Warning : L’histoire que vous allez lire décrit TRES précisément des relations amoureuses entre hommes. Si cela vous dérange, merci de quitter cette page. Pairing : HPxDM Disclaimer : L’univers de HP appartient à JKR.Note: Ce texte a été écrit pour fêter les 500 reviews de ma fic "Luxure". Note 2: Cette histoire a déjà été mise en ligne sur ffnet, il y a plusieurs années. Bonne lecture à celles et ceux qui découvrent ou redécouvrent cette (vieille) histoire. +++ Titre : Ne t'en fais pas "Ne t'en fais pas." C'est ce que m'a dit Harry ce matin. Quand je dis Harry, je parle de Harry Potter, je suis sûr que vous le connaissez. Tout le monde le connaît. C'est une personne hors du commun. Moi on me connaît moins. Je suis Ronald Weasley mais tous mes amis m'appellent Ron. Harry, par exemple, m'appelle Ron. Mais je ne suis pas là pour parler de moi. Je suis là pour vous parler de Harry. Et de ce qu'il m'a dit ce matin: "Ne t'en fais pas." Oh, je ne m'en fais pas. Nous sommes seulement en guerre et mon meilleur ami est seulement appelé à combattre un terrible mage noir. Non, vraiment, je ne vois pas pourquoi je devrais m'en faire, je vis avec cette idée depuis sept ans déjà. A force, on pourrait croire qu'on s'y habitue mais c'est faux. On ne s'y habitue jamais. Je ne m'y suis jamais habitué. Et jusqu'à hier Harry non plus. C'est pourquoi ce matin quand je l'ai vu se lever et me sourire d'un sourire éclatant je n'ai pas compris. Harry ne sourit plus. Harry ne souriait plus. Harry était devenu quelqu'un de sobre et de concentré. Car Harry devait vaincre. Mais, ce matin, il souriait. Ce matin, ses yeux verts dansaient dans leurs orbites. Ce matin, j'ai osé pour la première fois depuis des mois lui poser cette question-là: "Est-ce que tu te sens bien?" Plus personne n'ose poser cette question. Comment peut-on y répondre sincèrement alors que, quotidiennement, la Gazette du sorcier édite Le Supplément, un magazine en hommage aux victimes de la veille? Ce matin, pourtant, j'ai osé et Harry a répondu ceci: "Ne t'en fais pas. Tout va bien." Tout va bien. Harry a dit ça avec légèreté et je n'ai pas compris. Ce matin je n'ai pas compris mais à midi, à midi quand je l'ai vu poser sa tête sur son coude et fixer d'un air perdu la table devant lui, j'ai compris. Harry est amoureux. Amoureux. Hermione dirait qu'on n'a pas idée de tomber amoureux quand sa vie est en sursis et que des examens terrifiants vous attendent dans quelques semaines mais moi je vous dirais que c'est une belle chose. Je suis peut-être naïf – et d'ailleurs, j'espère l'être encore un peu – mais l'amour est fondamentalement une belle chose. Harry a bien droit à du bonheur. La personne qu'il aura élue aura de la chance. Harry est gentil, attentionné et c'est aussi un héros. Alors, qu'il soit tombé amoureux ne peux pas être une chose mauvaise en soit. Du moins c'était ce que je me disais à midi. Hélas, maintenant il est dix-neuf heures. Il est dix-neuf et Harry sourit toujours. Harry sourit encore. On pourrait dire qu'il sourit plus que ce matin et plus qu'à midi. Je crois même qu'il chantonnait tout à l'heure. Tout à l'heure, quand il lisait Le Supplément d'un œil absent. Il est dix-neuf et Harry m'a enfin parlé. Harry m'a dit de lui-même qu'il était amoureux. "Tu es tombé amoureux?" lui ai-je demandé. "On peut dire ça. Mais je crois que je l'aime depuis longtemps." Il a sourit un peu plus et ses yeux se sont grands ouverts quand il m'a dit: "J'aime Drago, Ron. J'aime Drago Malefoy." Il avait dit ces mots en se délectant. Il avait dit ce nom en se délectant. Il y a eu un silence. Puis j'ai parlé d'une voix claire. D'une voix détachée. Il y a des choses qu'on ne prévoit pas. Et il y a des fois où on ne contrôle plus son sang-froid. Surtout quand on est un Weasley… Mais il y aussi des fois, aussi, où la vérité fait l'effet d'une douche froide, d'une douche paralysante: "Je peux seulement te souhaiter bonne chance alors..." Bonne chance. C'est la chose pathétique que je lui ai dite. Que voulez-vous que je lui dise? Quand es-tu devenu gay, Harry? Quand as-tu été charmé par ses putains de cheveux blonds et son nez arrogant? Quand as-tu oublié que Malefoy est un mangemort en devenir? Evidemment, il n'y a qu'un seul homme sur terre que Harry ne pouvait pas avoir et il a fallu qu'il se destine celui-là. Harry Potter a horreur des choses simples. Et Ronald Weasley, son ami de toujours, ne comprend pas. J'avoue que j'ai mal aussi. Mal à en pleurer. Parce que Harry ne sait pas où il va. Parce qu'Harry ne pense plus qu'à lui. Qu'à Malefoy. Oh, ce n'est pas de l'égoïsme ou de la jalousie. J'ai seulement peur. Peur que mon meilleur ami oublie, qu'il oublie qu'il a un monde à sauver et V… Voldemort à tuer. Et là… Là, quand je le vois pencher la tête sur le côté et glousser bêtement en voyant Malefoy découper sa viande puis, lentement, mâcher la chair saignante avec un raffinement incomparable, j'ai peur de mourir. Parce que Harry a toujours fait des choses stupides dans sa vie et que je sais intimement qu'il en fera encore. "Ne t'en fais pas. Tout va bien." C'est ce qu'il m'a dit. Ai-je confiance en ces mots? Puis-je avoir confiance en eux? Pas vraiment. Ce serait de l'inconscience. Car peut-être qu'aujourd'hui tout va bien, peut-être qu'aujourd'hui tu vas bien ; mais demain, comment irons-nous? Demain, comment iras-tu? Et surtout, demain, que feras-tu? Oui, que feras-tu ? Par amour, certains meurent, d'autres trahissent. Et toi? Toi, Harry, par amour, nous abandonneras-tu? + + FIN + + Merci d'avoir lu jusque là. N'hésitez pas à me laisser un mot pour me donner votre avis. A bientôt, O. |