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au 31 Mai 21 :
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contenant 15226 chapitres
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Rain
Par Fanny
Harry Potter  -  Romance/Angoisse  -  fr
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    Chapitre 2     Les chapitres     47 Reviews     Illustration    
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La fin de l'orage...
Bonjour à tous :)
Comme promis voilà la suite et fin de Rain.
J’espère que cela vous plaira autant :)

De plus je tenais à tous vous remercier d’être venu sur notre site. J’espère qu’il grandira grâce à vous et avec vous.

Je vous souhaite une bonne lecture…



oOoOoOo

"Mesdames, Messieurs, mes chers élèves, nous voilà réunis en ce jour sombre pour rendre les derniers hommages à notre camarade et ami, Draco Malfoy."

La grande salle de Poudlard était parée de noir et d'argent. Toutes les personnes présentent portaient leurs habits de deuil.
Draco Malfoy était mort. Tué par Lord Voldemort.
C'était il y a de ça une semaine, lors de son week-end en famille. Il avait voulu détruire l'emprise sombre du Lord sur le monde sorcier, et avait couru à sa perte. Voldemort l'avait tué d'un Avada Kedavra et avait emporté son corps. Laissant ses parents épleurés et tous les sorciers d'Angleterre choqués par une telle cruauté.
Tuer un enfant, un jeune homme... un héros qui était prêt à sauver sa vie pour combattre le mal...

C'était donc la version officielle des événements. La version de Lucius et Narcissa Malfoy qui étaient venus en catastrophe réclamer réparation à Dumbledore. Leur fils était mort pour sauver ce monde qui l'avait toujours considéré comme un futur Mangemort, il méritait des funérailles digne de ce nom... avec les ministres si possible.

La véritable histoire différait quelque peu, et rendait fous de rage les sorciers partisans de Lord Voldemort. Un espion de l'Ordre avait réussi à s'infiltrer lors de la cérémonie d'intronisation du jeune Draco. Il avait assommé et bâillonné Goyle père et avait pris sa place dans le cercle consacré.
Il avait ensuite sans aucune hésitation tué le futur prodige destiné à devenir le bras droit de leur maître, et avait enlevé son corps pour que nul ne puisse tenter de le faire revenir à la vie.
Cela avait été une nuit sombre pour les Mangemorts, car en plus de cette horrible perte, ils avaient dû essuyer la colère terrible de leur Lord... Goyle n'était d'ailleurs pas sûr de s'en remettre.

L'école était donc drapée de noir depuis cette funeste nouvelle. Snape qui n'avait pas pu assister à la cérémonie de Draco se terrait dans ses cachots. Nul ne l'avait vu depuis l'annonce de sa mort. On supposait qu'il se maudissait de n'avoir pas pu être là pour sauver son protégé, son filleul... son fils.
Lui, qui n'avait pas pu se résoudre à voir marqué de cette infamie. Alors il avait fui comme le pauvre être qu'il était. Mais s'il avait été là, s'il avait su ce que préparait l'Ordre, aurait-il pu le sauver, aurait-il pu...
Mais voilà, nul dans l'armée du bien n'avait connaissance de cet acte si peu conventionnel. Personne n'avouait être coupable de ce crime. Alors le mystère était total, qui avait pu tuer Draco Malfoy? Qui le haïssait à ce point pour ne pas lui laisser la moindre chance de choisir son destin malgré la marque.

"Sortons maintenant mes amis et allons nous recueillir sur la stèle posée en son honneur dans le parc. Le temps n'est pas clément, je le sais, mais est-ce si important?"
Ajustant ses lunettes, Dumbledore regarda une dernière fois la congrégation. Toujours pas de Harry en vue... Pourtant il était persuadé qu'il viendrait.

oooo

Harry poussa un cri étouffé quand il sentit le parquet irrégulier de la cabane hurlante rencontrer brutalement son dos. Il n'avait jamais été bon pour les atterrissages de transplanage. Et cette fois-ci n'était pas encore la bonne. En plus le corps de Draco n'avait en rien arrangé à la chute.
Se relevant péniblement, il souleva Draco le plus rapidement possible avant de l'allonger sur le lit à moitié cassé.
Il devait faire vite, le contre-sort devait être prononcé dans les dix minutes après que le sort ne soit lancé.
"Enervaatis petriculum", murmura-il avant de tirer une chaise bancale jusqu'à lui et s'y effondrer.
Il devait rester calme. C'était maintenant que tout se jouait.
Il n'avait testé les "faux sorts" que très peu de fois avec Hermione et ça n'avait marché que très précairement.
Il avait eu l'idée de "maquiller" ses sorts pour pouvoir surprendre l'adversaire lors d'un combat. L'idée était simple, prononcer une formule tout en pensant à une autre. Simple mais à première vue pas encore testée dans le monde sorcier. Le meilleur résultat avait été de lancer un "Alohomora" tout en pensant à un "Wingardium Leviosa", au final la porte s'était ouverte tout en se décrochant de ses gonds...
Pas très probant mais ça avait été un bon début. Malheureusement il n'avait pas eu le temps de plus s'entraîner.
Il lui avait fallu l'après-midi entière pour trouver le sort nécessaire, un sort qui mettait la victime dans un état de transe, faisant croire à tous à une mort certaine. Après cela avait été un jeu d'enfant, il avait suivi Malfoy tout le long, prenant la place d'un des Mangemorts... Pour un plan trouvé à la dernière minute tout s'était passé parfaitement, alors cela ne pouvait pas échouer maintenant? N'est-ce pas?
Ça ne pouvait que marcher, il le fallait. Il ne pouvait pas l'avoir tué, il ne pouvait pas l'avoir tué Lui!
Les minutes passaient et le corps de Draco restait toujours aussi froid et immobile. Son torse ne se soulevait pas, sa peau avait une pâleur trop prononcée. Harry se sentait peu à peu perdre pied.
"Allez Malfoy, réveille-toi, tu ne vas pas mourir de mes mains hein? Tu ne risquerais pas de perdre devant moi? Allez Malfoy, pour une fois essaye de ne pas être lâche, et respire bon sang!"
Sans même y penser Harry faisait les cent pas dans la pièce délabrée, la cachette était sûre pour le moment, mais ils ne devaient pas y rester trop longtemps, qui sait qui pourrait venir les trouver. Il fallait que Malfoy ouvre les yeux, il fallait qu'il vive!
S'appuyant sur le rebord du lit, Harry s'approcha du corps sans vie.
"Tu veux vraiment me rendre dingue hein Malfoy? Réveille-toi! Réveille-toi! Réveille-toi!"
Chaque supplique était accompagnée d'une gifle sur les joues blanches du Serpentard, violente, sèche, désespérée.
"Réveille-toi espèce de fouine sans courage! Je ne t'ai jamais rien demandé alors fais ça pour moi! Vis! Vis!"
Peu à peu les coups se firent moins forts, et c'est quand sa main vint se poser délicatement sur le front de Draco qu'Harry se permit de faire couler ses premières larmes.
"Tu mourras par ma baguette ? C'est ça que tu m'as dit? Tu ne vois pas que c'est toi qui est en train de me tuer? Tu me tues Malfoy, tu me tues..."
La paume si chaude sur une peau presque glaciale. Des larmes salées qui coulent sur un visage qui n'est pas le sien.
"Tout ce que je voulais..." Harry s'approcha un peu plus pour déposer une ultime caresse sur ce visage fermé. La sentence était tombée, Malfoy ne se réveillerait pas. Un dernier effleurement de ces lèvres pâles... un premier...
"Tout ce que je voulais..."
"C'était quoi Potter? Me faire mourir de rire en te voyant porter un chapeau pointu? Enlève ce déguisement, le style Mangemort te va très mal."
Sa voix était enrouée, et il toussait un peu mais il était indéniablement vivant. D'un bond Harry sauta du lit pour s'éloigner le plus possible de celui qu'il avait cru définitivement perdu.
D'un geste rapide, il arracha la capuche qu'il n'avait pas pris le temps d'enlever. Il était vivant. Il était... vivant. Dehors, le ciel se découvrit complètement laissant apercevoir la lune et ses étoiles.

