Finallement, j'ai écrit une suite.
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Je me sens engourdi, j'ai mal à l'estomac. J'ouvre les yeux, et puis je me souviens, alors je l'appelle. « -Emily ? » Mais ce n 'est pas Emily à mon chevet. C'était Sara, ma femme. Elle me regarde et je vois tant de douleur dans son regard. De la douleur et des questions, toutes dues à ma tentative de suicide. Elle commence à crier. Elle me dit qu'elle avait toujours su qu'il y avait quelque chose entre Emily et moi. Que c'est à cause d'elle si j'ai tenté de mettre fin à mes jours. J'écoute à peine, elle peut penser ce qu'elle veut. Je ne pense qu'à Emily, et j'espère qu'elle aussi elle s'est loupé. Je me lève, Sara me crie de rester, mais je dois savoir. Juste quand je mets ma main sur la poignée de la porte de ma chambre d'hôpital, je l'entends dire, sans crier cette fois, presque en murmurant : « Elle est morte Jocelyn. » Et je m'effondre. Ça fait si mal. Je pleure, par terre dans cette chambre ou l'on m'a mis. Sara dit que c'était dans le journal. Son concierge l'a trouvé le lendemain de ma tentative, dans son lit. Elle a pris exactement les mêmes médocs que moi, sauf qu'il n'y avait personne pour la trouver et appeler une ambulance. Je ne me suis jamais senti aussi coupable que maintenant. Aussi misérable. C'est trop dur à porter pour moi tout seul alors je me lève et je regarde Sara, et cette fois c'est moi qui crie. Je lui demande pourquoi elle ne m'a pas laissé crever tranquille. Pourquoi elle ne nous a pas laissé entre ensemble pour l'éternité. Pourquoi mes rêves se sont envolés. Pourquoi, pourquoi encore. Sara pleurait, des infirmières sont venus et m'ont forcé à me remettre dans mon lit. Sara est partie.
Cela fait deux jours que je suis ici, on me garde parce que je fais souvent des crises ou je me mets à hurler, et parce qu'on a peur que je recommence. On a raison. Je suis assoupie et j'entends la porte s'ouvrir. C'est Sara, je reconnais son parfum. Je n'ouvre pas les yeux. Elle pose quelque chose sur ma table de chevet puis me dit « On a reçu cette lettre pour toi. Elle fait un pause. Tu manques à tes enfants, Jocelyn. » Et elle s'en va. J'ouvre les yeux et je prends la lettre. Elle vient d'un notaire. Emily m'a laissé des biens que je dois aller chercher à son bureau. Je pleure.
Je suis chez le notaire, accompagné d'une infirmière ou quelque chose comme ça, on n'a pas voulu me laisser sortir seul. Il vient me chercher, je le suis puis m'assoies dans le fauteuil qu'il me montre. « Mlle Crissoy avait écrit un testament, comme elle n'avait plus de famille. Elle a fait de vous son légataire universel. Tous ses biens vous reviennent. Elle vous a aussi laisser cette lettre. » Je prends la lettre et signe tout ce que le notaire me demande de signer. J'ai peine à croire que c'est réel. Il y a aussi une partie de moi qui refuse que ce soit réel car cela prouve bien le décès d'Emily. Une fois de retour dans ma chambre d’hôpital, j'ouvre la lettre qui était restée dans ma main jusque-là. Je pleure encore pendant ma lecture, mais au fur et à mesure je ne ressens plus de culpabilité, et c'est toute ma tristesse que j'évacue.
Jocelyn,
S'il te plaît, ne t'en veux pas. Ne t'encombre pas de culpabilité car tu n'es pas coupable. On savait tout les deux qu'un jour ou l'autre on tenterait de mettre fin à nos jours. Mais moi, je savais aussi que ta femme te trouverait et que tu survivrais. J'en été convaincue et si tu lis cette lettre aujourd'hui c'est que j'avais raison. Tu n'es pas seul Jocelyn. Tu dois vivre, tu as des enfants. Vis pour eux. Vis pour leur apprendre à vivre. Tu dois leur apprendre à ne pas laisser tomber leur rêves. Tu comprends Jocelyn ? Tu peux encore vivre tes rêves avec eux, les emmener voyager, leur faire découvrir tes passions. Donne leur un bon exemple. Je ne pouvais pas rester avec toi. Je t’entraînais dans ma folle mélancolie. Moi je n'avais plus d'espoir. Mais toi tu peux continuer, tu dois continuer. Je t'ai légué tout ce que j'avais parce que tu es la seule personne en qui j'ai confiance, et je sais que tu ne feras pas n'importe quoi de tout cet argent. J'ai une dernière chose à te demander cependant : je sais que tu ne voudras pas garder mon appartement alors j'aimerais que tu le vendes et que tu donnes la somme à un organisme qui fait des recherches sur l'infertilité féminine.
Avec tout mon espoir pour que tu vives tes rêves,
Emily. |