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We are made of dust : Livre II
Par Wagashi-san
Gundam Wing/AC  -  Horreur/Fantastique  -  fr
3 chapitres - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     2 Reviews    
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Florebo quocumque ferar

Vendredi 15 Septembre A.C.
21h – Neuschwanstein

 

Un feu crépitait dans l’antique cheminée de pierre. Elle diffusait une lumière chaude et vacillante qui éclairait doucement la pièce. Les ombres mouvantes dansaient sur le parquet et entre les plis du grand lit à baldaquin, glissant sur une silhouette immobile et silencieuse.

 

Assis sur la couverture de velours vert, le vampire jouait vaguement avec le bout de sa longue tresse caramel. D’effroyables cris résonnaient à ses oreilles sensibles. Dans les villages humains, il était coutume qu’un coq chantât à l’aube afin d’annoncer le nouveau jour, dans les capitales vampires, les hurlements d’humains sacrifiés annonçaient la nouvelle nuit.

 

Se rapprocher des siens lui rappelait combien il était naïf de vouloir cette paix. Les humains mourraient sous les crocs des vampires affamés et les vampires mourraient sous les coups des épées d’argent. Ils étaient deux races jumelles destinées à mener un combat impitoyable et acharné.

 

Duo se concentra sur le bruit de l’eau. Heero était juste à côté dans la salle de bain, ses oreilles humaines ne percevaient pas les cris d’agonie de ses semblables. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il n’était pas aussi fataliste que Duo ? Le vampire écarta cette idée. Non, on ne pouvait définitivement  pas mettre l’optimisme de l’humain sur le compte de son ignorance. Heero n’était pas dupe, il avait été Preventer, il avait vu de ses yeux les ravages que les vampires pouvaient faire sur les communautés humaines.

 

Une question hantait le vampire. Si une guerre éclatait entre leurs deux espèces, dans quel camp serait-il ? « Aux côtés des tiens, » lui répondit sa raison, « aux côtés de Quatre, de Solo ». C’était là qu’était sa place, parmi sa famille. L’empereur avait raison, si la guerre était déclarée, les vampires n’auraient d’autre choix que de rester unis pour survivre. Duo n’aurait d’autre choix que de se battre aux côtés de ceux qu’il aime.

 

« Alors si la guerre éclate, c’est aux côtés d’Heero que je me battrai » dit doucement son cœur.

 

Le vampire laissa échapper un soupir accablé. Finalement, il était impossible de trancher, et c’était ce qui était le plus atroce.

 

Son corps fut parcouru d’un frisson douloureux, un long spasme qu’il ignora avec superbe. La faim le tenaillait depuis plusieurs jours maintenant, grandissant d’heure en heure. Mais il refusait de lui céder. Et tous les mots de réconfort d’Heero n’y changeraient rien. Malgré leur amitié, Duo n’était pas certain que l’humain fût totalement sincère. Comment pouvait-il ne pas être dégoûté par ce qu’il était ? Duo regrettait de ne pouvoir lire dans ses pensées. Lui qui de coutume était absolument indifférent à ce que pouvait penser son entourage, il aurait bien échangé nombre de ses inutiles talents vampiriques contre les pensées du brun.

 

Le brun en question ressortit de la salle de bain, une serviette attachée autour de la taille, ses cheveux bruns trempés et ébouriffés gouttaient sur sa peau mâte. Lorsqu’un nouveau frisson de douleur le parcourut, Duo aurait dû comprendre l’avertissement que lui adressait son corps, l’évident message de danger. Mais il n’y prit pas garde, trop occupé à remercier son anatomie vampirique qui lui épargnait la honte de rougir aussi furieusement qu’une pucelle.

 

Heero se pencha au dessus de sa valise, attrapa un débardeur vert et un short noir. Dans son dos, apparaissaient encore nettement les longues cicatrices causées par les doigts d’Anne lorsqu’il avait détruit la petite chimère à Chambord, quelques jours plus tôt.  Heero revint près du vampire.

 

– Tu as appelé Quatre ? demanda-t-il sans faire attention à l’expression avide du visage de son ami.

 

Quelles cicatrices Heero garderait-il d’une guerre contre les vampires ? Y survivrait-il seulement ? Se pourrait-il qu’ils en viennent à s’affronter ? Duo se sentit désemparé. Son corps fut à nouveau parcourut d’un spasme trop discret pour qu’Heero le distinguât mais suffisamment douloureux pour ramener le natté à la réalité.

 

– Duo ?

 

– Euh… oui ! Enfin non ! Non je ne l’ai pas encore appelé.

