Stellane
Auteur : haniPyanfar
Déclaration: La plupart des personnages de cette histoire appartiennent à Madame Joanne K. Rowling. Je la remercie d'avoir bien voulu me les prêter pour quelque temps, même si c'est à l'insu de son plein gré. Je promets d'en faire bon usage et de les rendre ensuite en bon état de marche.
Stellane et quelques autres sont à moi. Ils sont comme ces inconnus qui se glissent parmi les célébrités et brillent par ricochet de leur éclat. J'espère que vous les aimerez et que vous suivrez leurs aventures avec intérêt.
Les reviews sont les bienvenues. Un grand merci à toutes celles qui m'en ont envoyées pour la première partie.
Personnages principaux: Stellane, l'enfant à demi Vélane, Draco Malfoy et Harry Potter. Vous l'avez compris, ceci est un Drarry, on ne se refait pas.
Classificationévoluant de K+ au début à T par la suite. Je préviendrai au moment du changement de catégorie.
Résumé: Stellane, l'enfant hybride, mi humaine, mi Vélane, est le lien entre Draco Malfoy, disparu sans laisser de traces, et Harry Potter, son parrain, devenu par conséquent son tuteur. Comment, quand, où, pourquoi ? Bonnes questions. Lisez, vous aurez les réponses.
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Deuxième partie: Stellane et Harry Potter
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7- Les soucis de Harry Potter.
31 Janvier 2007. Ministère de la Magie, niveau des Aurors.
Harry fixait d'un œil morne l'épais dossier posé devant lui sur son bureau. Trois ans et demi d'enquête sur la disparition de Malfoy ! Et rien ! Pas la moindre trace ! La dernière piste qui menait en Afrique du Sud se révélait fausse. Pourtant elle semblait sérieuse : un sorcier de 25 ans environ, blond, installé à Durban depuis quelques années, portant au bras le dessin d'une tête de mort avec un serpent sortant de sa bouche.
Mais il s'agissait en fait d'un jeune Afrikaner qui avait cru malin de se faire tatouer la Marque des Ténèbres qu'il avait vue dans un livre d'Histoire de la Magie. Il trouvait ça " gothique " ! Il ne connaissait rien de la guerre qui avait endeuillé l'Angleterre neuf ans auparavant. Harry se demandait s'il était bon que l'oubli vienne si vite. Enfin c'était dans un pays lointain, les sombres événements n'y faisaient sans doute pas la Une des journaux à l'époque.
Il y avait eu d'autres pistes, en Irlande, en France, en Australie même. Mais elles ne menaient à rien et Harry était le seul à avoir encore un peu d'espoir. Le seul avec Stellane. La fillette croyait dur comme fer à la survie et au retour prochain de son père depuis le rêve qu'elle avait fait trois mois après sa disparition.
Cette période avait été difficile pour elle. Le changement de vie avait été radical. Plus de papa attentif et tendre. Plus de Maisonnée pour l'entourer et la gâter. Plus de Château dans un parc à la campagne. Juste un jeune homme qui essayait de se montrer à la hauteur mais qui manquait totalement d'expérience.
Et Mimsy.
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Heureusement, il y avait eu Mimsy !
Avant sa libération, l'elfe avait été esclave chez un sorcier qui avait six enfants dont cinq insupportables garçons, méchants comme leur père. C'étaient eux qui lui avaient brûlé les bras parce qu'elle ne répondait pas assez vite à leurs multiples exigences. Le plus grand l'avait un jour poussée dans les escaliers et sa jambe brisée ne s'était jamais bien remise.
La dernière-née était une petite fille plus terrible encore que ses grands frères. Dès son plus jeune âge, elle avait imposé sa loi à toute la famille. Les garçons filaient doux devant elle. Chose curieuse, elle aimait Mimsy et l'avait prise sous sa protection. Le jour où les elfes de maison devaient être libérés grâce aux nouvelles lois, c'était elle qui avait donné à la pauvre esclave un bonnet et une écharpe pour qu'elle échappe à son triste sort.
Mimsy avait fui la maison de ses mauvais Maîtres. Mais ensuite, à cause de ses blessures, elle ne trouvait pas de travail. Potter l'avait découverte dans la rue, pauvre petite chose à la dérive, et l'avait aussitôt engagée à son service. Le vieux Kreatur avait besoin d'aide. La petite elfe lui était éperdument reconnaissante et se serait jetée au feu pour lui. Elle reporta toute son affection sur Stellane.
Elle s'en occupait patiemment le jour et dormait la nuit sur un coussin, près de son lit. La fillette faisait des cauchemars et se réveillait en criant et en pleurant. Mimsy la berçait et la calmait en lui racontant des histoires.
Et puis une nuit, Stellane eut une vision, ce que tous prirent pour un simple rêve, mais que l'enfant, malgré son jeune âge, reçut comme une certitude absolue.
Elle sauta de son lit et se précipita vers la chambre de Harry qui avait justement invité sa nouvelle conquête à passer la nuit avec lui. Suivie de Mimsy qui ne parvenait pas à la rattraper, la petite entra sans frapper et se mit à crier ;
" Harry ! Harry ! J'ai vu mon papa ! "
Réveillé en sursaut, le jeune homme leva la tête et d'un clic alluma une veilleuse. Stellane grimpa au pied de son lit en répétant d'un air ravi :
" Je l'ai vu Harry. C'est lui ! Il est vivant !
-Tu as rêvé chérie. Recouche-toi et dors.
