Cri, Cri, Cri… … Cri, Cri, Cri… Blaise n’avait jamais eu de chance dans sa vie. Toutes les années qu’il avait vécu jusqu’alors s’apparentaient d’ailleurs extrêmement bien avec une énorme blague. Le genre de gag bien lourd, qui fait rire des populations entières. Cri, Cri, Cri… Le même genre que ceux dans les séries américaines, celles ou la chute se passe, et ou des gens rient à notre place. On les connaît pas, on les voit pas à l‘écran, mais à chaque gag, on les entend rire avant qu’on ai le temps de le faire, et au bout du compte ça agace. Vous voyez le genre?
X se prend une porte, tout le monde éclate d’un rire bien gras. X se cogne la tête en ramassant quelque chose, tout le monde se moque, il ricane aussi, mais il a mal. Cri, Cri, Cri… Pour Blaise, sa vie se résumait parfaitement en ce genre de série « comique ». Depuis la mort accidentelle de sa mère, ridiculement tombée du toit alors qu’elle tentait de réparer une fuite, à celle de son père, embroché par l’une des vaches du voisin qui avait tourné la tête trop vite alors qu’ils rentraient ensemble les bêtes aux pâturages d’hiver…
Il parait d’ailleurs, qu’un touriste a filmé la scène et l’a envoyée à une émission de type vidéo gag. C’est le vieux Tasha qui l’a dit, et si Tasha le dit, c’est vrai. C’est le seul qui possède un poste télé dans le village, et lorsqu’il le sort devant sa maison, les pieds du meuble à roulette profondément enfoncés dans la terre battue rouge et ocre, pour que tout le monde puisse regarder la rediffusion du match de foot avachis sur le canapé éclaté du voisin, il raconte ce qu’il a vu et que les autres ont raté.
Cri, Cri, Cri… Et là, alors que Blaise revenait de l’enterrement, avec ses habits de tous les jours, le vieux Tasha racontait que la vidéo « safari » était passée à l’écran, qu’on avait vu son père se faire embrocher, et qu’une notice placardée en bas de l’écran précisait que « Aucun être vivant n’a vu sa vie menacée durant cette incartade ». Faudrait pas qu’ils aient des problèmes avec leurs Société Protectrice des Animaux non plus, ces pauvres Européens.
Le fait étant que son père était mort huit jours plus tard d’une infection du sang à cause de la plaie mal soignée, et que de rage, Blaise avait lui-même tué la vache responsable de son malheur… Cri, Cri, Cri… Depuis lors, Blaise vivait seul. Et il vivait plutôt bien.
Si l’on exclue toutes ses gamelles, gaffes et autres malheurs, il vivait bien. Il avait même trouvé un poste de serveur dans le bar de la grande ville la plus proche. Le patron était sympa comme tout, il lui fournissait l’uniforme, et le ramenait même au village dans son vieux pick-up rouge et rouille lorsqu’il avait finit son service, qui, le plus souvent, se déroulait bien, hormis quelques catastrophes habituelles au jeune homme. Il fallait dire que grâce à lui, le bar ameutait toujours plus de jeunes touristes, quand on avait la plastique du jeune homme, ça n’était pas étonnant. Après un an de travail dans le bar, un article avait été écrit sur l’entreprise, citant vaguement le bar en lui-même, et vantant longuement les mérites (et le physique) du serveur principal, qui, selon le « Guide du Routard » avait un style tout fait ethnique et ravageur.
Cri, Cri, Cri… D’un autre côté, un noir dans un pays de noirs, pour un blanc européen, ça ne peut être qu’ethnique.
Et si à ça on ajoute de superbes dreads et rastas perlées qui descendent jusqu’au bas de son dos, ainsi qu’un sourire digne d’une pub de dentifrice, -sauf que, dans les pubs de dentifrice, même chez lui, on avait une blondasse avec de fausses dents- on obtenait, certes, le côté ravageur. Cri, Cri, Cri… Donc Blaise était plutôt heureux. Tout allait bien dans son monde, il avait 16 ans, l’air d’en avoir 22, était orphelin, faisait des études au lycée de la région la journée, bossait le soir, vivait dans une case de bois plutôt confortable, contrairement aux autres du village qui s’entassaient à cinq dans le même espace.