S'asseyant sur le lit Draco, tenta de reprendre le peu de prestance qu'il avait perdu.
"Tu n'aurais pas un truc à me passer? On se pèle ici! Et d'ailleurs c'est où Ici?je suis mort et c'est l'enfer c'est ça? Ne me dis pas que je vais passer l'éternité dans une bicoque mitée en ta compagnie? Ne me dis pas ça!"
Laissant échapper un léger rire de soulagement Harry lui tendit sa cape ainsi que son écharpe. Ne faisant peu de cas de la mine de dégoût de Draco face aux couleurs rouges et ors, il se mit en devoir de lui expliquer la situation. Autant commencer au plus tôt, cela allait durer un bon moment.

"Tu peux répêter Potter? "
"J'ai lancé un Avada Kedavra et j'ai pensé à un autre sort, pour essayer de te sauver..."
"TU AS?"
"... Lancé un Avada Kedavra?"
Maintenant parfaitement en possession de ses moyens, Draco se massait les tempes avec énergie.
"Tu veux dire que tu as testé ta théorie débile, tu m'as pris comme cobaye, pour... me sauver? Mais putain Potter est-ce que j'ai l'air d'avoir besoin d'être sauvé? Tu as failli me tuer bon sang! "
"Tu es vivant."
Harry qui avait été une boule de nerf pendant toute la journée avait d'un seul coup repris son calme habituel. En fait il se sentait bien. Malfoy pouvait crier, pester, détruire le mobilier si ça lui chantait, tout ce qu'il voyait c'est que tout ça il ne pourrait pas le faire s'il était mort. Donc tout allait bien... de toute façon il n'avait jamais vraiment aimé la décoration de la cabane hurlante.
"Tu m'écoutes Potter! Je veux que tu me ramènes chez moi!"
"Pour que tu deviennes un Mangemort? Pas question!"
"Et si j'ai envie, moi, de devenir Mangemort?"
"Ben tiens, tu avais l'air de t'amuser follement avant..."
"Avant que tu ne m'Avada Kedavrise?"
"Je t'ai déjà expliqué que..."
"Je me fiche de tes explications, tu vas me ramener au château ou chez moi et tu vas m'oublier une bonne fois pour toutes Potter. Ma vie ne te concerne pas, et ce n'est pas près de changer."
Un nouveau vase découvrit un sort funeste avant qu'Harry ne se décide à se lever et à affronter le regard courroucé de son vis à vis.
"Malfoy réfléchis, tu es libre maintenant, Voldemort croit que tu es mort."
"Mais tu es stupide ou tu le fais exprès? Libre de quoi? De me cacher? De vivre comme un paria? D'oublier mon nom? Mon rang? Libre de vivre ici? Et enlève ce sourire de tes jolies lèvres Potty ça me donne envie de vomir! Ho et bien sûr, plus de pluie hein? Monsieur est fier de son coup! Faut te faire soigner Potty, sauveur de l'univers ça te monte à la tête comme job!"
Draco poussa violemment Potter avant de se diriger vers ce qui ressemblait le plus à une porte dans cet endroit infâme. Mais avant qu'il n'atteigne la sortie, il sentit le sol s'effondrer sous ses pieds, et s'écroula.

oOoOoOo

Harry avait servi de zone tampon entre le corps de Malfoy et le sol. Il n'avait pas vraiment compris ce qui s'était passé, mais il avait agi par instinct et avait protégé son "invité".
L'ayant remis dans le lit, il tenta en vain de le réveiller. Draco était brûlant et tremblait de tous ses membres.
"Qu'est-ce que tu m'as fait Potter?" avait-il murmuré avant de perdre complètement connaissance...
"Qu'est-ce que j'ai fait?..."
"Ne t'inquiète pas, je vais appeler de l'aide, ça va aller mieux..." Et laissant aller sa main il se permit de parcourir la chevelure d'or du Serpentard...
"Pardon."

"Monsieur,
Je vous envoie Hedwige, car je pense avoir encore agi sans réfléchir. Je suis allé trop loin.
Je suis là où mon père et ses amis cachaient leur secret, j'ai besoin d'aide.
Il va mal, je ne sais plus quoi faire. Sauvez-le, pitié.
Harry."

La chouette blanche s'envola en hâte, elle avait un message important à transporter... Une question de vie ou de mort.

