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Et si..
Par ANosEspoirs
Harry Potter  -  Action/Aventure/Général  -  fr
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    Chapitre 3     Les chapitres     6 Reviews    
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Chapitre 3 - Le Cours de potion

-Là, regarde.

-Où ?

-A côté du type blond, Malefoy.

-Avec les lunettes ?

-Tu as vu sa cicatrice ?

Le lendemain, dès qu'il eut quitté le dortoir, Harry entendait murmurer sur son passage. Les élèves qui attendaient à la porte des salles de classe se levaient sur la pointe des pieds pour le voir ou revenaient sur leurs pas pour le croiser à nouveau. Harry, pendant ce temps, essayait de trouver son chemin dans le labyrinthe du château.

Il y avait cent-quarante-deux escaliers, à Poudlard, des larges, des étroits, des courbes, des carrés, des délabrés, certains avec une ou deux marches escamotables qu'il fallait se souvenir d'enjamber pour ne pas tomber, ou d'autres qui menaient ailleurs le vendredi. Il y avait aussi des portes qui refusaient de s'ouvrir si on ne le leur demandait pas poliment, ou si on ne les chatouillait pas au bon endroit, et d'autres qui n'étaient que des pans de murs déguisés en porte. Il était aussi très difficile de se souvenir où les choses se trouvaient car tout bougeait sans cesse. Les gens représentés sur les tableaux accrochés passaient leur temps à se rendre visite les uns aux autres et Harry était persuadé que les armures se promenaient parfois dans les couloirs.

Quant aux fantômes, ils ne facilitaient pas la tâche. C'était toujours un choc désagréable lorsque l'un d'eux traversait une porte au moment où on essayait de l'ouvrir. Peeves, l'esprit frappeur, était pire que deux portes verrouillées et un faux escalier il bombardait les nouveaux de morceaux de craie, tirait les tapis sous leurs pieds, renversait des corbeilles à papiers sur leur tête, ou se glissaient silencieusement derrière eux en hurlant « JE T'AI EU ! » d'une voix perçante.

Mais pire encore que Peeves, si toutefois c'était possible, il y avait Argus Rusard, le concierge. Harry et Draco avaient réussi à se le mettre à dos dès le premier jour. Rusard les avait surpris alors qu'ils essayaient d'ouvrir une porte qui, par malchance, s'était révélée être l'entrée du couloir interdit du troisième étage. Il avait refusé de les croire lorsqu'ils lui avaient expliqué qu'ils s'étaient perdus. Il était convaincu qu'ils avaient tenté de la forcer exprès et il les avait menacés de les enfermer au cachot. Juste avant que le professeur Quirrell ne passe par hasard et vienne à leur secours, Draco avait lancé à Harry, dans le murmure désormais habituel :

-Comme si j'étais assez stupide pour tenter de rentrer là-dedans. Je tiens à ma vie, moi.

Rusard avait une chatte qui s'appelait Miss Teigne, une créature grisâtre et décharnée avec des yeux globuleux qui brillaient comme des lampes, à l'image de ceux de son maître. Elle sillonnait les couloirs toute seule et dès qu'elle voyait quelqu'un commettre la moindre faute, ne serait-ce que poser un orteil au-delà d'une ligne interdite, elle filait prévenir son maître qui accourait aussitôt en soufflant comme un bœuf. Rusard connaissait les passages secrets de l'école mieux que personne (à part peut-être les jumeaux Weasley) et pouvait apparaître aussi soudainement que l'un des fantômes. Tous les élèves le détestaient et nombre d'entre eux auraient été ravis de donner un bon coup de pied à Miss Teigne.

Lorsqu'on avait enfin réussi à trouver la salle de classe, il fallait arriver à suivre les cours et Harry découvrit très vite que l'exercice de la magie ne consistait pas seulement à brandir une baguette magique en marmonnant quelques paroles un peu bizarres.

Chaque lundi soir, ils observaient le ciel au télescope et apprenaient le nom des étoiles ainsi que le mouvement des planètes. Trois fois par semaine, ils étudiaient les plantes et les champignons étranges dans les serres situées à l'arrière du château, sous la direction d'une petite sorcière joliment potelée qui s'appelait professeur Chourave.