Oui, donc une case de bois plutôt agréable, meublée grâce à ce qui restait de ses salaires après avoir payé le lycée, et qui était en train de se voir arracher l’une de ses dernières acquisitions: La lourde cuisinière qu’il avait acheté de ça un mois. Cri, Cri, Cri… En fait, ce bruit insupportable, qui le faisait se retourner encore et encore dans son lit, qui se trouvait face au coin cuisine, -quand on habite dans un 12mètres carré, on évite les cloisons par crainte de claustrophobie- était sa vieille cuisinière d’occasion, qu’on lui avait refourgué pour un prix exorbitant.
Cri, Cri, Cri… Et malgré le bordel de tous les diables que firent les deux jeunes qui traînaient la vieillerie sur le sol de bois, en traçant de longues traces dans les planches, Blaise ne s’éveilla pas, tout simplement parce que son travail l’avait éreinté, et que son sommeil se faisait très lourd ces derniers temps.
Au petit matin, lorsque les rayons se firent plus durs sur sa peau, et que la chaleur fit perler désagréablement des gouttes de sueur sur son épaule dénudée, le jeune homme ouvrit les yeux, ne prêtant guère attention à la porte ouverte sur le chemin de terre rouge, entreprit de se lever, les yeux encore fermés, et de marcher jusqu’au petit frigo à l’intérieur duquel il faisait plus chaud qu’à l’air libre.
Il attrapa une bouteille de lait qu’il renifla pour vérifier son stade d’évolution dans la chaîne de vie d’un aliment, se saisit à l’aveuglette d’une casserole cabossée -il n’avait pas trouvé de marteau pendant la saison des pluies précédente pour réparer une fuite dans le toit - qu’il jeta négligemment à l’endroit même ou aurait du se trouver la cuisinière.
Seulement, du fait de son absence physique, la casserole tomba lourdement sur l’un de ses pieds nus, et il ne put que sauter en l’air, crachant un « Aoutch » hargneux, tandis que ses yeux s’ouvraient démesurément, et que son dernier pied précédemment intact entrait en contact avec une écharde dressée de toute sa hauteur après le passage du meuble que les voleurs avaient traîné durant la nuit. -Putainnnn! Ainsi était faite la vie de Blaise. Il n’avait jamais eu de chance, c’était un fait accepté par tous et en premier par lui.
Aussi, assis par terre, les deux pieds ne touchant plus le sol, il éclata d’un rire nerveux, conscient du ridicule de la situation. Lorsque son rire faiblit enfin, il ne put que constater l’absence du four qu’il avait apprit à apprécier. Il soupira et noua ses cheveux en un chignon ou sac de nœuds étroitement serré, -tout dépend du point de vue-. Il ne servait à rien de se mettre à crier dès à présent, après tout, si lui avait eu le sommeil trop lourd, les voisins avaient peut-être entendu ou vu quelque chose. Il retrouverait ces voleurs, et leur ferait payer cet affront. C’était ainsi, il était maladroit, malchanceux, mais lorsque la colère le prenait, les vieux et les jeunes du village le comparaient à un serpent à sonnette. Mais pour l’heure, il n’avait pas le temps de s’énerver, il fallait plutôt qu’il aille en cours. Vu la hauteur du soleil, la matinée était bien avancée, il faudrait peut-être qu’il se dépêche…
Peut-être. Mais bon, vu ses résultats, il pouvait se permettre un léger retard. D’un geste habitué il retira le petit bout de bois de sa voûte plantaire, et se releva en boitillant pour attraper le balais et ramasser la poussière soulevée par le déplacement du meuble. Mais entre temps, il se prit l’un de ses pieds douloureux dans la table basse surchargée d’objets hétéroclites, qui renversa tout son contenu sur le sol, et qui le fit trébucher pour finir par se cogner sur le coin de la fenêtre ouverte sur ce que les touristes appelaient savane. Lui aurait plutôt ironiquement appelé ça un jardin. Enfin… Toujours est-il, que sa patience, habituellement imperturbable, arrivait aux bornes des limites, -comme dit l’affreux gamin qui passe à la télé avec son poisson rouge, et qui dévore des yaourts auxquels personne n’a jamais goûté dans le coin par souci de conservation- et que c’est d’un geste étonnement brusque venant de lui, qu’il tendit la main pour attraper le balais au manche rouge qui traînait dans un coin de la baraque.
