Meilleurs Ennemis
Disclaimer : Cette histoire est basée sur des personnages et situations crées par et appartenant à JK Rowling, plusieurs maisons de publication incluant, mais non limitées à, Bloomsbury Books, Scholastic Books et Raincoast Books, et Warner Bros. Inc. Aucun argent n’est gagné et aucune infraction de droits d’auteurs ou de marques déposées n’est intentionnelle.
Résumé : Un sort mal visé rapproche Harry Potter de son ancien rival, bien plus qu’il ne l’aura jamais souhaité. Mais il semble que Draco Malfoy n’est plus ce qu’il était…
Avertissements : Slash – relation homosexuelle non-explicite entre hommes, langage cru, 8ème année, EWE - ne tient pas en compte l’épilogue, spoilers jusqu’au tome7.
NdA [Yayuchan] : Ceci est une traduction de l’anglais de la magnifique fic «Best Enemies» d’AlineDaryen, qui peut être retrouvée dans ma liste de favourite authors sur fanfiction.net Je la remercie de m’avoir permit de traduire sa fic. N’hésitez pas à lui transmettre vos reviews ! Oh et certains noms sont restés tels qu’ils le sont dans la version anglaise. Je ne pourrai jamais utiliser le nom Drago *frisson de dégout* au lieu de Draco, et c’est à peine si je peux mettre Rogue à la place de Snape.
NdA [AlineDaryen] : Ma fic a originalement été écrite en Tchèque (et elle est complète, donc pas de soucis) et je travaille moi-même sur cette traduction en anglais, je suis donc responsable de tout outrage à la langue anglaise et je m’excuse d’avance. S’il-vous-plait, sentez-vous libres de me signaler quelque erreur. Merci à ma meilleure amie Iveta pour son soutien infaillible !
Chapitre 1
I.
Draco Malfoy s’asseyait sur le rebord en pierre de la fontaine, faisant distraitement une mine renfrognée à son reflet dans l’eau et jouant avec la longue frange qui lui tombait sur un œil jusqu’aux lèvres. En dehors de lui, il y avait quelques autres huitième années dans la cour qui attendait le début de la dernière classe de l’après-midi, mais pas de Serpentards. Peu d’entre eux étaient revenu à Poudlard après la guerre. Un grand nombre d’enfants de famille Mangemort étaient partis à l’étranger pour vivre chez des parents, plusieurs étaient morts dans la Bataille Finale.
Il n’avait eu pas grand choix. Ses deux parents étaient à Azkaban, leur manoir et biens confisqués par le Ministère. Il aurait pu avoir changé de nom et recommencé à zéro quelque part, mais sa Marque le stigmatisait à jamais de toutes les façons. Alors, dans un acte de pur désespoir, il était retourné à l’école.
En fait, ce n’était pas un grand changement. Il n’avait jamais eu beaucoup d’amis et, durant ces deux dernières années, il avait été complètement livré à lui-même. Même à présent tout le monde le fuyait – pas de peur, cependant. Très probablement, ils le méprisaient ou simplement n’en avait rien à faire. Il s’en fichait également. Il appréciait la solitude ; elle allait bien avec le grand vide qui était resté après la peur incessante pour sa vie, pour l’honneur et le statu social de sa famille… Il n’avait aucun souci à se faire maintenant.
Cela lui donnait un sentiment de liberté absolue.
Et cela le brisait en petits morceaux.
Quelqu’un parla à voix haute. Il leva les yeux. Granger se disputait avec Weasley à propos d’une chose ou d’une autre, mais en à peine une minute ils riaient tout deux et s’embrassaient. Ils avaient l’air heureux, contrairement à Potter, qui fixait d’un regard vide un point au dessus de leurs têtes. Le Héro. Celui-qui-avait-Survécu.
Draco se leva et se dirigea vers la Grande Porte. Il fut pris de vertige et son estomac se noua de façon malsaine. Cela ne l’empêcha pas, pourtant, de subitement vouloir bousculer Potter, lui faire un croche-pied, ou au moins lui murmurer une insulte, comme au bon vieux temps. Il fut pris d’un soudain élan de force et d’énergie et il se rendit compte que ses lèvres avaient, par leur propre volonté, formé un petit sourire narquois. Il savait que c’était une idée particulièrement mauvaise, et il allait sans aucun doute le regretter plus tard, mais c’était trop tentant. Surtout quand il aperçu la Belette-Femelle qui courait vers Potter à travers la cour d’une façon terriblement idiote et collante.
