Auteur: Moi-même bien sûr Titre: Elles... Disclaimer: Etant donné que c'est une originale tout est à moi^^ Note: Je publierai normalement une deuxième partie si je trouve l'inspiration. Ceci étant dit elle peut très bien se terminer comme ça. Pour le reste, ce n'est pas une histoire gaie, par contre gay oui!!! Le langage est parfois cru mais je ne pense pas que c'est vulgaire... Enjoy! Rating: J'ai fortement hésité entre T et T+, j'ai fini par mettre T+ parce que je pense qu'il y a de la violence morale et qu'elle est assez dure après je n'en sais rien... De Moi à Elle : Je me levai titubante, me passant une main sur mon visage en sueur. Je descendis les escaliers sur la pointe des pieds faisant attention de ne pas réveiller la maisonnée. Mes parents dormaient justement dans la chambre attenante à la mienne. Je venais plus que rarement dans cette maison et encore moins dans cette chambre étant donné que je n’avais strictement rien à dire à mes parents. Je préférais sincèrement passer ma vie dans ma chambre d’étudiante miteuse, plutôt que de devoir justifier à toutes les conversations mon mode de vie « si particulier » selon les personnes qui m’avaient donné la vie. J’atteins l’armoire ou je pris un verre, puis ouvrit le frigo et prit la bouteille de whisky. Je jetai un coup d’œil à la grande horloge. Quatre heures du matin. « Génial, pensais-je, encore deux heures et tu pourras passer le meilleure réveillon de ta vie ». J’avalai sur ce, une rasade de whisky, ma bouche forma une horrible moue. Je n’avais vraiment pas l’habitude du whisky. Mon père était un grand buveur, mais ma mère vivante « aucune bouteille d’absinthe n’entrera ici ». Donc pas de Fée Verte pour moi quand j’en avais le plus besoin. J’allumai distraitement ma cigarette oubliant que je n’avais pas le droit de fumer dans cette maison. Je repensai alors à mon rêve et une boule dans ma gorge se forma. Je secouai la tête afin de ne plus revivre ces moments que je m’étais jurer d’oublier et but d’un trait le reste du whisky. Une vague de nausée me prit alors. J’empêchai pathétiquement mon œsophage de régurgiter ce que mon estomac ne supportait plus depuis longtemps et me contentai d’aller me couchai. « Et toi ! » me criai ma mère en entrant dans ma chambre. Sa voix stridente me fit frémir, j’avais l’impression de m’être endormie depuis cinq minutes à peine. Je me retournai afin de ne plus faire face à son visage décomposé. - Réveille-toi, M. Ce n’est vraiment pas le moment de faire l’enfant. On a beaucoup de choses à faire avant l’arrivée des autres. - Mmmmh, me contentai-je de répondre. - Merci dans tous les cas de ne pas avoir respecté l’unique chose que je t’avais demandé quand tu es sous mon toit, dit-elle sèchement. - Il y a plein de choses que je dois respecter quand je suis ici, chère mère, maugréai-je - TU NE DOIS PAS FUMER DANS CETTE MAISON, me hurla-t-elle. - Je sais, dis-je priant pour qu’elle comprenne que je ne voulais pas me battre aujourd’hui. Elle me prit alors violemment le bras afin que je me relève. Je la regardai avec tristesse. Avec une pointe de rancœur, je me souvenais encore d’une époque où elle avait été tout pour moi et je secouai la tête. Elle me regarda froidement. « Ca suffit M., ce n’est pas parce que tu n’as plus aucune estime de toi-même que tu dois nous imposer tes conneries. Lève-toi. Habille-toi, dans un quart d’heure je te veux devant l’entrée prête à aller faire des courses. De toute façon tu ne déjeuneras pas, ce n’est pas comme si tu mangeais quoique ce soit de toute façon ». Touché. Elle avait appuyé sur le point sensible la garce. Oui, je ne mangeais plus. Elle avait raison, je me