Bonjour à tous ! Ou du moins à ceux qui se souviennent que cette fic existe... Je suis vraiment désolée pour cette absence, j'ai eu énormément de mal à écrire ce chapitre. J'ai essayé (je dis bien essayé) d'écrire un semblant de lemon, mais c'est presque une hérésie d'appeler ça comme ça -___-' Je n'aime pas spécialement lire de lemons et ce chapitre m'aura permis de savoir que je déteste en écrire... Donc désolé, tant de temps pour un truc plutôt nul, vraiment désolé si c'est décevant.

Merci à ceux qui laissent des reviews, sans eux j'aurais abandonné depuis longtemps !

Merci à DarkPotter pour ses encouragements, et pour être là tout simplement...

Disclaimer : Tout est à J.K.Rowling, excepté Demian qui est mon invention. Le nom de Whibley est donné en hommage au chanteur de Sum 41 que j'adore (même si c'est pas vraiment un hommage).

Rating : T+ (j'ai changé pour ce chapitre, mais je galère encore assez)

Voilà bonne lecture !

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Chapitre 5 : L’Allumette

Quand je repense à mon attitude de l'époque, je me rends compte qu'elle n'était pas seulement prétentieuse. Elle était aussi dangereuse. Dangereuse pour ma raison. Comment un homme aussi effacé et peureux que moi aurait pu devenir quelqu'un d'aussi fort et puissant ? Et comment aie-je pu croire que Demian resterai sans réactions, acceptant la défaite ? La prétention et la soif de pouvoir sont les fléaux de l'humanité, je le sais maintenant.

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C'est grisant. J'ai l'impression que chacun de mes pas retentit, que chacune de mes paroles est amplifiée. Depuis deux semaines je sens mon sang bouillonner dans mes veines comme si j'avais pris un élixir de Force. Je suis un professeur respecté, un homme admiré, mon être entier se transforme en quelque chose de plus puissant. Les élèves me craignent, les professeurs ont changé de regard sur moi, et surtout Demian perd. Il se rend compte qu'il n'a plus la même emprise , et ça le fait enrager. J'ai vu son regard violent qui me brûlait, ses gestes de fureur incontrôlés quand je lui adressais à mon tour une œillade narquoise. J'échappe à son contrôle...

Maintenant c'est lui qui ne sait pas quoi faire. Mais moi je sais. Je vais attendre d'être sûr qu'il soit persuadé qu'il ne m'intéresse plus. Puis je patienterai jusqu'à ce qu'il finisse son année. Je me rends compte que cette liaison, de professeur à élève, est bien trop dangereuse. Je risque beaucoup en ayant une aventure avec un mineur, il vaut mieux que j'attende qu'il atteigne sa majorité et qu'il quitte Poudlard... Ensuite je démissionnerais. Je n'ai jamais eu la vocation de professeur, ce travail n'est pas fait pour moi et me pèse. Je l'avais accepté par résignation et par peur de l'inconnu ; maintenant que je me suis révélé à moi-même je peux quitter ce poste. Puis, quand je serais sûr de moi, j'irais le retrouver. Et là je pourrais enfin toucher cet être de grâce et de perfection. Je pourrais enfin savourer l'extase de sa compagnie...

Je traverse les couloirs à grandes enjambées pour me rendre dans la Grande Salle. Quand je pense qu'il y a un mois je n'osais pas aller prendre mon petit déjeuner par peur de voir Demian ! J'ai presque envie de rire de moi-même. Plus jamais je ne redeviendrais cet être faible et sans défense... J'entre et m'assois à côté de Bracewell, le professeur d’Étude des Moldus. Comme chaque matin, je jette un coup d’œil à la table des Serpentards. Même si je ne suis plus cette personne dépendante et obsédée par Demian, il m'attire toujours autant. Et là je manque de m'étouffer... Qui est ce gamin qui lui tient la main ? Il le regarde comme s'il voulait l'embrasser sur le champ ! Et Demian qui lui sourit ! Mon Demian ! Ils s'affichent comme s'il était parfaitement normal de voir deux garçons se tenir la main amoureusement en public ! Comme s'ils étaient un couple ! Je me lève brusquement sans tenir compte des questions de Bracewell et quitte la salle. Comment cette immonde chose ose-t-elle croire que Demian se soucie d'elle ? Demian ne s'abaisserait jamais à sortir avec un être aussi insignifiant ! Ce n'est pas possible !