Il ne s’arrêta pas pour se demander pourquoi Potter l’esquiva. Avec la quantité précise de force nécessaire, il donna un coup d’épaule à Potter. Ce dernier perdit l’équilibre, tendit la main avec un réflexe d’une vitesse éclair et attrapa son bras. Quelque chose d’étrange toucha la colonne vertébrale de Draco, on aurait dit que quelqu’un lui avait jeté de l’eau tiède sur le dos.
En clignotant des yeux, il repoussa brusquement la main de Potter et se retourna. De l’autre coté de la cour se tenait la folle de Serdaigle, bouche bée. Sa baguette était toujours pointée sur lui. Tremblant de colère, il se dirigea vers elle.
Après avoir fait deux ou trois pas, une douleur terrible se répandit à travers tout son corps. Cela lui rappelait l’Endoloris, des milliers de couteaux et de rasoirs, et de pires cauchemars se glissant de la profondeur de la nuit… Il y eut un hurlement d’agonie et il s’écroula.
II.
Jamais de la vie, Ginny. Il devrait finalement lui dire la vérité. Qu’il ne ressentait rien. Ni pour elle ni pour personne d’autre. Même les souvenirs de tous les morts ne lui faisaient plus souffrir. Il flottait dans le vide. Comme à cet instant entre la vie et la mort, pendant qu’il parlait à Dumbledore et que le temps s’était arrêté.
Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Il n’y avait plus aucune raison de se battre. Personne contre qui se battre. Toute sa vie, c’était exactement ce qu’il avait tant voulu – et maintenant il l’avait.
Harry esquiva Ginny et fut durement heurté à l’épaule. Il élança rapidement le bras et saisit la robe de quelqu’un, reprenant son équilibre.
Malfoy.
La colère bouillait dans son sang, accompagnée de quelque chose qui ressemblait à de la joie. Justement ce dont il avait besoin – que quelqu’un l’énerve vraiment. Quelqu’un comme ce connard avec un truc noir maculé autour des yeux qui ne pouvait pas voir une foutue chose à travers ses stupides cheveux. Ce…
Et alors, il sentit quelque chose de chaud lui glisser sur le coté, comme un tentacule. Il jeta un rapide regard surpris autour de lui, mais ne voyait rien d’anormal. Soudain, il fut saisit d’une étrange faiblesse. Malfoy s’écarta de sa prise, et alors l’enfer se déchaîna.
La douleur. Harry l’avait ressentie assez souvent dans sa vie pour savoir que l’on ne s’y habitue jamais. Elle pouvait être endurée, surmontée, oubliée, mais les premiers moments étaient toujours atroces. Cette fois-ci, ce fut bien pire que jamais auparavant. Quelque chose lui arracha violemment la chair des os et lui brula les viscères jusqu’aux cendres. Hermione disait quelque chose d’un ton inquiet, Ron n’arrêtait pas de bégayer et il y avait le son bruyant de la respiration forcée de Ginny. Et les hurlements, bien sûr.
Il rassembla sa force and réussi à repousser la douleur à un coin éloigné de son esprit. Il ouvrit les paupières, mais ne pouvait pas distinguer grand chose à travers les larmes. Il cligna fortement des yeux. Les visages perchés au dessus de lui… La situation lui était tragiquement familière.
Les hurlements se changèrent en hoquets. Harry garda la bouche fermée avec une telle détermination qu’il aurait bientôt une crampe à la mâchoire. Il se laissa aller rien qu’un peu en tentant de prendre une respiration correcte, mais la douleur vit là une opportunité et renouvela l’attaque de plus belle.
« Emmenez-le à l’infirmerie ! » Il entendit Hermione dire. « N’utilisez aucun sort ! »
Quelqu’un, probablement Ron, se saisit de lui par les aisselles, mais aussitôt qu’il le bougea d’un pouce, la douleur s’intensifia. Il avait du avoir poussé un cri parce que Ron le lâcha immédiatement.
