Chapitre 1

***

Merlin comme il se sentait mal à cet instant.

Poussant son chariot plein de bagages, tant bien que mal.

- Albus, tu es sûr, tu ne veux pas que je pousse le chariot?

- Mais nan, c'est bon rassura le gosse, se parant d'un sourire crispé.

Pour seul réponse, la main rassurante de son père se resserra sur son épaule.

- Allez, allez dépêchez-vous, activa Ginny, quand elle remarqua son mari et son fils cadet à la traine.

- M'man stresse pas Albus, il est déjà a CA de se pisser dessus, se moqua James en pointe du peloton Potter, poussant lui aussi son propre chariot.

- Mais je ne stresse personne, je veux juste ne pas manquer le train.

James leva les yeux au ciel aussitôt.

Sa mère,Ginny Potter ou la sorcière la plus angoissée du Royaume-Uni.

Et elle avait le don de savoir partager son stress. Insupportable à force.

Heureusement qu'elle savait bien cuisiner, soupira James.

Ce dernier jeta un oeil autour de lui, à la recherche d'un camarade, malgré la gare bondée, mais pour le moment, aucun visage familier ne vint à son encontre.

Et ce brouhaha incessant, lui donnait l'impression agaçante de réduire sa vision, allez savoir pourquoi.

- HA! Le Pouddlard express est à quai, se rassura Ginny.

Le fils aîné, se garda bien de rappeler qu'ils avaient une heure d'avance, et poursuivi sa route.

Un peu plus loin derrière lui, Harry et Albus avaient entamés une conversation pour le moins sérieuse.

- Ne t'en fais pas Al', on est toujours très tendu au début les premiers jours, mais on s'y habitue vite!

Albus fixa son père.

- Je n'en doute pas, et puis je sais que, mis à part la guerre, tu y a vécus de bons moments.

Harry ne put contenir son sourire nostalgique.

Oui, c'était bien vrai, il y avait vécu de bon moment, accompagné de Ron et d'Hermione.

Et ce malgré la menace constante qui les cernaient.

Alors, les années que James et Albus allaient y vivre, ne pourraient être que merveilleuse, le danger une fois pour toute écarté.

- James me saoule trop avec cette histoire de répartition, ronchonna le plus jeune.

- N'écoute pas ce qu'il te dis, il cherche à te déstabiliser, tu le connais non? C'est à se demander par quel miracle il a atterrit à Griffondor ce petit con, marmonna le brun.

Albus considéra un instant les propos de son père et exposa, le plus sérieusement du monde.

- Tu sais...Machiavel...il est mort un 22 juin...Et James est né un 22 juin...Je suis sûûûûûr que ce n'est pas un hasard.

Harry rigola de bon coeur, Merlin, ses fils ne changeraient jamais.

James était toujours volontaire, tête brûlé et trop franc pour son propre bien. Tandis qu' Albus restait toujours en retrait, calculant les situations, et pesant ses mots à chaque instant. Plus mature que James dans un sens.

Harry ne doutais pas une seconde de l'identité de la future maison d' Albus.

Le Pouddlard Express, se dessina peu à peu à l'horizon.

Tout de noir et de rouge flamboyant.

Bon et bien voilà, nous y sommes.

Albus hocha vaguement la tête à cette constatation.

Le quai était bondé de petit attroupement familiaux ou amicaux.

Les amis s'enlaçaient, discutaient, rigolaient, les parents quand à eux, tenaient leurs rôles à la perfection, donnaient religieusement leurs dernières recommandations, d'autres pleuraient à chaude larmes, surement des départ de première année.

Harry laissa errer son regard sur la marrée humaine, tentant d'apercevoir un groupuscule roux.

Ron lui ayant donné rendez-vous sur le quai 9 ¾ mais...

- Papa! Papaaa!

Harry redescendit brusquement sur terre, avisant son fils aîné qui s'approchait.

Ce dernier pointa vaguement quelque chose dans son dos et sur un ton conspirateur, demanda:

- Papa c'est lui Malfoy?

Le survivant plissa les yeux, se raccrochant à la direction pointée par son fils.

- Mais nan, plus à gauuuuche, precisa James la mâchoire serrée, et son oeil gauche clignant avec force, dans un souci de discrétion.

Albus roula des yeux devant le bêtise de son grand frère.

Enfin, « bêtise » qui l'intriguait tout de même, pour une fois.

- Oui...c'est lui, murmura le brun.

Il resta planté la, ses deux marmots commençant à jacter avec ferveur, enfin, surtout James.

