-Oh oui, j’ai une très bonne mémoire et j’espère que toi aussi tu en as une bonne car ce que je vais te dire, je ne vais pas le répéter.

 Elle marqua un temps d’arrêt puis reprit.  

-Tout d’abord, le Magenmagot t’a -dans un accès de folie- «confié» en quelque sorte à moi. Et je n’ai aucunement l’intention de me faire marcher sur les pieds. Ce qui veut dire que je ne te permettrai pas de m’insulter ou de me faire quoi que ce soit de désagréable. Si tu ne veux pas aller directement à Azkaban, je te demanderai de bien vouloir te comporter comme toute personne civilisée l’aura fait. Et aussi de te montrer un peu moins froid. Pour ma part tout écart venant de toi sera mentionné dans le rapport que je dois donner à mes supérieurs. Et je te délivrerai un billet d’aller sans retour pour l’hôtel zéro étoile d’Azkaban. Est-ce clair ? 

Drago, subjugué par tant d’autorité, n’osa pas protester ni répondre négativement. 

-Oui.  

-Bien. Sur ce suis moi que je te montre ta chambre. 

Hermione longea le couloir, son hôte sur ses talons. Elle ouvrit une porte sur sa droite et entra dans une chambre très chaleureuse. Elle n’était ni petite ni grande. En son milieu trônait un lit à baldaquin deux places de couleur beige cassé. Une grande armoire occupait un mur. Le sol était recouvert d’un tapis beige. L’ensemble écoeura Drago, lui qui n’aimait que le vert.  

-Voilà ! s’exclama-t-elle. La salle de bain se trouve sur la porte à ta droite. Le repas sera prêt dans une heure au plus tard. Je t’appellerai.  

-Merci, dit-il doucement comme à contre cœur.  

-De rien, répondit-elle. Ma chambre est en face au cas où tu auras besoin de quoi que ce soit. A plus tard.  

-Ouais, c’est ça, casse toi, marmonna-t-il.  

-Qu’est ce que tu dis ?  

-Je disais à tout à l’heure.  

Elle sortit de la chambre, pensive. Comment allait-elle cohabiter avec cet homme insolent ? Réussirait-elle à le mener dans le droit chemin ? Mais ce qui l’intriguait le plus c’était que Malefoy avait accepté son « marché » beaucoup trop facilement. Elle repoussa ses pensées et pénétra dans sa chambre. Elle s’affala sur son lit, se demandant que faire. Hermione se releva brusquement, se rappelant qu’elle avait dit que le repas serait près dans une heure, or elle avait pour habitude de ne pas utiliser la magie quand elle se mettait à faire la cuisine. Elle se changea en vitesse et se rendit dans la cuisine. Elle se mit à la tache avec tant d’ardeur qu’elle n’entendit ni ne vit Drago entrer. Il la contempla en silence. S’apercevant de sa présence, elle releva ses yeux et croisa son regard. Il lui demanda : 

-Pourquoi n’utilises-tu pas la magie ?  

-Ne suis-je pas une sang de bourbe ? répliqua-t-elle non sans ironie. 

-Je suis sérieux, répondit-il. Pourquoi le fais-tu ?  

-Ca me réconforte de savoir que je ne suis pas quelqu'un de complètement inutile qui résout tout d’un simple coup de baguette magique. Mais je ne vois vraiment pas en quoi cela te regarde, dit-elle. 

Drago laissa échapper un soupir puis dit. 

-J’ai beaucoup réfléchi à ce que tu m’as dit tout à l’heure et j’en ai conclu que tu avais raison. Si nous devons cohabiter pendant trois mois, je me dois d’être aimable avec toi et vice-versa.