Il n’avait plus aucune force de volonté, donc il abandonna la bataille et succomba aux griffes qui lui arrachaient le cœur – et soudainement, tout allait mieux. Il senti quelqu’un venir à sa rescousse et se leva à mi-chemin sur les coudes pour rejoindre la personne. Une vague de douce chaleur s’abattît sur lui. Se tenant à quatre pattes puis sur les genoux avec difficulté, il s’étendit vers elle.
« Par les culottes de Merlin ! » fit Ron dans un cri étranglé.
Mais la merveilleuse personne qui éloignait la douleur le tenait déjà dans ses bras et il posa la tête sur son épaule, lui glissa les mains dans le bas du dos et se rapprocha le plus près possible avec un pur bonheur. La torture précédente se réduisit à des échos, un lointain après-coup. Il se sentait bientôt ensommeillé et cela lui coûta beaucoup pour ouvrir les yeux. Il avait du avoir perdu ses lunettes à un certain point, alors il plissa les yeux, se concentra et jeta un regard au dessus de lui.
Malfoy ?
Il allait tuer le salopard. Maintenant ou jamais.
III.
Est-ce qu’il tenait vraiment Harry Potter dans ses bras ou était-ce seulement un rêve étrange ?
Le pire était que Draco n’avait pas la force de le lâcher. La douleur s’était estompée, une chaleur calmante l’envahissait à sa place, mais ces quelques moments l’avaient laissé assez impuissant. Il allait s’évanouir aussitôt qu’il arrêterait de le tenir de toutes ses forces.
Le garçon qui se cramponnait désespérément à lui cessa soudainement tout mouvement et se raidi. Apparemment, il venait de découvrir l’identité de son compagnon accidentel. Contrairement à Draco, cependant, il le lâcha sur le champ et s’avança brutalement.
« Qu’est-ce qui se passe ? » Dit-il d’une voix rude et empreinte de colère non déguisée.
« Je n’en ai aucune idée, » dit Granger. C’est drôle, il y a au moins quelque chose qu’elle ne sait pas, pensa Draco. « Luna et Dean étaient en train de l’emmener à la Grande Porte, quand vous avez tous les deux, enfin, vous savez… »
« C’est de ma faute, » fit une voix rêveuse. « Je leur ai lancé un sort d’amour. »
Quoi ?
« QUOI ? » Cria Weasley. Même le statu de héro de guerre n’avait pas pu le soigner de ses manières bourrues.
Draco rassembla ses dernières parcelles de force, et glissa ses mains du dos de Potter pour les poser sur les genoux de l’autre garçon. Il maintint son front appuyé sur l’épaule de Potter. Comme ça, il n’avait à croiser aucun regard.
« Bien sûr, je visait Harry et Ginny. Je ne pouvais pas savoir que Draco allait le pousser. »
Potter gémit. Draco essayait difficilement de ne pas rire. Si la situation n’avait pas été aussi humiliante, elle aurait été incroyablement amusante. Il allait tuer Lovegood, très lentement, dès qu’il arriverait à se relever, et puis suspendre chacune des différentes parties de son cadavre aux arbres avoisinants…
« Je vais l’annuler. Finite incantatem ! »
Potter le repoussa comme un tas d’ordure particulièrement repoussante, se releva en titubant et fit un pas vers ses amis. Mais son visage avait pris une blancheur morbide et ses yeux se rétrécirent pour ne plus former que deux minces fentes. Il fit prudemment un autre pas en arrière.
Draco, quand à lui, était très content d’être resté étendu au sol. La douleur lui transperça la poitrine. Il était clair d’après les cris alarmés que Potter subissait quelque chose de plus ou moins similaire. Alors la voix, pas le moins du monde perturbée, de Lovegood se fit entendre à travers tout le brouhaha. « Ça ne marche pas. »
L’Élu s’agenouilla encore une fois devant lui, serrant les doigts dans l’épaule de Draco avec une expression sombre. Draco étendit timidement les mains sur les genoux de Potter, fixant le sol sur le coté avec détermination. C’était absolument certain qu’ils avaient un gros problème, mais il n’avait simplement pas assez d’énergie pour trop s’en inquiéter. Il avait un bourdonnement dans les oreilles et ressentait un désir irrépressible de se recroqueviller sur les genoux de Potter et d’y dormir pour oublier toute cette histoire. La seule chose qui l’arrêtait était les dernières onces de fierté qu’il possédait.