oOoOoOo

Il fait sombre, et on n'y voit pas à plus d'un mètre. Mais étrangement tu sais où tu es, tu es dans le quartier général des Mangemorts, dans le manoir de Voldemort.
Le décor est pourtant différent mais c'est net dans ton esprit. Tu es devenu un Mangemort et tu vas rencontrer ton maître.
Pas besoin de regarder ton avant-bras, pas besoin de vérifier, tu sais que la marque est là, aussi sombre que ce couloir où tu avances sans bruit.
Au bout de ce couloir se trouve la salle où Voldemort réunit ses adeptes, au fond de ce couloir se trouve ta totale soumission à un fou sanguinaire.
Mais tu t'en fiches, tu es calme. Tu suis ton destin, tout va bien. Aucune raison de s'inquiéter.
Encore un pas, puis un autre, puis un autre et tu recevras ta prochaine mission. Ta première mission. Tu n'es pas excité, juste blasé.
"Tu tueras Potter."
Tu acceptes, cela te semblé facile de dire "oui" à cette étrange requête.
Le couloir a disparu, maintenant la salle où devait se tenir Voldemort est vide. Il y a juste un jeune homme de dos qui fixe une fenêtre donnant sur un paysage chaotique.
"Pourquoi?"
"Potter?"
"Pourquoi?"
Et d'un seul coup tu ne te sens plus si bien que ça, d'un seul coup la marque sur ta peau te fait mal, tu aurais envie de l'arracher avec tes ongles quitte à avoir des cicatrices à vie...
"Pardonne-moi" Ces mots que tu ne dirais pas en temps normal, ces mots que tu n'as jamais prononcés deviennent si simples, deviennent si vrais.
Alors le jeune homme se retourne mais il a la tête baissée, il ne te regarde pas. Et tout ce que tu vois, ce sont ces larmes qui coulent le long de ses joues ...
Alors tu te rapproches, assez pour le toucher, assez pour tendre ta main et effacer ces gouttes infâmes sur cette peau brune.
"Regarde-moi Potter, je t'en prie, je n'avais pas le choix..."
Mais il ne te regarde pas, il détourne le visage et esquive ce qui aurait pu être une caresse sur sa joue.
Alors tu as mal, plus qu'un Doloris, car plus que ta soumission face à un psychopathe c'est la perte de son respect qui te brûle les entrailles, la perte de son regard dans le tien.
Il s'en va et chaque pas l'éloigne de plus en plus de toi alors tu cours, tu essaies de l'attraper, de le forcer à te pardonner, mais il refuse de t'écouter. Tu l'as trahi et encore une fois tu l'as fait pleurer...
"Pardonne-moi Potter... Pardonne-moi"

Cela faisait deux bonnes heures que la lettre était partie pour retrouver Dumbledore et le corps de Malfoy était en proie à des spasmes violents ainsi qu'à des poussées de fièvre.
Il délirait, et cela ne présageait rien de bon.
Harry était en train de devenir dingue. C'était sa faute. Si Draco mourrait, il l'aurait tué...
Il l'aurait tué...
"Regarde-moi Potter..."
Sa voix était faible et ses paroles s'échappaient durant son sommeil agité.
"Ça va aller Malfoy, ça va aller repose-toi... repose-toi"

Ce fut à ce moment-là que la porte de la cabane hurlante s'ouvrit violemment laissant rentrer un Snape dans une rage folle.
"Où est-il?"
"Il est là mais il..."
"La ferme Potter, vous avez fait assez de mal pour aujourd'hui! Vous rendez-vous compte que votre baroud d'honneur a failli lui coûter la vie et va accélérer l'affrontement final ? Vous rendez-vous compte que vous auriez pu mourir là-bas?"
"Il fallait que..."
"Oh pitié taisez-vous et restez le plus loin possible de lui et de moi. J'ai du travail à faire, et je ne suis pas sur d'y arriver. J'espère que vous êtes fier de vous."
"Pardon..."
"Il n'est plus l'heure des excuses, rentrez au château et oubliez cet incident, oubliez Malfoy et ne tentez plus de le sauver, il n'y survivrait pas cette fois."
"Je voulais juste..."
"Oh je sais très bien ce que vous vouliez faire, vous vouliez encore prouver au monde que vous êtes un héros, un sauveur, mais voilà, Voldemort est devenu fou après cet échec et de nombreuses personnes vont devoir subir sa colère par votre faute. Je n'ai pas pu venir plus tôt car malheureusement on ne décline pas une séance de torture du Lord Noir si facilement, donc excusez-moi Potter, mais j'ai un élève à sauver. Et mes propres blessures à suturer."
Se collant contre un mur glacial Harry se mit alors à regarder plus attentivement celui qui s'affairait maintenant sur Draco, lui lançant des sorts de guérison et d'apaisement.
Snape avait sa robe partiellement déchirée et l'on pouvait voir du sang perler d'une coupure à la mâchoire...
Et bien sûr cela était encore sa faute... c'était toujours sa faute de toute façon.
Les minutes s'égrainèrent avec une lenteur sans nom avant que Snape ne se retourne enfin vers Potter qui n'avait pas bougé d'un centimètre.
"Voilà il est stabilisé, mais son corps a subi des dommages très graves, votre sort lui a détruit de nombreuses cellules et a failli lui endommager le cœur de façon irréversible.... Mais il survivra... si je lui donne les soins appropriés durant cette semaine... il survivra..."
"Merci..."
"Oh je n'ai certainement pas fait ça pour vous Potter, vous mériteriez que je vous tue et que je vous envoie à Voldemort en cadeau de Noël. Mais vous êtes sensé nous sauver tous... quelle bêtise! Rentrez au château Potter, votre vue m'insupporte!"
Harry qui jusque-là n'avait pas osé regarder Snape dans les yeux releva la tête et le fixa avec rage.
"Vous croyez que j'ai voulu tout ça? Vous croyez que j'ai voulu le tuer? J'ai voulu lui donner une chance de choisir, j'ai voulu..."
"Vous vouliez? Vous vouliez?! Et vous croyez vraiment que le monde tourne comme vous le voulez? Et depuis quand la vie de Malfoy vous importe? Depuis quand avez-vous décidé que vous deviez aussi régenter sa vie? Celle de vos petits compagnons ne vous suffit plus,? il vous fallait un disciple digne de votre rang? Vous me dégoûtez Potter, vous et tout ce que vous représentez, vous n'êtes qu'un..."
Mais une main posée sur l'avant bras de Snape le stoppa dans sa diatribe...
"Arrêtez... professeur... il ne voulait pas... je ne veux plus qu'il pleuve, je ne veux plus... le voir pleurer."
Un silence s'installa alors que Draco retomba dans l'inconscience...
"J'espère que vous êtes fier de vous Potter, il a définitivement perdu la raison... Retournez au château, il va bientôt faire jour et vos amis vont se demander où vous êtes passé."
"Et Draco?"
"Je m'en occupe, Dumbledore a déjà prévu de dire à toute l'école que je suis parti en voyage après l'annonce de la mort de mon filleul... Car bien entendu nous devons continuer ce mensonge grotesque, pour ne pas mettre de nouveau la vie de Draco en danger."
"Je reviendrais demain."
"Vous ne reviendrez pas du tout, je vous interdis de l'approcher dorénavant est-ce bien compris? Laissez nous arranger vos bêtises, comme d'habitude, et ne faites plus rien jusqu'à nouvel ordre! "
Lançant un dernier regard vers le jeune homme endormi, Harry se dirigea vers la porte de la chambre.
"Il va vivre n'est-ce pas?"
"Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir... "