- Restez- la.

Albus et James s'arrêtèrent de piailler.

- Je reviens tout de suite...Ginny! Fais gaffe au gosses un instant! Prevint t'il.

Cette dernière un peu plus loin, qui s'échinait à cherchait son frère, revint sur ses pas, un rien agacé.

Le Survivant entendit vaguement un « on peut se garder tout seul » outré de James.

Mais pour l'instant, son attention n'était attiré que par une chose, une personne.

Il se fraya un chemin dans la foule, ne quittant pas la chevelure blonde des yeux.

Malfoy, de dos et agenouillé devant son fils, semblait réajusté son uniforme neutre, et noir fournit par Pouddlard. Le tout premier uniforme.

Harry s'arrêta derrière lui, un peu gêné par la situation, qu'il avait lui-même provoqué.

Ses mots restaient obstinément coincé dans sa gorge.

- Papa, y'a un monsieur derrière toi, dit une petite voix qui sortit de suite le grand brun de sa léthargie.

Malfoy se redressa avec élégance et se retourna.

- Potter? S'exclama t'il, ses yeux cernés et sans âmes, ne cachant pas son étonnement.

Et Harry se retrouva comme un con, au pied du mur.

- Euh, bonjour Malfoy, je tenais...à te présenter mes condoléances, murmura le survivant, sincèrement désolé.

Draco grimaça légèrement, son regard ratissant le sol.

Il avait maigri, beaucoup.

Lui qui d'ordinaire était si classe, sa robe paraissait flotter autour de lui.

L'ancien serpentard se contenta d'hocher la tête en guise de remerciement.

Sa main longue et diaphane malaxait nerveusement l'épaule de son rejeton, l'adulte étant beaucoup trop perdu dans ses pensées pour s'en apercevoir.

Le regard émeraude coula sur le petit blond

- Il te ressemble, sourit pudiquement Harry.

Draco regarda son fils, et sourit sans joie, sa main fine remontant doucement vers la chevelure blonde de son descendant.

- Enchanté jeune homme, moi c'est Harry, dit t'il en lui tendant chaleureusement la main.

Le petit hésita quelque instant, puis serra la grande main halée.

- Bonjour, je m'appelle Scorpius Malfoy monsieur.

C'était le portrait craché de son père au même age.

Même petit menton pointu, même petit nez pointu.

En revanche, ses cheveux n'étaient pas retenu par du gel et ses yeux n'exprimait en aucun cas le dédain, juste une peine immense, bien trop difficile à cacher pour un gamin de son age.

L'aristocrate s'abstint de tout commentaire tandis que Harry lâcha doucement la petite main, pour regarder le père dans les yeux.

Il ne savait pas s'il pouvait mais...Il le fit quand même.

Harry tendit la main à son ancienne Nemesis.

Alors Draco hésita comme son fils quelques instants auparavant, mais pour des raisons différentes.

Tentant de détecter la plaisanterie ou la moquerie dans ce geste, mais rien à part la franchise ne brillait dans les yeux du Survivant.

Alors pour la première fois depuis longtemps, il ravala sa fierté es ses principes.

Il serra la main halée avec le plus de conviction possible.

- Harry! Alors!

Les deux anciennes Nemesis regardèrent en directions de l'appelle.

Ginny, entourée de sa marmaille et de celle de son frère, faisant de grand signes à son mari, bien vite suivi par Ron.

- Je dois y aller, murmura Harry renouant le contact visuel avec le blond, leur main se lâchèrent.

Il fit un rapide clin d'oeil a Scorpius, et pressa rapidement l'avant-bras maigre du blond.

- Au plaisir de te revoir Malfoy.

Puis il se détourna en direction de sa famille, écartant grand les bras pour réceptionner Hugo et Rose qui courraient vers lui.

Malfoy le regarda partir et se sentit cruellement insignifiant, à nouveau.

Un regard à son fils lui apprit, qu'il en était de même pour lui.

Et a cette instant il détestait tout ce qu'il représentait.

Il prit doucement son fils dans ses bras, terrorisé par le destin qui s'imposait à eux, s'il n'était pas si stupide, il aurait supplié Potter d'abuser de son influence sur les professeurs de Pouddlard.

Pour protéger son fils des éventuels représailles qu'il risquait de subir.

Sa femme s'en été déjà allé à jamais, il ne voulais pas perdre sa seule raison de vivre, il ne voulait pas que la vie ne les abiment, pas encore.

***

A suivre...