-Qu'est-ce qu'elle veut, ta gamine ? fit une voix enrouée à côté de Harry.
-Rien. Dors. Mimsy, emmène Stellane et recouche-là. Elle a encore fait un cauchemar.
-Mais Harry, je te dis que j'ai vu mon papa ! En vrai, pas en rêve !
-Et où l'as-tu vu ? Qu'est-ce qu'il faisait ?
-Il était dans un lit tout blanc. Il dormait.
-On en parlera demain si tu veux. Maintenant il est tard. Il faut dormir.
-C'est ça, reprit la voix enrouée. Laisse-nous tranquilles ! A-t-on idée de déranger ainsi les gens !
-Il dort je te dis ! C'est lui, je suis sûre ! Il est si beau !
-Hé bien retourne te coucher. Peut-être que tu le verras encore.
-Tu crois ? Alors viens Mimsy ! On s'en va ! Bonne nuit Harry. Bonne nuit Madame.
-C'est ça ! Bon débarras ! ... Dis donc, si on en profitait pour ... "
Harry s'était juré de ne plus jamais ramener ses conquêtes à la maison et il avait tenu parole. Il allait chez elles ou il les emmenait à l'hôtel. Tout le monde savait qu'il était volage. Les coups d'un soir, il connaissait. Depuis sa rupture avec Ginny, il ne s'attachait plus à personne. Sa liaison la plus longue avait duré deux mois. Et encore ! C'était parce que Susan Bones était une chic fille et qu'il ne voulait pas la blesser en l'abandonnant trop vite !
Celle qu'il avait ramené ce soir-là était stagiaire dans son service. Une belle blonde un peu grassouillette qui s'était littéralement jetée à son cou. On ne refuse pas une occasion comme celle-là ! On peut avoir le cœur brisé mais le sexe toujours au garde-à-vous ! Harry était heureux comme ça et ne demandait pas plus à la vie. Son travail comptait avant tout et le reste n'était que de la bagatelle. Jusqu'à l'arrivée de Stellane.
Le lendemain, après le départ de la fille, il avait retrouvé la petite dans la cuisine. Elle avait reparlé de son rêve, de sa " vision ".
" C'était mon papa. Il était si beau ! Ses cheveux étaient tout autour de sa tête sur un oreiller. Ses yeux étaient fermés. Il respirait tout doucement. Il dormait dans un lit blanc ... Harry, tu dis toujours qu'il est en voyage. Tu crois qu'il est arrivé quelque part maintenant ?
Le jeune homme ne savait pas quoi faire. Il avait pris l"enfant sur ses genoux et avait murmuré :
-Je ne sais pas. Nous aurons peut-être de ses nouvelles. "
Mais c'était toujours le mystère. L'heureuse conséquence fut que Stellane parut trouver un certain apaisement. Ses cauchemars cessèrent. Elle ne se transforma plus en Vélane Primaire, ce qui lui était arrivé plusieurs fois les premiers temps. Et puis Mimsy eut la bonne idée de lui faire évoquer des souvenirs de sa petite enfance avec son père.
Le soir, avant de s'endormir, Stellane lui racontait des petits détails, des faits et gestes, des paroles qui l'avaient marquée. Elle avait une très bonne mémoire.
"Mon papa m'a montré plein d'animaux sur un livre. Il m'a dit leur nom en anglais. Je dois parler en anglais avec lui. J'aime bien ...
"Mon papa m'emmène toujours avec lui quand il va au village. Les gens sont gentils. Ils me disent tous bonjour ...
"Mon papa m'a soignée quand j'ai toussé toute la nuit. J'aime pas être malade ...
"Mon papa reste toujours avec moi quand mes tantes Vélanes viennent me voir. Je les aime bien mais je préfère mon papa ...
Mimsy ne s'étonna pas quand Stellane évoqua trois souvenirs en particulier. Pourtant, la petite n'aurait pas dû les connaître puisqu'ils appartenaient à la jeunesse de son père. Un soir, juste avant de s'endormir, elle murmura :
"Tu le savais, Mimsy, que les papas, ils ont aussi été petits ? Mon papa, quand il était enfant, il était déjà beau, mais son nez était un peu pointu. Il s'asseyait sur les genoux de sa maman, la dame qu'on a vue au Manoir, mais plus jeune. Il respirait dans son cou. Il trouvait qu'elle sentait bon ...
Un autre jour, elle avait raconté :
"La première fois que mon papa a eu une baguette magique, il a été dans le parc du Manoir et il a jeté un sortilège sur les oiseaux blancs de son papa à lui. Des pans ... paons ... qui lui criaient toujours dessus. Mon papa ne les aimait pas. Il les a empêchés de déplier leurs grandes plumes pendant une semaine ! C'était un farceur mon papa !
Et une autre fois encore :
"Quand il était à l'école, mon papa dormait dans une grande chambre ronde avec d'autres garçons. Il fallait descendre des escaliers et parler à un portrait pour y entrer. C'était sa deuxième Maison, en plus du Manoir. Il y avait un grand serpent peint au-dessus de la porte. Mon papa aime bien les serpents. Moi aussi. Je les trouve beaux avec leurs écailles. Et tu sais quoi ? Harry était dans la même école que mon papa mais pas dans la même Maison. Ils se disputaient tout le temps, c'est bête hein ?
L'elfe trouvait ça normal. Elle adorait Stellane et faisait tout pour lui rendre la vie agréable. Elle la gâtait un peu trop et l'enfant aurait pu devenir tyrannique. Mais son influence était contrebalancée par celle de Fleur, l'épouse d'ascendance vélaa de Bill Weasley. Harry lui avait demandé son aide pour l'éducation de sa pupille.