A peine revenu de la cabane hurlante il était allé voir Dumbledore qui lui expliqua ce qui s'était passé depuis la "mort" de Draco.
En effet dès l'annonce de son meurtre et de son enlèvement, Snape avait été convoqué en urgence chez son maître et avait dû subir son courroux car il ne l'avait pas prévenu des projets de l'Ordre.
Et c'est gravement blessé et totalement abattu par la mort de son filleul que Snape était retourné au château où l'attendait Albus avec la lettre d'Harry.
Les deux hommes eurent à peine le temps de recouper leurs informations que Snape avait accouru au chevet de son protégé pour le sauver.
Albus avait tout de suite compris en voyant la lettre d'Harry ce qu'il s'était passé et avait expliqué sommairement à Snape les causes possibles du mal de Draco... un faux sort exécuté par un élève pas encore assez entraîné.
C'est pour cela que Snape avait su exactement quoi faire au chevet du malade.
Harry n'avait même pas eu à expliquer son geste, le vieux directeur semblait déjà tout savoir... enfin presque tout...
"Tu n'es pas obligé de me répondre Harry, mais pourquoi avoir pris un aussi grand risque, je croyais que toi et Malfoy vous vous détestiez?"
"Il me déteste, en effet..."
"Et toi?"
"Moi, je ne sais plus, il fait partie de ma vie depuis que je sais que je suis un sorcier, et je ne pouvais pas me résoudre à le perdre..."
"Je comprends... Les parents de Draco sont déjà venus me voir et l'annonce de la mort de leur fils sera officielle demain matin... Tu te rends compte que nous devrons lui trouver une nouvelle identité jusqu'à ce que cette guerre finisse?"
"Je le sais... je n'avais pas réfléchi à toutes les conséquences, j'ai agi sans réfléchir..."
"Tu as agi avec ton cœur Harry, même si des fois ce n'est pas la meilleure des solutions, et puis ce qui est fait est fait. Et je peux t'assurer que Severus autant que moi-même sommes rassurés qu'il ne soit pas devenu un Mangemort. Peut-être te remerciera t-il un jour aussi, qui sait..."
"J'en doute... Si je peux faire quoi que ce soit?"
"Va te coucher et fait comme si ne rien n'était, même avec tes amis, le secret doit être gardé."
"D'accord... À demain."
"Harry tout va s'arranger, je te le promets."
"J'espère, je l'espère vraiment."

oOoOoOo

La journée de dimanche se passa dans un flou total pour Harry, l'annonce de la mort de Draco, le silence qui s'en suivit, le regard inquiet d'Hermione à son égard et son envie de sortir de la Grande Salle pour vérifier encore une fois que ce n'était pas vrai, qu'il n'était pas mort, que Snape l'avait sauvé, que Snape faisait ce qu'il n'avait pas réussi à faire.
Puis l'arrivée des parents de Draco pour remercier tous ses amis d'avoir été présents pour lui tout le long de sa vie, avec les Gryffondors qui souriaient dans leur coin et les Serpentards qui rageaient et pleuraient. Les autres maisons hésitaient encore, un élève était mort et c'était le commencement de la vraie guerre. Une époque venait de se clôturer, et nul n'y était préparé.

Ron, lui, s'étonnait de ne pas voir Harry réagir plus positivement, après tout Malfoy était mort c'était une grande nouvelle... et Harry avait failli lui foutre son poing dans la figure... Mais il s'était retenu, il le détestait n'est-ce pas... il devrait être soulagé...
Alors il avait juste hoché la tête et avait prétexté une fatigue soudaine pour enfin s'en aller. Ce fut quand la nuit tomba et qu'il se retrouva dans son lit que la réalité lui explosa au visage. Plus de Draco à Poudlard, plus de guerres stupides entre les deux princes de l'école, plus de regards méprisants sous un sourire malicieux, car même s'il était vivant il ne pourrait plus revenir... par sa faute...
Il avait beau tourner en rond dans sa chambre, il savait qu'il ne pourrait jamais rester sagement là, à attendre que Dumbledore lui dise si Draco allait bien ou non. Sans plus chercher d'excuses, il attrapa la cape de son père et s'en alla en courant vers la cabane hurlante... Il devait le voir!

Draco avait passé la journée à dormir et à combattre les douleurs qui envahissaient régulièrement ses muscles. Ses rêves s'étaient estompés, mais ils tournaient toujours autour du même thème. Lui tuant Potter, Potter le tuant, lui réclamant un regard, un pardon...
Il aurait été assez en forme pour ça, il s'en serait donné des baffes...
La cabane était glaciale et le vent qui s'y engouffrait ainsi que la pluie persistante rendait le bois de plus en plus humide et insalubre. Snape avait passé les trois quarts de son temps à ses côtés puis avait dû retourner à son laboratoire en cachette pour concocter des remèdes aussi rares que difficiles à faire.
Il était seul maintenant, et commençait doucement à émerger de la torpeur dans laquelle il était plongé depuis plusieurs heures.
Il ne pouvait pas bouger, mais au moins il pouvait voir où il se trouvait, le temps semblait se calmer, peut-être ne mourrait-il pas de froid cette nuit, avec un peu de chance...
La pièce était délabrée, bien plus que ce qu'il ne le pensait, tous les meubles étaient à moitié rongés par le temps et les mites. La maison craquait au moindre coup de vent. Il ne savait toujours pas où il était mais c'était sûr que la planque avait un côté introuvable qui semblait être propice à sa situation.
Sur la chaise près du feu était posée la cape de Potter, il avait dû l'oublier avant de s'enfuir pour retrouver sa petite vie de sauveur des gentils...
"C'est bizarre, je ne me rappelle pas qu'on ne m'ait jamais dit que le prince charmant s'enfuyait après avoir sauvé la princesse du grand méchant sorcier... les contes de fée ce n'est vraiment pas pour moi", murmura t-il pour lui-même...
Une légère brise l'enveloppa avant qu'il ne retombe dans l'inconscience.
Dans un coin de la pièce Harry s'était installé confortablement sous sa cape d'invisibilité. Cela faisait déjà une heure qu'il regardait Draco, essayant de se rassurer en voyant sa poitrine se soulever régulièrement.
Puis il l'avait entendu parler, et cela lui avait arraché un timide sourire. S'il pouvait encore être sarcastique c'est qu'il allait mieux.
Finalement il s'endormit contre le mur froid de la cabane, se reposant peut-être pour la première fois depuis plusieurs jours.
Ce fut le bruit de Snape qui pénétra dans la pièce qui le réveilla. Il ne fallait pas qu'il le trouve là, il lui avait interdit après tout. Il était encore tôt, le soleil ne s'était pas encore levé. Il n'était pas en retard en cours, et s'il était assez discret il pourrait sortir d'ici sans que Snape ne le repère.
"Draco, je suis là. J'ai fait les potions. Draco tu m'entends?"
"Sev?"
"Oui, c'est moi. Tu peux te redresser un peu? Il faut que tu prennes ces potions."
"J'ai connu mieux..."
"Je me doute, ça va t'aider... bois..."
Et prenant délicatement Draco dans ses bras Snape le souleva assez pour lui administrer le médicament.
Harry regarda la scène avec étonnement, les traits du professeur semblaient fatigués mais pas hargneux comme il les connaissait et il avait presque aperçu un sourire. Snape aimait vraiment Draco, il avait dû travailler toute la nuit ...
"Ça va aller mieux."
"Mes parents?"
"... repose-toi, on parlera plus tard..."
Harry n'entendit pas la fin de la conversation, il réussit à sortir de la cabane sans se faire remarquer et rentra rapidement jusqu'à ses quartiers. Il était six heures du matin, encore une heure et son réveil sonnerait pour le réveiller.
La journée allait être longue, mais ce soir il retournerait le voir, après tout … tout cela était sa faute.

