Bonjour à tous ! Voici un nouveau chapitre d’ « Incendie », j’espère qu’il vous plaira :3
Les disclaimers, ratings, etc restent les mêmes.
Bonne lecture !
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Après quatre heures supplémentaires de paperasse imposées par son Capitaine, Renji put finalement quitter la sixième division et se rendre à la fête organisée par ses amis de la onzième. Il ne savait même pas ce qu’on fêtait, mais pour lui comme pour eux, toute occasion était bonne pour que Matsumoto ramène sa réserve de saké et qu’ils boivent jusqu’au matin !
Le shinigami aux cheveux roux arriva vers 23h dans une fête déjà bien entamée. Il entra et tenta de se faufiler jusqu’au bar entre un Ikkaku sur le point de hurler « Bastoooon !! » et une Matsumoto entourée de cadavres de bouteilles. Tentative qui se solda par un échec cuisant.
- Ho, Renji ! Fit ledit Ikkaku, qui sembla oublier pour un instant ses envies de sang. Tu t’es perdu ou quoi ?
- Non, corvée de paperasse avec mon capitaine, répondit l’interpellé, laconique.
- Han, quel salopard ce Kuchiki !
- Insulte pas mon capitaine toi !
- Toujours à le défendre, Renji, intervint Kira pile au moment où Ikkaku allait abattre son poing sur le lieutenant.
Intervention qui soulagea le shinigami aux cheveux rouges : En effet, quitte à se faire bastonner, il préférait le faire avec quelques verres dans le nez…
- Salut Kira… Momo, ajouta Renji après avoir vu la jeune fille un peu derrière le lieutenant de la troisième. Tout baigne ?
- Ils sont tous complètement bourrés, mais ça c’est normal, répondit le blond. Et toi, Kuchiki-sama t’exploite si j’ai bien compris?
- Ouais… J’ai fait l’entraînement des novices aujourd’hui et il m’a demandé de rattraper ce temps-là en paperasse le soir, fit-il d’un air blasé.
- Mon pauvre… répondit Hinamori, compatissante.
- En même temps, c’est que tu dois avoir du boulot en retard s’il te fait faire ça.
- Même pas ! Les papiers doivent être remplis pour fin juillet !
- … Mieux vaut s’y prendre trop tôt que trop tard, conclut Kira, pragmatique, ce qui tira un soupir désespéré à Renji. Comment celui-là faisait-il pour AIMER trier des dossiers ?
Ils discutèrent encore quelques minutes, puis les lieutenants de la troisième et de la cinquième firent part à Renji de leur intention de rentrer se coucher.
- T’as un manche à balai coincé dans le cul, Kira !
- Oh, Renji ! fit Hinamori à cette remarque en rougissant.
Kira avait lui aussi rougi, mais pas pour la même raison semblait-il… Renji prit note mentalement d’aller examiner ce que faisait Kira à la troisième, un de ces jours – on disait qu’il passait beaucoup de temps dans son bureau, uniquement en compagnie du capitaine Ichimaru…
- Bref, rentrez bien, reprit Renji.
- Merci, bonne soirée à toi aussi !
Kira et Hinamori s’en furent après cet échange. Renji, de son côté, alla retrouver Hisagi et Matsumoto. Il fit une connaissance très approfondie de leurs bouteilles de saké respectives, qu’il se fit un devoir d’examiner attentivement – autrement dit, de boire jusqu’à la dernière goutte. Il se battit un peu avec Ikkaku, fracassant deux tables sous les cris outrés de l’aubergiste et accompagné des applaudissements de Yumichika, et des paris de tous ceux qui tenaient encore éveillés. Ensuite, comme tous les autres, il s’installa confortablement à même le sol pour la nuit.