Mon irritation grandit au fur et à mesure que le temps passe et que j'entends les rumeurs qui circulent dans le château. « Eh tu as vu Rosebury et Whibley ? », « Ils sont ensemble depuis hier. », « Je les ai vus s'embrasser au deuxième étage. », « Martin Whibley ? Et Demian Rosebury ? J'aurais jamais cru... », « Ils ne sont pas discrets du tout ! », « Ils n'ont pas honte de s'afficher comme ça ? »... La colère pulse dans mes veines. Comment Demian peut-il me faire ça ? Ce n'est qu'avec moi qu'il peut jouer à ce genre de jeu ! Et personne d'autre ! Je suis de plus en plus énervé et me défoule sur mes élèves. J'enchaîne les heures de retenue et les punitions. Pour qui se prend-il ?

Le soir arrive rapidement et je mange en observant Demian du coin de l’œil. Il a l'air détendu et souriant, il bavarde comme un vulgaire adolescent stupide et touche constamment Whibley. Je le vois même poser la main sur sa cuisse et la caresser ! Je ne sais pas lequel j'ai le plus envie de voir souffrir, lui ou cet être inférieur, cet elfe de maison tout juste bon à lécher mes bottes ! Ils oublient que je suis professeur ici ! Si je veux, je peux faire de leur vie un enfer ! Une bouffée de haine me submerge. J'ai du mal à me reconnaître dans ce personnage plein d'aversion. La rancœur m’obnubile, je ne sais plus où j'en suis. Mais je veux pas perdre le contrôle de nouveau ! Je m'y refuse... Perdu dans mes pensées je ne remarque pas tout de suite que Demian et l'autre quittent la salle. Je relève la tête et vois Demian me fixer, un bras passé possessivement autour de la taille du garçon. Cela ne dure que quelques secondes mais j'ai le temps d'apercevoir son sourire moqueur et victorieux. Il a repris la main.

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Je me réveille dans un état d'agitation irritée et me lave rapidement. Demian ne peut pas avoir de liaison avec un élève aussi banal que Whibley. Ce n'est qu'une aventure d'un soir, une saute d'humeur. Il n'y a que moi qui lui suis destiné... Personne d'autre ne peut le comprendre aussi bien que moi je le comprends. Il ne s'en rend pas compte, il préfère jouer à l'aveugle, au gamin stupide. Mais moi je sais qu'il m'appartiendra un jour. Il n'y a que moi qui suis digne de lui...

Je ne le vois pas durant toute la matinée et mon angoisse augmente encore, je me surprend à me ronger les ongles, une habitude que je pensais avoir perdue avec ma nouvelle confiance en moi... Finalement le déjeuner arrive et je scrute la Grande Salle pour l'apercevoir. Quand il entre j'ai l'impression de recevoir un deuxième coup dans la poitrine. Ils marchent côte à côte et Demian a une main posée sur sa hanche. Mon cœur pulse bruyamment et le coup résonne dans tout mon être... Demian n'est plus mien. Il a choisi un gamin médiocre et vulgaire. Il ne m'a pas choisi, moi. Je sens un flou danser devant mes yeux et mon esprit s'enfonce dans un blanc cotonneux.

Tout le reste de la journée passe lentement, comme si tous les sons étaient ouatés et mes sens engourdis. Je n'arrive pas à croire que Demian ait pu ignorer notre relation comme cela. N'était-il finalement qu'un adolescent comme les autres ? Ou au contraire joue-t-il encore avec moi ? J'ai du mal à m'en persuader... C'est comme si toute mon assurance s'évaporait, j'ai l'impression d'être un ballon de baudruche qui se dégonfle de plus en plus vite. Je perds tout sentiment de puissance, sans pouvoir rien y faire. Je suis pourtant plus fort qu'avant. Mes réactions ne découlent pas de celles de Demian, je ne peux pas être aussi épidermique à chacun de ses faits et gestes... Je ne sais plus où j'en suis. S'il se mettait à m'ignorer je ne crois pas que j'arriverai à rester ici...

Le soir venu je ne peux m'empêcher de passer devant la salle de bain des Préfets. C'est ici que tout a commencé... J'ai l'impression que quelqu'un m'appelle là-bas. C'est une sensation diffuse,comme si on me poussait à y aller. Je crois reconnaître un sortilège mais c'est tellement faible que je n'en suis pas sûr. J'arrive devant la porte qui est entrebâillée, comme cette nuit où il m'a découvert. J'entre lentement et cligne des yeux pour m'habituer à la pénombre de la pièce. Et me fige.

