Chapitre zéro : Merodi…

C’était le printemps, les cerisiers étaient en fleur, le vent les arrachait, faisant voleter ces pétales délicates, d’un rose pâle, tombant alors sur le sol. Un tapis rose était alors apparu au pied d’une femme dont les courbes étaient déformées. Son ventre était bien arrondit, sa main posé dessus, le caressait avec douceur circulairement. La tête levée, fixant le vent rosé, elle attendait. Elle était impatiente, la venue était proche, l’être qui grandissait, qui évoluait en elle était une chose qu’elle avait toujours attendu. Elle était perdue dans ses pensées, dans ses rêves, elle imaginait cet enfant grandissant, souriant, pleurant, allant à l’école, connaissant ses premières déceptions amoureuses. Elle eut un léger sourit en secouant la tête, elle l’a baissa en regardant son ventre puis murmura doucement à son attention.

-          Tu seras quelqu’un de merveilleux, tel une mélodie emporté par le vent, tu fleuriras et deviendras une fleur magnifique, rempli de qualité et promis à un bel avenir.

Des pas s’approchèrent lentement, la femme se retourna et sourit de plus belle. L’homme le lui rendit tendrement avant de s’asseoir à ses côtés. Ils parlèrent un moment puis se levèrent rentrant alors dans leur demeure.

Une semaine plus tard l’enfant naquit, portant le doux nom de Merodi. La jeune mère était ravie de savoir que c’était une fille, elle en avait toujours été certaine mais il n’y avait pas de moyen de savoir avant l’accouchement. Elle était vraiment heureuse, l’enfant allait bien, elle le portait dans ses bras, recouvert d’une couverture, la mère berçait ce présent qu’elle venait de recevoir.

Ses parents étaient ravis, le père avait déjà tout prévu pour l’avenir de cet enfant. Il voulait que tout soit parfait, que ce soit l’enfant qu’il avait toujours voulu, il souhaitait qu’elle fasse de grande chose, qu’elle ait un avenir durant cette dur période.

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Elle grandit rapidement, deux sœurs arrivèrent quelques années après elle. Pendant ce temps elle combattait, son père était strict dans ses entraînements, ses études, la rigueur était sa façon de la reconnaître. Elle travaillait avec acharnement ce jour-là, c’était son anniversaire et elle voulait vite rentrer chez elle et le fêter avec tout le monde. Elle devenait une jeune fille rayonnante, et portait les espoirs de la famille. Ses parents comptaient beaucoup sur elle, ils lui avaient tout appris depuis qu’elle était en âge de comprendre. Merodi était passionné, attentive, à l’écoute, observatrice, elle aimait aider son prochaine, détestait la misère. Même si elle ne pouvait pas faire beaucoup elle jouait de la musique pour les malheureux, pour leur donner une lueur d’espoir ou un peu de baume au cœur seulement. C’est comme ça qu’elle avait été élevé et tous en était fière.

Ce jour-là, les pétales de fleurs de cerisiers formaient un tapis rose sur le chemin du retour. Il avait tout du jour parfait, malheureusement, le magnifique tableau était ternis, ternis par la misère. Tant de misère autour d’elle, tant de corps réclamant de la nourriture, de l’eau saine et buvable. Elle marchait doucement dans la rue, regardant à droite et à gauche. Certain la regardait avec envie et haine, d’autre voyaient au-delà et la trouvaient gracieuse et douce. Elle rentrait et fut accueilli joyeusement par ses deux petites sœurs. Cette ambiance lui réchauffait le cœur, le chemin du retour ne semblait plus qu’à un mauvais rêve.

La soirée fut agréable et elle eut des cadeaux magnifiques, une plume délicate et raffiné pour l’encourager à étudier et une broche très coûteuse pour l’encourager à devenir une femme à aimer. Elle était brillante et pleine de couleurs, à la lumière lunaire c’était envoûtant. Elle se mit à rêver, mais cela fut court. Un bruit se fit entendre, un craquement plus exactement, c’était une brindille écrasé. Elle se retourna mais elle n’eut pas le temps de crier ou de partir en courant. Elle reçut un coup au niveau de la nuque, son agresseur avait réussi à entrer silencieusement par l’arrière de la demeure jusqu’à son dernier bruit, elle écarquilla les yeux avant que son corps ne tombe dans les bras de l’homme qui venait de la frapper. Sa vue était flou jusqu’à ce que tout devienne noir. Elle tomba alors dans le silence total, tout n’était plus, tout c’était évaporé.