La réaction du dit objet ne se fit pas attendre, sans qu’il ne l’eut touché, le balais lui sauta littéralement dans les bras, heurtant le front d’ébène de son manche l’assommant à moitié, et le faisant tomber au sol, pratiquement inconscient.
De longues minutes plus tard, après avoir passé ses nerfs mentalement sur tout ce qu’il connaissait, tout en fixant hargneusement le plafond, ou plutôt la toiture, le brun se redressa sur les coudes, inspirant profondément pour se calmer.
Et là, comble du comble, le balais bourreau se tenait là, devant lui, droit comme un i, sans aucun appuis sur aucune surface d’aucune sorte. « Pourtant je n’ai rien bu… » Lui signala son esprit tandis qu’il passait une main sur son visage. -Bon. Ca suffit. Souplement, il se releva, colla une pichenette au balais qui s’écroula sur le sol, n’y prêta pas attention, et s’habilla en quelques secondes, pour enfin attraper son sac de cours et partir en direction du lycée sur sa petit mobylette.
Lorsqu’il arriva, c’était l’interclasse, manque de chance -une fois n‘est pas coutume-, c’était celui entre deux heures du même prof. Autrement dit, il s’apercevrait de son absence précédente, et il devrait se justifier.
Jetant son sac sur l’une des tables vides à l’arrière de la salle, il salua d’un signe de tête les quelques bougres qui s’imaginaient être ses amis parce qu’il les côtoyait quotidiennement. Lorsque le terrible Yayaoui entra dans la salle, son gobelet de café en main, tout le monde se tut, et Blaise pouvait déjà sentir l’excitation malsaine qu’éprouvait chacun à prévoir la dispute entre lui et le petit professeur d’anglais et d’histoire, il sentait le petit frisson d’excitation qui parcourait la colonne vertébrale de chacune des filles de la salle, comme si elles attendaient leur série préférée avec impatience. -Tiens, monsieur Zabini a décidé de nous honorer de sa présence ce matin?
-J’étais sûr que cela vous ferait plaisir, professeur. -Vous avez déjà un devoir supplémentaire de prévu pour demain pour cette réplique idiote. Mais pourquoi sens-je que vous n’allez pas arrêter votre ridicule petit numéro de coq de basse cour à cet affront? -Peut-être parce que vous aimez avoir une activité vivante dans votre petite vie infâme et repoussante tant elle est monotone? Argua le brun avec un sourire distingué tout à fait factice. -Sortez! Glapit le professeur, surpris du culot du gamin. -Ah, les remarques pertinentes sont toujours les plus doulour… -Dehors j’ai dit! -Bon, bon… Je m’en vais…Fit le concerné avec une moue amusée avant d’ajouter un sourire en coin: Avec l’immense privilège toutefois d’être sûr que je serais le sujet de discussion de votre repas de famille de ce soir. Blaise patienta un instant dans le couloir, habitué au petit rituel des exclusions de cours, et contempla par la fenêtre le paysage qui s’étendait sous ses yeux. Autrement dit, pas grand-chose. Des arbres, de l’herbe jaunie par le soleil, et ha? Des arbres. -Tu viens Zabini? Je t’accompagne à la vie scolaire. Fit la déléguée avec un sourire qui se voulait charmeur lorsqu’elle le rejoint.
-Je te suis, répondit-il platement, n’offrant aucun regard à la charmante plante à la peau de jais et aux longues jambes. Inutile de dire que durant la descente aux enfers, autrement dit, un étage qui menait vers le bureau des surveillants, Blaise faillit tomber deux fois, et finit par garder la main à quelques centimètres de la rampe, pour éviter de se ridiculiser.
-Tiens donc! Blaise Zabini!S’exclama le surveillant principal à son entrée, comme c’est étonnant!
