Le père Noël est -vraiment- une ordure.
Résumé: j’ai -un peu- revisité le tome 4 et là, le partage en portnaouak, ben c’est rien de le dire.
Disclaimer: les personnages sont à JK Rowling, donc ce n’est pas la peine de me courir après pour que j’offre la tournée générale avec les droits d’auteur.
1er Round: Let it snow, let it snow, let it snow…
Fred et George avaient terminé très vite de déjeuner.
- Trop vite, pensa Rogue en les suivant du regard tandis qu’ils sortaient de la Grande Salle avec une mine qui n’augurait rien de bon pour les heures à venir.
Il acheva rapidement la tranche de rosbif qui occupait une grande partie de son assiette, reposa ses couverts et quitta à son tour le réfectoire avant de partir à leur recherche. Depuis le temps que ces deux-là commençaient à lui courir sur le haricot… Déjà qu’il supportait le fils Potter depuis trois ans et demi avec difficulté mais là, les Jumeaux Weasley, c’était les quatre cavaliers de l’Apocalypse à eux deux. Il ne s’était pas écoulé une journée depuis leur arrivée à Poudlard près de six ans auparavant sans qu’ils ne provoquent un incident quelconque.
Severus fouilla le second étage -propice aux complots divers et variés des deux Gryffondors- mais en vain. Chou blanc. Nada. Il descendit prudemment la volée de marches qui conduisait au premier -on lui avait déjà fait le coup du fil invisible et de la marche descellée- puis, une par une, il ouvrit les portes en se méfiant tout autant des poignées piégées. Toujours rien, à croire que les deux rouquins s’étaient volatilisés. Le professeur de potions les connaissait trop bien pour savoir qu’ils n’étaient pas allés s’enfermer sagement dans leur Salle Commune en attendant son cours de l’après-midi. Ils avaient près d’une heure à perdre et de l’énergie à revendre. Beaucoup d’énergie, pour son plus grand désespoir.
Après avoir tout aussi vainement parcouru le rez-de-chaussée que les deux autres étages, il eut un doute et décida de descendre dans les cachots où il donnait ses cours. Espérant qu’ils n’oseraient pas aller jusqu’à piéger la salle de classe, il ouvrit la porte ferrée et regarda à l’intérieur. Mais là encore il n’y avait personne. Juste un courant d’air froid et désagréable.
Froid… Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Il avait neigé en abondance les jours précédents, et le parc de Poudlard ressemblait plus à un vaste champ de coton avant la récolte qu’à autre chose. Les maudissant intérieurement d’être obligé de sortir par ce temps pour aller les chercher, il attrapa sa cape suspendue à la patère dans un coin de la pièce et s’en enveloppa complètement avant de passer par une petite porte et de se retrouver les deux pieds dans une neige froide et collante.
- Satanés Weasley, fit Rogue en progressant difficilement tant l’épaisseur du manteau blanc était conséquente. Si j’arrive à leur mettre la main dessus…
Mais là encore, point de frères Weasley. Juste ces foutus flocons qui n’en finissaient plus de tomber. Severus commença à faire le tour du parc, sa mauvaise humeur augmentant de façon proportionnelle au temps passé dehors. Il allait rentrer, à la fois soulagé et inquiet, quand quelque chose de dur heurta le sommet de sa tête en se désagrégeant.
- Strike ! cria une voix que le maître de potions, dégoulinant de neige, identifia comme étant celle d’un des deux jumeaux.
Il se retourna pour voir d’où le coup était parti, mais une deuxième boule de neige rapidement expédiée lui fit ravaler la bordée d’insultes qu’il s’apprêtait à sortir.
- Match nul, Fred, lâcha une autre voix quelque part sur sa droite.
S’essuyant le visage, il parcourut le parc des yeux et repéra enfin les deux énergumènes soigneusement planqués entre deux congères. Le premier se tenait droit devant lui et son clone était effectivement sur sa droite.
- Ah vous voulez jouer à ça ? murmura Rogue à voix basse. Très bien. Deux contre un, ce n’est pas équilibré, mais à la guerre comme à la guerre. Que le meilleur gagne !
Les boules se mirent à voler dans tous les sens et bientôt, il y eut plus de neige en suspension dans l’air qu’au sol, rendant la visibilité quasi-nulle. Une demi-heure et quelques bleus plus tard, les jumeaux et Rogue regagnèrent l’école séparément comme si rien de tout ça n’était arrivé. Le maître de potions secoua toute la neige qu’il avait sur lui et se dirigea d’un pas alerte vers le cachot où devaient sûrement l’attendre ces écervelés qui lui servaient d’élèves. Avec, parmi eux, les deux snipers de Gryffondors. Severus sentit d’un coup une pierre lui tomber dans l’estomac. Comment allait se passer ce cours ? Certes, il y avait moins de risques avec Fred et George Weasley qu’avec Neville Londubat, ce « surdoué » en potions de quatrième année. Mais quand même. L’esprit de ces deux-là était aussi insondable qu’une nuit sans lune. Et quand ils avaient décidé de mettre leur grain de sel quelque part, c’est toute la salière qui y passait.