La jeune femme avait pris son rôle au sérieux. Sa fille Victoire avait le même âge que Stellane. Deux fois par semaine, elles venaient ensemble passer l'après-midi chez Harry. Les deux fillettes jouaient, chantaient, se racontaient des histoires. Elles se disputaient parfois, se réconciliaient autour d'un gâteau ou d'une friandise, apprenaient ainsi à vivre comme des sœurs et faisaient l'expérience de la vie de famille.
Fleur représentait l'autorité parentale car contrairement à Mimsy, elle ne laissait pas les petites faire n'importe quoi. Elle leur enseignait les limites à ne pas franchir. Même si le soir, Stellane se plaignait auprès de Harry de sa " sévérité ", elle appréciait inconsciemment la présence rassurante et apaisante de la jeune femme. Le charme vélaa y était aussi pour quelque chose.
L'image masculine était entièrement occupée pour Stellane par le souvenir de son père. Jamais Harry n'avait essayé de s'y superposer. Il se considérait, et elle le considérait, comme un protecteur, un ami, une sorte de grand frère en qui on pouvait avoir toute confiance. Elle l'aimait bien mais tout son amour allait vers son papa disparu dont elle attendait le retour avec patience et ferveur.
Dans le coffret des sœurs Black, qu'il avait ouvert pour consulter des papiers officiels, Harry avait trouvé une petite photographie magique de Draco. Il l'avait fait agrandir et elle trônait dans un cadre sur la table de chevet de Stellane. Le jeune homme devait avoir dix-sept ans, il souriait et faisait de la main un petit signe désinvolte. La petite l'embrassait tous les soirs. Elle n'avait jamais perdu espoir.
D'autres connaissances de Harry entouraient Stellane d'affection. Luna et son rat la faisaient rêver. La jeune fille avait toujours d'étranges histoires à raconter. Les Weasley venaient régulièrement en visite. Hermione avait accouché d'une fille, Rose. Elle fascinait Stellane et c'était réciproque. L'enfant cessait de pleurer dès que la fillette s'approchait d'elle, elle la fixait de ses gros yeux bleus et émettait des petits bruits de plaisir.
Hannah, Seamus, Justin et Neville faisaient un saut de temps en temps. Ils étaient fous de Stellane et lui apportaient des " surprises ". Même Parvati et Susan venaient la voir car elles étaient restés amies avec Harry après leur séparation. Elles savaient que le jeune homme ne s'attachait à personne. Toutes en voulaient à Ginny de sa défection. Même les parents Weasley lui donnaient tort. Heureusement qu'elle était partie à l'étranger !
Pourtant ce n'était pas tout à fait la faute de la jeune rousse. Elle aimait Harry comme on aime à seize ans et qu'on n'a aucune autre expérience à l'exception de quelques flirts. Elle voulait du romantisme, de la passion exclusive, des baisers brûlants et des caresses hardies.
Harry était assez réservé, plutôt timide. Il n'osait pas montrer son amour pour Ginny en public. Il était gêné par ses manifestations enflammées, pour lui plutôt embarrassantes. Il avait perdu ses parents trop jeunes et ce n'étaient pas les Dursley qui auraient pu lui montrer comment se comportaient deux personnes amoureuses ! Pourtant il aimait vraiment la jeune sœur de Ron, il la chérissait de tout son cœur et ne voyait son avenir qu'avec elle.
Et puis il y avait eu l'irruption brutale de Blaise Zabini dans leur couple. Le beau Blaise, le magnifique métis qui, lui, savait plaire aux femmes, qui les fascinait de son regard et les enchantait de ses belles paroles. Ça avait été pour lui un jeu d'enfant de tourner la tête à Ginny. Il répondait à toutes ses attentes, bien mieux que Harry.
Jusqu'au jour où il s'était lui-même pris au jeu. La rousse volcanique séduisait le Serpentard et l'attachait définitivement à ses basques. Un mois avant son mariage avec Harry, elle s'enfuyait aux États-Unis avec son amant, en laissant juste un petit mot sans le moindre repentir sous sa bague de fiançailles.
Un coup terrible pour le jeune sorcier ! Il traversa une période douloureuse et en sortit changé. Désormais, il ne ferait plus confiance aux femmes. Il baiserait, il n'aimerait plus. Il avait mis cette règle en pratique. Tout le monde était au courant. Les filles qui essayaient de se l'attacher déchantaient vite. C'était ainsi. Il était Harry Potter, inconstant et volage, célibataire endurci ...
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... et Harry Potter, l'Auror, qui rangeait dans un tiroir de son bureau un gros dossier inutile portant le nom de Draco Malfoy. Il prit ensuite un message en provenance de Bulgarie pour le relire. Le Comte Borodisov lui annonçait le décès de la Première, celle qui depuis une dizaine d'années régnait sur le peuple Vélaa. Elle n'avait que trente-sept ans mais elle avait épuisé son capital d'énergie.
Comme toutes les Vélanes en fin de vie, elle était restée allongée pendant trois jours sur un lit de mousse, perdant peu à peu ses forces et son aura de séduction. Puis elle s'était éteinte comme la flamme d'une bougie. Le soir même, quatre Vélaa avaient porté son corps dans leur caverne d'origine et l'avait déposé sur une sorte d'autel. En une semaine, il disparaîtrait, ne laissant sur la longue pierre qu'une trace de poussière blanche.
