Hermione émergea peu a peu de son sommeil profond. Elle se demanda comment il se faisait qu’elle s’était endormie alors que Drago l’embrassait. Jamais elle ne serait endormie pendant un tel baiser ! Un sentiment de manque l’empara alors. Les lèvres de Drago lui manquait terriblement.

Elle ouvrit difficilement les yeux et s’apperçut vite que le décor de la pièce avait changé. Elle n’était plus dans la chambre spacieuse de sa maison mais elle reconnut l’endroit comme étant l’infirmerie de Poudlard. Ils étaient revenus !

D’un bond, elle s’assit sur le lit d’hôpital où elle avait dormit pendant tout ce temps et chercha instinctivement des yeux Drago. Elle le trouva assit dans le lit d’à côté, une expression de total incompréhension sur le visage. Ils se regardèrent un moment, essayant de deviner si l’un ou l’autre se rappelaient de leur baiser lorsqu’un cri de joie leur fit tourner la tête.

- Ah !! Vous êtes enfin réveillés !

Mme Pomfresh, l’infirmière de l’école, marcha d’un pas rapide vers eux et Hermione et Drago sautèrent de leur lit respectif pour faire face à la vieille femme.

- Cela fait deux jours que vous dormez, je commençais sérieusement à m’inquiéter. J’avais peur que vous ne trouviez jamais la solution pour revenir parmis nous, même si j’ai toujours cru en vos capacités, Miss Granger. Et vous aussi, Mr Malefoy, bien sûr, ajouta-t-elle précipitamment.

- Euh… En fait, Mme Pomfresh, répondit la Gryffondor. Nous n’avons rien trouvé et j’avoue que nous sommes revenus dans le mode réel un peu par hasard.

- Oh ! Eh bien, je me dois de vous expliquer alors.

Elle fit une pause, laissant le choix aux deux élèves en face d’elle d’objecter ou non. Puis, voyant qu’ils attendaient une explication à ce qu’il s’était passé, elle continua :

- Il semblerait que la potion que Mr Londubat a renversé sur vous ait à peu près les mêmes effets qu’une Potion Doux Rêves réussie. Elle vous plonge dans un sommeil profond et vous fait vivre un rêve. Par contre, ce dernier n’est pas forcément considéré comme agréable pour ceux qui le vivent. La seule différence qui existe avec la Potion Doux Rêves est la solution pour revenir à la réalité. Avec une Potion Doux Rêves, il faut accepter que ce que l’on vit n’est qu’un rêve et accepter de revenir à la réalité. Par contre, avec cette potion ratée, il faut accepter que ce rêve puisse se produire dans la réalité et se rendre compte par soi-même que l’on vit dans le mensonge.

Les cerveaux un peu embrouillés par ce qu’ils venaient de vivre et les explications assez complexes de l’infirmière, ils mirent quelques minutes pour bien assimiler l’information.

- Vous voulez dire, commença le Serpentard, que nous sommes revenus à la réalité car nous avons tous les deux acceptés que ce que nous avons vécus pourrait être vrai ?

- C’est en effet ce que j’ai essayé de vous expliquer.

Drago se passa la main dans ses cheveux légèrement pêle-mêle, se demandant s’il n’était pas encore en train de rêver. Hermione, quant à elle, ne savait plus quoi penser. Accepter le fait qu’embrasser Drago avait été agréable, était-ce ça la solution ? Elle était un peu perdue. Surtout que, malgré elle, elle avait développé un sentiment profond pour le vert et argent et elle savait que ce retour à la réalité signifiait : retour aux choses normales, c’est- à-dire remarques sarcastiques et insultes.

- Je vais aller informer le directeur de votre réveil. Quant à vous, je pense que vous pouvez retourner tranquillement dans vos dortoirs respectifs et passer une meilleure nuit que celle que vous avez vécu, ou plutôt rêvé.

Elle fit un léger sourire avant de sortir de l’infirmerie, laissant les deux élèves à leur réflexion.

- Eh bien… Quelle histoire ! s’exclama Hermione, rompant ainsi ce silence qui devenait insoutenable.

- Ouais… répondit Drago, perdu dans ses pensées.

- Bon, je… je vais y aller alors…

- Ok…

La brune fut un peu décue du manque de réaction de son vis-à-vis. Evidemment, elle ne s’attendait pas à ce qu’il se jète dans ses bras pour l’embrasser, ça aurait été trop beau. Mais elle aurait quand même voulu qu’ils discutent de ce qu’il s’était passé, quitte à avoir le cœur réduit en mille morceaux.

Elle commenca à se diriger d’un pas lent vers les portes, un air triste que Drago ne pouvait voir sur son visage.

- Hermione, attends !

Le cœur de la rouge et or fit un bon dans sa poitrine. Il l’avait appelé par son prénom ! C’était la première fois qu’il le faisait dans la réalité et elle en était très heureuse. Et puis, peut-être que cela signifiait qu’il ne regrettait pas leur baiser ? Peut-être même qu’il l’aimait ?

L’espoir revint dans la cœur de la brune et elle se retourna pour lui faire face, évitant d’afficher sur son visage son bonheur. Comme le dicton disait si bien : il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué…

- Je voulais te dire que je ne regrette absolument rien de ce qu’il s’est passé dans notre rêve.

Tout en parlant, le blond s’était approché d’elle jusqu'à ce qu’il ne soit plus qu’à même pas deux centimètres l’un de l’autre.

- Moi non plus, Drago.

Elle l’avait utilisé son prénom pour lui prouver en quelque sorte qu’elle était sincère. Et puis, elle espérait le faire réagir en l’encourageant à continuer dans ce sens. A se déclarer…

- Il est un peu tôt encore pour te dire que je t’aime mais que dirais-tu d’essayer de me faire changer ?

Hermione sourit, heureuse qu’il partage ses sentiments. Ce qu’il avait vécu n’était pas un rêve, c’était seulement une vision de ce que serait leur vie s’ils acceptaient d’avouer leurs sentiments. C’était a eux maintenant de créer leur rêve.

Elle passa les mains autour du cou de Drago, l’obligeant à se rapprocher et collant leur front l’un à l’autre.

- Je veux bien essayer, répondit-elle alors. Mais ça risque d’être très long !

- On a tout notre temps.

Ils se sourirent, communiquant leur bonheur respectif. Puis, ils s’embrassèrent, retrouvant chacun le goût de l’autre qu’ils avaient cru perdre à jamais.

Puis, Drago rompit le baiser pour ajouter :

- Essayons de faire revivre Brian, notre fils.

- Oui. Et de clouer le bec de ton père.

Ils éclatèrent de rire, se rappellant de la scène rêvée, avant de s’embrasser à nouveau.

FIN