Quatre jours s'écoulèrent sans que l'état de Draco ne s'améliore vraiment. Snape semblait s'inquiéter de plus en plus à chaque fois qu'il venait retrouver son élève. Les potions marchaient, mais Draco semblait mettre une mauvaise volonté assez flagrante quant au fait de guérir.
"Tu as essayé de te lever aujourd'hui?"
"Non."
"Tu m'avais promis de le faire."
"Oui et tu avais promis de me raconter ce qu'il se passe à l'extérieur."
"Il s'agit de ta vie Draco!"
"Laquelle? Celle d'une future victime de Voldemort? Ou celle d'un fugitif sans famille ni héritage? Au fait quand aura lieu mon enterrement?"
"Je ne vois pas pourquoi je m'escrime à discuter avec toi. Je ne suis pas ton ennemi Draco, quand tu te mettras ça en tête peut-être daigneras-tu essayer d'aller mieux."
"Vas-t'en."
"Oh mais je te rassure loin de moi l'idée de rester."
La porte claqua, suivi d'un verre balancé sur celle-ci.
"C'EST CA LAISSEZ MOI SEULS!"
L'instant d'après Draco se retourna dans son lit le regard résolument fixé sur la fenêtre entrebâillée.
Le temps n'avait pas beaucoup changé depuis ces deux jours, passant régulièrement de la pluie à la bruine. Mais le soir, le temps s'apaisait en général, la pluie se calmait et le vent se faisait plus doux.
"Oh il doit retrouver ses amis le soir pour jouer à je ne sais quel jeu débile purement Gryffondoresque" pensait-il. Et malgré lui cela lui donnait envie de serrer les poings.
Pas même une fois il n'était venu le voir, ou n'avait demandé de ses nouvelles. Snape lui aurait dit n'est-ce pas?
Monsieur le Survivant s'était juste amusé à le sauver puis l'avait abandonné, retournant à sa petite vie personnelle avec ses préoccupations et ses amis gluants de bons sentiments...
"Et t'espérais quoi? Qu'il vienne te tenir compagnie tous les soirs? Mon pauvre vieux, tu ferais mieux d'arrêter de prendre ces médicaments et de mourir ici plutôt que d'avoir de telles pensées... Pathétique..."
Fermant finalement les yeux, il se laissa encore une fois sombrer dans le sommeil artificiel des drogues qui parcouraient son organisme.
Demain le soleil le réveillerait et demain encore Severus tenterait de le soigner... Demain il arrêterait peut-être de penser à Potter... qui sait...

Quatre jours que justement Harry ne dormait plus vraiment, il faut dire que le mur de la cabane hurlante était tout sauf confortable. Et passée la fatigue de la première nuit, il n'avait finalement plus vraiment réussi à trouver le sommeil.
Alors il passait ses nuits à regarder le corps étendu de Malfoy, défiant les règles du château, et défiant Dumbledore qui le regardait chaque matin avec un regard qui en disait long.
Il savait que s'il se faisait prendre par Snape, s'en était fini de son petit stratagème, mais voilà, il lui était impossible ne pas venir. De ne pas le voir respirer.
"Il n'est pas encore sauvé Harry."
"Mais pourtant..."
"Severus fait tout son possible, écoute va en cours maintenant, tes amis vont se poser des questions."
Voilà toutes les informations que daignait lui donner leur directeur, trop peu pour le contenter, alors tous les soirs il venait vérifier par lui-même.
Restant dans un coin de la pièce, et se rassurant égoïstement en voyant Malfoy s'énerver tout seul ou juste s'endormir calmement.
On était jeudi soir, et jamais une semaine ne lui avait paru aussi longue. Poudlard semblait tout à fait normal mais dans les coulisses on n'avait jamais autant été sur le qui-vive. Les Mangemorts étaient devenus de plus en plus actifs et les membres de l'Ordre quant à eux commençaient à préparer l'ultime bataille. La fin était proche, et tout ce que trouvait à faire Harry c'était de venir se cacher dans cette cabane isolée pour ne pas perdre le peu de raison qu'il lui restait.
Dans son sommeil Draco se retourna, dévoilant son visage crispé à Harry. Il avait mal. Cette simple constatation força Harry à se lever, toujours caché sous sa cape d'invisibilité.
Quelques pas et il se retrouva aux côtés du jeune homme. Ses sourcils étaient froncés et sa mâchoire tremblait d'être trop serrée.
Sans vraiment réfléchir, Harry leva sa main pour la poser lentement sur la joue de Draco. Une simple caresse, un effleurement sans conséquences.
Un contact qui sembla calmer le Serpentard presque instantanément. Sa respiration chaotique redevint régulière et ses poings se relâchèrent. Harry resta ainsi quelques instants avant de reculer rapidement, regardant sa main à travers la cape.
Il ne devait pas...
Quoi qu'il puisse penser ou ressentir, il ne devait pas... il n'avait pas le droit...
Alors refermant la cape sur lui, il retourna au château rapidement...