« Ça doit marcher ! » fit la voix cassante de la Belette Femelle, venue de nulle part. « Ou alors Malfoy a du l’avoir fait foirer d’une façon ou d’une autre. J’ai trouvé ce sort dans la bibliothèque avec Luna, il est tout à fait simple, franchement. S’il est jeté sur quelqu’un que vous intéressez vraiment, il le fera déclarer son amour, et rien de plus. Ça ne devrait pas avoir été douloureux. Ça n’aurait même pas du marcher ! » Sa voix montait dans des aigus hystériques. « Ils… Ils sont tous deux des garçons ! »
« Je te félicite, Potter, » dit Draco dans un chuchotement tendu. « Tu as réussi à trouver la véritable innocence. »
« Ferme ta putain de gueule, la Fouine! »
Draco grimaça presque. Il y avait une telle haine rageuse dans ces mots qu’il en eut la chair de poule. Il leva les yeux. Ceux, si verts, en face de lui brûlaient avec le genre colère qu’il avait vu la dernière fois dans les orbes rouges et reptiliens du Seigneur des Ténèbres…
Son corps réagit automatiquement. Il sentit son visage se changer en un masque qui ne trahissait pas la moindre émotion. Ses épaules se redressèrent et tout, sauf des réflexes bien martelés et une raison froide, se retira loin derrière des murs de sécurité.
De toutes les choses que son père lui avaient apprises à force de coups, celle-ci lui était finalement la plus utile.
IV.
Ils s’asseyaient ensemble sur le rebord d’un lit de l’infirmerie. Trop près l’un de l’autre. Les mains d’Harry tremblaient et une douleur aigue pulsait régulièrement dans ses tempes, mais il ne le sentait pas vraiment parce que rien ne pouvait se comparer à la terrible colère ardente qui le parcourait. Il essayait de la combattre, mais toutes les émotions qu’il avait gardées cachées et refoulées des mois durant l’envahissaient d’un seul coup tel un puissant torrent et balayaient toutes ses barrières.
Et c’était la faute de Malfoy. Rien que ce nom produisait en lui un tel tourbillon d’émotions indescriptibles, qu’il s’évanouissait presque quand il lui traversait l’esprit. Il grinça les dents et se fit porter attention à ses environs.
Ginny revenait tout juste de la bibliothèque, munie d’un petit livre mal fagoté dans lequel Luna et elle avaient trouvé le sort. Elle le tendit à la Maitresse d’École et s’effondra en larmes dans les bras de Ron. McGonagall, Hermione et Madame Pomfresh se penchèrent avidement sur le parchemin et commencèrent à le lire en silence. Luna se démarquait un peu des autres, sa baquette coincée derrière l’oreille, la tête penchée sur le coté, observant Malfoy avec l’intérêt enthousiaste d’un enfant qui admirerait le squelette d’un dinosaure dans un musée.
Presque tout le monde dans la pièce avait déjà essayé d’annuler l’étrange sort avec un Finite Incantatem. Hermione et McGonagall avaient aussi tenté des contre-sorts plus complexes, mais rien n’y faisait et la situation s’aggravait. Le lien protestait contre le moindre mouvement maintenant.
Le mal de tête de Harry s’empirait et se répandait lentement de ses tempes à son front, mais ensuite il s’estompa. Il se rendit compte qu’il était en train de se pencher inconsciemment vers l’autre garçon. Sa colère flamba à nouveau. Il fit un regard haineux à Malfoy, mais le visage de ce dernier était caché de ce coté par sa stupide frange et il s’asseyait droit comme un piquet, les mains croisées sur les genoux, avec l’insensibilité d’une statue. Harry s’éloigna vindicativement d’un pouce. Malfoy ne tressaillit même pas, alors que lui-même récolta tout de suite des sueurs froides.
Avec un grand effort, Harry parvint à ignorer les ombres qui se faufilaient devant ses yeux et se concentra sur les trois femmes qui étudiaient le livre. Hermione fit remarquer quelque chose dans le texte et secoua la tête. La Maitresse d’École se pinça les lèvres et se rapprocha d’eux.