 

Le brun haussa un sourcil railleur devant la confusion du natté. Il déplia le débardeur et laissa tomber le short sur le lit.

 

– C’est la sœur de Quatre qui t’a mis dans cet état ? demanda le brun avec un sourire franchement moqueur.

 

– Bien sûr que non ! s’indigna le vampire.

 

Il redevint sérieux lorsqu’il croisa les yeux amusés du brun. Son regard était tellement doux, tellement sincère. Comment pourrait-il jamais le voir comme un ennemi ?

 

– Je n’ose pas l’appeler, expliqua le natté en réponse à la question silencieuse de l’humain. Je n’ai pas envie de lui annoncer de mauvaises nouvelles, j’aurais l’impression de leur donner vie. Peut-être que si j’attends à l’infini, la guerre ne viendra jamais…

 

Heero comprenait. Il acquiesça lentement et abandonna son débardeur sur le lit.

 

– Je sais, on ne voudrait jamais dire les nouvelles tragiques à haute voix. Lorsque je suis rentré au QG des Preventers après la mort d’Odin, la chose que je redoutais le plus était de devoir annoncer sa mort, décrire les détails, entendre et réentendre ses hurlements… Mais les autres ont le droit de savoir la vérité, même si elle n’est pas agréable à entendre. Quatre doit faire les cent pas autour de son téléphone en attendant d’avoir de tes nouvelles.

 

Duo émit un petit rire en imaginant la scène si vraisemblable. Heero lui adressa  un sourire complice. Le brun chassa une mèche trempée qui lui mouillait le visage, se gratta le dos d’un geste désinvolte, puis voulant aider son ami à avoir cette difficile conversation, il se pencha pour saisir le téléphone portable de Duo qui avait été négligemment jeté sur le lit.

 

Il prit conscience du danger bien trop tard. Sa main se referma sur le petit appareil et Heero s’immobilisa. Le mouvement de l’autre avait été trop rapide, il était déjà pris au piège. Le visage de Duo était dans son cou, sa bouche à quelques millimètres de sa gorge. Heero comprit immédiatement ce qui se passait, la très légère brulure dans son dos confirma sa théorie. Il venait de s’écorcher en grattant la croûte d’une des blessures qu’Anne lui avait faites – elles commençaient à cicatriser et le démangeaient – et l’odeur du sang était montée aux narines du vampire assoiffé qui n’avait pu y résister. Il se maudit de ne pas avoir été plus prudent. Il n’aurait pu créer un appât aussi efficace même s’il l’avait fait exprès !

 

D’une main, Duo l’avait rapproché de lui en appuyant sur sa nuque et de l’autre il tenait le bras de l’humain d’une poigne de fer, lui interdisant toute retraite. Heero ne l’avait même pas senti approcher, le vampire avait été contre lui en un instant. Le brun se contraint à réagir rapidement, il se força à respirer très lentement, décontracta ses muscles et resta immobile. Les crocs du vampire ne s’étaient toujours pas refermés sur sa gorge, ce qui était bon signe : Duo résistait.

 

– Ferme les yeux et cesse de respirer, ordonna-t-il dans un souffle presque inaudible à ses propres oreilles.

 

Duo obéit. Plongé dans le noir et ne percevant plus l’odeur affolante du sang, il réussit lentement à se dominer. Heero ne bougea absolument pas, facilitant son contrôle sur lui-même.

 

Pendant les quelques secondes qui suivirent, l’ex-Preventer réalisa qu’il était très calme et que les battements de son cœur ne trahissaient aucune panique. La patience qu’il avait acquise en côtoyant Odin lui était aujourd’hui très utile. Il savait qu’une fois acculé, aucun de ses gestes ne serait assez vif pour le sauver, le mieux à faire était donc de rester calme en espérant que le vampire reprenne ses esprits.

 

Mais rester calme n’était pas si simple, si jamais Duo le mordait, même très légèrement, le venin de ses crocs passerait dans son sang et le contaminerait. Sans parler de ce qui arriverait s’il ne parvenait pas à s’arrêter et qu’il le vidait de son sang… Malgré cela, Heero ne ressentait pas la moindre peur. Il savait que tout mouvement de panique jouerait en sa défaveur en réveillant les instincts de prédateur du vampire. Et au corps à corps, il n’avait pas la moindre chance.

 

Lentement, le natté recula. Il paraissait soudain faible et tremblant. Quand il fut suffisamment loin de la gorge du brun, il rouvrit les yeux. Son regard d’un rouge profond exprimait la souffrance et la honte. Ses crocs étaient blancs, longs et tranchants, menace mortelle gorgée de poison. Doucement, sa prise se desserra autour du bras et de la nuque du brun.

