Disclaimer: Le monde d'Harry Potter ainsi que ses personnages appartiennent à J.K. Rowling, aux divers éditeurs et à Warner Bros Inc. Cette fiction est écrite à but purement non lucratif, et en aucun cas avec une intention de violation de copyright.
Note de l'Auteur: Slash; HP/DM; Pas de contenu explicite mais consommation éhontée d'alcool en quantités non négligeables, cruel manque d'inhibitions, tout un tas de gros mots vulgaires et une bonne dose d'humour douteux (cf. Rating. Pour l'alcool et les mots vulgaire, pas pour l'humour. Bref.)
Je soussigné Alice Saturne décline toute responsabilité en cas de coma éthylique des lecteurs. Cette fiction est un craquage complet sorti de mon cerveau harassé par les examens. Merci d'être indulgents et de renoncer à me poursuivre avec une fourche pour me transpercer sans pitié. Et rappelez vous: Sam, celui qui conduit, c'est celui qui ne transplane pas (un jour, j'arrêterai de faire des blagues pourries, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui j'ai poney.)
Voyez ça comme une projection de mon envie de me démolir la face à coup de mojitos, dont nos deux héros font les frais. 3 chapitres, dont deux qui sont déjà bien au chaud dans mon ordinateur et le dernier bien au chaud dans ma tête. Autant vous dire que il ne vaut mieux pas s'attendre à du grand art. A la base, je ne voulais même pas la publier, mais je me suis dit TANT PIS, souffrez avec moi, nyahahaha.
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L'eau est la prose des liquides, l'alcool en est la poésie.
Ferdinand Reiber
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Harry posa violemment son verre sur le bar, son sang dansant la gigue dans son cerveau. Merlin, le breuvage bleuâtre que Ginny lui avait fourré dans les mains était positivement létal. Il grimaça, toussa un peu et tenta de retrouver sa contenance. Secouant la tête, il jeta un regard noir au verre offensant, qui ne sembla pas effrayé le moins du monde et lâcha un joyeux nuage de fumée.
Harry aurait probablement dû y réfléchir à deux fois avant d’accepter quoi que ce soit de la part de son ex colérique, qui ne lui avait visiblement pas tout à fait pardonné leur rupture.
Luttant contre la désagréable sensation d’avoir avalé du sang de Salamandre, il se leva et ne tituba pas (Harry Potter ne titube jamais) vers la piste de danse. Mme Rosmerta s’était surpassée pour cette fin de terme, engageant même un DJ Sorcier en vogue à Londres. Le pub habituellement honorable et calme ressemblait à présent à une boîte de nuit branchée. Tous ses amis fêtaient leurs ASPICS fraîchement acquis, à grand renforts de cocktails multicolores et de Whisky Pur Feu. Ron et Hermione étaient littéralement collés l’un à l’autre, utilisant la danse comme excuse pour s’embrasser goulûment. Ginny et Dean s’étaient lancés dans un concours dont le dénouement promettait d’être intéressant. Fasciné, Harry observa Ginny enchaîner les verres d’alcools avec une facilité horrifiante, sans trahir la moindre faiblesse. Dean avait le teint verdâtre et semblait beaucoup moins empressé de finir sa rangée de verres. L’issue du concours était claire comme de l’eau de roche.
Perdu dans sa contemplation, Harry ne vit qu’au dernier moment la silhouette qui tanguait dangereusement devant lui. La collision fut violente et le projeta au sol. Il lâcha un « urghmpf » indigné lorsqu’un poids presque mort lui atterrit sur l’estomac, et tenta tant bien que mal de relever la tête pour lancer un regard noir à son assaillant.
« P-Potty-Potter, mon poteau ! » Harry se figea.
Cligna des yeux.
Voilà autre chose.
Harry avait survécu à beaucoup de choses dans sa vie.
Il avait vécu sous la menace d’un timbré mégalomane à face de serpent pendant dix-huit ans, découpé un Basilic avec l’aide d’un chapeau rapiécé, volé un œuf à une dragonne pour le moins contrariée. Il avait supporté les baisers humides de Cho Chang, les Plumes à Papotes de Rita Skeeter, et même les horribles biscuits d’Hagrid. Oui, Harry avait survécu à beaucoup de choses. Mais jamais, ô grand jamais, dans sa courte vie de Héros National, de Survivant, de Celui-Qui-A-Survécu, ou tout autre surnom ridicule dont on l’avait déjà affublé, jamais il n’avait été préparé à se retrouver couché sur le sol des Trois Balais, avec un Draco Malfoy étalé un peu partout sur lui. Un Draco Malfoy ivre mort, à en juger par ses joues écarlates, l’absence notoire de son habituelle lippe méprisante, et la façon qu’il avait de s’accrocher à Harry comme si sa vie en dépendait.