Une nouvelle journée s'écoula sans événement majeur dans la vie de Draco, son corps se rétablissait doucement mais il n'avait pas envie de bouger. À quoi bon de toute façon. Ce n'était pas son genre de s'apitoyer sur lui-même, mais l'enfermement forcé et les douleurs continuelles commençaient à émietter sérieusement son stoïcisme légendaire.
Et puis ses rêves devenaient de plus en plus préoccupants, il se souvenait parfaitement d'une main posée sur sa joue et de deux yeux verts le fixant calmement.
Or, il connaissait ces yeux verts et la chaleur de cette main et la conclusion qu'il en tirait était que si le sort loupé de Potter ne le tuait pas, il serait forcé de se jeter d'une falaise une fois remis.
La visite de Severus fut rapide, le temps de lui donner ses médicaments et de s'inquiéter de sa santé tout en fouinant dans la pièce à la recherche de je ne sais quel fantôme.
"Il faudra que tu m'expliques un jour ce que tu cherches constamment dans cette pièce Sev."
"Rien, des nuisibles ou autre... Comment te sens-tu? Les dernières potions devraient avoir eut un meilleur effet non?"
"Je n'ai plus vraiment mal, mais je suis engourdi, finalement il semblerait que je survive."
"Ça n'a pas l'air de te réjouir."
"Si si, je saute de joie. Vas-tu enfin me dire ce qu'il se passe à l'extérieur de ces murs crasseux?"
"L'affrontement final se prépare..."
"Rien que ça, et tu comptais m'en parler quand?"
"Cela ne te concerne pas de toute façon Draco!"
"Ben voyons, et tu vas me dire aussi que le fait que j'ai "été tué" devant le Maître n'a rien à voir là-dedans?"
"C'est la faute de Potter, un point c'est tout. Même si je lui suis reconnaissant de t'avoir empêché de devenir comme moi... ce n'est qu'un petit fauteur de trouble…Et je reste poli."
"On ne va pas revenir là-dessus Sev..."
"Oh non, à mon avis nous avons beaucoup trop usé notre salive sur ce petit... Enfin bref, repose toi Draco, bientôt tu devras t'en aller d'ici."
"Bonne nuit Sev"
"Bonne nuit, et ne t'inquiètes pas tout va bien finir par s'arranger."
Refermant la porte derrière lui, Snape laissa Draco seul encore une fois.
Un léger appui sur les coudes, bander ses abdominaux, relever la tête, soulever ses reins... Cela paraît simple de se lever en temps normal pourtant cela semblait quasi impossible à Draco.
Après quelques tentatives, il réussit enfin à s'asseoir sur le lit, massant douloureusement ses cuisses endormies.
"Et bien, mon pauvre Draco tu fais peine à voir", murmura t-il pour lui-même.
Un dernier effort et il se tint enfin debout, peu assuré sur ses jambes. Sa baguette enfin dans la main, il fit apparaître un miroir finement ouvragé.
"Par Merlin, je ressemble à Potter." Trop occupé à essayer de coiffer ses cheveux en pagaille, il ne remarqua pas le léger bruit provenant du coin de la pièce. Harry tentait tant bien que mal de ne pas succomber à son fou rire. La grimace de Malfoy était à graver dans les annales. Le pauvre, il n'avait jamais dû se voir aussi mal coiffé de sa vie.
Après deux trois sorts habilement exécutés, Draco se recoucha peigné et parfaitement habillé. Severus avait trouvé cela sans utilité de s'occuper de sa garde-robe : "Tu es en convalescence que diable, à quoi te servirait du gel"... Des fois Severus était un peu trop rustre pour lui.
Tous ces maigres efforts finirent par achever de le fatiguer. Le traitement était épuisant et passer ses journées à rêver à je ne sais quelles stupidités n'aidait en rien.
Se laissant tomber dans l'inconscience, il pria pour ne plus revoir de regard vert dans ses songes cette fois-ci.

Deux heures s'écoulèrent avant que Harry ne daigne bouger de sa cachette, le sommeil de Malfoy était agité et il ne voulait surtout pas qu'il se réveille. Il venait lui dire adieu. Demain il irait combattre Voldemort de lui-même, sans engager de nouvelles personnes dans ce conflit qui en fin de compte ne concernait que lui.
Hier soir il s'était promis de plus s'immiscer dans la vie de Malfoy, mais lui dire au revoir durant son sommeil n'était pas interdit n'est-ce pas?
Silencieusement il s'approcha de ce corps inerte qu'il avait fini par connaître par cœur sans s'en rendre compte.
Le plus délicatement possible il s'assit sur le lit, le regard tourné vers ses cheveux dont le gel avait déjà disparu.
"Adieu Malfoy, avec un peu de chance un de tes problèmes disparaîtra demain... que ce soit lui, ou moi..."
Sa main s'égara un peu sur la peau du jeune homme dessinant du bout des doigts la joue encore un peu trop pâle à son goût... La cape le gênait dans ses mouvements mais il devait la garder, si Snape arrivait sans prévenir ça serait son seul moyen de salut. Pourtant il enleva la capuche juste un peu, juste assez pour découvrir son visage, juste assez pour laisser ses lèvres s'approcher dangereusement de celles du jeune endormi... juste assez...
"POTTER???"
Un bond en arrière et la cape tomba complètement sur le sol, des yeux gris le fixaient sans ciller.
"Dis-moi, ce que tu FOUS là, Potter, et vite!"
"Je... euh... enfin... tu as l'air en forme Malfoy..."
Debout devant lui, les poings serrés, en effet le Serpentard avait l'air d'avoir retrouvé d'un coup tous ses moyens.
"C'est normal je viens de passer la semaine la plus tranquille de ma vie. Je ne reposerais pas une nouvelle fois cette question Potter, qu'est-ce que tu fais ici? Tu m'espionnes? Peur que je m'enfuie retrouver ton pire ennemi?"
Enfin relevé, et après un époussetage sommaire de son pantalon, Harry réfléchissait à la vitesse grand V. Il ne pouvait pas lui avouer qu'il venait tous les soirs car il s'inquiétait pour lui. Il aurait l'air ridicule et surtout ça ne servirait à rien. Il ne pourrait lui expliquer pourquoi il s'inquiétait pour lui... il n'en aurait jamais le courage.
Serrant un peu la mâchoire il releva donc la tête, défiant son vis à vis du regard.
Je ne suis qu'un lâche...
"Exactement Malfoy, tu me l'as dit toi-même, tu voulais vraiment devenir Mangemort, et je suis le seul ici à me méfier encore de toi. Il était de mon devoir de te surveiller. Nous ne pouvons pas nous permettre que Voldemort gagne cette partie."
Accusant le coup Malfoy fit comme si ces mots crachés ne le touchaient pas, mais il appuya quand même ses jambes contre le pied du lit.
"Sors d'ici Potter, sors d'ici avant que je ne lance un vrai Avada Kedavra!"
"Tu n'as pas à me donner d'ordres Malfoy."
La main cramponnée sur sa baguette Draco se dirigea avec lenteur vers Harry. Son visage était froid et décidé. Aucun sentiment dans ses yeux, juste peut-être les pommettes légèrement rougies.
"CASSE TOI POTTER! MAINTENANT!"
Ne rajoutant rien, Harry lui lança un dernier regard qui se voulait tout aussi glacial que le sien et referma la porte derrière lui, laissant Malfoy seul dans une pièce soudainement illuminée d'un éclair.

Enfin sorti de la cabane, Harry s'appuya contre la roche froide du tunnel sous terrain. Il se serait frappé s'il avait pu.
Se méfier de lui? Croire qu'il retournerait chez Voldemort... quelle excuse pitoyable. Et tellement loin de la réalité.
Mais finalement c'était une fin honorable à leur "histoire". Demain il irait se jeter dans la gueule du loup et avec un peu de chance ça sera un match nul, et une grande victoire de la faucheuse sur leurs deux vies complètement inutiles.
Il avait décidé de se battre pour ne plus continuer à sa cacher la face, comme il l'avait déjà trop fait... La réussite ou la défaite seraient salutaires. Finalement le plan était parfait. Trop peut-être...
Un pas devant l'autre il retourna vers le château, le cœur un peu trop lourd à porter, les yeux un peu trop humides à son goût.
C'est quand ses cheveux furent balayés par une bourrasque de vent et que sa peau se retrouva trempée par la pluie qu'il remarqua un détail.
"Ma cape... et merde."
Il ne pouvait pas retourner dans le château sans sa cape, il ne pourrait pas pénétrer dans le manoir de Voldemort sans sa fameuse invisibilité. Il devait retourner la chercher.

