Aïe, mon cou ! Je m’étais endormi sur mon vieil exemplaire de Mille herbes et champignons, ma nuque avait pris un angle bizarre et je me mis à la masser avec application essayant de ne pas finir avec une tête inclinée à 45 degré comme ce stupide fantôme de Gryffondor. J’avais, encore une fois, fais un rêve étrange. Potter m’avait bombardé d’oignon pendant que je tentais de lui échapper et j’avais fini par tomber dans un précipice. Pourquoi diantre Potter ne pouvait-il pas me laisser mes rêves en paix ? Fallait-il qu’ils les pourrissent eux aussi. Je notais mentalement de me venger de Potter, si je ne pouvais pas le faire en rêve, alors je le ferais dans la réalité. En un sens je préférais le faire dans un rêve, ainsi je pourrais le découper en morceaux et broyer chaque partie de son corps sans que personne ne vienne me réclamer des comptes. Quelle bonne et excellente idée ! La meilleure que j’ai eu depuis un long moment je dois dire. Étirant chaque membre de mon corps - endolorie d’avoir dû dormir sur un livre de potion défraichie – je songeais avec délice à tous les maléfices que je pourrais faire subir à Potter. Pendant que mon esprit dérivait vers des songes plus que délicieux, le soleil se leva aussi paresseusement que moi. Aujourd’hui j’avais cours de Défense Contre les Forces du Mal, un de mes cours préférés, j’étais assez doué dans cette matière. J’étais aussi très doué en magie noire, je ne m’en cachais pas. C’était mal, disait-on. Oui et alors ? Humilier quelqu’un, se moquer de lui devant un public, ça c’était bien peut-être de la bienveillance ? Le bien et le mal, tout cela est très subjectif. Tout en imaginant un stratagème pour tuer… Non humilier Potter, j’enfilais ma robe de sorcier et redressais mon cou tordue par toute une nuit couché sur un livre. Le château était silencieux comme tous les matins à une heure aussi matinale, seul le bruissement des tableaux troublaient la quiétude du château. La Grande Salle vide m’ouvrait les bras et je mangeais plus que d’habitude, curieusement je me sentais mieux que les jours précédents – en tout cas ça ne pouvait pas être dû à mon sommeil sur mon vieux livre de potion. Je croyais plutôt aux bienfaits de la lettre que j’avais écrite à Lily la veille au soir. Je savais pertinemment que jamais je ne lui enverrais, je n’aurais jamais ce courage là, néanmoins cela m’avait ôté d’un poids et j’avais l’esprit plus vide. Je me servis avidement des toasts, des œufs et des saucisses, j’avais très faim. Le courrier arriva en même temps que la plupart des élèves, je vis avec étonnements les sixièmes années de Serpentard entrer avec un sourire triomphant. A tous les coups ils avaient préparé quelque chose contre les Gryffondor, quoique ce soit, j’espérais que Potter en ferait les frais… Et Black aussi tant qu’on y est. oOo La tête plongée élégamment dans la cuvette des toilettes, je rendais le contenu de mon petit-déjeuner et mon déjeuner. Par Salazar, j’ai du attraper une saleté de maladie, ou bien c’est encore un coup de Potter. D’ici que je n’ai pas des coliques… Oh non pitié pas ça ! Je toussais un peu et titubais vers les lavabos. J’ouvris les lavabos et bu à grandes gorgées l’eau fraiche, histoire de faire passer ce goût acre. Je me sentais littéralement épuisée, tant pi, je n’irais en métamorphose. Au même moment deux Serdaigles entrèrent en parlant bruyamment. Ils passèrent devant moi comme si j’étais un vulgaire porte-serviette. Bon alors tu es au courant pour la salle commune de Serpentard ? Quoi ? J’ai entendu parler d’un vol ou je-ne-sais-quoi. Plait-il ? Ma copine – qui est à Gryffondor – m’a dit que certains Gryffondors ont trouvé amusant de chercher des informations compromettantes sur certains Serpentards. Mais sur tout ceci est confidentiel. Certains Gryffondor ? Je peux donc en conclure que derrière les « certains Gryffondor » se cachaient Crétin numéro 01 et 02, voire peut-être 03 ou 04. Formidable ! Je priais intérieurement pour qu’ils n’aient pas fouillés dans les dortoirs. Ignorant la nausée qui tambourinait mon estomac – Non je ne vomirais pas – je me précipitais dans la salle commune des Serpentard, plus pâle que le Baron Sanglant et plus affolé que Lily Evans le jour où l’on rend les devoirs. Le vacarme régnant était assourdissant. Ignorant les cris je me précipitais à mon dortoir. Ou du moins j’essayais. J’effectuais un dérapage mémorable et atterri sur mon royal postérieur. Aïe ! Qu’est-ce que c’était encore ! Je me relevais et manquais de retomber une nouvelle fois. Le sol de la salle commune scintillait d’un éclat argenté. Une patinoire ! Les Gryffondor avaient transformé la salle commune en patinoire. Une idée stupide, digne d’une stupide maison remplis de gens tout aussi stupides. Je réussis à accéder aux dortoirs en titubant, une nausée tenace s’ajouta à la douleur cuisante au postérieur. Par bonheur les toilettes étaient vides. J’en sortis encore plus pâle et malade, sans