« M. Potter, M. Malfoy, puis-je avoir votre attention ? »
Harry fit un oui de la tête, en voyant Malfoy en vision périphérique faire de même.
« Malheureusement, nous n’avons trouvé aucune solution à votre problème jusqu’à l’heure. Vos symptômes ne se conforment en rien aux effets du sort décrits dans le livre. Pourtant, je suis certaine que nous allons très bientôt trouver quelque chose. Bon, j’ai quelques questions et il est dans vos meilleurs intérêts de les répondre honnêtement. Est-ce que vous ressentez... une connexion mentale en dehors du lien physique ? »
« Ça compte, le fait que je le haïsse ? » ne pu s’empêcher de dire Harry.
« Mes sentiments envers lui n’ont aucunement changés. » dit Malfoy d’un ton sans émotion.
La Maitresse d’École leur fit un regard lourd de reproches, teinté d’un peu de tristesse pour une raison quelconque. « Décrivez-moi les effets du sort tel que vous les percevez, M. Potter. Avec autant de détails que vous le pouvez. »
Harry essayait, vraiment, mais les bons mots lui échappaient. Comment décrire la douleur ? Et le sentiment terrible de gêne et d’humiliation ? Il ne voulait pas y penser. Il aurait du avoir disparu après la guerre, changé de nom et refaire sa vie chez les Moldus.
Apparemment, McGonagall n’était pas très contente de son discours incohérent et décousu, mais il s’en fichait.
« M. Malfoy ? »
À la plus grande rage d’Harry, le blond décrivit leur condition avec des mots précis, parlant avec ce ton sûr-de-lui qu’il utilisait quand il répondait à une question terriblement difficile demandée par Snape en cours de Potions. Se rappeler de son ancien professeur n’aidait pas à améliorer son humeur massacrante, cela avait même un effet tout à fait opposé. À sa colère se mêla la culpabilité, et d’autres émotions vinrent rapidement s’ajouter au mélange.
« M. Potter ! »
Il semblerait que McGonagall avait essayé d’attirer son attention depuis un petit moment déjà.
« Je crains fort d’avoir à vous demander de vous mettre debout. Il est absolument nécessaire que Mme. Pomfresh et moi-même voyions de nos propres yeux les effets complets du sort. »
Son cœur battait la chamade. « Non ! » Il pouvait surmonter la douleur, ce n’était pas un problème, mais il ne savait que trop bien comment cela allait finir. Il avait déjà du toucher le con à deux reprises et n’avait aucune intention de le faire une troisième fois. Il préférerait mourir.
« Vous savez que je ne vous l’aurais pas demandé si ça n’était pas d’une importance capitale. »
Malfoy se tourna vers lui et Harry put enfin le regarder dans les yeux. Ils étaient d’un gris clair, inquiétant, et ne laissaient transparaitre pas la moindre trace d’émotion.
Nous verrons bien combien de temps il tiendra avant que quelque chose n’apparaisse, pensa Harry. Jusqu’à maintenant il avait toujours perdu.
Il se leva, sans décrocher ses yeux de ceux de Malfoy ne serait-ce qu’une seconde. Malfoy n’essaya pas de briser leur contact visuel. Il se leva aisément avec grâce, en bon petit aristocrate qu’il était, et lui fit face comme s’ils allaient commencer un duel.
« Faites un pas en arrière, s’il-vous-plait messieurs. »
La sensation de lourdeur et d’oppression fit place à une démangeaison inconfortable. La tête d’Harry menaçait d’exploser.
« Encore un. »
Des flammes léchaient l’estomac d’Harry et le gout du sang lui envahissait la bouche. Seule la force de sa volonté l’empêchant de s’écrouler, il clignait des yeux mais se tenait toujours droit. Malfoy était devenu horriblement pâle, ses lèvres virant presque au bleu, mais étonnement il ne s’avoua pas vaincu, gardant un air indifférent comme si son esprit était à des kilomètres de là. La colère d’Harry s’en intensifia d’avantage, le consumant. Il fit deux pas en arrière.
Le feu le dévora. Sa peau se craquela, cloqua, suinta du pus et du sang, et ses os se réduisirent en poussière. Il était inconscient avant même d’avoir touché le sol.