Les rayons de la lune traversent l'obscurité pour révéler un couple enlacé. Et j'ai suffisamment observé chacun de ses traits pour le reconnaître même dans la noirceur la plus totale... Demian embrasse avec une passion presque folle le garçon blond, promenant ses mains sur son corps nu et blanc. Mes yeux se mettent à brûler de larmes de rage et d'envie. Je ne peux m'empêcher de dévorer du regard chaque parcelle de sa peau nacrée, malgré le sentiment d'horreur qui m'empare brusquement. Les deux adolescents s'enlacent furieusement et halètent dans la salle humide. Demian a bloqué l'autre dos au mur et caresse son coup, son torse, ses hanches, son sexe. L'autre gémit indécemment et je vois ses mains agripper le dos envoûtant de Demian. Il a planté ses ongles dans sa peau et se crispe à chaque fois que celui-ci colle un peu plus ses hanches contre les siennes. J'entends leurs corps s'entrechoquer sensuellement et mon désir augmente d'un cran. Je n'arrive pas à croire ce qui m'arrive. Je suis horrifié par ce que je vois, mais je ne peux pas m'empêcher de désirer Demian encore plus et de vouloir être à la place de ce gamin ! Je sens le sang affluer dans mon bas-ventre et mes mains se crispent sur ma cape... En face de moi Demian suçote le cou de Whibley, lui tirant des gémissements érotiques qui résonnent avec une intensité incroyable. Je me sens de plus ne plus fébrile, et je ne peux détacher mon regard du couple. Demian pousse un léger grognement qui vient à bout de mes résistances. Je perds toute retenue et m'approche d'eux. Je suis tellement excité que j'en oublie la prudence et la dignité. J'arrive près d'eux et je vois avec horreur Demian se figer et jeter un regard dans ma direction. Il a un sourire moqueur... Les gémissements du blond s'estompent et il se met à le supplier pathétiquement.

« Qu'est-ce que tu fais Demian ? Ne t'arrêtes pas, continue... Demian... »

Le Serpentard me jette un dernier regard victorieux et narquois, assombri par le désir. Puis, d'une voix rauque et sensuelle, qui résonnera dans ma tête pendant des siècles, il ajoute une dernière moquerie.

« Ne sois pas si pressé, on a tout notre temps... Personne ne nous dérangera... »

J'ai à peine le temps de réaliser la signification de ses mots qu'il s'enfonce en lui violemment. Je vois sa bouche rouge s'ouvrir en un rond parfait et ses yeux s'écarquiller. Un gémissement rauque s'échappe de ses lèvres et me tire de ma léthargie. Mon cœur s'emballe et je me mets à reculer précipitamment en me prenant les pieds dans ma cape. Il joue de moi ! Je ne peux pas rester là ! Un sentiment de panique hystérique grandit en moi, le même que la fois où il m'a embrassé. Je fais marche arrière le plus vite possible, incapable toute fois de détacher mes yeux des garçons. Un dernier regard embrumé par le plaisir, et empli de moquerie et de triomphe malgré tout, de Demian me pousse au dehors aussi efficacement qu'un expulso. Je cours...

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Maintenant que j'ai eu la moitié d'un siècle pour y réfléchir, je suis capable d'expliquer en partie ce qui a motivé les actes de Demian. Avant tout, Demian était un garçon fier. Il détestait être ignoré ou perdre le contrôle. Il avait besoin que les regards soient constamment tournés vers lui. Je ne sais toujours pas s'il avait un fond réellement mauvais. J'aimerais penser que personne ne l'est par nature... En tout cas il voulait de la puissance, du respect et de l'attention. Il devait avoir l'habitude que quelqu'un soit là pour exaucer ses moindres désirs, pour précéder ses envies. Si je suis honnête avec moi-même, comme je me dois de l'être maintenant, je dirais que Demian était avant tout un enfant gâté, qui dissimulait son mal-être derrière un masque d'arrogance et de sensualité. Il n'avait que dix-sept ans, ce n'était en réalité qu'un gamin perdu qui jouait les durs. Mais il avait le moyen d'envoûter les foules et ne possédait pas un sens moral juste. Il savait enflammer les hommes et moi j'ai pris feu comme une allumette.

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Voilà j'espère que vous n'êtes pas trop déçus >.<" Si oui, je comprends pourquoi et j'en suis désolée...

Taion