Dès la fin des sept jours de deuil, des élections seraient organisées pour choisir une nouvelle Première. C'était la prérogative des Vélaa mâles. Leur vote désignait celle qui commanderait à tout le peuple Vélaa jusqu'à sa mort. Ils lui devaient une obéissance absolue. Ils étaient donc prudents et avisés dans leur choix. C'était leur unique devoir en plus de leur mission envers la Nature.
D'ordinaire, ils étaient responsables des eaux dormantes et courantes, des mares, des lacs, des ruisseaux et surtout des sources. Leur rôle était de les protéger, de les purifier en cas de besoin, de veiller au bon développement de la flore et de la faune aquatiques. Car les Vélaa avaient une grande utilité dans la Nature. Dans leur Forêt magique bien sûr mais aussi dans tous les espaces verts de Bulgarie et des pays voisins.
Nul ne les voyait jamais mais ils étaient là et veillaient sur la principale richesse de la planète terre : l'eau. Ils ne pouvaient plus rien pour le Danube, très pollué, et ils en étaient désolés. Ils essayaient de préserver le reste des pesticides et des rejets chimiques de l'industrie. Ils plantaient partout des herbes purificatrices qui absorbaient et digéraient les poisons. Et dire que quelquefois les humains les arrachaient en croyant qu'elles étaient nuisibles !
Les Vélanes, elles, consacraient leur temps à toutes les plantes terrestres, depuis les lichens des rochers jusqu'aux arbres majestueux des forêts. Elles veillaient sur eux, les débarrassaient de leurs parasites, soignaient leurs branches et leurs racines, surveillaient les floraisons et plantaient les graines aux meilleurs endroits pour la reproduction. Elles protégeaient les oiseaux et les insectes utiles. Sans elles, la Nature aurait dégénéré et se serait flétrie sans recours.
Le Peuple Vélaa avait une fonction importante, indispensable même pour la survie de la planète ! Et pourtant la plupart des humains l'ignoraient !
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" ... La nouvelle Première est plus accommodante que l'ancienne, écrivait le Comte. Elle a abandonné l'idée de faire venir Stellane Malfoy Vîîla dans la Forêt Magique pour y vivre en Vélane. Mais je peux déjà vous annoncer sa venue avec une délégation pour le prochain anniversaire de l'enfant. Elle aura sept ans, c'est pour le peuple Vélaa l'âge de raison. Elle sera considérée comme une adolescente, même si c'est un peu tôt pour une humaine. Elle deviendra adulte et majeure à quatorze ans. Il ne faut pas oublier que les Vélanes meurent jeunes par rapport à nous, humains. Enfin, elle n'est qu'à demi Vélane. Mais cela vous a sans doute posé quelques problèmes ... "
Oh oui ! Il y en avait eu, des problèmes ! Et Harry avait quelquefois maudit Malfoy de lui avoir collé sur les épaules ce lourd fardeau ! Mais c'était en même temps un si beau cadeau que, passés les moments de doute ou de colère, le jeune homme adressait à son ex-ennemi absent des bouffées de reconnaissance. Stellane remplissait sa vie de sa présence, de ses rires, de sa spontanéité. Harry l'aimait comme sa fille et rien ne lui paraissait insurmontable quand il s'agissait d'elle.
Il y avait eu le problème des visites. L'ancienne Première avait exigé qu'un dimanche sur sept, deux Vélanes viennent chez Harry pour enseigner à l'enfant la langue, les chants, les coutumes et tout le savoir de son peuple. Il avait fallu trouver un moyen de transport. Les Ministères anglais et bulgare s'étaient mis d'accord pour activer ces jours-là un portoloin spécial réglé à la seconde près.
Car les deux Vélanes atterrissaient juste devant la Maison de Harry, dans le petit square Grimmauld où aucun Moldu ne devait être présent. Surtout pas un homme ! Aucun sorcier non plus bien sûr ! Et Harry allait ce jour-là très tôt à son travail ou en visite chez des amis et ne revenait que très tard le soir. Seul Kreatur résistait au charme vélaa.
La plupart du temps, c'était Fleur qui accueillait les visiteuses. Quelquefois Hermione. Une fois Luna mais son rat avait fait peur à l'une des Vélanes qui s'était transformée et avait froissé une de ses ailes en volant trop près du plafond. " Comment calmer une Vélane Primaire blessée? " s'était lamenté Harry après coup ! Elle avait jeté partout des poignées de flammes et mis le feu aux rideaux. Heureusement, Luna avait pu l'éteindre d'un Aquamanti !
Mais Stellane aimait ces visites. Elle apprenait tant de choses ! Dès qu'elle fut en âge de comprendre, les Vélanes lui enseignèrent les noms et les vertus des plantes puisque c'était leur fonction principale dans la vie. Elles lui racontaient aussi les légendes vélaa, elles chantaient beaucoup et quand Stellane eut cinq ans, elles lui apprirent à danser. La fillette adorait ça. Fleur aussi d'ailleurs, ainsi que Mimsy. La journée passait vite.
Les visiteuses apportaient toujours de la nourriture typiquement vélaa. Elles étaient végétariennes mais ajoutaient des petits poissons et des œufs à leur régime de légumes mijotés, de salades et de fruits frais. Elles faisaient aussi des pains parfumés et des gâteaux délicieux. La seule chose qu'elles rejetaient avec dégoût, c'était la viande provenant des animaux à sang chaud. Elles ne buvaient aucune boisson fermentée sauf les jours de Matrimoniales.