~
Ron et Luna les avaient aidés à installer les deux garçons dans une petite pièce dans un couloir derrière l’infirmerie. Ensuite, McGonagall les avaient fait s’en aller, sans discussions permises. Personne ne contestait le fait qu’Hermione restait, cependant. La Maitresse d’École invoqua un deuxième lit d’hôpital juste à coté de celui qui était déjà là. « Aidez Mme. Pomfresh à enlever les robes des garçons, Melle Granger. Nous ne pouvons pas prendre le risque d’utiliser d’autres sorts sur eux pour au moins quelques heures. »
Hermione enleva délicatement la robe d’Harry, avec une boule dans la gorge et les yeux débordant presque de larmes. Elle était pire que furieuse. Comment est-ce que Ginny et Luna avaient pu agir d’une façon aussi irresponsable ? Elles avaient toutes deux connu la guerre, elles auraient du avoir été beaucoup plus mature que ça ! Bon, c’est vrai, Harry traitait horriblement Ginny ces derniers temps-ci…
Perdue dans ses pensées, elle entrevit la forme de Malfoy et eut un hoquet de surprise. Elle ne l’avait jamais vu habillé en autre chose que des robes de sorciers ou l’uniforme de l’école – pantalon coûteux, chemise soigneusement repassée et la cravate des Serpentards. Maintenant il portait des jeans délavés et déchirés par endroits, et un T-shirt blanc avec un emblème scintillant de couleur argent au devant. Cent pour cent Moldu, et pas de la meilleure qualité disponible non plus. Mais ce qui la choqua encore plus était son état décharné. Les robes de l’école avaient caché des clavicules saillantes, des bras d’une maigreur maladive et des hanches bien trop minces. Avec la marque sinistre sur son avant-bras et la frange qui lui cachait un œil, il lui rappelait les créatures androgynes qu’elles avait souvent vues pendant les vacances en faisant du shopping à Londres pour acheter des vêtements avec Ginny.
Elle était toujours en train de le fixer avec fascination quand Harry bougea. Avant qu’elles ne puissent l’arrêter, il se roula dans le lit vers Malfoy qui poussa un soupir bruyant, tendit aveuglément les mains et saisit le bras d’Harry, le tirant instinctivement à lui. Harry se blotti contre lui et, avec une douceur surprenante, Malfoy le serra dans ses bras, lassant Harry enfuir sa tête sous le menton de l’autre garçon avec contentement. Et puis il n’y eut plus que le son de respirations profondes et régulières.
Hermione ne pouvait s’empêcher de regarder. C’était mal, mais en même temps tellement beau. Défiant toute logique, ils étaient bien assortis. Il y avait un calme sur le visage d’Harry, ce qu’elle n’y avait pas vu depuis longtemps, et les traits anguleux de Malfoy s’adoucissaient dans son sommeil, faisant ressortir sa beauté presque féminine.
« Il y a une ligne très mince entre l’amour et la haine. » dit la Maitresse d’École.
« Pensez-vous que le sort n’a simplement pas pu faire la différence entre ces deux sentiments ? »
« Difficile à dire. Les symptômes ne correspondent pas à la description de sort, comme vous le voyez, mais dans l’ensemble l’effet est clair. Ils ne peuvent pas être séparés. »
« Je n’ai jamais compris ce qui les faisait se détester aussi violemment. Je n’apprécie pas du tout Malfoy, et il y a eu des fois où il m’a vraiment énervée, mais avec lui, c’est plus que ça. Un genre d’obsession. En sixième année je commençais presque à penser… » Elle ne finit pas sa phrase et secoua la tête.
McGonagall soupira. « Espérons qu’ils ne s’entre-tueront pas avant le matin. M. Potter a une tendance à être un peu impulsif de temps en temps. Venez, Melle. Granger, nous avons beaucoup à faire. »
A suivre…
NdA : Voila ! Merci d’avoir lu jusqu’ici. Alors, qu’est-ce que vous en pensez ? N’hésitez pas à laisser vos commentaires pour que je puisse m’améliorer. J’aurais vraiment besoin de betareader *yeux du chat dans Shrek* J’essaierai de publier régulièrement, mais probablement chaque 3 semaines. Dur, dur les études… *Serre très fort le Malfoy maigrelet pour se réconforter*
A bientôt !
Bises de Yayuchan. |