Premièrement, je tiens à signaler qu'il s'agit de mon premier texte, et que ce sera certainement le dernier. Je vous demande donc d'avoir une certaine indulgence :)
Ceux qui me connaissent seront certainement surpris de voir que j'ai pu écrire un texte, et pire le poster. J'espère qu'ils ne seront pas décus. Pour les autres ? Fuyez ! Ce texte à pour principal but de remercier les admins du site qui font un travail exemplaire! Merci donc à notre presque admin arc-en-ciel Artoung, à toutes les modératrices artemis, Jaiga, Grenadine. Un merci un peu plus spécial pour Fanny et SeanConneraille qui ont eu la malchance et le déplaisir de me relire (Hé ouais quand on est Dieu, on a des bétas de choix :D).
PS : Le titre, lui même, a été suggéré par SeanConneraille.
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Il fait sombre, très sombre. Je me réveille dans cet espace confiné et humide. Une odeur pestilentielle commence à m'envahir. Une puanteur recouvrant tout l'espace, tellement forte qu'on croirait qu'elle est présente ici depuis des millénaires. Cela en est presque étouffant. Je suffoque ... mais me retiens de tousser. Je reste dans le silence à observer les autres détenus. Je ne voudrais pas attirer l'attention sur moi.
Nous sommes nombreux dans ce qui semble être une cellule. On dirait que les pires rebuts de la société ont été placés avec moi. La peur me gagne peu à peu à la vision de ces monstres dont l'aspect varie du tout au tout. Du gros costaud au petit sournois, combiné à cette ambiance glauque, n'importe quelle personne sensée serait morte de trouille à ma place. Mais je reste droit et tente de garder la tête haute pour ne pas me faire écraser malgré cette frousse qui me tétanise.
Si l'enfer existe, je dois être dans son antichambre, attendant le jugement dernier. Mais qu'ai-je fait pour me retrouver ici ? Mon esprit brouillé m'empêche de trouver la réponse à cette question, pourtant si simple.
Si je ne sais pas pourquoi je suis là, je peux toujours essayer d'en sortir. Une solution ! Je dois trouver une solution pour m’échapper. Je ne veux pas rester ici plus longtemps. Je ne peux pas rester ici plus longtemps. Il faut que je me ressaisisse. Faire le vide dans mon esprit ... Plus facile à dire qu'à faire quand on se trouve dans un endroit pareil.
Afin d'y voir plus clair, je me fraie un chemin à travers plusieurs de mes congénères placés avec moi. Un long couloir semble être la seule issue. Malgré le manque de porte, personne ne bouge, personne ne tente de sortir, même les plus costauds d'entre nous. Finalement le doute et la peur ont eu raison de ma maigre motivation. Je préfère m'abstenir moi aussi en attendant d'en savoir plus. Je retourne me mettre dans un coin d'où j'espère on m'oubliera.
Bizarrement, personne ne vient nous voir, nous sommes livrés à nous-mêmes dans cet espace confiné. Le calme presque absolu règne en maître.
Je profite des longs moments de silence pour écouter, apprendre et noter tous les petits détails qui pourraient m'aider à sortir d'ici. D'après les bruits de couloirs, mon geôlier s'appelle Léo, ses caractéristiques principales semblent être sa corpulence et son fort accent mi-juif mi-italien tiré tout droit d'un mauvais film avec Schwarzi.
En attendant d'en savoir plus sur ce qui m'attend, j'essaye de m'imaginer une histoire tortueuse comme les couloirs de cette prison pour m'en sortir à la manière d'un Keyser Söze.
Trop tard l'alerte est sonnée, nombre de mes congénères sont déportés avec force vers le bout de ce couloir si mystérieux. Les plus faibles partent les premiers, comme aspirés vers le fond. Les plus costauds semblent résister, mais la violence avec laquelle ils sont arrachés est inouïe. Quant à moi, je m'enfonce dans mon recoin aussi discrètement que possible.