-Vous m’en voyez tout aussi surpris que vous monsieur. -Cessez de faire l’intéressant, Zabini, vous n’êtes rien ici, et ce ne sont pas vos bonnes notes qui vont vous épargner l’exclusion encore longtemps! -Dans ce cas c’est peut-être le fait que je paie pour être inscrit ici, et que je n’ai commis aucune infraction majeure au règlement de l’école, non? -Une accumulation de nombreuses incartades mineures peut également justifier un renvoi. Et croyez moi, je vais tout faire pour que vous ne remettiez jamais plus les pieds dans cette école. Depuis le temps que j’en rêve monsieur Zabini… Cette fois-ci le proviseur a été mis au courant, vous pouvez d’ores et déjà vider votre casier. -C’est une blague? -A mon grand bonheur non, très cher Blaise. Le concerné sentit son sang se figer dans ses veines, et d’un pas vif il s’approcha du bureau derrière lequel était installé le surveillant. Se penchant au dessus du plan de travail il planta ses yeux dans ceux de son interlocuteur et susurra dangereusement:
-Vous vous foutez de moi, avouez le. L’homme aux cheveux courts sentit toute son assurance s’envoler tandis qu’il plongeait allègrement dans les iris si clairs du gamin aux dreads et à la peau si foncée. Ces yeux… Ses yeux étaient de véritables armes dans la région.
Lorsqu’on est le seul à ne pas avoir la peau aussi noire que du charbon, et qu’en plus, au lieu d’avoir des yeux qui s’y accordent parfaitement on a une sorte de mélange entre le bleu-vert, le gris et le jaune, on profite de son originalité corporelle pour déstabiliser son interlocuteur. En gros, le surveillant ne parlait plus, ne respirait plus, et passait de longues fractions de secondes, toute son attention engluée à cette illustration de la savane sous les eaux: les yeux de Zabini. Des yeux à la couleur tout simplement indéfinissable, entre le vert passé des hautes herbes, le bleu gris du ciel pluvieux, et le jaune des rayons de soleil qui transpercent les nuages pour réchauffer les sols boueux.
-Je répète: Vous vous foutez de moi?
Arrachant son attention du visage du métisse, le noir se releva vivement de son fauteuil et souffla d’un ton mielleux: -Pas le moins du monde. A cet instant, et pour la seconde fois de l’horrible journée qu’il passait, Blaise serra les poings, et laissa libre cour à sa colère: -Il. Est. HORS DE QUESTION QUE VOUS ME VIRIEZ! Comme pour compléter ce hurlement, les fenêtres de la pièce choisirent cet instant pour éclater les unes après les autres, ponctuant chacune de ses syllabes. Terrifiant le surveillant, ainsi que le proviseur qui, attiré par le bruit, avait jugé bon de venir se joindre à la petite sauterie.
Au final, le silence s’était installé, Blaise n’était plus en colère tant il était surpris, le proviseur était plaqué contre un mur, espérant échapper à ce qui venait de briser ses fenêtres, et le pion se tenait courbé, les mains sur son visage, retenant un lambeau de chair de sa joue qui paraissait motivé à se faire la malle. -Putain! Expliqua Blaise.
-Par tous les saints, renchérit le proviseur. -Aïïïe, conclut le surveillant. Et le silence reprit.
Une petite heure plus tard, le malchanceux tempêtait contre sa mobylette qui avait décidé de rendre l’âme au mauvais moment, contre son proviseur qui venait de le virer pour quelque chose dont il n’était absolument pas responsable -comme s’il avait pu faire sauter cinq fenêtres rien qu’en gueulant comme un putois sur son surveillant, franchement…-, et puis aussi contre le soleil qui l’aveuglait à cause de ses yeux clairs, non vraiment, c’était une journée de merde.
Quand finalement il arriva au village, ce fut pour se rendre compte qu’il était trempé de sueur, et que malgré le fait qu’il ai retiré son t-shirt pour le fixer à sa taille en bloquant une partie de ce dernier sous sa ceinture, la vicieuse humidité avait finit par dégouliner dessus. De rage, il jeta sa bécane au sol, et la fusilla si bien du regard qu’elle changea de couleur sous ses yeux à présent ébahis.
-C’est pas possible… C’est vraiment pas possible… Ni une ni deux, il se précipita à l’intérieur pour vérifier le contenu de son frigo, reniflant tous les produits « frais », cherchant une quelconque trace de moisissure ou autre chose étrange. Il était victime d’hallucinations, d’abord le balais, maintenant la moto, il ne voulait pas finir le ventre ouvert par ses propres soins pour échapper à de mystérieux serpents invisibles rampants sur sa peau.