« Euh… »
Harry maudit Dumbledore –paix à son âme –de ne jamais lui avoir appris à gérer les situations de crises telles que celles-ci. Il fixa Malfoy, qui semblait fort à son aise sur la cuisse d’Harry. Il avait posé sa tête sur son torse. La réalisation le frappa comme un Cognard en pleine figure. Draco Malfoy était en train de s’endormir sur lui. Draco Malfoy était en train de s’endormir sur lui en plein milieu d’un bar.
Harry poussa violemment la tête de Malfoy. Celui-ci se redressa et le fixa d’un air scandalisé.
« Pas bouger ! »
Harry cligna des yeux. Encore.
« Euh…Malfoy ? » Pas de réponse. Harry tenta d’instiller toute l’autorité qu’il avait en lui dans sa voix.
« Malfoy, relève-toi immédiatement. »
Un léger ronflement fut sa seule réponse. Harry regarda autour de lui, désespéré. Personne ne semblait avoir remarqué les deux silhouettes étalées au sol. Excepté Dean, qui était, lui aussi, étalé au sol, et qui ne semblait pas vraiment en position pour l’aider, à en juger par son teint verdâtre et ses yeux vitreux.
Harry jura et tenta de s’extraire de la prise de Malfoy. Il finit par y parvenir, au prix d’un effort surhumain. Le crétin était plus lourd qu’il n’y paraissait. Lorsqu’il fut enfin sur ses deux jambes, il jeta un regard hésitant à la silhouette prostrée au sol.
Il avait deux choix.
Il pouvait laisser Malfoy par terre dans le bar, dans l’espoir qu’un de ses amis prenne pitié et ne décide de le ramasser. Cette solution était fort tentante. Elle impliquait un taux d’effort minimum et la possibilité que Malfoy se fasse marcher dessus par une ou deux personnes. Ou alors il pouvait ramasser Malfoy lui-même et le ramener à Poudlard. Ce qui impliquait de quitter la fête –qui, de toute façon, ne l’amusait pas beaucoup –et rejoindre son lit douillet –perspective agréable s’il en était.
Solution qui impliquait aussi de se coltiner un Draco Malfoy en état d’ébriété avancé sur plus de trois kilomètres.
Harry grimaça, se maudissant par avance, et secoua le bras de Malfoy.
« Potter ? »
« Oui, Potter. Relève-toi. »
« Non. J’suis bien. »
« Tu es ivre, Malfoy. »
Malfoy releva brusquement la tête et offrit à Harry ce qui aurait probablement dû être un sourire railleur. Il renifla.
« Je ne ch-chs—suis pas ivre, Potter. Un Malfoy n’est jamais ivre. »
Comme pour prouver son affirmation, il tenta de se relever par lui-même, uniquement pour trébucher et retomber sur les fesses.
« Complètement rétamé » marmonna Harry en aidant Malfoy à se remettre sur ses pieds. Celui-ci oscilla dangereusement et se rattrapa aux épaules d’Harry. Quand Harry tenta de se dégager, Malfoy raffermit sa prise. Le regard qu’il posa sur Harry était embarrassant. C’était le même regard avide que Bill Weasley posait sur un steak saignant.
«Trop verts. »
Harry lui lança un regard ahuri.
« Pardon ? »
« Potter, tes yeux sont trop verts. » Le ton de Malfoy était accusateur.
« Ha. Hum. Désolé ? » Harry déglutit, inquiet. Quelque-chose n’allait vraiment pas.
Malfoy continua. « On le les voit pas souvent à cause de tes s-stupides lunettes. Mais moi j’les vois, là. Et tes cheveux. Stupides, stupides cheveux. ‘dirait tout l’temps que tu sors du lit. Stupides cheveux. »
Malfoy fit la moue et Harry, de plus en plus perturbé par la tournure que prenait la situation, lui attrapa fermement le bras.
