Chapitre 2 : Un problème d'essorage...
POV Edward Elric
Il en avait encore la tête qui tournait. Et se retrouver ainsi collé à un fatras de chiffon et d'autres mouchoirs lui déplaisait fortement. Lui, ce qu'il voulait, c'était sortir, sortir de cette poche, sortir de cette machine infernale, sortir plus de quelques secondes, quelques minutes, où Anna avait besoin de lui. Il aspirait à la liberté, la vraie liberté !
Et tout à ses rêveries, il se rendit compte que la main d'Anna venait le chercher
« - Oh non ! Maman ? MAMAN !? … Jamais là... Il semblerait que la machine n'ait pas pu t'essorer, petit mouchoir... Eh bien, tant pis ! Je vais te faire sécher dehors ! »
Dehors ? Elle avait dit dehors ? Et, de ce qu'il s'en souvenait, des racontars de vieilles nappes délavées, l'action de ''sécher'' était plutôt longue ! Il aurait donc tout loisir d'observer le monde extérieur !
POV Roy Mustang
Alors qu'il s'acharnait à frotter du plus fort qu'il pouvait sur les serviettes qui se présentaient à lui, Roy se vit d'un seul coup posé, délaissé, lorsque le cri d'Anna retentit à travers la maison. Sa mère quitta en toute hâte la cuisine. L'idée de fuir, enfin, traversa à vive allure l'esprit de Roy. C'était une opportunité comme il n'en avait pas eut depuis longtemps ! Il s'empressa, prit son élan et... … Et tomba sur le sol, près d'un mètre plus bas. Il ressentit une légère douleur dans son coin bas droit, mais rien de grave, il pouvait encore bouger...
Au moment ou il se prépara à reprendre sa route, il entendit les pas d'Anna, qui traversait la cuisine, suivit de sa mère. Il s'immobilisa dès lors qu'elles furent dans son champ de vision. Mais ni l'une ni l'autre ne lui accorda le moindre regard. Entre les mains d'Anna, il y avait quelque chose. Une chose d'une beauté incroyable.
Un mouchoir blanc en dentelle
Une vision d'une douceur intense. Lui, pourtant obsédé uniquement par sa volonté d'être libre, resta coi. Jamais il n'avait imaginé qu'une chose, autre que la liberté, puisse lui paraître si douce. Lui qui avait toujours traité avec une certaine indifférence tous ceux avec qui il avait pu passer une nuit, il venait de trouver un être dont la simple vision suffisait à accélérer les battements de son cœur. Pourtant, il ne se connaissait pas une telle faiblesse. L'amour n'avait jamais été pour lui qu'un passe temps, qui le déviait de son véritable but, s'enfuir.
L'instant où il reprit ses esprits, il était de nouveau entrain d'être frotté contre verres et assiettes, couteaux et fourchettes. De temps en temps, la main le tenant le posait, et alors, il se laissait aller à regarder au dehors, là où le petit mouchoir blanc séchait allègrement. Et chaque fois, il découvrait un détail de plus, qui le fascinait, le rendait plus impatient encore de faire sa rencontre. Il en avait totalement oublié son plan d'évasion.
Lorsque vint le soir, il fut ressorti : Encore de la vaisselle à essuyer. Il y passait ses journées, depuis que le lave-vaisselle de la famille avait rendu l'âme. Et alors qu'il s'efforçait d'effacer au mieux une tâche, il vit Anna sortir, chercher le mouchoir, et le ramener. Elle fit le tour de la cuisine, et passa... Elle passa la porte ! D'un coup, Roy ressentit de nouveau ce besoin de franchir la porte, de voir ce qu'il y avait derrière, de rejoindre l'ange qu'il avait vu ! C'était décidé : Cette nuit, lorsque tout le monde dormirait, il sortirait du tiroir d'une manière ou d'une autre, et il irait rejoindre celui qui avait allumé en lui une flamme nouvelle, la flamme de l'amour. |