Tard le soir, la petite racontait sa journée à Harry. Elle était encore tout imprégnée du charme vélaa et c'était pour le jeune sorcier un enchantement.
Quand Stellane eut six ans se posa le problème de l'école. Le Ministère avait institué un enseignement destiné aux enfants de familles sorcières qui ne pouvaient pas fréquenter l'école moldue et dont les parents travaillaient tous les deux.
Lire, écrire, compter, parler correctement, c'étaient les bases du savoir universel. S'y ajoutaient pour les enfants sorciers la connaissance des règles et des limites de la magie, les précautions à prendre face aux sortilèges, les gestes à ne pas faire, les mots à ne pas dire, les objets à ne pas toucher. Et en particulier comment résister à l'attirance qu'éprouvait chaque enfant pour le balai ou la baguette magique de ses parents !
Après la bataille, Harry avait acheté une baguette neuve. L'autre, l'ancienne baguette de Draco Malfoy, avait vu trop d'horreurs, il l'avait remisée dans son coffre à Gringott. Bien entendu, Stellane avait tenté quelques expériences qui n'avaient pas toutes réussi. En particulier le jour où elle avait voulu faire apparaître un bouquet de fleurs et où elle ne parvenait pas à stopper l'apparition des roses, tulipes et autres orchidées ! Il y en avait partout ! Enfin elle était Vélane ! Cela faisait partie de ses dons.
Mais ce qui préoccupa surtout Harry avant la rentrée, ce fut l'aura de séduction de Stellane. L'école était mixte. Le jeune homme craignait que les garçons ne succombent au charme vélaa et que par conséquent, les filles ne soient envieuses ou jalouses. Les visiteuses avaient commencé à montrer à la fillette comment " jouer " avec ses yeux pour séduire. Mais elles ne lui avaient pas expliqué comment NE PAS séduire, comment se comporter comme une petite fille " normale ".
Harry savait que les enfants ont besoin de se frotter aux autres pour apprendre à vivre en société. Stellane devait aller à l'école. Mais ...
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Ce fut alors que la solution apparut toute seule. Cet été-là, Gabrielle Delacour, la fantasque petite sœur de Fleur, débarqua à Londres. Son héritage vélaa concernant la Nature était fort. Elle voulait devenir botaniste astrologue. Elle avait découvert une astrologie très ancienne qui liait les êtres humains à un arbre précis selon le jour de leur naissance. Une école privée située dans la banlieue sorcière de Londres proposait des cours sur ce thème et comme sa sœur Fleur, Gabrielle parlait anglais, avec une délicieuse pointe d'accent français.
La jeune fille - elle avait maintenant dix-huit ans et sortait de Beauxbâtons - s'était inscrite dans cette école pour un cycle d'un trimestre et pleine d'enthousiasme, elle voulait poursuivre en même temps ses études à l'Université, section flore magique, et même faire des stages dans des pépinières moldues ! Elle ne doutait de rien. Elle cherchait une chambre d'étudiante à Londres.
Elle trouva ... Square Grimmauld ! Aucun souci à se faire côté cœur. En souvenir de la Coupe de Feu, Gabrielle voyait en Harry le grand frère qui l'avait sauvée des sirènes lors de la deuxième épreuve. Et le jeune homme n'avait certes pas l'intention de lui faire la cour ! Il la considérait toujours comme une enfant, une petite cousine lointaine.
De toute façon, la jeune fille avait une particularité connue seulement de sa famille. Ses hormones féminines ne fonctionnaient que les jours juste avant et juste après la pleine lune. C'était encore une partie de son héritage. Contrairement à Fleur qui était avant tout humaine, Gabrielle se rapprochait plus des Vélanes. Elle aurait d'ailleurs souhaité passer quelque temps dans la Forêt Magique, elle l'avait demandé à plusieurs reprises par lettre à la Première mais celle-ci avait toujours refusé avec mépris.
Elle devint la compagne idéale, le mentor de Stellane. C'était une sorcière accomplie, on pouvait lui faire confiance. Elle entreprit de transformer une enfant bien élevée mais assez ignorante de la vie en une gamine à l'esprit plus moderne. Il y eut plusieurs après-midi shopping sur le Chemin de Traverse. D'abord, les fringues ! Finies les jupes plissées et les chaussures vernies ! Place aux jeans, aux tee-shirts et aux baskets pour la semaine et aux jolies robes pour les dimanches et fêtes !
Ensuite, la coiffure ! Stellane avait des cheveux mi-longs, blond très pâle, épais et soyeux. Il fallait garder la frange pour voiler l'étoile de son front, sans pourtant la cacher comme si c'était une tare. Mais le reste se prêtait à de multiples arrangements et Gabrielle était habile et inventive. La petite trouvait même parfois que ces séances d' "embellissement " duraient trop longtemps mais elle admirait ensuite le résultat avec plaisir. C'était bon de s'amuser entre filles !
Pareil pour les loisirs ! La danse vélaa, c'était bien mais la dance floor sorcière, c'était pas mal non plus ! Quelques posters de chanteurs dans la chambre d'enfant, une poupée plus sexy que celle donnée par Mimsy ... Stellane s'épanouit en quelques semaines sans pour autant devenir une pré-adolescente difficile et rebelle. Et Harry fut ravi de cette évolution.
Mieux encore, Gabrielle apprit à la petite à se servir de ses dons à bon escient. Elle lui enseigna la position des yeux, la direction du regard, le plissement des paupières, le mouvement des cils, tout ce qui faisait qu'une Vélane enflammait les cœurs ou au contraire éteignait son charme trop envahissant. Si bien que Stellane put entrer à l'école en sachant - presque - contrôler sa séduction innée.
