Tout le monde fixait le petit écran de l’ordinateur portable avec une incrédulité sans nom. Julie regarda tout le monde puis demanda :

— Attendez. Vous voulez dire que ces quatre hommes  font parti d’un gang ?

— Oui, et pas un des plus nul, reprit Samya.

Puis elle commença à lire à haute voix, pas trop fort pour ne pas attirer l’attention des autres personnes dans la salle.

-Le gang des Fossoyeurs : gang de race humaine. Ils ont un effectif d’environ trente personnes. Il n’y a pas d’autres informations particulières hormis leur niveau sur l’échelle de dangerosité qui est de 7 sur un indice de 10 et leur classement. Ils sont les deuxièmes plus recherchés au niveau régional sur environ 200 juste derrière les Renégats et 15ème au rang national sur 13 000.

— Aïe ! Effectivement on n’est pas tombé sur les moins forts.

— T’es sure que ce n’est pas des monstres, vu leur tête…

— TOM ! cria tout le monde. Ce n’est pas le moment pour les blagues mal placées.

— C’est bon, j’essayais juste de détendre un peu l’atmosphère, c’est tout. 

Tom  les regardait et réessaya de leur redonner courage :

— Mais vous avez vu comment vous vous en êtes débarrassé ? C’était impressionnant ! 

-C’est vrai, ajouta Julie. C’est la première fois que je vous vois vous battre mais c’était vraiment incroyable !  

— Vous allez les éclater, encouragea Max.      

— Plus facile à dire qu’à faire, dit Kévin. Bon et si on partait ? Les flics vont peut-être arriver, les gros balourds vont bientôt reprendre conscience et je n’ai pas trop envie qu’ils nous retrouvent.   

— Très bonne idée, partons.

           Quand ils sortirent, il faisait nuit noire. Ils allèrent dans une des nombreuses ruelles de la ville, en direction de l’internat puis Fred demanda :

— Bon alors…  On fait quoi ? Ils vont vouloir nous faire la peau et moi je compte bien vivre un peu plus longtemps. Et puis si on se bat... ça pas être risqué.

— Quoi qu’il en soit, déclara Samya, il faut qu’on rentre dans à l’internat. On fait comme s’il ne s’était rien passé, lundi on va tous en cours… OK ? Autant rester discret un moment.

— Tout à fait d’accord, répondirent les jumeaux et les trois autres.

Kévin et Jack se regardèrent du coin de l’œil puis Jack dit :

— On ne craint rien au collège, ils ne vont  pas débarquer là-bas.

— Au pire, je les attends ! 

— KEVIN !!! Crièrent les autres.

— Alalalala… C’est bon, je plaisantais. 

Jack regarda Samya et les jumeaux, puis Kévin et enfin s’adressa à Julie, Max et Tom :

— Partez devant, on vous rejoint. 

— Ok, dirent Julie et les deux autres garçons. A plus.

— Salut.

        Après qu’ils furent partis, Jack dit à Kévin avec un ton de retenu :

— La prochaine fois que tu déclares une baston comme ça en public je t’étripe.

— En public aussi ? Ironisa Kévin avec un sourire narquois.

A peine Kévin eut prononcé ces mots que Jack lui décocha un poing dans la figure avec une vitesse et une puissance incroyable. Kévin voltigea et se retrouva par terre en gémissant. Samya et les jumeaux furent surpris de la réaction de leur ami mais pensaient quand même que c’était mérité. Kévin se releva doucement, la main plaquée sur son nez.

— Bon sang, gémit-il. Tu m’as pété le nez.

— La prochaine fois, ce ne sera pas pour ton nez dont tu t’inquiéteras, crois-moi ! dit il sèchement

.Puis il se retourna et partit. Kévin remit son nez en place avec un craquement sinistre puis ôta sa main. Son nez ne saignait déjà plus mais Kévin tremblait. Après un long moment de silence les jumeaux finirent par dirent : 

— Bon, on y va ?

— Oui, répondit Samya. Kévin, tu viens ?

— J’arrive, marmonna Kévin.

        De retour à l’internat, dans sa chambre, Samya fixait les étoiles que l’on pouvait à peine apercevoir. Qu’elles étaient belles. Elle se demandait comment allait terminer tout ça en espérant que ce serait une bonne fin. Elle regarda le bout de son lit puis marmonna :

— Ah les garçons… Je n’y ai jamais rien compris.