Byakuya, lui, était rentré directement au manoir une fois Renji parti. Il avait allumé un feu dans la cheminée de sa chambre et était resté longuement devant, comme tous les soirs, à ressasser sa peine et ses regrets. Il avait poussé un léger gémissement de douleur – entendu par lui seul, heureusement – lorsqu’une flammèche brûlante était venue lécher son index, et avait bien vite appliqué sur la brûlure l’un des baumes de soin dont seule la famille Kuchiki avait le secret. Enfin, il s’était allongé dans son lit à une heure tardive, sans se douter le moins du monde que Renji faisait de même au même instant sous une table d’auberge. Il s’était endormi rapidement, mais s’il avait quitté la douleur morale qui le tenaillait lorsqu’il était éveillé, ce n’était que pour mieux rejoindre la douleur physique de la pièce sans fenêtre qui depuis quelques temps hantait ses cauchemars – il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas fait de vrais « rêves ».
Le lendemain matin, Byakuya arriva à la division à neuf heures, comme d’habitude. Comme d’habitude, il n’y trouva pas Renji. A la place, un de ses hommes attendait devant le bureau.
- Capitaine Kuchiki… Je suis Tadashi Sano, le responsable de l’entraînement des nouvelles recrues.
- Sano… reprit Byakuya d’un ton souverainement indifférent, attendant que l’homme poursuive.
- Hem… hésita ce dernier, mis mal à l’aise par l’aura froide de son capitaine. Plusieurs recrues ont manifesté le désir de vous voir combattre… Voudrez-vous bien participer à l’entraînement tout à l’heure.. ?
Après avoir parlé, Sano se mit à se tordre les mains, appréhendant visiblement la réponse de son capitaine. Un regard froid suffit à faire cesser tout mouvement chez lui – et en lui-même, Byakuya leva les yeux au ciel. Ses hommes étaient si facilement influençables ! Parfois, il souhaitait presque avoir un peu plus de résistance, cela aurait au moins le mérite de montrer que ses hommes avaient de la force de caractère… Ne s’autorisant pas à pousser le soupir que cette requête aurait accompagné, s’il n’avait pas été un Kuchiki, il répondit d’une voix neutre.
- Bien, j’y participerai cet après-midi et je combattrai contre le lieutenant Abarai.
Il lui sembla parfaitement inutile d’ajouter : « vous surveillerez les recrues, car si l’une d’entre elles est blessée, la faute retombera sur vous ». Son regard fit mieux passer le message que n’importe laquelle de ses paroles.
- Merci Capitaine. A cet après-midi, Capitaine, répondit Sano avant de tourner les talons.
Byakuya se réjouissait presque de ce combat. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas fait de véritable exercice – bien sûr, il s’exerçait régulièrement au Kidô, pratiquait le shunpo tous les jours et s’entraînait parfois au maniement de Senbonzakura, mais un entraînement simulant un vrai combat, cela faisait un petit temps qu’il n’en avait pas fait. Ce serait également l’occasion de mesurer les progrès de son lieutenant. Si toutefois ledit lieutenant daignait se manifester. Le capitaine entra dans son bureau et se mit au travail, guettant l’arrivée de son lieutenant… Arrivée qui se fit attendre, c’était le moins qu’on puisse dire.
A onze heures et demie, Byakuya vit enfin débarquer son lieutenant un peu débraillé, les cheveux en pétard – encore plus que d’habitude, c’était dire. Renji s’était en effet réveillé vers dix heures, avec un mal de crâne pas possible, et avait tout bonnement décidé de « soigner le mal par le mal ». Trois verres de saké plus tard, il ne sentait plus son mal à la tête mais sentait en revanche que s’il buvait ne fut-ce qu’un verre de plus, il n’arriverait plus à marcher droit, et que face à son capitaine ce serait très, très embêtant. Aussi il se releva tant bien que mal, traversa le bar dans une agréable brume cotonneuse qui engourdissait toutes ses sensations, et se rendit jusqu’au siège de sa division. Et en entrant dans le bureau, il fut confronté au regard polaire de son capitaine.
