Retour à la maison
Quel ne fut pas son étonnement de voir qu'ils abaissèrent leurs armes. Elle continua à s'approcher d'eux et compta qu'ils étaient au nombre de cinq.
- Bonjour, cela fait plaisir de revoir des humains vivants, dit-elle en souriant.
- Nous aussi, répondit un grand blond qui semblait être le chef.
- Je suis venue prendre du matériel pour la survie. J'ai laissé ouvert pour ceux qui en auraient besoin.
- C'est gentil ! Veux-tu faire partie de notre bande ?
- Non, merci, je dois aller à Torigni, je veux aller retrouver ma famille voir s'il y a des survivants ! Et... s'ils sont morts, je les enterrerais et ensuite, je partirais dans l'Orne voir si d'autres membres de ma famille éloignée pourraient être vivants.
- Grand Projet ! Nous autres, à part Olivier, nous savons qu'ils sont tous morts.
- Oh ! Réponds-t'elle sans savoir quoi répondre.
- Tu t'en vas, maintenant ?
- Oui, j'ai trop traîné et je veux savoir !
- Ok, et bien bonne chance à toi !
- Merci à vous aussi !
- Attends, on va t'aider à charger tes affaires !
Avec diligence, ils l'aidèrent à monter ses "achats" dans la voiture. Elle leur serra les mains, les remercia et prit la route.
Sa voiture n'avait pas un réservoir trop grand mais elle savait pouvoir aller jusqu'à la maison de ses parents. La route qui ne faisait que vingt kilomètres ne lui avait jamais parue aussi longue. Arrivée, à la barrière, elle l'ouvrit en grand et vit les voitures de ses parents, ainsi que celle de son frère et de sa sœur.
Elle entra doucement après avoir refermé derrière elle. Elle se gara et laissa sortir la chienne qui se mit à courir comme une folle à la recherche des deux chiens de ses parents. Lentement, avec crainte, elle entra dans la maison. Une odeur pestilentielle envahit son nez et la fit ressortir en catastrophe. Les larmes aux yeux d'appréhension, elle sélectionna le masque anti-polluants qu'elle avait prit dans le magasin. Elle repartit dans la maison plus qu'inquiète !
Il n'y avait dans la cuisine que le cadavre des chiens de ses parents. Elle n'ignorait pas qu'environ quarante pour cent des chiens mourraient aussi par cette maladie. Elle monta dans les chambres. Et ses larmes coulèrent à flot, elle venait de trouver les corps de sa sœur et de son copain, ainsi que ceux de son frère et sa petite amie. Elle ressortit aussi sec et redescendit. Elle visita la seule chambre du rez-de chaussée, celle de sa grand-mère qui était elle aussi décédée. Inquiète, de ne pas voir les corps de ses parents, elle alla néanmoins dans le séjour pour les y trouver le cas échéant. Et ce fut le cas, ils étaient tous les deux dans le canapé, enlacés.
Elle courut à l'extérieur, effondrée. Toute sa famille avait succombé au virus et leur putréfaction était très avancée... Il allait falloir pourtant qu'elle les enterre. Pendant plus d'une heure, elle pleura, vomit et hurla son chagrin. Ses parents étaient morts, son frère, sa sœur et sa grand-mère étaient morts. Elle était seule, horriblement seule. |