nourrissais grâce à ma Fée Verte. L’amour de ma vie. Le seul amour d’ailleurs que j’aurai jamais. Je sortis de mon lit et retirai ma chemise de nuit. J’observai du coin de l’œil mon corps désossé dans le miroir. J’enfilai vite fait un vieux jeans et un large pull à col roulé à fin de cacher mon cruel manque de poids que de toutes les manières tout le monde remarquait. J’allumai une cigarette et je ricanai en pensant ma mère cette salope qui passait son temps à pourrir ma vie qui était déjà assez pitoyable. Je maquillai abondamment mes yeux de noir. Puis je descendis les escaliers en faisant une halte à la cuisine pour y boire une rasade de whisky à même la bouteille. Après une journée passée seule avec ma mère, je fus heureuse de voir la fin de l’après-midi arriver même si cela devait signifier passer une soirée avec mes oncles, mes tantes et me cousins que je méprisais au plus au point. Cela ne pouvait être pire que le silence cruel et froid de ma mère. Il était évident que je me trompais amèrement. « Va te changer », m’avait-elle lancé sèchement. Quand je lui avais demandé pourquoi, elle avait haussé les sourcils et avait dit d’une traite. « Parce que c’est Noël. Peut-être que dans ton monde tu t’habilles comme un sac pour Noël. Mais dans notre monde M. tu es toujours une fille ! ». J’ouvris la bouche et la fermai de suite. Les larmes me montèrent et je courus dans ma chambre. Je me jetai sur le sol et écrasa mon poings sur le plancher froid de ma chambre. Je fouillai avec fièvre dans ma garde-robe et en sortit une minuscule bouteille de vodka que je bus d’un trait. Je parvins alors à respirer calmement et allumai une cigarette. Je me déshabiller lentement. Je passai lentement ma main sur un de mes minuscules seins. Il fut une autre époque où j’avais une poitrine digne de ce nom, mais l’anorexie ne m’avait pas aidé à garder mes atouts féminins. Je fermai les yeux pour empêcher symboliquement les larmes de couler. Puis je la vis Elle. Son visage s’incrustait dans chacune de mes paupières. Son sourire et ses yeux magnifiques. Les larmes coulèrent de plus belle. Je me rappelai alors mon rêve et son corps. La blancheur de sa peau. Le grain de beauté sur son sein droit et ses courbes finement sculptées. Son rire. Je glissai alors ma main doucement vers mon bas ventre. Je la revoyais gémir sous mon corps. Je revivais toutes ses caresses et la tendresse de ses yeux après l’orgasme. Puis j’entendis sa voix : « M. je suis hétéro, je ne plaisante pas ce sera l’unique et dernière fois. Restons amies ». Je retirai violement ma main de mon sexe et enfilai une robe, frustrée par tout ce désir et cet amour inassouvi. Oui, maman, j’étais bien une fille, n’aies pas peur j’aime mon sexe, pour rien au monde je ne l’aurais remplacé par un phallus, même pas pour cette salope de Elle. J’étais assise dans le salon dans cette ignoble robe rouge bien trop large pour moi et décolletée laissant apparaître ma cage thoracique désossée. Ils me regardaient tous boire beaucoup trop de vin et leur regard disait tous « quel monstre ». « Alors, dis-moi M., ça avance ta carrière d’artiste ? » Je me retournai. Mon cousin Al’ me regardait avec un horrible sourire condescendant. Je haussai les épaules bien décidée à ne pas me laisser prendre dans leurs filets, à ne pas leur donner l’occasion de me descendre. Il se racla la gorge et reprit : - Ecrivain je crois ? - Ecrivaine, corrigeai-je par réflexe plus que par l’envie de le remettre à sa place. - C’est amusant cette manie que tu as de prendre toujours la défense des femmes, dit-il en ponctuant sa phrase de ce sourire obséquieux qu’il ne quittait pas. - Je suppose que c’est