« Je te ramène à Poudlard, Malfoy. »
Malfoy lâcha un « Mmh » approbateur et se laissa guider hors du pub bondé. La nuit était claire et douce, et Malfoy semblait avoir décidé de ne plus parler. Tout était parfait. Harry se sentit tituber légèrement. Sa tête tournait un peu, et il se gifla mentalement une fois de plus d’avoir accepté le verre que Ginny lui avait tendu sans suspecter quoi que ce soit. Il lâcha le bras de Malfoy, n’ayant aucune envie de prolonger le contact plus que nécessaire.
Jusqu’à ce qu’ils arrivent aux grilles qui menaient à Poudlard, tout se passa bien. Malfoy trébuchait tous les deux ou trois pas, si bien qu’Harry finit par le saisir par la taille pour le stabiliser. Le trajet se fit en silence, ou presque. De temps à autres, Malfoy grommelait « stupides cheveux », « stupides mains » ou « stupide bouche », apparemment décidé à insulter une par une chaque partie du corps de Harry. Harry quant à lui, priait Merlin que personne ne le voie avec Malfoy accroché à lui comme une petite-amie ivre.
La grille s’ouvrit devant eux, et Harry fut soulagé de ne pas avoir à faire face à Rusard. Dans son état actuel, il était possible que la simple vision des cheveux gras du concierge de Poudlard fasse vomir Malfoy. Il frissonna à cette pensée et raffermit sa prise sur la taille de Malfoy. Curieusement, le jeune homme ne tenta pas de se dégager. Il cessa même ses grommellements et s’appuya un peu plus sur Harry.
Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle commune des « Huitième Année », tout était calme. Les autres étaient tous encore en train de faire la fête. Harry regarda autour de lui et ressentit une bouffée de nostalgie en songeant que cette nuit serait la dernière qu’il passerait au château.
« Potter ? »
La voix de Malfoy le fit sursauter. Il avait oublié son fardeau éméché. La voix de celui-ci était un peu incertaine, mais l’air frais semblait l’avoir dégrisé. Harry se tourna vers lui et haussa un sourcil. Malfoy avait l’air nerveux et se tenait raide comme un piquet.
« Oui ? »
« Je –jesuispeutêtreunpeuivre. » lâcha Malfoy.
« Pardon ? »
« Je.Suis.Peut.Etre.Un.Peu.Ivre. » répéta Malfoy, détachant soigneusement chaque mot. Harry refoula l’envie stupide de glousser.
« Grande nouvelle, ton intelligence n’est donc pas qu’un mythe. »
Malfoy ne sembla pas relever le sarcasme.
« On ne se reverra problalbe-prola-sûrement plus. »
Harry hocha lentement la tête, de plus en plus confus. Malfoy reprit :
« Je suis ivre. Et on se reverra plus. Je vais faire quelque chose. »
Impuissant, Harry vit l’expression de Malfoy changer, passant du malaise à la détermination avinée en un éclair.
Avant qu’il n’ait eu le temps de s’inquiéter de ce changement d’attitude, Malfoy avait traversé la pièce. Il fallut plusieurs secondes à Harry pour appréhender la situation dans toute son invraisemblance et lorsqu’il y parvint enfin, il était trop tard : Draco Malfoy avait posé ses lèvres sur les siennes. Ses lèvres très masculines d’ancien Mangemort, d’ancien ennemi, ses lèvres étonnement douces –Harry n’eut pas le temps de réfléchir à cette partie mortifiante de son analyse. En réalité, il n’eut le temps de rien faire. Il n’eut pas le temps d’hurler, de frapper Malfoy, de le Stupéfixer, ni même de se Stupéfixer. Malfoy recula, yeux écarquillés et joues écarlates. Sans un mot de plus, il tourna les talons et monta quatre à quatre les marches menant aux dortoirs.
Lorsque Ron et Hermione déboulèrent deux heures plus tard, gloussant comme des préadolescents en rut, Harry était toujours planté au milieu de la salle commune, en état de choc.
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« Harry, est-ce que ça va ? »
La voix soucieuse d’Hermione transperça le voile d’hébétude qui enveloppait son cerveau depuis son réveil. Il cligna les yeux et reporta son attention sur son amie. La Grande Salle lui parut soudain affreusement bruyante. Il tenta un sourire rassurant.