Les cours les plus ennuyeux étaient ceux d'histoire de la magie qui était enseignée par le seul professeur fantôme du collège. Alors qu'il était déjà très vieux, le professeur Binns s'était endormi devant la cheminée de la salle des professeurs et quand il s'était levé le lendemain matin pour aller faire sa classe, il avait laissé son corps derrière lui. Binns parlait sans cesse d'une voix monocorde tandis que les élèves griffonnaient des noms de sorciers célèbres en confondant Emeric le Hargneux ou Ulric le Follingue.

Flitwick, le professeur d'enchantements, était un minuscule sorcier qui devait monter sur une pile de livres pour voir par-dessus son bureau. Au début de leur premier cours, pendant qu'il faisait l'appel, il poussa un petit cri aigu en voyant le nom de Harry et tomba à la renverse.

Le professeur McGonagall était très différente. Harry avait vu juste en pensant qu'il fallait mieux éviter de la contrarier. Elle était stricte, intelligente, et leur parla très distinctement dès le début du cours.

-La métamorphose est une des formes de magie les plus dangereuses et les plus complexes que vous aurez à étudier, avait-elle dit. Quiconque fera du chahut pendant mes cours sera immédiatement renvoyé avec interdiction de revenir. Vous êtes prévenus.

Elle avait alors changé son bureau en cochon puis lui avait redonné sa forme d'origine.

-Frimeuse, avait dit tout bas Draco d'un air agacé, ce qui avait provoqué un sourire chez Harry.

En effet, ce dernier avait vite remarqué que Draco supportait mal qu'on le surpasse, quelque soit le domaine, et encore moins de la part d'un Gryffondor (le professeur McGonagall était leur Directrice de Maison). Harry, qui avait son ami Ron là-bas, se contentait généralement de sourire, car généralement, même si ces réactions étaient très puériles, elles en devenaient presque drôles.

Pour les autres élèves, la démonstration était impressionnante et ils avaient hâte de commencer les cours au plus vite, mais ils s'étaient bientôt rendu compte qu'ils n'étaient pas prêts d'en faire autant. Après avoir suivi des explications très compliquées, ils avaient commencé à s'exercer en essayant de changer une allumette en aiguille, mais seul Draco avait obtenu un résultat. Pendant qu'il affichait un air fier, le professeur McGonagall avait montré à toute la classe l'allumette qui avait pris une couleur argentée et s'était affinée. Cependant, elle expliqua qu'il fallait aussi se concentrer sur la pointe, qui devait devenir pointue, et Draco avait eu une moue renfrognée.

Le cours que seul Harry semblait attendre avec impatience (dans sa maison, en tous cas), c'était celui de la défense contre les forces du Mal, mais l'enseignement de Quirrell tournait plutôt à la farce. La salle de classe était impregnée d'une forte odeur d'ail destiné à éloigner le vampire que le professeur avait rencontré en Roumanie et qu'il craignait de voir arriver un jour à Poudlard. Son turban, avait-il expliqué à ses élèves, lui avait été offert par un prince africain pour le remercier de l'avoir débarrassé d'un zombie, mais son histoire sonnait faux. Quirrel, en effet, avait été incapable de raconter comment il avait combattu le zombie. En plus, le turban dégageait la même odeur que la salle de classe, et une rumeur circulait dans l'école, qui disait que le professeur l'avait rempli d'ail également pour se protéger en permanence des vampires.

Harry constata avec un grand soulagement qu'il n'avait de retard sur ses camarades. S'ils avaient tous été élevés dans une famille sorcière, il y avait tellement apprendre que même le ''sang-pur'' ne donnait pas un grand avantage sur les autres maisons.

Le vendredi matin, Harry et Draco avaient trouvé tous seuls le chemin de la Grande Salle où était servi le petit déjeuné.

-Qu'est-ce qu'on a, aujourd'hui ? demanda Harry.

-Un cours commun de potions avec les Gryffondor, dit Draco dans une grimace, car même la perspective d'avoir cours avec son parrain n'atténuait pas la pensée d'avoir cours avec les rouges et ors. (Chaque maison avait ses couleurs. Rouge et or pour Gyffondor, vert et argent pour Serpentard, bleu et bronze pour Serdaigle et jaune et noir pour Poufsouffle.)