 

Heero n’eut pas besoin de demander pour savoir que Duo se sentait horrible. Il n’eut pas besoin de réfléchir pour savoir ce que signifiait le regard qu’il lui jetait. C’était une condamnation. Duo ne se pardonnerait jamais ce qui venait de se produire, il reprenait conscience et était terrifié d’avoir failli tuer son ami. Mais la terreur d’Heero fut plus immense encore et d’une toute autre nature. Duo n’avait pas le droit de reculer comme il le faisait, ni de porter sur lui ce regard épouvanté comme s’ils étaient ennemis. Duo n’avait pas le droit de cesser de lui sourire, parce que maintenant, lui n’avait plus que ça.

 

– Duo ? appela-t-il doucement en s’agenouillant juste devant son ami. Calme-toi, tout va bien. Je vais demander à Anke de t’amener une pochette de sang…

 

– Tais-toi ! cracha la voix glaciale du prédateur. J’ai failli te tuer ! Recule !

 

Heero s’y était attendu mais la voix cinglante le blessa bien plus cruellement que n’auraient pu le faire les crocs.

 

– Je ne fuirai nulle part, répondit-il sur le même ton glacial, et je t’interdis de le faire ! Si même toi et moi on ne peut pas être amis sans s’entretuer, il n’y aura jamais de paix !

 

Le vampire voulut protester véhémentement mais Heero le poussa en arrière, se penchant dans un geste téméraire au dessus du vampire. Son effort pour le retenir était futile et il le savait, mais il était résolu à ne pas renoncer à ramener son ami à la raison. Duo lutta à nouveau pour ne pas le dévorer vivant. Il ferma les yeux et bloqua se respiration. Cet idiot d’humain eut mérité qu’il le vidât de son sang pour tant d’imprudence, se dit-il d’abord. Et puis étrangement, le contact avec la peau de d’Heero le calma. Son odeur était toujours aussi agréable mais plus de la même manière, sa chaleur était rassurante et il dut se débattre contre lui-même pour se rappeler les raisons qui l’avaient poussé à se mettre en colère et à repousser son ami.

 

Il rouvrit les yeux, juste au dessus de lui, des yeux bleu cobalt un peu tristes semblaient l’implorer comme si c’était Heero qui avait commis une erreur. L’odeur du sang lui était moins pénible que ce regard douloureux. Duo plaqua le dos de sa main sur ses yeux pour ne pas avoir à affronter sa silencieuse supplique.

 

– Je ne peux même pas tenir quelques jours sans mettre ta vie en danger, je suis un monstre et tu ne vois rien. Ce n’est pas ça l’amitié, ce n’est pas se demander à quel moment une imprudence nous sera fatale…

 

– Aucune de mes imprudences ne me sera fatale, répondit le brun en caressant le front du vampire. Je ne risque rien avec toi, si c’était le cas, tu m’aurais déjà tué.

 

– Ah oui ? Et qu’est-ce que tu en s…

 

Heero pressa sa bouche contre celle de Duo, le forçant au silence. Le natté paniqua et agrippa le brun par les épaules pour le faire reculer. Lorsque la langue d’Heero, délicieusement chaude, glissa dans sa bouche, le vampire réalisa que ses crocs s’étaient rétractés depuis longtemps. Il avait protégé l’humain sans même s’en apercevoir.

 

Les spasmes de douleur provoqués par la faim se muèrent en frissons de plaisir et ses bras qu’il avait levés pour repousser le brun maintenaient à présent sa proie fermement pressée contre lui.

 

Heero accueillit avec une joie immense la réponse avide et assurée du natté. Le vampire ne tentait plus de s’enfuir et faisait face à ses désirs, combattant ses pulsions par d’autres, moins dangereuses mais tout aussi puissantes.

 

Lorsqu’Heero sentit deux mains glisser sur lui jusqu’à la serviette humide qui constituait son seul vêtement, il comprit que cette fois, un baiser torride ne suffirait pas à satisfaire le prédateur. Il détacha ses lèvres de celles du vampire, devenu fiévreux et décidé. Duo rouvrit les yeux tandis que ses doigts habiles défaisaient la serviette et la laissaient choir aux pieds du lit. Ses prunelles n’arboraient plus ce rouge effroyable et menaçant caractéristique des monstres affamés. Les iris du vampire étaient redevenus le mauve soutenu qu’Heero aimait tant, cette couleur si inhabituelle et qui lui était pourtant si coutumière. Il n’était plus face au prédateur assoiffé de sang, il avait réussi à ramener Duo. Cette pensée effaça toute peur de son esprit, et le brun adressa un sourire doux et confiant au natté lorsque celui-ci fit glisser une main fraîche sur sa hanche et descendit jusqu’à sa cuisse.

