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L'enfant caché
Par Reporter
Twilight  -  Fantaisie/Fantastique  -  fr
2 chapitres - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     0 Review     Illustration    
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Le bal donné à l'occasion des seize ans de Ruby.
Ma mère me banda les yeux, m'habilla et me coiffa pour l'occasion. Elle avait donné un grand banquet pour ce jour si important dans ma vie de femme, pour marquer le coup, elle m'avait offert du parfum (NB: à l'époque le parfum s'offrait lorsque les filles passaient d'adolescente à l'âge adulte.). Moi, je ne trouvais pas, que ma seizième année avait changé quelque chose en moi, j'étais toujours Mary, l'exploratrice, Mary la cascadeuse, toujours à l'affut de nouvelles expériences et sensations... Avec ma meilleure amie d'enfance Melody, nous multiplions les fugues pour aller dormir avec les oiseaux la nuit, pouvoir écouter le bruit du vent et se ressourcer en regardant couler la rivière, doux est son bruit d'ailleurs. Je suis un être extrêmement mélancolique, c'est vrai... J'aime penser aux jours sombres lorsque le bonheur me guette, penser au bonheur lorsque le malheur ou la solitude est de mon côté. Je suis un de ces êtres en recherche de l'amour à l'état pur et non pas de l'amourette, je recherche le concret. Je ne suis passive en rien, je suis bien trop passionée. Tiens, en parlant de passion , le bleu de l'océan que je n'ai jamais eut le plaisir de pouvoir contempler. D'ailleurs, pour l'instant, mon plus grand rêve serait de pouvoir enfin avoir la chance de contempler la mer. Je fais parti de ces gens qui ont besoin de la nature pour vivre, et non pas de la ville, ses odeurs déplaisantes, ses personnes grises et blasées...

Bref, j'étais là, le bal commençait. Assise sur ma super chaise argentée achetée pour l'occasion, je voyais défiler les hommes/adolescents habillés pour l'occasion. Tous ces hommes célibataire pour mon anniversaire. Pathétique. Le maître de Maison annonçait tour à tour les bourgeois gentillhome, lorsque Conrad, un sourire au lèvre, ce sourire que j'adore, ce sourire mystérieux qui le rend irrésistible m'amena du champagne. Il me regardait de ses yeux bleux perçants, je perdais pied, la réalité n'était plus. Alors j'acceptais, sans savoir même ce qu'il me proposait. J'étais subjuguée par sa beautée. Depuis ma plus tendre enfance, j'étais attirée par lui, son mystère, sa douceur iréelle, sa voix apaisante, son rire cristalin, ses grands gestes majestueux et pleins de grâce. Sa peau claire comme l'eau, ses mains courtes, fines et habiles, son corps gracieux, ses lèvres déssinées, ses paumettes roses, ses cheveux blonds paille, pas une paille triste que l'on n'a pas envie de toucher, mais plutôt la paille dans laquelle on s'allonge lorsque on est heureux. La paille, où l'ont vit ses premières histoires, la paille qui est en fait le support de notre bonheur eternel, de ces souvenirs que âgés nous ressâsseront, de ce premier amour qui aura notre dernier souffle, de ces souvenirs, bons, qui nous redonnent le courage d'aller plus loin, de vivre toujours plus. Le temps passait, je ressâssais ce sourire qui avait marqué mon enfance, mon adolescance et maintenant ma vie de femme. De vraie femme, de femme accomplie, de femme heureuse. Pour me rendre heureuse, je le sais, il me faut plus qu'un mari aimant et un peu d'argent... Je veux de l'aventure, quelqu'un d'imprévisible. Quelqu'un qui sache m'aimer, qui sache me séduire chaque jours et non pas me prendre pour acquise. Car oui, je me considère comme un être imprévisible, incompréhensible par moments, mélancolique et compliqué. Il faut donc savoir me gérer, gérer mes humeurs, mes envies... Je levais mes yeux alourdis de fatigue et d'ennuis, j'entendais ma mère piailler à côté de moi: « Oui, ça pourrait faire un bon parti pour elle. » Mais, j'étais si jeune... Ces derniers temps, les parents manquaient cruellement d'argent, mon mariage pourrait faire un bon parti pour eux et pour mes sept soeurs (NB: à l'époque marier ses filles, dans le désordre était mal vu par la haute société. On devait marier l'aînée, puis la deuxième etc...) . Je n'étais pas égoïste à ce point, et pour leur rendre la vie plus facile, pour pouvoir marier mes autre soeurs, il fallait qu'ils me marient moi, l'aînée. Jane suivrait, Emily, ainsi desuite. La roue infernale du mariage. L'enfer pour moi et ma libertée, mon père réprimait un soupire outré de voir toute cette agitation autour de mes seize ans et de mon mariage précosse. Ma mère, elle, était aux anges, les commentaires fusaient mais souvent du même acabit: « il est mignon celui-là, en plus il pourrait nous offrir un bon parti, tu ne trouves pas chérie? », j'aurais aimé lui répondre un grand et définitif « NON!! ». Mais le courage, pour une fois, me manquait. Était-ce parce que nous étions en publique? Parce que j'étais si outrée de cette soirée, que je n'avais qu'une seule envie c'était de partir ou que je n'avais pas la force de répondre? Je n'en sais rien, et ce n'était pas le temps de me poser ces questions là, il était le moment de me reposer, tranquille. Une voix chantante me sortie de mon somnolement, une voix connue depuis toujours, une voix douce et compréhensible, sa voix. Conrad essayait de me dire quelque chose que je n'avais pas compris tout de suite. Après cinq fois où je l'entendais me répéter la même chose, je sortai de mon apathie et lui demandait d'une voix rauque mais enjouée accompagnée de mon plus beau sourire:
-Pardon ?
-Sir Williams se trouve sur le balcon, il aimerait vous adresser quelques mots. Répondit-il.
Je restais impassible, qui était ce Sir Williams ? Je ne le saurais peut-être jamais.
-Dites lui, Conrad, que s'il veut vraiment me parler, qu'il vienne, Je ne bouge pas.
Ma mère me jetta un regard noir et mon père me dit d'écouter ma gentille mère. Je m'éxecutais alors,
-Conrad, s'il vous plaît, dites-lui que j'arrive finalement.
-Très bien.
Je partai me décoiffer et me donner une mine affreuse aux vestiaires, je m'entraînais à réaliser mon sourire le plus laid, J'y arrivais très bien d'ailleurs! Juste avant de passer la porte, je faisais une grimace, histoire de me donner du courage.
 
 
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