la copie conforme de son père et de toute manière en grandissant son corps avait changé suffisamment pour qu'on ne le confonde plus avec mais on ne savait jamais... VIGILANCE CONSTANTE!!! Il baissa le regard plus bas et remarqua avec résignation sa robe râpée au niveau de ses genoux. Mais à part ce détail, il se jugea présentable et apte à descendre au village Pré-au-Lard.

Notre gryffondor en chef passa la porte du petit pub, salua la jeune Rosmerta qui ne changerait pas en vingt ans sauf au niveau de la taille et s'installa à une table où il y avait un journal abandonné. Premier septembre 1976. Bon, il ne s'était pas trompé mais il était quand même légèrement juste et il avait juste le temps de manger un bout et puis il devrait partir pour Poudlard. Heureusement qu'il avait déjà toute ses affaires prêtes et qu'il n'avait qu'à aller à la banque pour déposer son argent. Il devrait arriver pour repas de midi s'il n'était pas retardé.

Il marchait sur le chemin de traverse vers la banque lorsque une jeune fille blonde s'arrêta près de lui et ne tourne sa tête vers lui avec un sourire.

Autre part

Ellana marchait vers sa fille. Cela faisait des heures qu'elle la cherchait et elle l'avait enfin trouvée. La marchombre s'avança vers sa fille d'adoption et fut étonnée de ne pas la voir se mettre en position de défense. Pourtant elle était sûr qu'Isaya l'avait entendue.

-Tu es troublée ma fille.

Ce n'était pas une question mais ça demandait une réponse et, encore mieux, une explication.

-Hum. Tu te rappelle de mon voyage dans l'autre monde avec Ewilan?

-Comment l'oublier? Tu étais pire qu'une puce!

-Hey! Je ne te permet pas, je suis plus distinguée qu'une petite bestiole quand même!

Isaya rouspétait mais elle souriait, sa mère la taquinait. C'était leur petit jeu à elles. C'était comme ça qu'Ellana lui avait parlé la première fois lorsqu'elle l'avait trouvée, abandonnée. Isaya n'avait jamais eu de parents ni de nom d'ailleurs, c'était sa maman qui l'avait nommée ainsi il y avait déjà huit ans. Effectivement, Edwin et Ellana l'avaient pris sous leur aile alors qu'elle était âgée de neuf ans.

-Bon, et alors ce voyage?

-Nous ne vous en avons pas parlé mais nous avons rencontré un personnage étrange Ewilan et moi. Il disait s'appeler Albus Dumbledore et être sorcier

-Sorcier?

-Oui. Un genre de dessinateur mais qui a besoin d'un bout de bois pour imaginer et dessiner. Mais ce qui est encore plus bizarre, c'est que pas une seule fois, il n'a été dans l'Imagination et n'a utilisé les Spires.

-Quoi?

-Hum hum. Étrange, n'est-ce pas? Cet homme a dit qu'il faisait de la magie et qu'ils étaient tout une communauté et qu'ils avaient même un ministère.

-C'est bien tout ça mais je ne vois pas le rapport!

-Ils sont en guerre.

Ellana n'ajouta rien mais savait que Isaya voulait y aller. Mais elle ne comprenait pas bien pourquoi. C'est vrai que sa fille savait se battre et que c'était une dessinatrice hors pair mais à elle seule elle ne pouvait faire grand' chose.

-Le problème?

Isaya regarda sa mère et vit qu'elle avait remarqué que quelque chose clochait d'où sa question.

-Un seul homme est à la base de cette guerre: Tom Jédusor mais il se fait appeler Voldemort. Les sorciers ont tellement peur de lui qu'ils n'osent même plus dire son nom et le nomment Tu-Sais-Qui. Il a, d'après Dumbledore, une connaissance incroyable de la magie, et pas de la plus belle si tu vois ce que je veux dire! Il a des suivants qui se font appeler mangemorts dont les occupations favorites sont les massacres et les tortures. Un seul garçon peut le vaincre. Il a mon âge.

-Tu veux l'aider?

-...Oui.

-Alors vas-y! Qu'est-ce que tu attends? Tu es libre! Je t'ai toujours éduqué dans cette optique et je ne vois pas en quoi ton père s'y opposerait.

Le sourire que sa fille lui adressa démontra à Ellana qu'elle avait fait le bon choix. Depuis la mort d'un de ses amis il y avait à peine un mois (juste après son voyage dans l'autre monde), elle était fortement accablée mais la perspective de futurs combats et de défis l'aidait à remonter la pente. Kolin avait été un précieux ami pour sa fille et avait été très apprécié par tout le monde. Sa mort avait causé beaucoup de chagrin.

Isaya se prépara donc à partir et dit au revoir à tout le monde. À son père qui se retint devant les autres mais qui l'étouffa presque lorsqu'ils se retrouvèrent seuls. À ses amis qui, ou lui tapèrent dans le dos ou la serrèrent fortement contre eux. À Salim et Ewilan qui lui mirent chacun une main sur l'épaule et à leur petite fille de six ans Eryn qui lui fit un énorme bisou sur la joue. À Siam et Mathieu qui lui souhaitèrent bonne chance et à leur jumeau, Chiam et Erylis qui s'étaient fait nommer ainsi en l'honneur d'amis d'arme qui étaient un couple qui avait péri pendant la quête d'Ewilan. À Bjorn, qui sous ses aires de chevalier endurci, avait la larme à l'oeil. Et en fin, à Illian son grand frère de coeur qui ne la lâcha pas pendant une minute et qui l'embrassa sur le front après.

