La chaleur étouffante de l’été, la hâte en moi de voir le soleil annoncer un nouveau jour, et les bribes dans ma mémoire du cauchemar qui depuis un bon moment déjà, hante mes nuits sans vergogne, formaient un mélange infâme qui m’empêche de m’endormir ; mais la fatigue qui se fit plus pressante me ferma les yeux en même temps que le réveil trônant seul sur la table de nuit transforma l’heure indiquée en un minuit empli de sombres promesses. Il n’est plus questions que de minutes voire de secondes qui me séparent de la mort et bien que je le sache, aucune angoisse, aucune tristesse n’a pointé le bout de son nez ; mais je me laisse calmement bercer à la chaleur du souffle sur ma nuque de l’être de mon cœur et à la douce respiration de l’enfant sur ma poitrine se soulevant de plus en plus difficilement. Je vis l’aura éclatante de mon amour agenouillé à mes cotés avant de sombrer pour l’éternité. Je me réveillais sous le choc de mon corps frêle contre le sol recouvert d’un fin tapis orange allant vers le jaune. Encore tombée du lit, et surtout encore ce maudit cauchemar ! Assise par terre, je passais une main lasse dans ma chevelure brune frisée. A-part le fait que je mourais le reste dans ce songe funeste m’a été oublié ; mais mourir suffit amplement à m’ébranler ! Ce cauchemar ne ressemble à aucun autre auparavant qui se contentait de me montrer mes peurs bénignes, celui-ci ne cesse de me faire vivre ma plus grande terreur secrète, mourir. Je soupirais, et me levais d’un bon. Ce n’est qu’un songe ! Ce n’est et ne sera jamais réel ; alors va falloir que je me reprenne ! Je me tournais vers le réveil et soupirais une seconde fois. Quatre heures. Il est si tôt ; mais me rendormir me semble impossible. Soudain, je me souvenus et un vaste sourire se dessina sur mon visage. Mon anniversaire égaillait ce jour nouveau, j’ai enfin dix-huit ans ! L’âge de ma majorité ; je le regardais patiemment s’approcher d’un pas chaque année et maintenant j’y suis ; je vais pouvoir partir de cette maison qui fut ma prison dorée aux barreaux incassables. Je levais mes bras, prête à extérioriser ma joie indéfinissable, jusqu’à ce que le souvenir de ma famille qui dormait me revienne. Je n’allais pas me fêter sans être point vu par eux, non ils devaient voir à mon soulagement de partir d’ici. En contenant toute mon euphorie, je sautais sur mon lit qui pouvait accueillir deux personnes en surpoids afin de parvenir de l’autre coté, trébuchais maintes fois, enfilais aux pieds mes pantoufles à l’effigie de Naruto, sorti sur mon balcon qui donnait vue sur le jardin semblable à un parc, m’assis en tailleur sur le sol froid qui toucha ma peau non-recouverte de mon short en niant les chaises posées près de moi avant de lever le regard vers le ciel où les rayons du soleil qui commençait à chasser la lune parvenaient à l’éclairer quelque peu ainsi que les oiseaux avançant. Une conversation lointaine entre moi et mon grand-père, une des rares personnes censées dans la famille, me revint. « Christian sur une chaise en plein-milieu de son jardin décoré de multiples sortes de plantes, de fleurs, toutes aussi incomparables par leur beauté, fixait paisiblement l’azur m’écoutant sans se lasser une seule seconde. -Dis grand-père, tous ces oiseaux, ils ne s’égarent jamais ? demandais-je avec un sérieux risible. -Si, quelques fois certains sont détournés de leur chemin, éloignés de leurs congénères et ainsi ils se perdent, répondit-il en souriant légèrement. Je hochais la tête vigoureusement à cette explication. -Pourquoi cette question ? rigola-t-il doucement. -……………..Je sais plus, dis-je penaude près avoir cherché longuement dans ma mémoire la raison de cette demande, ce qui le fit secoué d’un rire puissant, sous mes regards vexés et mon sourire amusé. » Perdue dans mes pensées, certaines absurdes d’autres existentielles, le temps passa sans que je ne m’en aperçoive ; mais à rester aussi longtemps immobile, je sentis des fourmis aux jambes et rentrais dans ma chambre inutilement immense. Lorsque je passais devant la table de nuit en bois ancien, je jetais un rapide coup d’œil au réveil avant d’y revenir les yeux écarquillés. Neuf heures ! Avais-je vraiment passé cinq heures à ne rien faire ?! Etonnant, absolument étonnant, venant de moi ! Surement mon nouvel âge qui me changeait. Je m’allongeais sur mon lit avant de me redresser vivement. Faire mes valises m’occupera intelligemment. Dans les couloirs qui semblent être interminables, je marchais, après avoir remarquais que seul un jeans et un pull empliraient ma valise puisque le reste de ma garde-robe n’est constitué que de robes toutes aussi ignobles les unes que les autres. Mon but : mon frère ; la personne qui m’est la plus chère. Enfin arrivée à sa porte, je l’ouvris et pénétra dans sa chambre aux couleurs bleutées où Stephan dormait sereinement dans son lit aussi grand que le mien. Je