 

Satisfait de l’accord tacite de l’ex-Preventer qu’il s’était forcé à attendre, Duo reprit ses lèvres avec une passion presque brutale. Le goûtant, le léchant, le mordant avec une avidité toute vampirique à laquelle répondait le brun poussé par un désir brûlant qu’il n’aurait jamais cru pouvoir éprouver.

 

Duo le renversa sur le côté et inversa leurs positions sans rompre le baiser. Il enfouit ses doigts dans les cheveux du brun, caressant les mèches douces avec un plaisir non-dissimulé. Heero détacha ses lèvres des siennes pour reprendre son souffle. Le vampire l’observa avec curiosité et admiration, ses joues rosies, ses yeux fiévreux, et la température soudain très élevée de son corps, les battements éperdus de son cœur qui était pourtant resté si calme quand il risquait de le tuer. Il y avait de la magie dans les réactions du corps humain, une magie qui ne cessait de l’éblouir. Duo se redressa un peu pour regarder la proie qui s’offrait à lui sans la moindre prudence, les muscles bien dessinés de son torse et de ses bras, le plat parfait de son ventre, la tension évidente de son corps, l’érection de son sexe… Heero eut un frisson. Le regard du prédateur revint à son visage et y débusqua la gêne causée par cet examen. Il afficha un sourire carnassier.

 

– Tu t’es mis dans le pétrin, Preventer, fit-il remarquer d’une voix rauque.

 

Il envoya rapidement son propre tee-shirt et son caleçon rejoindre la serviette humide sur le tapis ancien, les mettant à égalité.

 

Si Heero avait déjà eu des rapports avec plusieurs filles (souvent des Preventers comme lui, rencontrées entre deux missions), il n’avait jamais rien fait avec un autre homme ; encore moins avec un vampire ! Et Duo le comprit parfaitement, jouant de l’hésitation du jeune humain qui avait cru pouvoir l’apprivoiser.

 

Il attrapa sa main, emprisonna les doigts rendus rugueux par le maniement de l’épée, et approcha la paume chaude de son visage.

 

– Comme tu es encore jeune, je suis tenté de ne pas y aller trop fort, mais je ne sais pas si tu le mérites…

 

Il respira longuement l’odeur de brun et embrassa délicatement la paume de sa main.

 

– Ce qu’il te faudrait c’est une punition exemplaire, pour ton imprudence…

 

Amusé par le contraste entre la menace de ses mots et la douceur de ses gestes, Heero finit par se détendre. La confiance qui l’avait incité à ne pas reculer face aux crocs du vampire, lui conseillait maintenant de s’en remettre à lui sans crainte. Il posa sa main libre sur le visage de son amant et caressa ses lèvres, sa pommette, redessina un sourcil. Duo eut un sourire tendre et ferma les yeux.

 

Le vampire enfouit son visage dans les cheveux du brun à la recherche de son oreille sur laquelle il passa sa langue, qu’il taquina de ses dents et de son souffle. Il s’émerveilla de sentir s’accélérer la respiration de l’humain, de le sentir se réchauffer encore.

 

Heero referma ses bras autour des épaules du vampire et explora lentement son dos, en apprenant les reliefs, glissant lentement sur les muscles fins et parfaitement dessinés, guidé par la longue tresse.

 

La bouche de Duo, presque trop avide pour le brun, finit par se lasser de son oreille et descendit jusqu’à ses tétons déjà tendus, les malmena longuement, encouragée par les grognements rauques de l’humain. Puis descendant encore, comme dans un pèlerinage vers les plus délicieux enfers, la bouche vorace du vampire engloutit d’un seul coup le sexe tendu qui l’appelait si ostensiblement.

 

Heero trop surpris, lâcha un cri qui sembla le plus beau des sons aux oreilles du vampire. Si proche des cris qui résonnaient dans le château et si différent à la fois. Il aspira avec méthode la peau chaude au goût si merveilleux, jouant avec le gland sensible, léchant et mordillant sans la moindre retenue toute la longueur du membre dressé. Heero avait glissé ses doigts dans les cheveux du vampire qui se délectait des petits cris étouffés qu’il ne parvenait à retenir.

 

Duo se redressa quand il estima que le sexe de l’humain était tendu à son maximum, souriant au grognement de frustration de sa victime. Il se plaça bien au dessus du brun qui jeta un rapide coup d’œil inquiet au membre dressé du vampire, devinant sans mal la suite des festivités.