Il n’arrivait pas vraiment à s’inquiéter de l’aura inquiétante qui émanait de son supérieur. Que lui avait-il réservé comme punition cette fois-ci ? Corvée de paperasse ? Pas de problème pour Renji, tout lui allait tant qu’il pouvait rester posé sur une chaise et cuver tranquillement son saké – il songea avec amusement que saké ou pas, son rythme de travail n’en serait pas modifié.
- Bonjour Capitaine !
- Lieutenant Abarai… Vous combattrez contre moi lors de l’entraînement des nouvelles recrues, cet après-midi à seize heures, répondit le noble de son plus beau ton polaire – l’heure de l’arrivée de Renji n’y était pas indifférente.
- Qu… Quoi ?
C’en était trop. Le cerveau embrumé de Renji échoua à traiter l’information qui parvenait jusqu’à lui, et le propriétaire dudit cerveau en fut réduit à ouvrir et fermer la bouche dans une très belle imitation de la carpe sortie de l’eau, les frétillements des nageoires en moins. Un claquement de langue désapprobateur accompagné d’un regard froid ramena le shinigami aux cheveux rouges à la réalité, et ce dernier prit une décision : fermer définitivement la bouche au lieu de continuer à l’ouvrir comme un parfait imbécile.
- Vous m’avez très bien entendu. Nous nous entraînerons l’un contre l’autre à seize heures. Jusque là, du travail vous attend, reprit Byakuya d’un ton légèrement agacé, en désignant d’un geste du menton la pile de papiers toujours posée sur le bureau de son lieutenant.
Cette fois, le message passa, et Renji acquiesça lentement de la tête avant de se diriger à pas lourds vers sa chaise, où il se laissa tomber. Il tendit la main, attrapa le premier formulaire, et se mit à réfléchir tout en faisant mine de le lire. Dans quelle galère s’était-il encore fourré ? Il devait combattre son capitaine… A seize heures… Avec le corps et l’esprit ralentis par l’alcool… En d’autres mots, il était vraiment dans la mouise.
La fin de la matinée se déroula comme à l’ordinaire : Renji passait plus de temps à contempler ses documents qu’à les remplir, et son capitaine, l’air imperturbable, traçait élégamment sa signature sur une succession de formulaires qui devaient être aussi inintéressants les uns que les autres. Cette atmosphère propice au travail dura deux heures… jusqu’à ce que le repas de midi arrive.
D’ordinaire, Renji et son capitaine prenaient leur repas ensemble dans le bureau de ce dernier. Renji observait toujours son capitaine manger avec grâce, sans faire tomber le moindre grain de riz, et s’efforçait de l’imiter – bien qu’il n’y arrive pas toujours. Mais aujourd’hui, avec l’alcool qui obscurcissait encore ses pensées, il était certain qu’il n’y arriverait pas. Et donc qu’il se taperait la honte devant son capitaine, qu’il se ferait réprimander et encore plus méchamment latter lors de l’entraînement de l’après-midi. Oui, même avec de l’alcool dans le sang, Renji parvenait à analyser des liens de cause à effet basiques comme ceux-ci.
Aussi, lorsque le repas arriva, Renji se leva. Il attendit un instant que sa tête arrête de tourner puis croisa le regard légèrement interrogatif de son capitaine. Prenant son courage à deux mains, il se lança.
- Capitaine, je vais aller manger à la cantine ce midi…
L’interpellé resta silencieux un instant, et l’aura froide qu’il commença à dégager fit se raidir quasi immédiatement le shinigami aux cheveux rouges. Ce dernier songea, un peu tard, qu’il se ferait probablement encore plus méchamment latter parce qu’il fuyait comme un lâche face à son capitaine… Mais, c’était trop tard. Le désespoir passa un instant dans les yeux de Renji. Il allait vraiment se faire défoncer !
Son capitaine acquiesça d’un léger signe de tête, et le lieutenant put partir. Il songea avec fatalisme que, tant qu’à manger dehors, autant aller faire un tour à la quatrième division pour prévenir de son admission future… Renji sortit du bureau après avoir salué son supérieur, et commença à se diriger vers la cantine. En chemin, il croisa Rikichi, et une idée brillante germa dans son cerveau alcoolisé.
