Harry retint sa respiration. Draco avait fini de parler mais n’était pas parti : il attendait une réponse. Réponse que Harry n’avait pas. Ils restèrent ainsi un long moment jusqu’à que le serpentard soupire et se lève, voyant qu’il n’obtiendrait rien. Il était déçu. Mais avant de descendre la première marche, il fut rattrapé :
- Draco ! Attends…
- Oui ?
- Je… écoute, j’en sais rien. J’en sais absolument rien. Je suis littéralement paumé…
- Harry… Pourquoi ne commencerions nous pas par devenir simplement amis ?
- Je… oui si tu veux.
Draco tendit sa main à Harry pour la deuxième fois. Elle fut acceptée après un moment d’hésitation.
- D’accord. Mais je veux te parler de moi avant, tu as mentionné plusieurs fois des suppositions sur moi pendant ton récit et je voudrais mettre certaines choses au clair. Tu t’es tellement dévoilé que je ne trouverais ça pas juste que tu en saches si peu sur moi…
- Oh ! J’en serais ravi ! Vraiment.
- Demain soir même heure ?
- Bien sûr.
- Mais je ne ferais pas un récit, je préfère les dialogues, sourit Harry.
- Haha, d’accord. A demain.
- A demain, répondit Harry en lui faisant un léger baiser sur la joue.
Draco, une fois Harry parti, caressa la joue où celui-ci avait déposé ses lèvres. Harry semblait être quelqu’un de très tactile, et il n’allait pas s’en plaindre…
Le lendemain, les deux ex ennemis se dirent bonjour avec un sourire en se croisant. Ceci fit sourire Pansy, Blaise et Hermione. Ron resta sceptique. En cours de potions, Harry se mit avec Draco, voyant que celui-ci n’avait pas de binôme. Le professeur Rogue frôla la crise cardiaque. Il ne put enlever des points ni mettre une mauvaise note au gryffondor. Il prit en aparté son filleul à la fin du cours.
- Draco, Draco…
- Euh… Severus ?
- Qu’est ce que tu fabriques avec Potter ?
- Rien pourquoi ?
- Tu es ami avec lui ?
- Oui et j’aimerais plus.
- Tu… aimerais…, s’étouffa le pauvre Rogue.
- Oui d’ailleurs si tu pouvais te trouver un autre bouc émissaire, je t’en serais reconnaissant. Bonne journée, Severus.
Et il partit en laissant le professeur de potions en proie à une peur soudaine, il était très très pâle…
- Draco ! Tu es là ! s’exclama le gryffondor.
- Oui bien sûr que je suis là ! Pourquoi n’aurais-je pas dû être là ?
- Bah je ne sais pas mais Rogue t’a parlé à la fin du cours.
- Oui je lui ai dit mes sentiments pour toi.
- Ah d’accord, dit Harry, gêné.
- Tu voulais que l’on discute ? demanda Draco en s’asseyant à côté de lui.
- Oui. J’ai été étonné de la façon dont tu m’admirais étant petit et je ne comprends pas pourquoi…
- Je n’ai pas d’explication à te fournir. Tu étais, et es encore, quelqu’un de très courageux. Mais je ne suis pas le seul à t’admirer Harry.
- Oui je sais… Enfin… Bref ! Autre chose, à la fin de chacune de tes histoires du jour tu disais : Notre héros qui n’en est pas, te racontera la suite demain. Pourquoi tu ne te considères pas comme un héros ?
- Parce que je n’en suis pas un. J’ai toujours suivi les idées de mon père et n’ai jamais osé l’affronter. En fait, pendant la guerre si j’ai pris l’autre camp, c’est parce que je te considérais, toi, comme un héros. Je ne faisais que te suivre. Mais ce n’est pas dans un sens péjoratif. C’est juste une constatation.
- Tu as quand même été courageux. Avec tout ce que t’ont fait subir tes parents...
- C’était nécessaire : cela m’a permis de me libérer d’eux. Même si c’était douloureux.
- Moi je te considère comme un héros de guerre en tout cas…
- Merci Harry, sourit Draco. Mais on ne devait pas parler de toi ?
- Si, désolé, je voulais juste avoir quelques précisions. Tu as raison la mort de Sirius m’a beaucoup affecté, il était le dernier lien avec mes parents. Quand il est mort j’ai ressenti un vide énorme se creuser en moi. Ce vide existe toujours et ne disparaitra sûrement jamais même s’il commence à se refermer…
- Je suis désolé. C’est ma tante qui l’a tué… Elle était totalement folle.
- C’est clair. Mais ne t’excuse pas ce n’est vraiment pas de ta faute ! Tu as aussi parlé de l’affaiblissement de Voldemort. Sais-tu pourquoi il s’est affaibli ?
- Severus m’a parlé des Horcruxes oui. C’était toi qui les détruisais ?
- Moi avec Hermione et Ron. Dumbledore nous envoyait au lieu supposé pendant que lui faisait diversion en attaquant de front. J’ai appris plus tard que tu étais l’espion qui nous donnait des informations sur les plans de Voldemort. Tu as raison, quand j’ai vu que tu étais dans notre camp j’étais content. Mais pas pour de bonnes raisons. Pour moi, notre relation d’ennemi et de rival a toujours été un pilier dans ma vie. C’était quelque chose de sûr qui ne partirait jamais. Alors, te voir dans notre camp m’a permit d’espérer que, si nous gagnions, nos disputes pourraient alors continuer. Je suis désolé de t’avoir blessé, j’ignorais totalement tes sentiments. Si, au début, je n’ai pas réagi quand j’ai su que tu étais l’expéditeur de la lettre, c’est parce que ce pilier s’est effondré. Il était, pour moi, aussi important que ma relation avec Ron et Hermione ou encore le lien que j’avais avec Sirius…
- Je comprends Harry. Mais ne voudrais-tu pas en construire un nouveau avec moi ? Un qui soit constitué, non de haine, mais d’amour ou du moins d’amitié ?
- Je veux bien. Mais je dois t’avouer que je ne nous vois pas du tout amis. Ennemis ou amants, oui, mais amis… C’est trop faible.
- C’est vrai que cela a toujours été explosif entre nous, rigola Draco.
- Draco… j’aimerais bien essayer un truc…
- Oui quoi ?
- Tu ne voudrais pas… M’embrasser ? Juste pour voir si… enfin si tu as raison…
- …
- S’il te plait…
Draco sourit et se rapprocha de son gryffondor, il prit son visage en coupe et déposa ses lèvres sur les siennes. Harry ferma les yeux et ouvrit la bouche. Le serpentard en profita pour y glisser sa langue et joua avec celle du brun. Le baiser se prolongea et Harry se laissait submerger pas les émotions. Le blond finit par s’éloigner et demanda, doucement, avec un espoir dans les yeux :
- Alors ? |