 

Le vampire embrassa sauvagement l’ex-Preventer qui répondit au baiser avec ardeur. S’il était effrayé par la possessivité brutale de son amant, il n’en montrait rien.

 

– Ferme les yeux et détend-toi, ordonna Duo avec un sourire féroce.

 

Physiquement incapable d’obéir à la seconde partie de l’injonction, Heero réussit tout de même à rassembler assez de courage pour fermer les yeux, s’abandonnant au cruel prédateur. Une excitation mêlée d’angoisse bouillonnait dans ses entrailles.

 

Duo s’installa au dessus du brun, prit une profonde inspiration, ferma également les yeux et s’empala entièrement sur le sexe dressé d’un seul mouvement.

 

Ils rouvrirent les yeux en même temps. Une décharge foudroyante les parcourut tous les deux et remonta jusqu’à leur système nerveux brulant leurs corps sur son passage comme un torrent de lave en fusion. Duo tomba en avant, parvenant à se rattraper à quelques centimètres à peine du visage du brun. Ils restèrent immobiles plusieurs secondes, se dévisageant sans comprendre.

 

Puis Duo contracta involontairement son anus autour du membre d’Heero. Il se rappela alors où ils en étaient et sourit doucement en pensant à la farce un peu cruelle qu’il venait de faire à l’humain.

 

– T’as vraiment cru que je te pénètrerais comme ça, sans préparation ? demanda-t-il en passant son index sur les lèvres entrouvertes de son amant.

 

Le brun eut du mal à répondre, trop étourdi par la sensation presque douloureuse de l’anneau de muscles qui l’enserrait. Une impression étrange le fit revenir à la réalité. Il lui semblait que lointainement, il percevait une douleur. Comme si elle provenait d’une partie de lui qu’il ne parvenait pas à identifier. Il réalisa soudain que Duo s’était empalé à lui brutalement et qu’il devait avoir mal…

 

– Toi, tu n’es pas préparé, fit-il alors remarquer en écartant tendrement une mèche de cheveux caramel qui chatouillait sa joue.

 

En réponse à cette remarqua, Duo ferma les yeux et se concentra à nouveau. Le contrôle que les vampires avaient sur leur corps était bien plus étendu que celui des humains et il lui suffit d’un simple effort de volonté pour détendre l’étau de chair qui emprisonnait le sexe d’Heero. Il sembla à l’humain qu’il percevait ce mouvement étrange de deux points de vue. Il sentit à la fois la pression diminuer autour de son membre, et la sensation des muscles qui se détendent. Il prit alors conscience que depuis qu’il avait pénétré Duo, il pouvait sentir tout le corps du vampire comme s’il faisait partie du sien, comme s’il était une extension de lui-même ; avec une intensité qui augmentait d’instant en instant.

 

Duo bougea lentement, reculant un peu pour s’empaler à nouveau. Ils gémirent ensemble. Tous leurs sens semblaient dédoublés, chacun percevait la sensation de l’autre au-delà de sa propre perception. Duo bougea à nouveau et il sembla à Heero qu’il était également celui qui était pénétré, il lui sembla que quelque chose de chaud et dur s’enfonçait en lui, de même qu’il sembla à Duo qu’au-delà de cette intrusion brulante, il était également celui qui pénétrait, entrant dans un corps plus frais, l’approfondissant doucement.

 

Ils se dévisagèrent longuement, trop surpris par la double sensation pour parler. Duo bougeait lentement, accoutumant son corps à l’intrusion et Heero soulevait son bassin au même rythme, prenant l’autre avec douceur, conscient de son besoin de s’habituer. Aucun d’eux ne pouvait s’expliquer ce qu’ils ressentaient, et ils n’avaient pas besoin de s’exprimer à haute voix pour savoir que l’autre n’y comprenait rien non plus.

 

Lorsqu’Heero sentit à travers leur connexion que le fourreau de chair s’était suffisamment agrandi pour que Duo ne souffrît pas, il repoussa doucement le vampire et le renversa pour qu’il se place sur le dos. Puis et le pénétra à nouveau. Le plaisir plus intense du natté l’informa que cette position était plus confortable pour lui. Heero sourit, émerveillé de l’efficacité et de la sensualité de cet échange intime et immédiat.

 

Il intensifia ses mouvements, la chair du vampire était plus rigide que la sienne mais la chaleur et les coups répétés l’assouplirent. Duo gémissait sans gêne sous les assauts, acceptant l’échappatoire à sa soif. Il découvrit avec un bonheur indescriptible que cet intense plaisir apaisait ses pulsions de crime. 