« Oui, je vais très bien. »
« ‘y aha gueud’bois », affirma Ron, occupé à engouffrer son poids en œufs brouillés. Hermione lui coula un regard dégoûté et fronça le nez:
« Bien sûr que non, il n’a pas la gueule de bois. Il n’a bu que deux verres hier soir, avant de disparaître. » Harry se demanda comment elle pouvait possiblement savoir ça en ayant passé la soirée collée à Ron. « Comment se fait-il que tu sois rentré si tôt, d’ailleurs ? »
Oh. Malfoy était complètement bourré. Il s’est endormi sur moi, a insulté mes cheveux et m’a embrassé. Cette soirée fut très révélatrice.
« Je ne me sentais pas bien,» grogna Harry en parachutant une cuillère de sucre dans sa tasse de thé.
« Harry… », la voix d’Hermione était prudente. Harry ferma les yeux et compta mentalement jusqu’à dix. Il connaissait ce ton. C’était le ton qui sous-entendait « je sais que quelque-chose ne va pas même si tu ne veux pas me le dire ». A ce moment précis, c’était le dernier ton qu’Harry avait envie d’entendre.
« Je vais bien. »
Pour lui prouver la véracité de ses dires, il lui sourit et s’appliqua à prendre une gorgée de son thé.
« Ha ! » s’exclama Ron d’un air réjoui, « en tout cas Malfoy a l’air de souffrir ! »
Harry s’étouffa dans son thé et crachota pitoyablement. A la table des huitièmes années, plusieurs visages interloqués se tournèrent vers lui.
« Elégant, Potter, » lança une voix glaciale derrière lui.
Harry se sentit rougir malgré lui. Avant qu’il ne puisse trouver une réplique adéquate, Malfoy avait déjà pris place à l’autre bout de la table. Il avait le teint verdâtre et des cernes soulignaient ses yeux. Captant son regard, Malfoy haussa un sourcil narquois et Harry résista à l’envie puérile de lui tirer la langue. Les joues brûlantes, il reporta son attention sur son plateau. Malfoy avait probablement oublié tout ce qui s’était passé la veille. C’était une bonne chose, vraiment.
« C’est curieux, Malfoy n’est pas resté longtemps à la soirée non plus, » lança Hermione d’un ton si innocent qu’Harry en fut immédiatement suspicieux, « en fait, je crois qu’il a disparu à peu près au même moment que toi, Harry. »
Un sourire amusé étirait les lèvres de son amie. Cruelle femme, songea Harry, elle a clairement passé trop de temps avec Pansy Parkinson cette année. Une fois n’est pas coutume, il fut sauvé par Ron.
« Ce type est un vrai crétin. Pourquoi Harry serait-il parti avec lui ? »
Pourquoi, en effet.
Harry hocha précipitamment la tête en direction de Ron. Hermione ne semblait pas convaincue.
« Je ne sais pas, Ron. Malfoy est un crétin, certes. Mais force m’est d’admettre qu’il n’est pas autant un crétin qu’avant. »
C’était vrai. Si Malfoy n’avait perdu ni son talent dans l’art de la réplique sarcastique, ni son haussement de sourcil hautain, il s’était comporté décemment tout au long de l’année. Aucune des habituelles insultes dégradantes n’avait fusée. Il avait même gratifié Harry d’un « Merci, Potter » pincé au début de l’année. En langage Malfoy, cela équivalait à une déclaration de paix.
« N’empêche, ce n’est pas comme si Harry et lui étaient amis, ou quoi que ce soit. » continuait Ron, prononçant le mot « ami » comme si la perspective était particulièrement répugnante.
Harry se racla ostensiblement la gorge. Ses amis se turent et se tournèrent vers lui.
« Je suis là, vous savez ? »
Hermione hocha sèchement la tête, lui coulant un dernier regard méfiant, et reprit son petit-déjeuner. Harry se rendit compte qu’il n’avait plus très faim. Grognant intérieurement, il repoussa son plateau intouché. Un coup d’œil à sa montre lui apprit qu’il ne restait qu’une heure avant le départ du Poudlard Express qui les ramènerait jusqu’à Londres.
La meilleure chose à faire était d’oublier cette soirée irréelle. Harry hocha la tête, décidé. De toute évidence, Draco Malfoy avait oublié ses errances avinées. Harry ne voyait pas pourquoi il ne pourrait pas faire de même. |