Harry lui donna un coup de pied sous la table pour le rappeler à l'ordre, et Draco prit un air innocent.

-Heureusement que le professeur est Rogue, dit-il.

-Je crois qu'il ne m'aime pas beaucoup, répondit Harry, anxieux.

-Il n'aime personne, au début, expliqua Draco. Il faut le mériter, ajouta-t-il fièrement. Mais dans tous les cas, il adore Serpentard, il nous avantagera.

Et au moment où Harry se dit que finalement, que le professeur soit Rogue était une bonne chose, le courrier arriva. Harry s'était habitué à voir arriver chaque matin dans la Grande Salle, au moment du petit déjeuné, une centaine de hiboux qui tournoyaient au dessus des tables en laissant tomber lettres et paquets sur les genoux de leur propriétaire.

Jusqu'à présent, Hedwige n'avait rien apporté à Harry. Parfois, elle venait le voir pour lui mordiller l'oreille et grignoter un morceau de toast avant de retourner dans la volière réservée aux hiboux. Ce matin-là, cependant, elle vit voleter entre la confiture et le sucrier et déposa une lettre dans l'assiette de Harry. Il déchira aussitôt l'enveloppe, avec un peu trop de précipitation peut-être (Draco avait relevé un sourcil moqueur) et en sortit un mot griffonné à la hâte.

Cher Harry,

Je sais que tu es libre le vendredi après-midi. Est-ce que tu aurais envie de venir prendre une tasse de thé avec moi aux alentours de trois heures ? Je voudrais bien savoir comment s'est passée ta première semaine. Réponds-moi en m'envoyant Hedwige.

Hagrid.

Harry emprunta la plume de Draco et écrivit rapidement au dos du morceau de papier : « D'accord, à tout à l'heure. » Puis il confia le message à Hedwige qui l'emporta vers son destinataire.

En sortant de la Grande Salle, ils croisèrent Ron, qu'ils attendirent pour descendre au cachot ensemble. Au grand plaisir de Harry, Draco ne fit aucun commentaire, et se montra même aimable.

Le cours avait lieu dans un des cachots, et si les deux Serpentard y étaient habitués, Ron grelottait légèrement. Il y faisait plus froid que dans le reste du château et les animaux qui flottaient dans des bocaux de formol alignés le long des murs rendaient l'endroit un peu effrayant.

Rogue commença par faire l'appel. Lorsqu'il fut arrivé au nom de Harry, il marqua une pause.

-Ah oui, dit-il. Harry Potter. Notre nouvelle.. célébrité.

Drago, assis à côté de lui, fronça les sourcils. Rogue acheva de faire l'appel et releva la tête. Ses yeux étaient aussi noirs que ceux de Hagrid mais ils n'avaient pas là même chaleur. Ils étaient vides et froids comme l'entrée d'un tunnel.

-Vous êtes ici pour apprendre la science subtile et l'art rigoureux de la préparation des potions, dit-il.

Sa voix était à peine plus elevée qu'un murmure, mais on entendait distinctement chaque mot. Tout comme le professeur McGonagall, Rogue avait le don de maintenant sans effort le silence dans une classe.

-Ici, on ne s'amuse pas à agiter des baguettes magiques, je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand-chose à la beauté d'un chaudron qui bouillonne doucement en laissant échapper des volutes scintillantes, ni à la délicatesse d'un liquide qui s'insinue dans les veines d'un homme pour ensorceler peu à peu son esprit et lui emprisonner les sens.. Je pourrais vous apprendre à mettre la gloire en bouteille, à distillez la grandeur, et même à enfermer la mort dans un flacon si vous étiez autre chose qu'une de ces bandes de cornichons à qui je dispense habituellement mes cours.

Cette entrée en matière fut suivie d'un long silence. Harry, qui avait envie de se cacher sous la table, lança un regard à Draco qui lui répondit avec un sourire engageant. (Après une semaine, il avait réussi à décripter la plupart de ses sourires. Celui-là signifiait clairement « Brillant, n'est-ce pas ? » Harry ne savait pas s'il était d'accord.) Hermione Granger était assise au bord de sa chaise et avait visiblement hâte de prouver qu'elle n'avait rien d'un cornichon.

-Potter ! dit soudain Rogue. Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise ?