 

Puis voulant le sentir toujours plus proche, plus étroitement ancré en lui, il relâcha lentement son pouvoir sur ses muscles pour les resserrer autour du sexe qui le labourait. Heero lâcha un râle de contentement, remerciant mentalement son amant pour l’étau de plaisir qu’il venait de créer. Duo ne comprenait pas ce qui leur permettait de lire dans les pensées l’un de l’autre, il n’avait jamais fait l’expérience de ce genre de lien mental au cours d’aucun de ses ébats.

 

Il se demanda l’espace d’un instant si cette connexion ne venait pas de l’humain. Il avait déjà montré des aptitudes exceptionnelles… Ses réflexions furent balayées par les assauts répétés qui se faisaient plus insistants et plus sûrs. Duo haletait, acceptant avec abandon l’acharnement presque violent avec lequel le brun le prenait.

 

Puis quand il s’en sentit capable il serra encore ses muscles avec un sourire féroce qu’Heero lui rendit. Le vampire criait maintenant aux oreilles du brun, jouissant de la douleur piquante qu’il s’infligeait – et qu’il infligeait également à Heero à travers leur connexion – autant qu’il jouissait du plaisir de l’humain.

 

Les va-et-vient d’Heero se firent plus rapides, plus puissants, plus impitoyables. Bouleversé par la force du lien qui les unissait, qui s’intensifiait à chaque seconde, Heero ne savait pas si les cris qu’il entendait étaient les siens, ceux de Duo, ou des hurlements plus lointains qui résonnaient quelque part dans le château. De même qu’il ne savait pas qui d’eux deux éprouvait ce plaisir si violent et lequel éprouvait cette douleur poignante. Il les accueillit l’un comme l’autre avec une reconnaissance immense. Il donna un dernier coup de rein impitoyable et se répandit dans un râle profond à l’intérieur du fourreau étroit qui l’enveloppait, écoutant les gémissements de plaisir de Duo, ressentant avec une force étourdissante les soubresauts de leurs deux corps et la délicieuse brûlure de sa semence au fond du corps du vampire.

 

Les toutes dernières forces qu’il lui restait lui servirent à ne pas s’effondrer sur Duo. Il se retira difficilement de l’étau étroit et se laissa tomber sur le côté. Brûlant, trempé de sueur, à bout de souffle, tremblant, la seule chose qu’il percevait du monde extérieur était l’esprit de Duo. Le vampire beaucoup plus endurant que l’humain s’était déjà relevé et se tenait au dessus de lui. Le brun percevait son excitation, l’effroyable soif de sang qu’il transformait en appétit sexuel. Le corps de Duo était habité d’une énergie sinistre qui le tenaillait, qui appelait le meurtre et désirait le sang. Mais les émotions qu’il éprouvait au contact d’Heero étaient bien plus puissantes, elles surpassaient ses bas instincts et les métamorphosaient en une énergie pure, semblable à la Lumière.

 

Le brun ferma les yeux, s’abandonnant aux bras de Duo, lui donnant tous les droits, abaissant toutes ses défenses pourvu qu’il résistât à l’appel de la soif inassouvie qui grondait en lui. Il songea que jamais de sa vie il n’avait ressenti de sensations aussi intenses et contradictoires ; l’esprit de Duo lui répondit qu’il en était de même pour lui.

 

Il rouvrit les yeux quand un doigt enduit de salive le pénétra.

 

– Duo ? appela difficilement Heero qui n’avait toujours pas repris son souffle.

 

– Tu peux continuer à avoir confiance en moi, répondit seulement le vampire d’une voix très douce.

 

Heero essaya de réfléchir à ce qui signifiait cette phrase mais sa conscience le trahissait et l’abandonnait, absorbée par les sensations étranges que lui procurait cette intrusion. Il abaissa à nouveau les paupières, renonçant à comprendre et acceptant de faire confiance au vampire.

 

L’esprit de Duo lui disait qu’il le voulait et Heero donna immédiatement son accord. Tandis qu’il ajoutait un deuxième doigt, le natté lui expliqua qu’il le préparait pour atténuer la douleur de la pénétration. Cette explication qui eut été délicate et gênante s’il l’avait exprimée à haute voix apaisa tout de suite le brun. Il se concentra sur les petits gestes circulaires que faisaient les doigts de Duo à l’intérieur de lui. Son corps était parfaitement détendu, encore trop épuisé pour se crisper et il sentait la satisfaction du vampire qui introduisit lentement un troisième doigt. Heero gémit doucement, signalant inutilement une douleur que Duo avait ressentie en même temps que lui. L’esprit du vampire lui transmit une vague d’excuse et un sentiment de réconfort qui l’aidèrent à supporter les tiraillements jusqu’à ce qu’ils s’estompent.