prendre la peine de vérifier mes affaires, je m’écroulais sur mon lit, en sueur et malade. Je me réveillais le lendemain à midi moins le quart. Je passais une main sur mon visage, en plus de la métamorphose, j’avais raté les potions. Je pourrais toujours me rattraper, mais tout de même, j’avais raté deux heures de cours. Je m’habillais du plus vite que je pus et descendis dans la grande salle, je m’assis en bout de table et pris un journal qui trainait par là. Au bout de plusieurs minutes, je vis quelque chose d’étrange. Deux filles à la table des Poufsouffle qui me regardaient en gloussant stupidement. Je les ignorais et repris la lecture de mon article sur une tentative de braquage du Ministère de la Magie russe. Alors Servilus ? On est amoureux ? Je levais un regard plein de rage et de mépris vers le Serpentard de cinquième année qui avait osé me dire ça. J’avais passé beaucoup de temps avec Lily par le passé et je ne m’étais donc pas attiré que des amis… Je ne m’étais même attiré aucun ami. Mais de là à savoir que j’étais amoureux d’elle. Je tâchais de l’ignorer, un tel crétin ne méritais même pas mon attention. Mais je du admettre que pratiquement toute la Grande Salle me regardaient avec un sourire moqueur, voire riaient carrément. Je fronçais les sourcils. J’avais un pantalon, une chemise, ma robe de sorcier et des chaussures… Non il n’y avait aucune raison pour que tout le monde se moque de moi de cette façon. Je préférais écourter mon déjeuner et sorti précipitamment sous les rires de l’ensemble de la Grande Salle. Quelle bande cornichons ! Je me mis en quête de ma prochaine salle de cour lorsque je trébuchais sur une feuille de parchemin posé là. Mon postérieur prit un autre choc et je sentis les larmes me monter aux yeux, je pris rageusement la feuille de parchemin prêt à lui faire payer son insolence lorsque quelque chose attira mon attention. « Ma chère Lily » Je sentis la rage monter en moi. Qui étais le sale cornichon qui osait s’adresser à ma Lily de cette manière ? L’écriture m’était familière, serré, en patte de mouche… Mon écriture. Mon cœur se mit à battre la chamade. Comment une lettre personnelle avait-elle atterrie au beau milieu du hall d’entrée ? Puis je me souvins d’un détail que mes nausées de la veille m’avaient faite oublier. Les Gryffondor avaient transformé notre salle commune en patinoire, peut-être avaient-ils aussi fouillé les dortoirs ? Et trouvé mes lettres ? Priant de tout cœur pour que cette horrible impression ne soit précisément qu’une impression, je levais les yeux. Des centaines et des centaines de parchemins identiques étaient agrafés au mur ou bien vulgairement jeté par terre. Des centaines de parchemins portant une écriture minuscule et serré comme des pattes de mouches. Mes lettres. Toutes mes lettres écrites pour Lily volés, dupliqués et jetés en pâture à toute l’école. Je pris le chemin de la salle commune des Serpentards de façon mécanique, un sentiment d’horreur s’insinuait en moi et me glaçait de l’intérieur. Je montais dans le dortoir, et bu une bouteille entière de potion de sommeil sans rêve. Dormir, dormir, dormir et encore dormir. Et disparaitre. oOo Ah ma tête ! Aïe ! Ouille ! Quelqu’un est en train de me taper dessus ou quoi ? Je tentais d’ouvrir la paupière droite. Aïe ! Non mauvaise idée. Bon la paupière gauche ? On dirait que ça peut aller. J’ouvris donc la paupière gauche en tentant de me rappeler pourquoi je me sentais aussi mal. J’étais dans un des lits de l’infirmerie, entouré par des rideaux bleus. A en juger par la lumière qui filtrait, le soleil devait être en train de se lever, je fermais ma paupière gauche et tentais de me rendormir. La douleur se calmait un petit peu et j'avais les idées un peu plus claire. Je me souvenais des lettres, mes lettres. Je rabattis la couverture sur ma tête et laissais les larmes couler. je ne sais pas combien de temps je pleurais, mais ce fut surement pendant plusieurs heures car lorsque je relevais la tête, le soleil était déjà haut dans le ciel. - Ah, Mr Snape. C'était Mrs Pomfrey, l'infirmière. Elle prit ma température, regarda mes yeux, mon nez, mes oreilles et enfin écouta ma respiration. - Nous avons eu très peur vous savez. Nous? - Vous avez avalé une bouteille entière de potion de sommeil, vous avez dormi pendant une semaine. Une semaine? - Il va vous falloir quelques jours supplémentaires de repos maintenant que vous êtes réveillé. Je veux mourir. - Ne vous inquiétez pas, vous allez largement survivre. Évidemment. - Votre amies'est beaucoup inquiété pour vous. J'ai un ami? Sur ce, elle disparu et j'entendis une porte s'ouvrir, puis se refermer. Une ombre apparu derrière les pan des rideaux cachant mon lit du reste du monde. Je tournais la tête et fermais les yeux. - Bonjour Severus. C'était Lily, un air désolée sur le visage, tenant un bouquet de fleur entres ses mains. Elles savaient pourtant que je n'aimais pas les fleurs. A SUIVRE |