La porte claqua, et les muscles de Draco qui semblaient être en parfait état le lâchèrent d'un coup. Assis par terre, il écrasa son poing sur le sol. Dehors la pluie martelait le bois vermoulu de la cabane. Dehors Potter devait être déçu d'avoir été découvert. Pauvre Survivant au plan de surveillance si parfait. Pauvre de lui qui avait cru à autre chose.
Il l'avait découvert au-dessus de lui, les yeux légèrement fermés, le visage un peu tendu peut-être, et il avait eu peur, il avait crié son nom, pensant encore s'enfoncer dans un de ses rêves dont il avait tellement honte. Mais voilà le rêve s'était sans prévenir transformé en cauchemar.
Le regard doux sur lequel il avait fantasmé était devenu un regard froid rempli de dédain et de morgue.
Bien entendu il le surveillait, il n'avait aucune confiance en lui. Lui fils de Mangemort, futur Mangemort, disciple du mal et de je ne sais quelles autres puissances infernales.
Il ne l'avait sauvé que pour plus l'humilier, comment avait-il pu espérer autre chose... Comment avait-il pu avoir envie de plus.
Son poing s'écrasa une nouvelle fois sur le parquet. Ce parquet qui commençait à foncer à l'endroit où les gouttes d'eau tombaient. Oh pas beaucoup juste trois ou quatre. Juste en dessous de son visage. Juste à l'endroit où ses yeux le trahissaient pour la première fois.
Lui qui n'avait jamais pleuré, lui qui se refusait cette dernière faiblesse, laissait maintenant couler des larmes salées sur ses joues avant de les voir mourir sur le dos de sa main ou sur le bois déjà bien malmené.
Voilà, Potter venait de lui détruire le dernier vestige de fierté qu'il possédait. C'était parfait. Quand on n'a plus rien, on ne peut plus rien perdre n'est-ce pas?

Il essaya de se relever, mais abandonna l'idée, il était fatigué, brisé et son corps n'avait plus vraiment envie de lui obéir. Les larmes coulaient maintenant sans aucune retenue et il sentait sa poitrine se soulever par à-coups. Des sanglots...
Ce fut le bruit de la pluie redoublant d'intensité qui lui fit lever la tête, vers la fenêtre puis la porte grande ouverte.
Potter se tenait là, le fixant avec ce regard qu'il avait déjà cru voir quelques fois. Ce regard qui renferme toute la douleur du monde. Mais il ne se laisserait plus avoir cette fois-ci. Il avait déjà beaucoup trop payé à cause de cette faiblesse.
"Vas t'en Potter." Sa voix était sourde.
Potter ne bougea pas, ou du moins ne recula pas, trop absorbé par le spectacle qui se déroulait devant lui.
Comment avait- il pu l'abandonner ainsi? Il pleurait bon sang, Malfoy pleurait!
Le son de la voix de Draco s'amplifiait au fur et à mesure que Harry avançait vers lui. Draco lui criait de sortir, de se casser de sa vie. Lui ordonnait de le laisser seul, de ne plus le regarder comme ça.
Mais Harry ne l'écoutait pas, tout ce qu'il voyait c'était ces sillons pâles sur ses joues, ses yeux encore brillants de larmes.
Tout ce qu'il comprenait c'est qu'il avait besoin de le consoler, de le tenir dans ses bras peut-être...
Alors c'est ce qu'il fit, agenouillé à ses côtés il le força à accepter son étreinte, l'obligeant à s'arrêter de le frapper les poings serrés. Le forçant avec toute sa douceur à poser sa tête contre son torse, le front sur sa poitrine. Enfouissant son visage dans ses cheveux dorés.
"Pardon... pardon... pardon..."
"Lâche-moi Potter."
"Pardon..."
Une litanie se mit en place au fur et à mesure que les mouvements de Draco se faisaient de moins en moins violents et que l'emprise de Potter portait enfin ses fruits.
Les paroles coulaient des deux jeunes hommes sans plus vraiment se préoccuper de leur sens. L'un s'excusait d'avoir menti, d'avoir osé lui dire ces choses qui étaient tout sauf vraies, l'autre écoutait, tentait de ne pas le croire, tentait de lui dire de partir sans plus vraiment de conviction se raccrochant à son pull en le repoussant loin de lui.
Puis peu à peu les paroles s'effacèrent laissant juste les deux corps enlacés et tremblants.
De peur, de froid, de trop d'émotions pour pouvoir tout supporter. Draco était blotti dans les bras d'Harry et maudissait ses larmes qui s'asséchaient au fur et à mesure que les battements du cœur du survivant s'apaisaient.
Il était bien, là, dans le cocon rassurant qu'il n'aurait jamais espéré. Il était bien et il en avait honte, car ce n'était qu'un leurre encore une fois. Même si la pluie s'était enfin arrêtée de tomber et que la lune commençait à éclairer avec douceur la pièce dévastée.
Sa main empoignait avec force la maille trempée du haut de Potter alors que celui-ci n'avait cessé de caresser son dos en grands cercles apaisants.
Comment oser relever la tête, comment oser faire face après cette scène qui n'aurait jamais dû se passer?
Quoi se dire après ça? Comment retourner en arrière?
Harry, lui, avait abandonné le fait de se cacher encore et toujours derrière ses faux semblants. Il était là où il fallait, au moment où il fallait. Peut-être pour la première fois de sa vie. Draco le rejetterait après, c'était sûr... Mais il s'en fichait, pour l'instant tout allait bien…Pour l'instant il était avec lui... Il aimait être égoïste...

