Le temps paraissait s'être figé dans le bureau directorial. Même l'impassible Severus Rogue affichait une expression hallucinée ; c'était dire toute l'ampleur catastrophique de la situation.
-Vous voulez que je fasse QUOI ?!
Albus Dumbledore se retint de pousser un profond soupir. Il avait deviné que ce ne serait pas gagné d'avance, mais à ce point-là...
-Tu dois comprendre qu'ils nous ont été d'une très grande aide durant le dernier affrontement contre Tom. Ils attendent de nous un geste tout aussi important que le leur.
-Et alors vous vous êtes dit « Après tout, pourquoi ne pas envoyer ce cher Harry » ? Comme j'ai l'habitude de faire des sacrifices, cela devrait m'être égal, n'est-ce pas ?
-Bien sûr que non, Harry, seulement nous ne pouvons encourir le risque de déclencher une troisième guerre, surtout contre eux.
-Bordel, pour une fois que je n'ai plus aucun fardeau à supporter et que je dispose enfin de mon libre-arbitre, vous venez encore me pourrir la vie en prenant des décisions à ma place !
-En l'occurrence, ce n'est pas moi qui est cité ton nom, mais l'ambassadeur de leur dirigeant.
-Parce qu'en plus, sa Grandeur ne vient pas d'elle-même ?! A t-il peur de devoir se mêler au commun des mortels ? Je ne donnerai aucune réponse tant que ce fameux « dirigeant » ne m'aura pas formulé sa demande en face.
-Harry, tu dois comprendre qu'il a de nombreuses obligations et que...
-Et bien moi je suis sollicité de toutes parts depuis que j'ai tué Tom, ça vaut tout autant, non ? De toute façon, je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dis. Vous savez déjà ce que je pense du fait que vous m'utilisiez toujours au premier rang lorsqu'il y a du grabuge, alors je ne vais pas non plus m'abaissez au rôle de chien que l'on siffle pour qu'il vienne se coucher à nos pieds! Dites lui bien cela, et si ça ne lui plaît pas, je l'attends de pied ferme ! Sur ce, j'ai d'autres choses de prévues aujourd'hui, comme aller consoler mon meilleur ami. Au revoir Messieurs.
Une fois le garçon sorti, Rogue haussa un sourcil ironique à l'égard d'Albus.
-Ne me dites pas que vous vous attendiez à ce qu'il réagisse bien.
-Non, mais à ce point-là...
-Vous ne l'envoyez pas non plus dans une sinécure, Monsieur le Directeur. Moi-même serais plus que réticent à me rendre seul dans leur repaire.
-C'est bien pour cela que j'ai fais remplir et signer les clauses concernant a sécurité et la vie d'Harry au Maître de la ville.
-On ne s'attendait pas à ce qu'ils interviennent. Surtout qu'ils sont... américains.
-Il est vrai que nous avons tous été pris de court. Mais je doute que l'on puisse comprendre un jour leur motivation. Et c'est pour cela qu'il serait bon d'établir une alliance avec eux, avant que la situation ne s'envenime.
-Je vais donc vous laisser faire vos combines diplomatiques. N'oubliez pas quand même que Potter n'a pas que des tendances Gryffondors.
-Je ne l'oublie pas, Severus.
Le professeur de potions quitta la pièce dans son envolée de cape coutumière. Albus, lui, poussa un nouveau soupir, et s'attela à l'écriture d'une lettre d'importance capitale.
Halloween fut bientôt là. Tous les élèves ayant participé au dernier affrontement, c'est-à-dire tous les sixième et septième années, étaient restés au château en attendant et en aidant à sa reconstruction totale.
Ce soir-là, comme tous les ans, la salle avait été décorée de citrouilles géantes et un clan de chauve-souris était pendu au plafond. Les fantômes étaient tous au rendez-vous et tenaient des discussions animées entre eux. Au centre de la table professorale était assis Albus Dumbledore, qui se leva lorsque tout le monde fut installé. Personne ne remarqua les quatre silhouettes qui étaient dissimulées dans le coin le plus sombre de la Grande Salle.
-Bien, je tenais à ce que vous soyez tous présent pour vous faire part d'une grande nouvelle. La plupart d'entre vous savent l'aide que nous avons reçu des vampires durant la dernière bataille. C'est pour cela que ce soir, nous accueillons le Maître de la ville de Saint-Louis, et trois de ses... compatriotes. Voici donc Jean-Claude, Asher, Requiem et Gretel.
Les quatre personnages entrèrent alors en pleine lumière, et plusieurs hoquets choqués se firent entendre de la part des quatre tables.