Poudre de quoi, infusion de quoi ? Harry jeta un coup d'œil à Draco, qui, tandis que la main d'Hermione se levait comme un boulet de canon, baissa la tête en prononçant distinctement mais très bas :

-Puissant somnifère, Goutte du Mort vivant.

-C'est un puissant somnifère, monsieur, énonça-t-il donc. On l'appelle la Goutte du Mort vivant.

Rogue eut un air étonné mais se reprit tellement vite que Harry crut l'avoir imaginé.

-Un coup de la chance, Potter ? se moqua alors Rogue. Essayons encore une fois. Où iriez-vous si je vous demandais de me rapporter un bézoard ?

Hermione leva à nouveau la main, toujours aussi rapidement.

-Pierre dans l'estomac des chèvres, antidote à beaucoup de poisons, lui souffla Draco, la tête toujours baissée.

Et une seconde fois, Harry dit à voix haute ce que Draco venait de lui apprendre.

-Potter, reprit le professeur, l'air furieux. Quelle est la différence entre le napel et le tue-loup ?

Cette fois, Hermione se leva, la main tendue au dessus de sa tête. Draco vint une fois de plus à sa rescousse, et après quelques instants, murmura :

-Même plante. Appelée aussi aconit.

-Il s'agit de la même plante, monsieur, dit Harry. Je suis presque sûr que vous devriez le savoir.

Il y eut quelques rires qui s'évanouirent très vite sous le regard noir du professeur de potions. Draco s'était crispé sur sa chaise en fermant les yeux, comme s'il craignait quelque chose, et Harry craignit alors ég alement la réaction de Rogue. Ses mots lui avait échappé, mais après tout, le professeur n'arrêtait pas de le tester. Pourquoi ? Parce qu'il était Harry Potter ? Cette raison lui parut un peu maigre.

-Asseyez-vous, lança-t-il à Hermione, ses yeux lançant des éclairs. On appelle aussi cette plante l'aconit. Qu'attendez-vous pour prendre des notes ?

Il y eut un soudain bruissement de plumes et de parchemins.

Quand ce fut fini, il répartit les élèves par équipe de deux et leur fit préparer une potion destinée à soigner les furoncles. Il passait et repassait parmi les élèves, sa longue cape noire flottant derrière lui, en les regardant peser des orties séchées ou écraser des crochets de serpents. Chacun eut droit à de sévères critiques, sauf Harry qu'il ignora et Draco pour qui il semblait éprouver de la sympathie. Il leur demanda d'ailleurs de regarder comment celui-ci avait fait bouillir ses limaces à cornes, quand soudain, un nuage de fumée verte accompagné d'un sifflement sonore emplit le cachot. Neville Longdubat, le garçon qui avait oublié le Choixpeau sur sa tête lors de la répartition s'était débrouillé pour faire fondre le chaudron de Seamus et leur potion se répandait sur le carrelage en rongeant les chaussures des élèves. Un instant plus tard, toute la classe était debout sur les tabourets et Neville, aspergé de potions lorsque le chaudron avait fondu, gémissait de douleur tandis que des furoncles rouges et enflammées lui poussaient sur tout le corps.

-Imbécile ! gronda Rogue en faisant disparaître d'un coup de baguette la potion répandue sur le sol. J'imagine que vous avez ajouté les épines de porc-épic avant de retirer le chaudron du feu ?

Neville pleurnichait et des furoncles lui poussaient à présent sur le nez.

-Emmenez-le à l'infirmerie, ordonna Rogue à Seamus.

Durant le reste du cours, rien de notable ne se produisit, mais Harry remarqua tout de même quelque chose Draco ne disait plus un mot (ce qui n'était pas normal, il n'aurait pas laissé passer une occasion de se moquer d'un petit Gryffondor) et il pouvait voir les muscles de sa mâchoire qui se contractaient.

Quand ils sortirent de la salle, Draco tenta de semer Harry mais celui-ci le rattrapa.

-Il y a un problème ? questionna-t-il.

-S'il y a un problème ? répéta Draco. Oh non, je ne vois pas quel problème il pourrait y avoir. Et toi, Harry, tu en vois un ?

-Euh.. Non, dit Harry en se frottant l'arrière du crâne, perdu.

-Non, rien du tout, rien du TOUT, répondit Draco en commençant à s'enerver. Mise à part que tu t'es servi de ce que JE t'ai dit pour humilier Rogue !