Doucement Draco commença à se dégager de l'emprise du survivant. Se retenant de grimacer du manque qui commençait déjà à étreindre ses entrailles.
"Tu devrais y aller" murmura t-il. Toute sa hargne avait laissé la place à une douceur encore inconnue.
"Nous avons encore un peu de temps, je voudrais qu'on parle."
"Je ne pense pas que ce soit une grande idée." Draco fixait tout sauf Potter, réajustant sa chemise, son pull, sa dignité...
"Alors c'est moi qui vais parler... je ne suis pas venu pour te surveiller, je suis venu parce que je m'inquiétais…Tous les soirs..."
"Tous les soirs?"
"Oui, tous. Par Merlin j'ai failli te tuer Malfoy... j'ai failli... te perdre!"
Une main posée sur sa joue et Draco comprit enfin que les contes de fées n'étaient peut être pas tous des mensonges.
"Tu... ne devrais pas faire ça", dit-il en posant sa main blanche sur celle d'Harry. "Tu ne devrais même pas être là. Je vais bien."
"Tellement bien que tu n'arrive pas à te lever..."
Le défi était lancé, Draco s'appuya donc sur l'épaule du Gryffondor pour enfin se relever et le toiser de toute sa stature.
"Tu disais." Son sourire bien que fatigué était victorieux, ne pas se montrer plus faible qu'il ne l'était. Une minuscule victoire.
Harry se releva à son tour, s'approchant sensiblement de Draco, juste assez pour une nouvelle fois planter ses yeux dans les siens.
"Tu sais Potter, si tu veux venir me voir, tu peux le faire à visage découvert maintenant."
"Je sais, j'y penserais..."
"Bien..."
Les deux jeunes gens parlaient sans vraiment y réfléchir trop occupés à se regarder l'un l'autre, à fixer ces lèvres qui bougeaient trop habilement pour ne pas en devenir attirantes...
Un dernier pas, un dernier mouvement...
Mais ce fut seul Harry qui bougea, un éclair de douleur traversa un instant le visage de Malfoy avant qu'il ne s'effondre sur le sol en un râle.
"Draco! Putain Draco! Qu'est-ce que tu as? Merlin! Par pitié! Pas ça! Pas ça! DRACO!"

oOoOoOo


"Sortons maintenant mes amis et allons nous recueillir sur la stèle posée en son honneur dans le parc. Le temps n'est pas clément, je le sais, mais est-ce si important?"
Ajustant ses lunettes, Dumbledore regarda une dernière fois la congrégation. Toujours pas de Harry en vue... Pourtant il était persuadé qu'il viendrait.


Je ne devrais pas rester là, je devrais y aller je le sais. Mais je ne peux pas, c'est trop dur pour moi. Impossible c'est le mot.
Je me demande comment je peux être encore en vie après tout ce qu'il s'est passé. Je me demande comment je peux continuer à marcher, à respirer, à oser regarder ce ciel qui pleure par ma faute. Qui inonde la terre parce que je ne suis pas quelqu'un de bien. Parce que je ne suis pas celui qu'il faut.
Une semaine que tous ces événements se sont mis en place, une semaine que ma vie a été transformée, puis détruite...
Mais malgré tout cela, malgré les coups bas de la vie, je continue, car il le faut. Je continue car j'ai quelque chose à accomplir.
Je continue car je l'aime. Ça y est je l'ai dit. Depuis trop longtemps cette pensée est cachée dans mon esprit. Et c'est quand je pense que tout est perdu, qu'elle daigne enfin sortir au grand jour... mon existence n'a jamais été simple.
Je l'aime et je ne peux supporter de vivre sans lui. Alors je me battrais, je m'agripperais à cette vie qui n'a décidément pas envie de moi. Jusqu'à ce qu'il crève, jusqu'à ce que ce pourri disparaisse et que je devienne enfin moi-même.
Mes pas ne me dirigent pas vers cette foule qui pleure sans vraiment comprendre pourquoi, mes pas m'amènent plus loin, loin de ces gens, loin de cette tristesse écœurante.
Ils me mènent à cette volière où nous avons eu notre première vraie conversation. Cette nuit où la pluie trempait mes vêtements sans que je ne m'en rende vraiment compte.
Je ne l'y retrouverais pas... je le sais... mais qu'importe. Tout pour me rapprocher de lui. Tout pour arrêter d'être seul.

oOoOoOo

La pluie ne s'arrêtait pas de tomber depuis deux longues journées, les plans de vengeances du survivant étaient tombés à l'eau au moment où Draco s'était effondré sur le sol. Harry n'avait pu que rester là et attendre, attendre que quelqu'un vienne lui dire qu'il était mort pour de bon, que jamais il ne le reverrait, qu'il avait tué celui qu'il aimait par trop de folie.
Assis en haut de la volière, la tête rejetée en arrière Harry regardait le ciel pleurer sur lui. Appréciant la fraîcheur des gouttes de pluie sur son visage. L'enterrement avait lieu, et il n'y était pas, l'enterrement avait lieu, et il ne savait même pas...
"Potter, encore à faire pleuvoir à ce que je vois, tu as pensé aux inondations?"
Cette voix, calme, posée, mais qui venait de lui faire stopper son cœur pour quelques battements...
Il le regardait maintenant, celui qui lui souriait doucement les affaires trempées et les cheveux dégoulinant sur son front...
"Comment?..."
"Chut..."
Pour peut-être la première fois c'est le Serpentard qui se dirigea vers lui. Recueillant son visage entre ses mains mises en coupe, approchant ses lèvres des siennes.
Les effleurant doucement avant d'en prendre totalement possession.
Ils ne sauraient dire si la pluie s'était vraiment arrêtée, mais ils ne la sentaient plus. Ils ne sauraient dire si le soleil était subitement apparu mais leurs peaux étaient devenues chaudes et douces au toucher. Ils ne sauraient dire s'ils s'aimaient mais leurs lèvres le disaient pour eux.
Un échange tellement simple en fin de compte, mais qui était plus agréable que tout ce qu'ils n'avaient jamais connus. Un simple geste pour montrer ce que l'on ressent, pour réclamer ce dont on a besoin. Pour dire que tout ce dont on rêve, et bien c'est l'autre.
Un peu essoufflés, un peu bouleversés, les deux jeunes gens se regardèrent enfin, éloignant à regret leur bouche l'une de l'autre.
"Je croyais..."
"Comme tout le monde Potter, comme tout le monde... Je crois que Sev a voulu te donner une leçon."
"Je vais le..."
"Non, tu ne vas rien faire, tu as plus important à accomplir à mon avis."
"C'est pour bientôt."
"On m'a même dit que ça devait être hier, monsieur je fonce dans le tas."
"Mais je n'ai rien fait, Dumbledore m'en a empêché, à force de "on ne sait jamais il pourrait avoir besoin de toi ici" ."
"Très doué le vieux fou..."
Une légère caresse du bout des doigts pour vérifier une dernière fois que ce n'était pas un rêve...
"Tiens il ne pleut plus..."
"Possible..."
"Serait-ce un message Potter?"
"Possible..."

La pluie a cessé de tomber depuis près d'un an maintenant. Enfin, du moins, cette pluie qui me rongeait et qui me disait qu'il souffrait.
La pluie a cessé de tomber et j'espère savoir ce que ça signifie.
La pluie a cessé de tomber, et je crois que j'y suis pour quelque chose.
La vie nous a permis de vaincre, de ramener la paix... lui, il m'a juste permis de vivre.
Finalement, faire briller le soleil, ce n'est pas si difficile... surtout pour un Malfoy.

oOoOoOo

Voilà, je vous avais promis que ce n’etait pas une death Fic… Je ne suis douée ( enfin faut le dire vite ça ) que pour les happy end voyons :)
Merci de m’avoir lu.
À bientôt.
Fanny * Manyfics, your cape are Magnifiques :p *
 
 
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