La seule femme du groupe avait des cheveux d'un grenat profond. Son teint blanc faisait ressortir ses yeux marrons fardés de noir. Petite et mince, tout son être n'était que dédain et mépris. A croire que la compagnie de mortels n'était pas vraiment sa tasse de thé...
Le plus petit des trois hommes, d'environ 1m70, était entièrement vêtu de noir, mettant en valeur toute la mélancolie que semblait dégager l'expression de son visage. Les cheveux noirs, le teint pâle et des yeux bleus-verts envoûtants, il déclencha bon nombre de soupirs féminins, ce qui semblait l'embarrasser plutôt qu'autre chose.
Le suivant, mesurant 1m75, avait de longs cheveux blonds couleur de miel qui lui couvraient la moitié gauche du visage. Sa peau était légèrement moins pâle que les autres, et ses yeux d'un bleu glacier faisaient penser au regard d'un husky. Il semblait d'une beauté parfaite, mais lorsqu'il fit un pas de côté, la lumière toucha également la moitié gauche de son visage, faisant se détourner la plupart des étudiants. En effet, cette partie-là était couverte de cicatrices de brûlures qui semblaient se poursuivre au-delà du cou. Semblant remarquer les regards d'horreur mêlés de pitié posés sur lui, il revint à sa position initiale, son visage n'exprimant aucune émotion.
Enfin le dernier, et non des moindre, mesurait également 1m75. Des boucles d'ébène encadraient son visage aristocratique à la peau blanche comme du marbre, et rendaient son regard bleu-nuit incroyablement pénétrant. La pose langoureuse et le sourire séducteur lui valut le choix du plus beau spécimen mâle par la majorité féminine de Poudlard.
Le Directeur se racla la gorge en essayant de détourner l'attention des visiteurs. Il croisa un regard vert émeraude furieux. Harry avait bien grandi depuis la fin de sa sixième année. D'1m75, ses cheveux d'un noir de jais lui arrivant un peu en-dessous des épaules, la peau dorée comme du caramel, son corps mince aux muscles déliés, et enfin ses yeux ensorcelants enfin dépourvus de lunettes ridicules contribuaient à faire de lui un jeune homme magnifique. Qui pour l'instant paraissait plus en colère qu'autre chose...
-Je souhaite que vous fassiez bon accueil à nos invités. Dispersés autour de Poudlard circulent leur garde du corps, avec mon accord. Je vous déconseille fortement d'être pris d'une envie irrésistible de prendre l'air au beau milieu de la nuit.
Il vit avec amusement que Sauveur se détournait de lui, et que ses deux meilleurs amis comprenaient également l'allusion. Puis il remarqua que le Maître de la ville suivait son regard, jusqu'à ce que ses pupilles se dilatent légèrement. Bien, donc c'était assuré que le vampire n'accepterait personne d'autre qu'Harry comme pomme de sang. L'homme blond à ses côtés hocha la tête pour acquiescer à ce qui semblait être une question muette de son compagnon.
Les deux hommes se mirent alors en marche vers la table des Gryffondors. Conscient qu'ils venaient vers lui, Harry se raidit et son regard se figea droit devant lui. Lorsqu'il les sentit derrière lui, il attrapa les manches de Ron et Hermione alors que ses deux amis amorçaient un geste pour s'écarter, afin de laisser Jean-Claude et Asher s'asseoir. Un souffle vint s'écraser contre sa nuque.
-Ne voulez-vous pas nous montrer votre sens de … l'accueil, Monsieur Potter je crois ?
Harry n'étouffa pas son grognement.
-Je suis tellement accueillant que je vais vous dire immédiatement d'aller vous faire foutre pour vous éviter toute méprise.
Il se reçut une tape sur le bras de la part d'Hermione.
-Harry James Potter, tu pourrais te montrer un peu plus poli et faire ainsi honneur à notre école !
-croyais-tu que j'allais accueillir les bras ouverts celui qui a prévu de se servir de moi comme réserve de sang ?!
-J'ai lu dans les livres que c'était loin d'être déplaisant.
-Et bien fais-le à ma place dans ce cas !
Pendant leur discussion, Asher avait trouvé le moyen de faire se décaler Neville et ainsi de pouvoir s'asseoir face à Harry. Ils se fixèrent un long moment, et le jeune homme dévisagea ce qu'il considérait comme son futur adversaire. Asher fut surpris de ne lire aucun dégoût, mais juste une grande méfiance dans les yeux émeraude. Par-dessus la tête du garçon, il croisa le regard de Jean-Claude et ils se comprirent en une fraction de seconde. Même s'ils devaient mettre du temps pour le dompter, il leur fallait Harry.
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