Tout se passa plutôt bien. Mimsy l'emmenait en cours en transplanant d'un " plop" avec elle et allait la rechercher ensuite. Gabrielle l'aidait pour les devoirs et les leçons. Ses camarades l'avaient acceptée sans problème, filles comme garçons. Il y eut juste quelques anicroches sans gravité. Harry fut convoqué deux ou trois fois par le directeur pour des bêtises. Encore un souci de plus pour le pauvre sorcier célibataire et pourtant chargé d'enfant ! Mais dans le fond de lui-même, ça le faisait doucement rigoler !
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C'était une bonne diversion quand il fallait faire face à d'autres problèmes. Celui posé par Madame Malfoy en particulier. Harry était tombé des nues quand il avait appris par un courrier de Sainte Mangouste que son ex ennemi l'avait désigné comme tuteur au cas où il lui arriverait malheur. Passe pour sa fille mais pour sa mère ! Et d'abord, l'accepterait-elle ? Son évocation ne risquait-elle pas de déclencher une crise ?
Harry avait envoyé Kreatur en éclaireur. Le vieil elfe s'était entretenu avec Poky puis il avait prononcé - par un hasard volontaire - le nom de Harry Potter. La réaction de Madame Malfoy avait été assez violente. Il avait fallu lui donner une pilule bleue pour la calmer. Donc, pas question pour le jeune sorcier de se présenter au Manoir. Il dut régler les problèmes par l'intermédiaire des elfes.
Kreatur allait tous les jours aux nouvelles. Il ne demandait que ça, il avait toujours préféré la famille Black à son Maître Harry Potter. Il rapporta les papiers officiels d'enregistrement de Stellane, la convocation de la psychomage Fickness pour le séjour de Narcissa à l'annexe de l'hôpital et tout le courrier concernant les affaires des Malfoy, mère et fils.
Car Harry avait découvert le dernier traquenard laissé derrière lui par son ex-ennemi. Il était l'administrateur des biens de Draco Malfoy que les gobelins considéraient comme mort ! Mais la coupe était pleine ! Harry refusa cet honneur et la somme déposée sur le compte resta en l'état, rapportant bon an mal an des intérêts qui grossissaient le capital.
C'était l'héritage de Stellane. Harry n'avait pas l'intention d'y toucher. Il était largement assez riche pour assumer toutes les dépenses concernant sa pupille. Mais il tenait un agenda très détaillé au cas où, à son retour - problématique - Draco Malfoy lui demanderait des comptes. L'idée lui était venue quand il avait eu affaire à Hamish Pritchard.
Poky avait parlé à Kreatur des magouilles du cousin, des ventes d'objets soi-disant pour couvrir les dépenses du Manoir. Une enquête des Aurors au Ministère avait vite révélé la face cachée du petit employé au courrier, son côté obscur de joueur de poker invétéré, ses activités louches, pas vraiment malhonnêtes puisqu'il essayait de rembourser ses emprunts mais limite quand même.
La fameuse parure or et diamants avait été mise en gages. Le camée, lui, avait été vendu et ne fut jamais retrouvé. Pritchard ne fut pas envoyé à Azkaban, ça n'aurait servi à rien pour l'apurement de ses dettes. Mais tous les mois, une partie de son salaire était confisqué, il devait suivre un traitement contre l'addiction et il était étroitement surveillé.
Cela faisait trois ans qu'il se tenait à carreau. Il avait même trouvé l'amour, enfin la stabilité, auprès d'une demoiselle d'un certain âge qui trouvait romantique d'avoir une relation avec un homme à la réputation sulfureuse. Un rien fait rêver les vieilles filles ! Pritchard jouait aux dominos, au scrabble sorcier ou au bridge avec les amies de son amoureuse en essayant de ne pas tricher.
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Il y avait eu tout de même de bonnes nouvelles dans la vie de Narcissa Malfoy. Après son séjour à l'annexe, qui malheureusement n'avait pas apporté d'amélioration, elle avait retrouvé une sorte de vie sociale. Et c'était encore l’œuvre de Kreatur. Le vieil elfe avait fait appel à la FEMS, la Fraternité des Elfes de la Maison Serpentard, une association secrète qui regroupait les petits êtres magiques fidèles aux anciens principes de supériorité des Sangs Purs. C'était interdit mais ça existait quand même.
Les serviteurs des familles Flint, Crabbe, Bulstrode et Baddock avaient été contactés. Ils avaient alerté leurs Maîtresses respectives en précisant l'état de santé de Madame Malfoy. Une chaîne de solidarité s'était constituée. La guerre était loin, on pouvait à nouveau se réunir entre amies sans être soupçonnées de complot.
On trouva le thème du rapprochement, ce fut " les ouvrages de ces dames ". Georgina Crabbe vint la première. Elle avait entendu parler par son elfe, dit-elle, de la dentelle fabriquée par son ancienne amie Narcissa. Elle-même faisait des napperons, des cols et des mantilles au crochet, avec des écheveaux de coton mercerisé. Un travail délicat qui demandait patience et concentration. Elles comparèrent leurs techniques.