 

Le temps que le prédateur aux yeux violets élargisse l’orifice jusqu’ici vierge de toute intrusion, Heero avait repris son souffle et se sentait un peu reposé. Leur conversation silencieuse se résumait à des échanges de sentiments rassurants et des décharges de pure excitation. Après un long moment, lorsque le brun ne perçut plus les doigts comme une intrusion mais comme une douce caresse il indiqua courageusement au vampire qu’il pouvait le prendre.

 

Il fut surpris de la tendresse du baiser que lui donna son amant. Il avait perçu la violente excitation dans les entrailles du vampire et s’amusa pour la seconde fois du contraste entre ses désirs et la douceur de ses gestes. La caresse de la langue et la douceur des lèvres qui effleuraient les siennes ne trahissaient rien de l’appétit sauvage de son amant.

 

Duo le pénétra très lentement, son sexe glissa en lui moins facilement qu’il ne l’aurait cru après le massage humide de ses doigts. Sous l’effet de la douleur cuisante Heero haleta, cherchant son souffle et il sentit son corps se contracter à nouveau. L’esprit du vampire lui chuchota de se laisser aller, lui promettant que la douleur passerait. Mais derrière ce patient encouragement, Heero sentait que la résistance du vampire faiblissait. A travers leur lien mental, il pouvait sentir la merveilleuse sensation de son sexe plongé dans un étau brulant et trop serré pour son propre bien, il savait que Duo ne résisterait pas longtemps à l’appel de ses pulsions.

 

Alors il essaya de se remémorer l’effort mental qu’avait fait le vampire pour relâcher ses propres muscles et tenta de se détendre de la même façon. Sa tentative échoua mais il sentit comme dans un rire intérieur l’approbation de Duo qui avait compris ce qu’il essayait de faire. Il sentit l’esprit du vampire s’insinuer encore plus loin dans le sien, approfondissant leur connexion afin de contrôler son corps.

 

Cette sensation d’une autre volonté se substituant à la sienne pour dominer son corps à sa place lui eut été insupportable en toute autre circonstance. Mais il laissa Duo pénétrer son esprit sans opposer la moindre résistance. Sous le coup de l’ordre mental du vampire, les muscles d’Heero se desserrèrent d’une façon peu naturelle qui les fit gémir tous les deux. L’humain eut un petit rire de soulagement en découvrant que la douleur avait disparue. Le vampire partagea mentalement son plaisir et plongea immédiatement en lui sans la moindre retenue.

 

Les coups de rein puissants s’abattirent sur Heero avec une force que le vampire ne parvenait plus à refréner. Très rapidement, le membre rigide trouva à l’intérieur du brun le point sensible, trop sensible qui lui arrachait d’incontrôlables cris de plaisir. La jouissance se répandit dans leurs deux corps, résonnant et se répondant à l’infini, décuplé par leur connexion mentale.

 

La verge du vampire empalait et labourait les chairs tendres sans le moindre répit ni la moindre douceur, tandis que son esprit évinçait sans scrupule les défenses physiques naturelles de l’humain, acculant Heero dans un état de sujétion absolue et l’enfermant dans une jouissance perpétuelle qui les rendait tous deux ivres.

 

Sentant que le corps de l’humain, plus fragile que le sien ne pourrait supporter longtemps une telle violence, Duo donna un dernier coup impitoyable et relâcha un peu l’esprit d’Heero. Ses muscles se resserrèrent immédiatement autour de l’intrusion, arrachant un cri rauque au brun qui n’avait presque plus de voix et un cri clair au vampire qui sentit son plaisir exacerbé malgré ses mouvements plus lents.

 

La souffrance de l’humain lui paraissait merveilleuse, diluée dans son propre plaisir. Il interrogea mentalement son amant pour savoir s’il supportait le traitement et Heero lui répondit vaillamment de continuer, lui-même étourdi par le plaisir du vampire.

 

Une dizaine de coups rudes suffirent à les emmener tous deux au point de non-retour. Il leur sembla qu’une tempête de feu s’abattait sur eux dans un grondement de fin du monde lorsqu’ils jouirent à l’unisson. Sous le choc, l’esprit de Duo relâcha totalement les muscles du brun qui se contractèrent brutalement, décuplant l’orgasme du vampire. Le natté aurait presque pu entendre le bruit qu’avait fait l’anneau de chair en se lésant s’il n’avait pas été assourdi par le puissant cri de douleur de l’humain. Il se laissa retomber essoufflé, le visage dans le cou de l’humain.