-Mais.. Je.. tenta le brun, qui décidemment, n'y comprenait rien.

-Non ! le coupa Draco. Pas de « Mais.. » !

Il était lancé.

-Tu ne comprends donc rien ? Tu aurais peut-être du aller chez tes Gryffys adorés, à être si bête ! Tu as peut-être oublié que Rogue est mon PARRAIN. Alors oui, d'accord, je t'ai aidé, car il agissait mal avec toi, tu aurais dû t'en tenir là ! Tu crois vraiment que si j'avais su que tu allais te moquer de lui, avec MES connaissances, je te les aurais soufflées ? NON, TAIS-TOI ! Laisse-moi finir ! Tu es Harry Potter, bordel, tu devais le savoir, non, que ça attiserait des jalousies ! Et puis même si non, je vais t'apprendre un truc, POTTER, tu es à Serpentard ! A Serpentard, on respecte la hiérarchie ! Attention, je ne dis pas qu'on respecte les règles, juste qu'on fait un grand sourire à ceux qui ont du pouvoir sur nous ! C'est la base du ''arriver toujours à ses fins'' de la chanson de ce PUTAIN de chapeau détraqué puisqu'il t'a envoyé ici ! Et en plus, je suis sûr que tu as cru que les rires étaient bons signes ! Mais je vais te dire quelque chose, seuls les Gryffondor ont ri ! Tous les Serpentard ont baissé les yeux, comme moi, de honte que quelqu'un d'aussi peu éduqué que toi fasse partie de leur maison ! TAIS-TOI JE T'AI DIT ! cria-t-il. Et puis, après un silence, il ajouta : En fait, j'ai fini. Tu peux parler.

Harry regarda Draco une seconde, eberlué.

-Tu penses vraiment ce que tu viens de dire ? demanda-t-il tristement. Que j'aurais du aller à Gryffondor ? Parce que tu sais.. Le chapeau m'a laissé le choix.. et.. j'ai choisi Serpentard, et..

-Pourquoi ? le coupa encore Draco.

-PARCE QUE TU Y ETAIS, CRETIN !

Et cette fois, aucun d'eux ne put dire le moindre mot. Ils se fixèrent, l'un choqué par les confidences de Harry, l'autre que ses pensées ait été énoncées à voix haute.

-Je.. commença Drago.

-Non ! Tu sais quoi, tu vas m'écouter toi aussi ! Comment oses-tu me reprocher le fait d'avoir mis Rogue mal à l'aise ? J'avais bien le droit, non ? Je vais t'apprendre quelque chose, j'ai été élevé par des moldus ! Je ne savais rien du prestige du nom d'Harry Potter ! Oh mon Dieu quelle chance, je suis célèbre et tu sais pourquoi ? Parce qu'un dingue a tué mes parents ! Alors NON, DRACO MALEFOY, j'ignorais que j'allais attiser des jalousies. J'IGNORAIS qu'un PROFESSEUR agirait différement, et dans le MAUVAIS SENS à cause de ça ! Et après tu me parles des préceptes de Serpentard ? DESOLE de pas etre la hauteur de tes espérances, DESOLE de ne pas valoir autant que toi ! Mais moi j'ai pas PAPA MAMAN pour m'envoyer des bonbons tous les jours, alors DESOLE aussi si je me permets de me défendre quand on m'attaque parce que PERSONNE ne l'a jamais fait pour moi ! Et si tu as tellement HONTE de moi, MALEFOY, va rejoindre tes chers amis Crabbe et Goyle, ils se languissent de toi !

-Je.. commença Draco.

-CASSE-TOI BON SANG ! hurla Harry dans le couloir.

Et Draco s'exécuta. Après l'avoir regardé droit dans yeux quelques secondes, il se retourna, et parti, fier. Mais Harry, par habitude, décela son poing serré contre sa jambe.

.o0o.

Après une heure passée dans les cachots, assis par terre au même endroit que leur dispute avait eu lieu, à se remémorer encore et encore ce qu'ils s'étaient dit, Harry entendit des bruits de pas approcher. Il ne bougea pas, cependant, et ne releva même pas les yeux quand les bruits s'arrêtèrent devant lui. La personne hésita quelques secondes, puis s'assit à côté de lui.