Elles papotèrent puis vinrent d'autres compagnes, Clélia Flint et ses tapisseries au petit point, Gustine Baddock qui créait des patchworks très décoratifs, Adèlix Bulstode et ses broderies d'oiseaux à l'aiguille sur soie. Enfin, elles avaient la tâche plus facile que leur amie car elles ajoutaient de-ci de-là des touches de magie dans leur ouvrage. Elles évitaient ainsi les erreurs et ne perdaient pas de temps à les réparer. Mais Narcissa, sereine et souriante, croisait ses fils à la moldue et s'en trouvait bien.
Comme elle ne pouvait se déplacer, les réunions se faisaient au Manoir, tous les jeudis après-midi. C'était " l'ouvroir de ces dames " ! Les elfes préparaient le thé et les petites douceurs. On travaillait, on riait, on clabaudait un peu sur les uns ou les autres sous le sceau du secret. Mais jamais on n'évoquait les années noires. C'était un sujet tabou. Pour toutes ces dames, Lucius et son fils étaient retenus par leur métier au Ministère, on n'en parlait pas.
Les années avaient passé. Il y avait eu plusieurs séjours à l'annexe de Sainte Mangouste. Les médicomages avaient étudié le cas de Narcissa à fond, Teckla Fickness en avait conclu que seul un choc émotionnel intense pourrait tirer la malade de son monde à part mais elle ne savait pas lequel. Si on exceptait son constant décalage avec la réalité, Narcissa semblait en bonne santé et heureuse. Son fils aurait été content de son évolution, pensait Harry.
Il suivait de loin la vie de la grand-mère de Stellane. Kreatur se faisait un plaisir de leur raconter ce qui se passait au Manoir. La petite n'avait pas demandé à y retourner. Elle attendait pour cela le retour de Draco auquel elle croyait toujours avec la même foi. Elle se disait que si son père était mort, elle le saurait dans son cœur et dans sa tête. Parce que l'étoile de son front le lui aurait dit. Elle était inébranlable sur la question.
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Le printemps 2007 était arrivé, il reverdissait un peu la pelouse desséchée du square Grimmauld. On commençait à préparer le septième anniversaire de Stellane avec son cortège de célébrations diverses, en particulier la venue de la nouvelle Vélane Première. On parlait menu, cadeaux, toilettes, protocole. Tout allait donc pour le mieux quand tout à coup, au milieu du mois d'avril, le samedi avant la venue habituelle des deux Vélanes, il y eut un incident.
En revenant de son travail, Harry découvrit, installés au milieu du square, deux étranges véhicules stationnant juste devant les numéros onze et treize de sa rue. La Maison Black au numéro douze était invisible, on ne voyait que les immeubles moldus voisins. Il y avait pourtant des sortilèges qui repoussaient les passants et les curieux.
De loin, cela ressemblait à deux roulottes vétustes comme il n'en existait certainement plus. Au milieu du square, deux chevaux maigres grignotaient une herbe rare. Un chaudron était suspendu au dessus d'un feu et plusieurs personnes étaient assises autour : une vieille femme, deux autres plus jeunes, deux hommes et plusieurs enfants, tous vêtus d'oripeaux colorés et bizarres.
Harry rentrait à pied de son travail. Il était passé à l'épicerie trois rues plus loin pour acheter les premières fraises. La scène était si " folklorique " qu'il pensa d'abord à un film en tournage ou à une représentation théâtrale. Les gens du voyage qui circulaient dans le pays ne s'habillaient plus comme ça et leurs caravanes étaient tirées par des voitures, pas par des chevaux.
Et d'abord, que faisaient-ils là alors que les Vélanes étaient annoncées pour le lendemain dimanche et que les sortilèges étaient en place ? Il comprit son erreur quand il se rapprocha. Ce qu'il voyait était une illusion magique. Il y avait bien deux roulottes devant chez lui mais elles étaient superbes, peintes de couleurs vives et certainement très confortables. Et sur la pelouse, immobiles et fiers, se tenaient deux Sombrals.
Celles et ceux qui se trouvaient là étaient sorciers sans aucun doute. Une dame d'un certain âge en robe et cape bleu marine était assise sur une chaise à haut dossier. Elle avait les yeux fermés et semblait concentrée. C'était elle qui générait l'illusion magique des vieilles roulottes. Elle les imaginait comme dans sa lointaine jeunesse. Elle et sa famille ne devaient pas fréquenter souvent le monde moldu.
L'un des hommes s'occupait des Sombrals, l'autre tressait avec habileté une corbeille d'osier. Une jeune femme composait un bouquet de printemps avec des tulipes, des narcisses et des anémones. L'autre triait des fruits d'hiver, oranges, citrons, pommes et des noix de différentes sortes. Elle entreprit de les disposer artistiquement dans la corbeille.
Trois enfants jouaient, assis par terre devant l'une des roulottes. Le plus âgé devait avoir huit ou neuf ans et semblait être handicapé. Il avait une grosse tête ronde couverte de cheveux fins et rares, avec un front disproportionné, des yeux en amande aux iris transparents, une peau très blanche et une petite bouche aux lèvres molles. Pourtant, il riait avec les deux autres en lançant une balle et en la rattrapant avec adresse.
Tout à coup, il s'immobilisa et regarda vers Harry qui s'était arrêté à quelques pas de là. Le jeune homme ne savait trop quoi faire. Les visiteurs avaient-ils l'intention de rester là alors qu'on attendait les Vélanes le lendemain matin ? Comment leur faire comprendre la situation ? Parlaient-ils anglais ? Ils semblaient venir de loin.