- Ho, Rikichi ?
- Oui, lieutenant Abarai ? Répondit l’interpellé en regardant Renji avec de grands yeux éperdus d’admiration.
- Est-ce que tu peux aller à la quatrième et demander qu’ils envoient quelqu’un pour 16h au terrain d’entraînement ? Au cas où...
- Bien sûr, je vais faire ça tout de suite !
Renji vit Rikichi laisser en plan ce qu’il faisait auparavant – autrement dit, une brosse et un seau d’eau savonneuse – et foncer dans les couloirs vers la quatrième division. A cette vision, Renji sourit. Ca avait vraiment du bon d’être admiré !
Byakuya, de son côté, avait arrêté de travailler pour passer à table, et mangeait à présent lentement, en silence. Il ne put empêcher ses pensées de dériver. Il savait bien qu’il était de mauvaise compagnie, mais ne pensait pas que cela irait jusqu’à la fuite de Renji lorsqu’ils devaient manger ensemble… Avec un léger soupir, il prit une nouvelle bouchée de riz et continua à se morfondre.
Une fois son repas terminé, Byakuya appela un de ses subordonnés pour qu’il débarrasse la table encore impeccable – on est un Kuchiki ou on ne l’est pas – et retourna s’asseoir à son bureau. Il saisit un papier et se remit au travail – non sans soupirer, mais heureusement, personne ne pouvait l’entendre. Il ne leva les yeux de sa tâche qu’une demi-heure plus tard, au retour de son lieutenant, et l’accueillit d’un petit claquement de langue désapprobateur.
- Désolé d’avoir mis si longtemps, Capitaine, dit le shinigami aux cheveux rouges d’un air un peu penaud en saluant – il comptait bien faire tout son possible pour adoucir l’humeur de son capitaine et, par là, sa douleur lors du combat de l’après-midi.
- Hm… fit Byakuya pour toute réponse, avant de signifier à son subordonné d’un signe de main qu’il pouvait reprendre sa place et se remettre au travail.
Chose inhabituelle, Byakuya vit son lieutenant s’asseoir sans rechigner et s’absorber dans les papiers. Il lui semblait même qu’il… travaillait bien ? Ca, c’était un jour à marquer d’une pierre blanche. « Aujourd’hui, Renji Abarai, lieutenant de la sixième division, a bien travaillé. » Pour une fois que les rôles s’inversaient… En effet, cet après-midi, c’était au tour de Byakuya d’être dans les nuages – même s’il n’en laissait rien paraître. Il attendait presque avec impatience le moment de l’entraînement… Ne penser à rien d’autre qu’au combat, c’était là une perspective réjouissante – du moins, aussi réjouissante que possible compte tenu de l’état d’esprit de l’héritier des Kuchiki.
Finalement, l’heure tant attendue par l’un et tant redoutée par l’autre arriva. Byakuya apposa sa signature sur un dernier document, puis commença à ranger ses papiers, donnant ainsi le signe du départ à son lieutenant qui commença à faire de même. Byakuya nota avec étonnement qu’il… rangeait. Oui, son lieutenant réputé comme un des plus bordéliques du Seiteirei rangeait. Décidément, c’était une journée pleine de surprises… Qui avait donc remplacé son Ren… son lieutenant ? se demanda Byakuya après avoir corrigé mentalement. C’était tout au plus son lieutenant, et certainement pas « son » Renji !
- Allons-y, Renji, dit Byakuya pour couper court à ses pensées, qui le menaient dans une direction qu’il ne souhaitait pas explorer.
- Oui Capitaine… y répondit Renji.
Les deux shinigamis prirent leurs sabres respectifs et sortirent du bureau, direction le terrain d’entraînement… L’un avec un entrain invisible, l’autre, avec une appréhension et un soupçon de détresse parfaitement visibles…
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Je vous promets aussi plus d'action dans le prochain chapitre!
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