Sa mère, elle, l'accompagna jusque la vigie, seul endroit de la citadelle où l'on pouvait faire le pas sur le coté et le grand pas. En clair aller où tu veux dans l'empire de Gwendalavir ou carrément passer dans monde à l'autre! Elles se regardèrent pendant de longues minutes avant que le silence soit brise par un:

-Tu vas ma manquer ma chérie!

-Toi aussi, maman, toi aussi.

En même temps qu'elle se retourna, elle fit un pas. Elle eut juste la vision de l'arche. Celle-là même dont la simple vue l'avait rendue immobile et pleurante pendant deux jours et deux nuits.

Elle réapparut dans le bureau d'un des hommes les plus incroyable du monde sorcier.

Quelques minutes plus tôt à Poudlard

Albus était assis sur son siège directorial et réfléchissait à la lettre étonnante que Harry lui avait envoyé. Il ne doutait pas de ce qui était écrit dedans. Harry était devenu très fort grâce aux différentes espèces qui avaient bien voulut les aider en entrainant son presque petit-fils. Même les centaures avait accepté. Il allait recommencer une seconde lecture quand quelqu'un apparut dans son bureau et ce n'était ni par la porte ni en transplanant.

-Dumbledore. Vous souvenez-vous de moi?

-Bien sûr. Comment oublier une personne si charmante?

A ces mots, Isaya rougit, c'est vrai qu'elle n'avait pas été très polie sur ce coup-là mais elle tellement impatiente! Elle continua :

-Vous avez le soutien des Alaviriens et surtout, vous avez le mien.

-Alaviriens?

-Ceux qui habite mon monde, le Gwendalavir.

-Hum, d'accord mais que pouvez-vous faire?

Isaya comprit tout de suite qu'Albus ne voulait pas savoir pourquoi elle mais ce qu'elle avait prévu. Elle acquiesça intérieurement, il n'était pas homme a se laisser berner par une apparence: un bon point pour lui!

-Je peux entrainer Harry Potter au combat si ce n'est pas déjà fait, je peux dessiner pour vous et vos troupes.

-Dessiner? C'est la façon par laquelle vous nommer votre magie, n'est-ce pas?

-C'est exact. Bien que nous n'utilisons pas le terme magie. En fait, tout ce que nous imaginons peut devenir réalité dans la mesure de notre don, bien évidemment. L'Imagination est en fait une sorte de contrée parcourus de chemins, les spires, qui mènent à tout les possibles.

-...

-Je sais que ce n'est pas facile pour quelqu'un qui ne Dessine pas mais c'est le mieux que je puisse faire.

-Et quelles sont vos capacités?

-Je suis l'une des meilleures mais je ne suis pas plus forte qu'Ewilan mais comme elle a le don absolu... si je me souviens bien ma Créativité est un peu en-dessous de ma Volonté et de mon Pouvoir ce qui m'empêche d'avoir un cercle noir. Car, en fait, notre habilité au dessin dépend de trois critères: le Pouvoir, la Créativité et la Volonté. Par exemple, mon père qui est un combattant hors pair a très peu d'imagination ce qui fait qu'il a du mal pour simplement créer un feu alors que c'est basique pour un Dessinateur.

-Hum je vois. Et donc vous voulez aider Harry?

-Oui

-Cela m'ennuie de dire ça mais il est trop tard.

-Pourquoi?

-Harry est parti tôt ce matin et...

-Et alors? Je peux aller où je veux avec le pas sur le coté.

-Oui mais il est parti dans le passé.

-Le passé? Et bien cela ne pose pas de problème! Je ne vais pas vous expliquer car moi-même j'ai eu du mal quand Mathieu m'en a parlé alors que le dessin est presque naturel pour moi. Mais en gros l'Art du Dessin repose sur l'imagination. Avant de faire le pas sur le coté, nous pensons à notre destination et nous y arrivons mais si je me concentre encore plus et que j'ajoute la donnée du temps, cela fonctionne. C'est Mathieu qui a découvert cela car en fait c'est impensable pour les autres Dessinateurs et de toute manière il faut être sacrément doué ce que Mathieu, Ewilan (sa soeur) et moi sommes.

-Et bien! Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris mais donc vous pouvez le rejoindre?

-Oui.

-Bien, bien, bien. Il ne reste plus qu'une chose à vérifier. Voulez-vous un bonbon au citron?

C'était l'après-midi lorsque Isaya partit enfin pour le passé. Effectivement, elle avait vite fait un aller-retour entre ce monde et le sien pour prévenir quelqu'un et avait du s'arranger avec Albus pour l'argent qu'il devait lui fournir pour son matériel scolaire qu'elle devrait s'acheter une fois là-bas. Un autre problème s'était posé mais avait été assez rapidement résolu. Ce problème étant de reconnaitre Harry puisqu'il avait sûrement changé d'apparence en 1976. Finalement, Isaya avait proposé qu'elle fasse un dessin pour que celui-ci détecte Harry. En effet, Albus lui avait dit que son protégé avait un lien avec une licorne et que c'était le premier depuis deux cent ans, son dessin l'avertirait quand il serait dans le coin.

Isaya était arrivée à dix heures moins cinq sur la seule rue magique de Londres. Elle souffla un coup, 1998. Elle fit un pas, 1976.

La frontalière regarda autour d'elle et se décida à faire ses courses. Il était onze heures et demi quand elle entendit comme une sonnerie dans sa tête. Elle se retourna et elle vit un jeune garçon et elle lui sourit. Comme il n'y avait presque personne dans la rue et aucunes dans les alentours, elle se permit.

-Bonjour Harry Potter...