-Harry.. dit Draco, tout doucement. Tu peux pas rester là. Tu vas attraper froid.

-C'est pas grave, grogna-t-il plus qu'il ne parla.

-Harry, répéta alors Draco.

Harry ne bougea pas.

-Harry, l'appela une troisième fois Draco. Regarde-moi.

Il releva alors la tête vers le garçon qui afficha un sourire. (Tiens, celui-là, il ne le connaissait pas.)

-Désolé, pour tout à l'heure.

-Moi aussi, je suis désolé, dit Harry après quelques instants. J'aurais pas du crier comme ça. C'était pas très Serpentard, hein ? grimaça-t-il dans une tentative de sourire.

-Ca n'a aucune importance, répondit Draco dans un éclat de rire, tandis qu'il se relevait. Allez, bouge toi ! dit-il en lui tendant la main.

Harry regarda sa main, fit mine d'hésiter puis répliqua :

-Je te fais confiance, mais à une condition.

Le sourire de Draco s'élargit encore et il dit, amusé :

-Oh, tu me la refais ? Crois-tu être en mesure de poser tes conditions, Potter ? se parodia-t-il lui-même, exagérement.

Harry saisit sa main, tira dessus pour pouvoir se relever plus facilement.

-Et arrête de m'appeler Potter !

Ils se dirigèrent ensuite vers la Grande Salle pour prendre leur repas, tout en devisant gentiment sur qui des deux avaient été le fautif. A trois heures moins dix, Harry lança à Draco dans la salle commune :

-Tu m'accompagnes chez Hagrid ?

-Salazar Serpentard se retourne dans sa tombe avec toi, se moqua légèrement Draco. Je te suis.

A trois heures moins cinq, ils croisèrent Ron dans le hall d'entrée, et il décidèrent d'aller tous les trois chez Hagrid.

Il habitait une petite maison de bois en bordure de la Forêt interdite. Une arbalette et une paire de bottes en caoutchouc étaient posées à coté de la porte.

Lorsque Harry frappa, un grand fracas retentit à l'intérieur de la maison, accompagné d'aboiements sonores. Puis, la voix de Hagrid domina le vacarme :

-Ca suffit, Crockdur ! dit-il. Va-t-en de là.

Le visage hirsute de Hagrid apparut dans l'entrebâillement de la porte.

-Du calme, Crockdur !

Il fit entrer Harry, Ron et Draco en s'efforçant de retenir par son collier un énorme molosse noir.

La maison ne comportait qu'une seule pièce. Des jambons et des faisans était suspendus au plafond , et une bouilloire en cuivre était posée sur le feu. Un coin de la pièce était occupé par un lit massif recouvert qu'une courtepointe en patchwork.

Harry savait au fond de lui que ce décor était matière à jugements chez la tête de son camarade Serpentard. Il affichait un visage tout à fait neutre mais Harry vit se tic de dégout qu'il tentait de dissimuler. Au moins essayait-il de le dissimuler.

-Faites comme chez vous, dit Hagrid en lâchant Crockdur qui se jeta aussitôt sur Ron et entreprit de lui lécher consciencieusement les oreilles. A l'image de son maître, Crockdur était beaucoup moins féroce qu'il ne le paraissait.

Harry vit à l'air de Draco que s'il avait été la place de Ron, il aurait hurlé de rage, et qu'à son sourire moqueur, il était plutôt satisfait de ne pas y être.

-Je vous présente Ron, dit Harry à Hagrid qui venait de verer de l'eau chaude et disposait des biscuits maisons sur une assiette.

-Encore un Weasley, à ce que je vois, remarqua Hagrid en regardant les tâches de rousseur de Ron. (Draco dissimula un éclat de rire sous une toux discrète.) J'ai passé la moitié de ma vie à poursuivre tes frères jumeaux quand il leur prenait l'envie d'aller faire un tour dans la forêt. Et toi, qui es-tu ? demanda-t-il en se tournant vers le jeune homme blond.

-Je suis Draco Malefoy, répondit le concerné.

Hagrid eut l'air mal à l'aise.

-Tu es le fils de Lucius, c'est ça ? se reprit-il.

-C'est ça, confirma-t-il, en se redressant.

-Bien..

