Disclaimer : Tous les personnages appartienne à J.K Rowling

Couple : Harry Potter/Draco Malfoy

Note :

Dédiée à ma Nii bien sûr !

merci a Rosée pour l'illustration ^^

Les souvenirs d'Harry sont en gras. Bonne lecture.

Chapitre I

« Il se fait tard. Je commence à avoir vraiment froid. Le soleil va presque se coucher et je suis seul dans un cimetière au milieu de nulle part. Je sais qu'il va venir. Il m'a dit qu'il viendrait et je ne doute pas de sa parole. Je lui fais confiance. Il faut que je lui parle. »

Je crois qu'il a quelque chose que j'ai perdu depuis très longtemps : Un certain émerveillement dans le regard, une allusion à une liberté à laquelle lui seul a le droit. Je n'avais jamais ressenti avant ce pincement au cœur quand nos yeux se croisaient. Peut-être parce qu'on ne s'était pas vu depuis longtemps ou alors parce que j'ai grandi, j'ai muri et que je peux maintenant comprendre beaucoup de choses à travers un simple regard. J'ai compris que j'étouffais, alors que lui il a encore une mystérieuse joie de vivre.

Le retrouver m'a fait du bien. Ça m'a aidé à lutter contre l'oubli qui dévorait ma vie un peu plus chaque jour. Je n'avais pas pensé à lui depuis longtemps, comme s'il n'avait jamais existé. Mais une fois que nos routes se sont recroisées, son image s'est imposée à mon esprit, accompagnée d'un flot incontrôlable de souvenirs. Je ne l'ai pas vraiment oublié. Il a toujours été là, tapi au fond de ma mémoire avec tous les autres. Les autres ce sont toutes ces personnes que j'avais rencontrées à Poudlard, avec qui j'ai partagé sept ans de ma vie. Ce sont eux qui ont toujours combattu à mes côtés et c'est grâce à eux que j'ai pu battre Voldemort. Pourtant, j'ai été assez ingrat pour les effacer inconsciemment de ma mémoire.

Le jour où on s'est retrouvé, j'étais vraiment dégoûté de la vie. J'étais tellement perdu que je j'avais décidé de sortir faire un tour le plus loin possible de chez moi. C'est comme ça que j'atterris dans une librairie au cœur de Londres. Je le remarquai dès que je fis mon entrée. Je fus attiré par ses cheveux blonds, presque blancs, qui lui couvraient les épaules et je me suis tout de suite dit que je les avais déjà vus quelque part. Il a juste fallu qu'il se retourne pour que je me retrouve une dizaine d'années en arrière, à une époque qui semblait tellement lointaine et étrange que je ne pus m'empêcher de grimacer. Il me regarda d'un air amusé et me sourit…

….il me souriait et regardait Ron. Son visage portait une expression moqueuse, presque provocante. Puis il m'a tendu la main :

- Potter, laisse-moi t'aider à choisir tes amis

Je n'ai pas serré sa main. Je l'ai trouvé très prétentieux. Je lui ai dit que je n'avais pas besoin de lui et que je pouvais me débrouiller tout seul. Plus tard dans la soirée, il a été envoyé à Serpentard et moi j'ai presque dû supplier le Choixpeaux magique pour ne pas y être aussi. Finalement, j'ai rejoint Gryffondor. C'est comme ça que notre rivalité a débuté : les regards méprisants et les répliques cinglantes ont commencé à pleuvoir. Malgré ça, je pouvais ressentir parfois un certain accord entre nous. Une complicité qu'on ne s'avouait pas au point de la transformer en haine. On devait se haïr. C'était prévu d'avance. Pour que le plan fonctionne. Je ne l'ai su que trois ans plus tard, dans le bureau de Dumledore…Je ne sais plus comment, je ne sais plus pourquoi.

Malfoy me reconnut tout de suite. Il vint me parler. Au début, je fus mal à l'aise. Je ne sut pas comment me comporter avec lui. J'avais si peu de détails à propos de notre relation passée. Mais peu de temps après, je me sentis bien parce qu'il me parlait d'une façon très naturelle qui me mettait en confiance. Il me proposa d'aller boire une bière au beurre avec lui histoire de se raconter un peu ce qui s'était passé durant les dix dernières années. J'ai accepté sans savoir vraiment de quoi je pouvais lui parler.