m’approchais afin de m’asseoir près de lui. Ses cheveux châtains clairs, sa peau pâle, ses yeux clos cachant ainsi jalousement son regard émeraude pareil au mien et sa petite taille convenant à ses huit ans, sous son énorme couverture, lui donnent un air angélique. Les murs de sa chambre contrairement aux miens sont ornés par des photos de vacances, de nous deux ; de cartes postales au paysage magnifique ; de posters de héros d’animés, et de mangas, comme Naruto dont il connait l’histoire et qui est représenté sur mes pantoufles que m’a offertes mon frère à mon anniversaire de l’an passé. Ce gamin de Manga est bien l’idole de mon petit frère. -Alexane, entendis-je dans un souffle. Je relevais la tête et vis Stephan les yeux gonflé par le sommeil et l’esprit encore embrumé mais déjà le sourire aux lèvres. -Coucou toi, dis-je en ébouriffant ses cheveux lui arrachant ainsi des grognements désapprobateurs. Subitement il se leva la mine affolée et devant mon incompréhension totale, il m’éclaira en vitesse. -Tu es réveillée ! Mais quelle heure est-il ? Mais qu’est-ce qui m’a pris de dormir autant ?! Les parents vont être en colère. Oh mais est-ce eux qui t’ont envoyé ?! Je le regardais les yeux ronds, stupéfaite d’autant d’affolement au réveil. -Il est neuf heure est demi, Stephan, le stoppais-je. Il s’arrêta net et me regardais pareil que si je venais de lui confier que j’avais décidé d’adopter un singe. -Tu t’es réveillée avant onze heures, bredouilla-t-il, toi. -Oui, moi ! commençais-je à m’énerver. -Désolé mais tu es sûr qu’il est neuf heure et demi ? demanda-t-il perplexe. -En plus de me prendre pour une fainéante, tu me prends pour une menteuse ! explosais-je, à présent levée, les poings sur les hanches. En mettant ses mains devant soi, comme si cela suffirait à le sauver de ma colère, il osa vérifier l’heure sur son réveil posé sur une étagère. -Tu as intérêt à courir, le menaçais-je avant de le pourchasser avec quelque chose que j’avais prise en main à l’aveuglette afin de lui faire regretter son offense faite à mon égard. Une course poursuite, un règlement de compte avec un crayon, des « joyeux anniversaire » par-ci, des « joyeux anniversaire » par-là, un mécontentement sur le fait que mes parents sont déjà sortis et que donc ne verront pas ma joie, une douche et un déjeuné plus tard, me voici seule dans ma chambre mon sac sur le dos et un billet d’avion quelque peu plié devant les yeux. « Dans une pièce blanche où une odeur de désinfectant régnait, grand-père était allongé dans un lit, moi assise à ses cotés le regardant tristement. Ses airs moqueurs, et fiers avaient disparus pour un visage aux traits souffrants. -Alexane, je sais que tu rêves de partir de chez toi, commença-t-il doucement, et je sais très bien qu’à ce moment là, je ne serais plus. -Grand-père, tu….. -Laisses moi finir, me coupa-t-il, je ne pourrais t’aider donc je voudrais que tu prennes ce que je viens de te donner. Mon regard baissa à mes mains qui tenaient un billet d’avion pour l’Europe. -Je me suis arrangé pour qu’il reste valable jusqu’à tes dix-huit ans, rigola-t-il doucement, sûrement en repensant à la manière dont il eut cette faveur, mais après ce délai, tu ne pourras plus l’utiliser. -Grand-père, dis-je les yeux toujours baissés, je ne sais pas quoi te dire. -Alors ne dis rien, allons, me gronda-t-il gentiment, vas en Europe, continues tes études, et surtout ne suis jamais ce qu’on te dicte de faire. » Me voici devant la dernière chose à accomplir avant de partir pour l’aéroport. Les aurevoirs avec mon frère, alors qu’il en se doute même pas que je veuille partir. Ce gamin encore pur et fragile. Je soupirais. Allais-je vraiment le laisser seul dans cette maison, qui est notre enfer sur Terre, avec ceux qui sont nos parents ? Je ne pense pas avoir été plus lâche qu’aujourd’hui. Alors que je devais lui expliquer que je voulais une nouvelle vie et que quand j’aurais eu assez d’argent, je serais revenue pour le prendre avec moi, je lui ai demandé de me raconter ce qu’il aime le plus. Les larmes qui auraient du couler ont fait place à des sourires éblouissants. 10 minutes, cela fait déjà dix longues minutes que Stephan me baratine avec son « Naruto » et cela fait dix minutes que je l’écoute à moitié et que je profite des quelques minutes restantes avant que mon taxi n’arrive et que je ne sois obligée de tout lui expliquer. Un bâillement venant de moi se fit entendre. Tout à coup, j’ai sommeil ; pas étonnant vu l’heure à laquelle je me suis réveillée. J’ai froid ; étrange, je pensais qu’il faisait trente degrés. Je ne vois plus rien ; je viens surement de m’endormir, espérons que mon petit frère ne m’en voudra pas trop. Alors?? Comme vous le remarquez, ce chapitre, parle de la vie d'Alexane avant qu'elle ne "devienne" ................; mais dans le deuxième, tout se passera dans le monde de Naruto. Dites-ce que vous en pensez. |