En les voyant avec un sourire en coin au milieu de leurs camarades, il eut la certitude qu’ils préparaient un mauvais coup. Certitude tellement ancrée en lui qu’il claqua la porte pour la refermer sans même s’en rendre compte. Les élèves n’y prêtèrent pas attention, s’installèrent à leur place habituelle et sortirent leurs affaires tandis que la craie courait sur le tableau noir. Malgré la désagréable impression que les Weasley allaient transformer la classe en champ de bataille, il les laissa s’asseoir l’un à côté de l’autre. Au moins, il y aurait moins de nettoyage si, à l’instar de Neville, ils se « contentaient » de laisser déborder leur chaudron. A choisir entre deux maux…
Le cours commença dans un silence quasi-religieux, comme d’habitude. A vrai dire, Severus ne tolérait aucun décibel autre que celui qu’émettait la potion en train de cuire. Tous les élèves -y compris les deux rouquins, ce qui était assez inhabituel- étaient concentrés sur la taille des ingrédients. Le maître de potions commença à passer entre les tables et à examiner le contenu des chaudrons mais il n’avait pas parcouru trois rangées qu’il se retourna vivement, persuadé qu’il avait entendu un gloussement. Et qu’un des deux Weasley en était l’auteur. Mais non, ils étaient penchés sur leur potion aussi sagement que possible.
Tu deviens parano en prenant de l’âge, pensa Severus en reprenant sa ronde, les mains croisées dans le dos, préférant attendre la première boulette venue pour s’énerver une bonne fois.
- Je ne vous le fais pas dire, Captain Igloo ! lâcha une voix derrière lui.
Cette fois, pas de doute possible. Un des deux jumeaux s’était ouvertement foutu de lui.
- Vous vouliez dire quelque chose au sujet de la potion, monsieur Weasley ? demanda Rogue d’une voix perfide en espérant les prendre à leur propre jeu.
Les jumeaux se retournèrent d’un seul homme et regardèrent leur professeur, un peu idiots.
- Nous ? On travaillait sur la potion. On a rien dit, rien fait.
- C’est ça. Et moi, je suis la reine d’Angleterre.
- Peut-être que oui. Il paraît qu’en France, tout le monde descend de l’empereur Charlemagne.
- Taisez-vous ! Pour votre information, un-nous ne sommes pas en France, deux-vous avez une potion à travailler et trois-vous passerez me voir à la fin du cours. Tous les deux.
- Dommage. On aurait bien aimé vous voir avec une barbe fleurie.
Rogue rougit violemment. Si il s’énervait maintenant, ça lui plomberait la fin de sa journée. Rester calme. Penser à quelque chose… La neige. Tiens ! Voilà ce qui pourrait le calmer. Une grande étendue blanche et vide, sans rien. Sans Potter. Et surtout sans ces deux teignes de Weasley. Une vague de froid lui coula dessus et avant même qu’il réalisât pourquoi, toute la classe sortait de la salle en se tordant de rire. Seuls Fred et George étaient restés assis sur leurs tabourets et peinaient à se retenir d’exploser tout en contemplant leur œuvre. Severus était couvert d’une neige humide de la tête aux pieds. Merlin seul savait comment ils avaient réussi à la passer en cours sans qu’il s’en aperçoive. Toujours est-il qu’ils avaient achevé leur combat hivernal à l’intérieur, et qu’ils avaient gagné par KO.
Complètement trempé et gelé, le maître de potions les regarda avant d’exploser et de laisser libre cours à la colère trop longtemps contenue.
- Dehors ! Tout de suite ! Je ne veux plus vous voir.
- Mais monsieur. Et notre punition ? demanda l’un des deux -Rogue ne s’était jamais donné la peine d’apprendre à les reconnaître- décidé à le titiller jusqu’au bout.
- J’y réfléchirai ! cria-t-il en claquant la porte derrière eux.
Il appuya son front contre le panneau de bois, fatigué de s’être emporté.
- Vous ne perdez rien pour attendre, murmura-t-il.
Il se retourna et fit face au cachot vide.
- Et merde !
Tous les élèves s’étaient fait la malle en laissant leurs chaudrons en plan. Et devinez qui serait de corvée de récurage ?
C’est Seevy … |