Mes années à Poudlard étaient pour moi une sorte d'histoire qu'on m'avait racontée, dont je semblais être le héros mais à laquelle je ne croyais pas vraiment. Alors bien sûr, on ne me disait pas tout sur mon passé et on choisissait minutieusement quels détails enterrer. Je sais qu'on me cachait le plus important : la raison pour laquelle tout a basculé dans ma tête. Cette mémoire défaillante est peut être une maladie, ou un choix. Je suis persuadé que quelque chose de grave est arrivée dix ans plus tôt. Tellement grave que personne ne pouvait en parler en ma présence et que mon esprit avait préféré étouffer tous mes souvenirs pour m'éviter la douleur. Depuis, je me suis construit une autre vie. J'avais épousé Ginny, pour avoir enfin un foyer et une famille stables et parce qu'elle était là quand j'en avais besoin. Je travaillais au ministère de la magie, je m'occupais de papiers essentiellement : un emploi pas très intéressant mais qui me permettait d'avoir un certain confort. J'ai fait l'erreur de penser que je pouvais vivre comme ça pour toujours. Mais je détestais cette existence. J'avais perdu ma raison d'être et derrière cette façade de personne modèle, se cachait un immense ennui.

Je lui résumai en quelque mot la situation. La perte de ma mémoire, mon mariage et comment j'avais obtenu mon travail. Lui il ne me parla presque pas de sa vie. Il se contenta de commenter la mienne. Il me dit néanmoins qu'il était célibataire et qu'il cherchait du travail.

- Alors tu ne te souviens plus de rien ?

- Disons que parfois je peux retrouver des souvenirs avec certaines personnes à certains endroits… mais la plupart du temps je me fie à ce que me disent mes proches.

-Ah…comment tu peux être sûr de ce qu'ils te disent ? Moi à ta place je ne me fierais pas à ce que raconteraient Weasley et Granger…

Il dit ça sur un ton moqueur, comme pour faire une blague. Mais je savais qu'il le pensait vraiment parce qu'apparemment il a toujours autant du mépris que la première fois pour mes amis.

-Je n'ai toujours pas besoin de toi pour choisir mes amis. Répliquai-je sur le même ton.

Il haussa les sourcils.

-Peut-être, mais on a toujours besoin de découvrir soi-même la vérité.

-…la vérité, c'est que le seigneur des ténèbres va tout tenter afin d'acquérir l'immortalité. On ne pourra pas toujours l'en empêcher. Cette fois il a essayé de voler la pierre philosophale mais on ne sait pas ce qu'il projette pour l'avenir.

Dumbledore avait l'air inquiet. J'étais très fatigué, mais satisfait. La journée a été longue. J'ai réussi à sauver la pierre Philosophale et j'ai vu l'horrible visage de Voldemort.

Il faut prendre toutes les mesures de sécurité possibles, Harry. Je commence à me préparer pour un retour probable de Voldemort. Le problème, c'est qu'on ne peut jamais savoir qui mépriser et à qui faire confiance. On a tous du mal à choisir nos ennemies et nos alliés. Je compte bien en profiter…

Il eut un sourire mystérieux. Je n'avais pas compris ce qu'il voulait dire au début mais après, tout était devenu clair.

Malfoy me regarda d'un air inquiet.

- Tu es sûr que ça va ? je ne sais pas, au bout d'un moment, on aurait cru que tu n'étais plus là… Potter?

- Je vais bien.

- Si tu veux, je peux essayer de t'aider à retrouver une grande partie de ta mémoire. Je peux, peut-être, raviver un peu tes souvenirs. On pourrait visiter Poudlard, la forêt interdire, pré au lard…j'ai beaucoup de temps libre.

- Oui… Ça fait un moment que j'ai envie d'y aller mais je ne trouve ni le temps ni la motivation

En réalité j'avais peur de ce que je pouvais y découvrir mais je me mentais à moi-même un peu comme je l'ai fait durant dix ans.

- C'est quand tu veux… je veux juste une chose, n'en parle pas autour de toi pour le moment, ne dit pas que tu me vois. On ne sait jamais. Pour être honnête tes amis et moi on ne s'est jamais vraiment apprécié. Il pourrait te demander de ne plus me parler, te raconter des choses incroyables à propos de moi…

C'était absurde. Je trouvai cela déplacé et très inattendu. Je ne l'avais pas vu depuis tout ce temps et il remettait en cause la confiance que j'avais pour des amis avec qui j'ai toujours vécu.

- Je leur fais plus confiance à eux qu'à toi Malfoy. Apres tout, je te connais à peine.

- On se connait beaucoup plus que tu le crois Harry ! Donne-moi une chance de te le prouver. Je ne te demande pas de détester tes proches mais un jour tu comprendras pourquoi je veux rester loin d'eux.

Je restai silencieux un moment en repensant à ce qu'avait dit Dumbledore dans mon souvenir : ' On a tous du mal à choisir nos ennemies et nos alliés'. Il n'y avait pas de raison particulière qui me poussait à croire Malfoy, à l'élire comme allié. Mais il y avait de la curiosité et cette impression bizarre qu'il avait ce que je voulais. Après tout, grâce à lui j'ai eu en quelques heures deux flashs du passé. La réplique de Draco me revint comme pour une réponse : 'on a tous besoin de découvrir nous-même la vérité.'