parce que je suis une femme, dis-je avec lassitude. - Ah bon ? dit la tante Rose avec un haussement de sourcil. Je la dévisageai. - Vous faites quoi là ? Mon putain de procès ? Vous savez quoi vous tous ? Il se trouve qu’il y a une putain de loi aujourd’hui contre des connards d’homophobes dans votre genre alors le prochain à qui ça pose problème que je sois une putain de gouine ce sera le prochaine personne à avoir un réel procès sur le dos. Point final. - Oh, désolé M., me dit Al’, mais on s’inquiète tous pour toi. Tu es alcoolique M. Il faut que tu l’acceptes. Peut-être ne te rends-tu pas compte de te propre folie. - Fuck you Al’ ! - M. reste polie, me dit sèchement ma mère. - Alors on en est là, vociférai-je, ça craint tellement d’avoir une homo dans la famille ? Vous êtes pathétiques, vous tous. SLASH. La gifle que m’administra ma mère me fit valser de l’autre côté du salon. Je la regardai pleine de rage. C’était la fin. Ils m’avaient tous regardés de haut en bas quand j’avais annoncé mon homosexualité. Ma mère avait eu un haut le cœur. Mais personne n’avait rien dit parce que ce n’est pas politiquement correct d’être homophobe aujourd’hui. Ils m’avaient fait comprendre qu’ils me haïssaient d’une manière beaucoup plus sournoise. Agissant comme si j’étais un monstre. J’avais fini par me terrer dans ma chambre d’étudiante à Liège. J’avais arrêté mes études afin de devenir écrivaine coupant ainsi quasiment tout contact avec ma famille. Aujourd’hui, ils avaient crevé un abcès long de deux années. Je pris une bouteille de vin blanc et partit de ma chambre. Joyeux Noël M. Joyeux putain de Noël. Et surtout ne pleure pas. Et surtout ne pense pas. Demain tu seras loin d’ici. Demain tu partiras sans un regard derrière toi. Sans un regard sur le passé. Demain tu partiras et il n’y aura plus personne. Demain tu ne penseras plus à Elle. Demain est un autre jour et ce soir tu bois à leur santé à tous. Tous ces connards bien pensant avec leur pensée étriquée. Bois M. Rien ne vaut la petite Fée Verte avec laquelle tu t’enfermeras. Bois M. à ta putain de vie. Elle vaut bien une bouteille. « M., réveille-toi » murmura une douce voix. J’ouvris les yeux. Elle était là et me souriait, passant sa main dans mes cheveux. Son odeur envahissait mon corps brûlant. Elle me regardait avec une lueur dans ses yeux brillants. « M., dit-elle avec une petite voix, je ne suis pas hétéro, je ne sais pas si je suis homo, mais je… je t’aime, j’ai envie de toi et je suis venue pour te dire tout ça et… ». Elle passa alors sa main dans mon cou et m’embrassa doucement. Mon cerveau était anesthésié par l’alcool. Il me fallut quelques secondes pour réagir et je la repoussai violemment. Trop tard. Je suis un tas d’os à présent. Une alcoolique et une dépressive. Ce n’est pas un roman d’amour. « Elle, désolée chérie, dis-je froidement, je sais que je suis homo, mais il y a une chose dont je suis sûr c’est que je ne t’aime pas ». Elle me regarda avec douleur, et ouvrit la bouche. « M., tu sais que c’est faux. Arrête de faire ça, s’il-te-plaît ». Je la voyais les yeux pleins d’espoir et d’amour, bien trop d’espoir et d’amour pour quelqu’un comme moi. Moi qui n’étais même plus vraiment vivante. A demi-morte. « Dégage » lui dis-je sèchement. Voyant qu’elle ne bougeait pas, je me levai rapidement, prit mon sac et mes clopes et dévalai les escaliers. J’ouvris la porte d’entrée. C’était le matin. J’avançai les larmes aux yeux et la douleur au ventre. J’avais fait pour le mieux. --------------------------------------------------------------------------------------------------- Voilà, j'espère que ça vous a plus...si vous avez lu. M. |