Je suis toujours là, seul, enfin presque ! D'autres aussi ont réussi à éviter cette marche forcée vers le bout de ce couloir. Encore accrochés à ce que chacun avait trouvé, nous nous regardons. Nos regards effrayés se croisent et tout le monde se pose les mêmes questions. Que s'est-il passé ? Cela va t-il recommencer ? Mais qu'y a t-il au bout de ce couloir ? Où et comment vais-je finir ?
La réponse à la seconde question n'aura pas tardé à arriver. Une porte s'ouvre, du côté fermé du couloir, laissant entrer de nouveaux déchets de cette société. Le couloir, définitivement à sens unique, se remplit peu à peu. Les rebuts s'entassent à nouveau, et l'air se raréfie une fois de plus. Le petit espace de fausse liberté que je m'étais créé autour de moi se réduit à vue d'œil. Finalement, quelques temps après, le couloir ressemble à une boite de sardines à l'huile géante.
Le doute me reprend, et fait surgir une claustrophobie et une agoraphobie que je n'avais jamais expérimentées. La peur toujours omniprésente n'arrange rien. Je me sens oppressé, cloitré, les angoisses montent, me prennent la tête. Quand soudain, un de mes compagnons de fortune me lance avec un sourire crispé "Il faut que tu respires !". Instantanément, la peur se transforme en panique. Je ne veux pas en entendre plus. Une fois de plus je me faufile, en espérant qu'il ne me suive pas. J'entrevois le couloir, je peux m'arrêter de fuir. Un coup d'œil derrière, c'est bon, il est resté en arrière. Mais qui était-ce ? En y repensant, il semblait comme moi, perdu, apeuré, ne sachant toujours pas pourquoi il était là. Mais bizarrement, il était le seul à m'avoir adressé la parole. Très étrange dans cet immense silence. Etait-ce une vision ? Mon esprit me jouerait-il des tours ? Possible. La peur et la fatigue altèreraient-elles mes facultés ? Ce n'est pas le moment alors que je n'ai toujours pas trouvé de solution...
Peut-être est-elle là, devant moi ? Peut-être vaut-il mieux que je sorte seul avant la prochaine élimination de masse ? C'est décidé, je tente ma chance !
Doucement, je m'aventure vers le fond de ce couloir qui semble infini. Les déchets qui jonchent le sol renforcent ma terreur, mais l'air y est bien plus respirable. Paradoxalement, ma peur est toujours là mais mes phobies s'amenuisent au fur et à mesure que je m'éloigne du groupe.
J'avance... j'avance... tortueux et sans fin, heureusement que ce tunnel n'est pas un dédale. Aucun risque de se tromper, c'est parfait, aucune chance de diminuer ma détermination. De toute façon, il est trop tard, j'ai trop avancé pour faire demi-tour maintenant. Je suis légèrement happé, serait-ce un signe annonçant la fin de mon voyage ? Je continue. L'air devient respirable... J'accélère…et j'entrevois finalement une clarté au loin... Comme un dératé, je fonce vers ce point de lumière.
En quelques secondes les questions fusent dans mon esprit. Etait-ce la bonne solution ? Que vais-je trouver au bout ? Serait-ce l'enfer ... ou le paradis ? Dans tous les cas, cela ne peut pas être pire que cet espace dans lequel nous étions séquestrés... Cela ne peut pas être pire que tout ce dont je me souviens.
De l'air, de la lumière, la sortie est enfin là, je saute, le vide est là sous moi... Mais je n'ai pas le temps de tomber, la gravité n'a aucun effet sur moi. En une fraction de seconde, je fusionne avec l'air et disparait dans l'indifférence générale. Dans un dernier soupir, je lâche un dernier souvenir nauséabond afin que chacun se rappelle de moi, au moins pendant quelques secondes.
Je ne suis plus.
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