- J'y réfléchirai. Dis-je enfin.

Il prit un morceau de papier et nota son adresse dessus.

- Je sais qu'une visite c'est trop demandé alors pour le moment j'attends juste un hibou…et je paie pour les bières ! Maintenant je dois te laisser.

Il déposa un billet sur la table, me fit un signe de main et se dirigea vers la sortie.

- Une dernière chose Potter, on n'est plus à l'école, détends toi. Tu n'as plus à jouer les braves Gryffondors maintenant.

- Qu'est ce qui se passe Potter ? Tu as vraiment besoin de jouer les braves Gryffondor ?

J'étais très en colère. Les autres élèves s'étaient regroupés autour de nous comme pour assister à un duel. J'ai gardé ma baguette pointée sur Malfoy.

- Laisse-la tranquille Malfoy.

- Oh ! c'est mignon ! Potter défend sa chèrie! Tu as une préférence Pour les roux hein ? T'essaies de te montrer très fort devant les filles mais tu n'as même pas pu éviter la mort de Cedric…

- Tu vas trop loin…

J'ai levé ma baguette mais quelqu'un a retenu ma main et m'a tordu le bras. J'entendis la voix glaciale de Rogue :

- Dix points de moins pour Gryffondor, le dernier jour d'école. Vous êtes content Potter ? Circulez. il n'y a rien à voir, ajouta-t-il pour les autres

La foule s'est éparpillée en quelques secondes. Rogue reprit :

- Potter et Malfoy, Dumbledore vous veux dans son bureau. Tout de suite !

On s'est regardé. J'ai haussé les épaules et on a suivi Rogue.

Je rentrai très tard chez moi. Ginny m'ouvrit la porte. Elle m'en voulait de ne pas l'avoir prévenu de mon retard. Elle dit qu'elle m'attendait pour le diner. Je répondis que je n'avais pas faim. Je m'excusai en essayant d'avoir l'air sincère mais je ne devais pas être très convaincant car elle fronça les sourcils comme elle le faisait à chaque fois qu'elle était contrariée.

Je la laissai dans la cuisine et m'étendis sur le lit. J'avais besoin de repenser à toute cette histoire. Au fond, je savais que c'était inévitable. Un jour où l'autre quelqu'un de mon passé surgirait forcément dans ma vie et chamboulerait cet équilibre instable que j'essayais de préserver. On a beau ne pas désirer apprendre la vérité, il suffit d'un seul détail pour qu'un mécanisme infernal se met en marche et on ne pense plus à rien, on est juste obsédé par l'idée de tout découvrir. Ce détail fut pour moi la rencontre avec Malfoy. J'étais perplexe. Il me demandait de ne pas parler de lui. On pourrait penser qu'il voulait me faire du mal et m'éloigner de ma 'famille'. Mais, d'un autre côté, Il était diffèrent. Les autres se contentaient de me raconter des chapitres de ma vie. Lui, il me faisait revivre mes souvenirs. J'avais le choix entre oublier cette journée et reprendre une vie normal ou aller jusqu'au bout. Ça avait l'air irréaliste mais j'avais cette impression qu'il connaissait tout ce que j'ignorais. J'avais envie d'y croire parce qu'un désespéré s'accroche à tous ce qu'il trouve, mais le désespéré que j'étais risquait fort d'être déçu… Je soupirai, froissai le papier qui contenait l'adresse et l'envoyai droit dans la corbeille.

Ginny me rejoignit au lit et s'étendit à côté de moi. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Au bout d'une demi-heure je lui demandai :

- Ginny … ? tu te souviens de Draco Malfoy ?

J'avais peut être rêvé mais je sentit son corps de crisper à côté de moi.

- C'est qui ?

- Il était avec nous à Poudlard. Cheveux blond, nez pointu…

- Oui…Vaguement. Tu te souviens de lui toi ?

- J'ai eu un souvenir…

- Quel genre de souvenir ?

- Je ne sais pas c'était très confus j'ai juste revu son visage.

- D'accord.

- Il était comment ? On était amis ?

- Je ne sais pas. Il a deux ans de plus que moi, je ne crois pas avoir déjà eu affaire à lui. Couche-toi maintenant, tu travailles tôt demain.

J'avais très mal dormi cette nuit-là. Le lendemain matin, je dus fouiller la corbeille à la recherche d'un petit papier tout froissé. Ginny a dû déjà sortir les poubelles, je ne l'ai pas trouvé mais au fond je m'en moquais car ce qui était écrit dessus, je le connaissais par cœur…

A suivre.

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