Il y eut un petit blanc gêné pendant lequel Ron et Harry échangèrent un regard, puis Harry entreprit de raconter sa semaine. Les deux garçons mangèrent quelques biscuits qui faillirent leur casser les dents, même s'ils prétendirent les trouver délicieux. Crockdur, la tête désormais posée sur les genoux de Harry, bavait abondamment sur sa robe de sorcier. Draco, se sentant à part, regardait par la fenêtre.

Ils furent tous ravis d'entendre Hagrid qualifier Rusard de « vieille ganâche ».

-Et un de ses jours, j'aimerais bien présenter son horrible Miss Teigne à Crockdur. A chaque fois que j'entre dans l'école, elle me suit partout. Impossible de se débarrasser d'elle. C'est Rusard qui me l'envoit.

Lorsque Harry lui raconta ce qu'il s'était passé pendant le cours de Rogue –Draco et Harry échangèrent un regard- Hagrid lui donna une réponse très neutre : il ne fallait pas y prêter attention, Rogue n'avait jamais aimé grand monde parmi ses élèves.

-Mais moi, on dirait vraiment qu'il me hait, insista Harry.

-Tu dis des bêtises, assura Hagrid. Pourquoi donc te haïrait-il ?

Mais Harry remarqua que Hagrid avait détourné les yeux en disant cela.

Et au coup d'œil que lui jeta Drago, Harry sut qu'il l'avait remarqué aussi.

-Comment va ton frère Charlie ? demanda Hagrid à Ron. Je l'aimais beaucoup. Il savait très bien s'y prendre avec les animaux.

Harry se demanda si Hagrid avait fait exprès de changer de sujet. Pendant que Ron lui parlait de Charlie, il prit un morceau de journal posé sur la table. C'était un article découpé dansLa Gazette du Sorcier :

.

« LE CAMBRIOLAGE DE GRINGOTTS »

L'enquête sur le cambriolage qui s'est produit le 31 Juillet dans les locaux de la banque Gringotts se poursuit. La piste suivie par les enquêteurs devrait les menés dans les milieux de la magie noire.

Les gobelins de Gringotts ont répété que rien n'avait été volé. La chambre forte fracturée avait en effet vidée le même jour.

« Mais nous ne vous révèlerons pas ce qu'elle contenait et, dans votre propre interêt, nous vous conseillons vivement de ne pas vous mêler de cette affaire », a déclaré le porte-parole des gobelins.

.

Harry se souvenait de ce que Ron lui avait dans le train : il y avait eu une tentative de cambriolage à Gringotts. Mais il ne lui avait pas précisé la date à laquelle elle avait eu lieu.

-Hagrid ! s'eclama Harry. Ce cambriolage à Gringotts s'est passé le jour de mon anniversaire ! Ca aurait pu arrivée pendant qu'on y était !

Cette fois, il n'y avait vraiment aucun doute : Hagrid fuyait le regard de Harry. Il poussa un grognement et lui offrit un autre biscuit. Harry relut l'article. La chambre forte fracturée avait été vidée le même jour. Hagrid avait vidé la chambre forte numéro 713, si on pouvait appeler ça vider. Il n'avait pris qu'un petit paquet enveloppé de papier kraft. Etait-ce donc cela que les voleurs avaient voulu dérober ? Lorsqu'il revint au château avec Ron et Draco, leurs poches pleines de biscuits qu'ils avaient été trop polis pour refuser, Harry estima qu'aucun des cours qu'il avait suivi jusqu'à présent ne lui avait donné autant à penser que cette visite chez Hagrid.

Draco jeta ses biscuits par terre avant d'entrer dans le château en disant :

-J'espère qu'un jour ce gros balourd comprendra qu'ils sont immangeables !

Harry lui lança un regard de reproche puis replongea dans ses pensées. Hagrid avait-il quelque chose à lui cacher au sujet de Rogue et de l'antipathie qu'il lui avait manifesté ? Harry se posait aussi une autre question : Il se demanda où pouvait bien se trouver le fameux paquet, à présent. Si c'était bien ce que cherchaient les voleurs, Hagrid l'avait emporté juste à temps !

-Toi, tu as quelque chose à me dire, chuchota Draco à son oreille. Si tu crois que tu vas y échapper..

 
 
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