Quand elle se réveilla elle était dans un endroit froid et humide. Elle se sentait mal, ses membres étaient engourdit, douloureux, il faisait sombre. Un petit vent parcourait constamment ce qui semblait être une cellule. Quand elle explora l’endroit, elle se rendit compte que c’était peu spacieux et insalubre. Elle entendait des grouillements, des petits bruits, les mêmes qu’elles entendaient dans les rues, comme ceux des rats et autres rongeurs.

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Elle resta cinq longue années enfermé dans cette prison, ou plutôt ce laboratoire, en effet il faisait régulièrement des expériences sur elle. Le premier fut l’injection de gênes et autres substances, elle ne savait réellement, personne ne lui disait. Elle était droguée puis emmené dans un endroit différent ou il lui faisait des choses étranges. Ils l’observaient souvent cherchant des changements d’humeur, de comportement. Mais lors d’un combat, provoquer pour faire agir les substances, elle montra une combativité hors du commun, elle semblait à l’aise lors de l’échange de coup et appris rapidement le maniement d’armes et d’arts martiaux. Les scientifiques furent donc ravie de ces résultats, bien qu’ils espèrent un changement plus radical, son métabolisme avait un peu changé, devenant plus résistant que celui des humains. Elle subissait tout cela, ayant tout oublié de son passé, oui toute ses expériences avaient eu pour conséquences une perte partielle de la mémoire, elle ne se souvenait plus de beaucoup de chose avant son arrivée ici. Merodi avait d’ailleurs l’impression d’en oublier un peu plus a chaque jour qui s’écoulaient. Mais un jour un scientifique vint à elle, elle ne se souvenait pas l’avoir déjà croisé ou autre, il lui proposa quelque chose, il l’aidait à sortir d’ici et en échange elle l’accompagnait et l’aidait pour ses projets. Elle accepta sans réfléchir et c’est ainsi qu’il l’aida à s’évader, il était gentil et attentif, prenant soin d’elle et l’aidant à se resocialiser. Lui permettant de reprendre une vie presque normal, mais elle se rendit vite compte qu’il l’utilisait pour la suite des expériences. En effet c’était un scientifique lui aussi après tout, elle avait été beaucoup trop désireuse de sortir, elle s’en voulait.

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C’est le jour de son anniversaire, elle venait d’avoir 16 ans, elle rentrait de course, c’était un jour spécial, il fallait donc un repas spécial. Un repas qu’elle préparerait elle-même.

Mais en rentrant elle entendit une conversation téléphonique, elle ne fit pas de bruit, écoutant attentivement ses paroles. Elle comprit alors le but de ce scientifique, elle se sentit trahi et un sentiment de haine l’envahi. Oui il parlait avec un autre scientifique, d’un sujet d’expérience, dans ses paroles elle se reconnu. Il parlait de tout ce qu’il avait observé les jours précédents et elle compris que ceci se produisait régulièrement. C’était un rapport aux supérieurs, pour voir comment le sujet d’expérience vivait sa resocialisation, comment ses facultés et son caractère avaient évolué et si d’autres choses étaient apparues.

Elle lâcha les sacs et écarquilla les yeux, des larmes coulèrent le long de ses joues, son regard était empli de tristesse, elle était un ange, si gentille et si douce. Pourtant elle s’approcha de l’homme qui ne se doutait pas qu’elle était déjà revenue.

Quand elle sorti de la bâtisse, elle tenait ses affaires dans ses mains et ses armes de chaque côté de la ceinture. Son regard avait changé, les larmes coulaient toujours mais l’ange s’était transformer en démon, ses yeux était rempli d’une folie incontrôlable, à tel point que les personnes qui la croisèrent, n’osèrent en aucun cas s’approcher. C’est à partir de là que tout a changé. Plus elle s’éloignait plus elle entendait des cris de détresse, en effet, avant de partir elle avait pris soin de mettre le feu à cette maison maudite, effaçant alors toute trace de son passage. Comme si elle n’existait plus.

Elle partit du village, marchant calmement de plus en plus loin. La folie dans ses yeux s’évapora après quelques minutes et elle redevint elle-même sans toutefois oublier ce qui s’était passé. Elle était cependant perdu, elle ne savait plus qui elle était et pourquoi elle vivait.