Y avait pas moyen. -Blaise! Blaise! Viens voir ça!!, retentit une voix au loin qu’il reconnut comme étant celle d’un ami avec lequel il partait parfois chasser avant les fêtes de village.
-Qu’Est-ce qui t’arrive? -Regarde -Oh tiens t’as changé de bécane?- là haut! Y a un oiseau chelou qui tourne depuis vingt minutes au dessus des cases. -Attends tu viens me chercher pour un vautour qui vient juste récupérer une carcasse?! C’est une blague?! Vous vous êtes donné le mot ou quoi? -Non mais justement! C’est pas un vautour, c’est ça le truc! -Hey les gars! Vous avez vu la bestiole? S’exclama un autre jeune -plus vieux que Blaise- en les rejoignant au petit trot. Il a pas l’air en super état, -Tiens t’as changé de bécane?- il se casse à moitié la figure à chaque virage le pauvre. La main en visière, le brun scrutait le ciel à la recherche d’un point noir: -Les mecs je vois rien, et pour tout vous dire je me moque de votre vautour ou de quoique ce soit d’autre… Je vous laisse je retourne dans…. -REGARDE! Coupa le dernier arrivé en pointant du doigt une sorte d’oiseau étrange qui tombait en chute libre sous leurs yeux, et qui d’après son angle de chute, se ratatinerait à quelques mètres d’eux sous peu. -Non, non, non, non, non! S’exclama Blaise tandis qu’ils tendaient tous mécaniquement les mains vers l’oiseau, avec l’espoir réflexe de le rattraper avant qu’il ne s’empale sur l’un des pieux de clôture. La chute de l’animal continuait, et il arrivait à présent à quelques mètres des piquets.
-Putain non! Cria-il alors qu’il se jetait en avant, trop loin pour l’arrêter, mais avec l’espoir tout de même qu’il se passe quelque chose, que son mouvement fasse sursauter et se reprendre la bête… Trente centimètres avant l’impact, l’oiseau s’immobilisa après un dernier sursaut du jeune homme, et resta là, immobile au dessus d’un des poteaux. Les trois amis s’immobilisèrent eux aussi, deux derrière qui juraient tous les saints et autres divinités et le premier qui avait eu son quota d’évènements étranges pour la journée restait muet de stupeur.
-Blaise, c’est toi qui a fait ça?
-Qui? Moi? Non! Coupa le brun en baissant brusquement ses mains et amorçant un demi-tour. Mais la bestiole s’écrasa lourdement sur le sol à son geste, et là, il ne put plus se voiler la face… Quelque chose n’allait vraiment pas. -Matez, c’est un hibou! Fit-il en ramassant l’oiseau abîmé, et en le prenant dans ses bras.
-Mec, repose ça, on sait pas ce qu’il a comme maladies, en plus ça vient pas de chez nous… -Mais regarde il a une lettre! Coupa un autre. Le premier chasseur se saisit du papier et lut laborieusement le nom inscrit dessus avant de fixer le jeune homme d‘un regard suspect: -C’est pour toi Zabini. C’est vraiment bizarre comme histoire tout ça… -Tais toi… Souffla le concerné, avisant les visages effrayés des jeunes autour de lui, et faisant demi tour pour emmener la lettre et le hibou dans sa maison. Après avoir quelque peu soigné l’animal, qui semblait-il avait surtout besoin d’eau et de sommeil, Blaise s’effondra sur son lit, et décacheta la lettre. A l’intérieur, un mot formel, d’une belle écriture calligraphiée:
Cher monsieur Zabini,
Nous avons le privilège de vous informer que vous avez été admis au collège Poudlard, l’école de sorcellerie. La rentrée se déroulera le lundi 3 septembre, jour auquel vous avez rendez vous à la gare de Londres pour prendre le Poudlard Express, au quai neuf trois quart, le train vous conduira directement à l’école de magie. Afin de pouvoir correctement suivre les cours dispensés, tous les élèves devront se munir: D’un chaudron d’étain standard, taille deux… Un rire gras retentit dans la baraque de bois, faisant sursauter le hibou qui peinait à se remettre de son voyage, et Blaise ricana en déchirant la lettre et en la jetant au sol: -La blague... |