 

– Heero, est-ce que ça va ? demanda-t-il d’une voix inquiète lorsqu’il put de nouveau parler.

 

Le brun acquiesça lentement, encore incapable de dire quoi que ce soit. Il informa mentalement le vampire que la vive douleur se dissipait mais qu’il allait avoir besoin d’une longue nuit de sommeil sans quoi il mourrait d’épuisement.

 

Duo ricana doucement. Il se retira, arrachant un râle de douleur au brun qui n’avait plus la force de crier. Il l’aida à se tourner sur le côté, dos à lui, l’humain à l’agonie ne s’en rendit même pas compte. Le sexe de Duo portait l’odeur du sang de l’humain et il dut faire de son mieux pour garder son calme. Les rares traces visibles de liquide vermillon indiquait que les lésions bien que douloureuses seraient sans conséquences graves.

 

Heero qui ne sentait plus la présence physique du natté émit un léger grognement d’inconfort et murmura le nom de son amant. Duo lui caressa doucement sa nuque, la fine pellicule de transpiration qui recouvrait sa peau lui permettait de percevoir encore plus nettement la délicieuse odeur corporelle du brun qui donnait à ses yeux une couleur si étrange.

 

Avec l’ongle de son pouce, Duo entailla sa verge sur toute la longueur. Heero qui ne percevait plus bien la limite entre son corps et celui du vampire, gémit de douleur à sa place ce qui fit rire franchement le natté. Leurs ébats enflammés avaient réchauffé le corps du vampire et grâce à l’afflux de sang chaud, son sexe pouvait rester en érection pendant des heures. Sûr de cela, il emboîta son corps à celui d’Heero et le pénétra à nouveau.

 

Cette fois cela ne fit aucun doute pour l’humain : c’était bien son corps qui souffrait. La douleur lui coupa le souffle et la seule pensée cohérente qu’il parvint à formuler fut un « encore ! » scandalisé. Duo gloussa, prit un plaisir cruel et non dissimulé à prendre entièrement possession du brun encore, puis il s’installa plus confortablement et cessa de bouger. Il s’en voulut un peu lorsqu’il sentit à travers leur connexion que les craintes d’Heero étaient réelles. Il embrassa sa nuque et lui caressa la hanche.

 

– Je ne vais plus bouger, expliqua-t-il à haute voix, détend-toi. Mon sang va te soigner, tu ne garderas aucune séquelle. Est-ce que tu vas réussir à t’endormir comme ça ?

 

Heero percevait la palpitation lointaine de ses muscles douloureux autour de la hampe enfoncée en lui. La douleur s’estompait lentement et il sentait déjà l’effet réparateur du sang sur ses tissus lésés.

 

– A ce stade, il n’y a pas grand-chose qui pourrait m’empêcher de dormir, dit-il sincèrement.

 

Duo se mordilla la lèvre. Il percevait une légère gêne chez le brun, à la fois physique et morale. Comme si maintenant qu’il avait repris conscience, leur trop grande intimité l’intimidait. Le vampire s’en voulut soudain, réalisant que jamais l’humain n’aurait eu à faire ça s’il avait eu une meilleure maîtrise de son corps, que jamais il n’aurait eu besoin de se donner comme il l’avait fait si Duo avait été plus prudent.

 

– Il n’y a personne d’autre au monde avec qui j’ai envie d’être proche comme ça, dit l’humain en réponse à la culpabilité de Duo. On obtiendra cette paix ensemble, on surmontera tous les obstacles. Alors arrête de douter et arrête de maudire ce que tu es, moi je ne voudrais pas que tu sois différent.

 

Ces paroles touchèrent Duo avec une force bouleversante maintenant qu’il en percevait la sincérité. Il enfouit son visage dans les cheveux du brun et inspira profondément. Heero tendit la main derrière lui et caressa son visage. Le sentiment d’amour immense que Duo percevait le déstabilisait. Il contrastait avec l’attitude détachée du brun. Il se demanda si son air distant et sérieux cachait toujours des émotions aussi pures et aussi fortes.

 

Il rabattit sur eux un pan de la couverture, voulant tisser un cocon de bien-être et de chaleur autour de l’humain. L’esprit d’Heero glissa dans le sommeil avec la même confiance insolente qu’il semblait toujours avoir portée au vampire. Peu à peu, ses muscles se resserrèrent autour de l’intrusion, retrouvant leur position et leur élasticité initiale. Duo le serra un peu plus contre lui et murmura « je t’aime » à son oreille. La déclaration flotta longuement dans l’esprit endormi du brun.

 

A suivre…

 

Ecriture achevée le 13/072010

 
 
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