Soudain, une image précise se forma dans la tête de Harry, le portrait de Stellane à trois ans, quand elle était arrivée à Londres avec Draco. Le jeune sorcier fut très étonné puis tout à coup il comprit. Le garçon en face de lui était médium et lui posait mentalement une question. Connaissait-il cette fillette ? Il hocha la tête affirmativement. L'autre regarda successivement les quatre adultes présents. Ils se tournèrent immédiatement vers le jeune homme immobile.
Celui qui avait tressé la corbeille s'adressa à lui mais malheureusement, Harry ne le comprit pas. Il supposa seulement qu'il lui demandait des nouvelles de Stellane. D'ailleurs, voyant son air perplexe, l'une des jeunes femmes dessina une étoile sur son front. Donc ils la connaissaient mais de quelle façon ? Pouvait-on leur faire confiance ? Qui étaient-ils ? Comment communiquer avec eux ?
La question trouva sa solution aussitôt. Tous se tournèrent vers le jeune médium. La vieille dame elle-même ouvrit un instant les yeux et l'illusion magique qu'elle générait trembla un peu. Sans prononcer une seule parole, juste par son regard, le jeune garçon fit défiler dans la tête de Harry quelques images : Stellane souriante, faisant un signe de la main à des personnes rassemblées devant la grille d'un Château, la fillette avec des fleurs dans les bras, puis mettant à son cou un collier de coquillages qu'on venait de lui offrir ...
Ceux qui lui rendaient alors visite, c'étaient les mêmes que ceux qui se tenaient là, dans le square Grimmauld. Deux des enfants étaient plus jeunes, presque des bébés. Le médium était présent lui aussi. Il avait quatre ans de moins, un des hommes le portait et on distinguait ses jambes trop courtes et grêles. Puis revint la première image de Stellane et la question informulée : où est-elle ?
Alors Harry répondit de même. Il se servit de la légilimencie et forma lui aussi des images : Stellane âgée de sept ans, la porte d'entrée secrète de la Maison Black, la fillette faisant ses devoirs en compagnie de Gabrielle. Puis l'image de Draco s'imposa à lui. Où était le père de l'enfant ? Il prit un air attristé et effaça doucement l'image.
" Mort ? fut la question suivante avec un Draco allongé sur une tombe.
-Non, répondit-il en secouant la tête.
Puis il fit un geste des bras en montrant différentes directions et en ouvrant les mains en signe d'ignorance. Le jeune médium se tourna vers les autres adultes et toujours sans dire un mot, leur communiqua les nouvelles. Harry comprit soudain qu'il était muet et ne s'exprimait que par la pensée. C'était à la fois frustrant et extraordinaire. Ce jeune garçon avait un don unique.
Harry se demandait si les visiteurs souhaitaient voir Stellane et aussi comment leur faire comprendre qu'ils ne pouvaient rester là parce qu'on attendait la venue des Vélanes. Voyant que le jeune médium le regardait de nouveau, il forma dans sa tête l'image des deux visiteuses arrivant à cet endroit par portoloin.
Le garçon s'agita et poussa plusieurs petits cris inarticulés. Les expressions changèrent sur les visages des adultes. Les deux hommes avaient l'air enchantés mais les deux jeunes femmes semblaient furieuses. Tout se passa très vite.
La vieille dame ouvrit les yeux, se leva et donna un ordre. En quelques instants, les Sombrals furent attelés aux roulottes.
Les femmes déposèrent aux pieds de Harry la corbeille de fruits et le bouquet de fleurs en prononçant le nom de Stellane.
L'un des hommes prit sur ses épaules le jeune médium qui envoya une dernière image : toute la tribu partant pour un nouveau voyage.
Et ils disparurent, laissant Harry, stupéfait, seul sur le trottoir. La seule évocation des Vélanes les avaient fait fuir !
Le jeune homme fit apparaître la porte de la maison et rentra, en portant en plus de ses fraises, des fleurs et des fruits. La discussion avec Stellane serait instructive. Connaissait-elle les visiteurs ? Elle chercha un instant dans sa mémoire et son visage s'éclaira.
" Ce sont les Fils et Filles du Vent, des sorciers voyageurs ! Ils passaient me voir de temps en temps au Château Borodisov ! Ils m'apportaient toujours des cadeaux ! Ils disaient à mon papa que plus tard, j'aimerais sûrement voyager avec eux pour suivre mon étoile ! Mais mon papa n'était pas d'accord ! Quel dommage qu'ils soient partis si vite ! Le jeune garçon aux yeux clairs était là lui aussi ? Il m'envoyait toujours des belles images dans la tête ! J'aurais bien aimé le revoir ... "
Mais Harry était un peu refroidi par les paroles de Stellane. Il se demandait tout à coup si c'était une bonne chose de les avoir trouvés devant sa porte. Comment avaient-ils eu connaissance de son adresse ? Qui leur avait révélé le lieu de résidence de la " petite fille à l'étoile " ? Qui d'autre était au courant ?
Les Vélanes avaient plusieurs fois parlé à Fleur de différents peuples qui s'intéressaient à Stellane à cause du signe qu'elle portait. Elles l'avaient mises en garde contre les Harpies, les Géantes, les Sirènes et même les Vampires. Enfin ceux-là n'existaient plus Merlin merci ! Soi-disant les licornes la recherchaient aussi et peut-être les acromantules ! Mais là, c'était certainement de l'exagération !
Harry se dit qu'il devrait se montrer plus prudent à l'avenir. Il était hors de question de faire courir le moindre risque à Stellane ! Mais pour l'instant, il fallait surtout penser à la fête d'anniversaire ! Il restait tant de choses à faire !
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A suivre.
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